AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,09

sur 3458 notes
Los Angeles, 1950. Deux flics, opposés mais amis, et deux bouts de la même femme, odieusement torturée et tuée, abandonnée dans un terrain vague. L'enquête est longue, étrange, serpentant entre les bars glauques et les taudis d'une métropole en construction. La quête du rêve a amené des jeunes gens tenter leur chance dans la capitale du cinéma, mais quand la réussite n'est pas au rendez-vous, ce sont les cloaques qui recueillent les âmes désespérées.
Noir, puissant, malsain par certains égards, le dahlia noir est une oeuvre particulièrement forte où les paillettes des beaux boulevards angelinos sont laissées loin derrière nous pour plonger au plus profond des âmes humaines, des espoirs et des haines qui naissent, au coeur de la cruauté et de l'auto-destruction. Passionnant.
Commenter  J’apprécie          140
Habituellement, je ne lis pas de romans noirs : la lecture quotidienne de la presse me fournit mon lot d'horreurs et je ne ressens aucun besoin d'en rajouter. Mais James Ellroy me semblait si incontournable et le sectarisme littéraire si mesquin que je me suis résolue à ouvrir son oeuvre la plus célèbre, le fameux Dahlia Noir. Et je l'ai pas regretté, quoique je m'en serais sans doute abstenue si j'avais eu connaissance du contenu exact de ce roman. C'eut été dommage.
La suite sur mon blog :
Lien : http://tagrawlaineqqiqi.word..
Commenter  J’apprécie          140
Le 15 Janvier 1947, dans un terrain vague de Los Angeles, est découvert le corps mutilé d'une jeune femme de vingt-deux ans : Elizabeth Short, surnommée le Dahlia Noir. Bucky Bleichert, du LAPD, nous raconte son enquête...

Avant l'assassinat du Dahlia Noir, Bucky Bleichert est un jeune flic ambitieux. Après, ses vies professionnelle et personnelle tournent au cauchemar. Et c'est avec un regard halluciné qu'il nous raconte cette histoire glauque et violente, cherchant par-là à exorciser ses démons.

Mais Bucky Bleichert n'est pas seulement un personnage de fiction ; c'est aussi le double irréel de l'auteur. L'assassinat de Betty Short est véridique, et James ELLROY en connaît l'histoire depuis son enfance, quelques mois après que sa propre mère fut assassinée. Alors c'est un regard sans concession qu'il jète sur le Los Angeles de l'après-guerre, ses bas-fonds, ses puissants véreux et ses flics pourris. C'est finalement James ELLROY lui-même qui cherche à exorciser ses propres démons.

A tout cela ne pouvait convenir qu'une écriture directe et brutale. C'est effectivement celle qui est utilisée, et ce dans un texte dense mais dont la fluidité et le rythme sont surprenants. L'intrigue présente pour sa part juste ce qu'il faut de complexité pour ne pas perdre le lecteur dans ses méandres, tout en le captivant de la première à la dernière page.

Le Dahlia Noir est un roman envoûtant, dérangeant, très dur. Mais il est aussi très beau pour sa part autobiographique cachée, à l'image de la dédicace que l'auteur offre à sa mère: "Vingt-neuf ans plus tard, ces pages d'adieux aux lettres de sang".
Commenter  J’apprécie          140
Mon intention n'est pas de rajouter une énième critique de ce roman noir devenu un classique de la littérature américaine mais plutôt de vous faire partager mes impressions après une relecture de celui-ci.
J'ai découvert Ellroy et son Dahlia noir il y a 30 ans. ce fut une révélation et une ouverture au roman noir qu'encore aujourd'hui je n'ai pas oubliées. Un choc, un style, un plaisir de lecture que je ne pourrais comparer qu'à celui du "Voyage" de Céline. Ce fut ma porte d'entrée dans la littérature en général et dans le roman noir en particulier.
Cette relecture aujourd'hui ne m'a pas déçu. C'est puissant, prenant, dérangeant et on se retrouve happé par cette intrigue d'une noirceur abyssale.
Certains pourraient être choqués par une certaine surenchère de détails sordides ou macabres, mais c'est du Ellroy pur jus ! Et de plus, le dénouement est digne des plus grands thrillers.
Il ne me reste plus qu'à prolonger ce plaisir en poursuivant la relecture du Quatuor de Los Angeles.

Un dernier point : la postface d'Ellroy, rédigée en 2006, au moment de la sortie du film de de Palma issu du livre, est un petit bijou. Elle mérite votre attention et vous apporte des éclaircissements sur le livre, l'auteur, et les liens entre faits réels, fiction et expérience personnelle (surtout si vous n'avez pas lu "Ma part d'ombre", récit autobiographique d'Ellroy).



Commenter  J’apprécie          130
Inspiré d'une affaire criminelle réelle qui émut l'Amérique et n'a jamais été résolue, ce roman est un classique de la littérature noire américaine.
Le meurtre atroce d'une starlette est l'occasion pour Ellroy de donner une peinture acide du Los Angeles d'après Guerre. Hollywood y devient un personnage à part entière, voire le personnage principal, avec ses rêves, ses gloires, ses bassesses, sa corruption, ses apparences.

Les 100 premières pages m'ont parues un peu longues, 100p. de boxe, quand on n'est pas amateur, c'est lassant. Mais on comprend a posteriori que la ville est un ring et que la loi du plus fort y règne.

C'est aussi l'histoire de deux flics, anciens boxeurs, de leurs démons, de leur engagement. La complexité psychologique des personnages n'a d'égale que la complexité de l'intrigue. Sous les apparences, chacun va révéler ses fêlures, ses obsessions, ses pulsions. Hollywood aussi va livrer ses secrets politiques, ses secrets de famille, ses amours perverses, ses sentiments biaisés.
La facture classique et l'écriture rigoureuse empêchent le lecteur de se perdre dans les méandres de ces destins croisés.

Ce livre avait tout pour me plaire. Avec le recul, je ressors de cette lecture coupée en deux, comme Elisabeth Short : une partie de moi a apprécié ce polar très réussi, l'autre serait tentée de le supplanter par L.A Confidential dans mon Panthéon du noir.

A lire pour la critique sociale et l'écriture parfaite et pour le trio quatuor amoureux Kay/Lee/Bucky/et le fantôme de Short.

Mention spéciale aux personnages de Kay fascinante de fragilité et de force, et de Madeleine Sprague, ambiguë tant sexuellement que socialement.

Un classique, une littérature exigeante, une peinture sans concession du Hollywood des années 50's, des portraits psychologiques d'une grande maîtrise.
Je recommande même si, pour moi, ce n'est pas le meilleur Ellroy.
Commenter  J’apprécie          131
L'atmosphère des années 40 aux Etats-Unis est palpable tout au long du roman dont l'intrigue est assez complexe, il faut rester attentif pour ne pas perdre le fil. Certaines scènes de violence sont plutôt ... insoutenables. C'est une lecture qui ravage, elle est à couper le souffle, c'est un excellent roman noir.
Commenter  J’apprécie          130
Inspiré d'un fait réel de 1947, la découverte dans un terrain vague d'une sublime jeune femme torturée à mort, défigurée et coupée en deux; fait divers non élucidé à ce jour, le Dahlia Noir nous raconte l'histoire de l'enquête par un duo de flics et amis Blanchard et Bleichert. Deux policiers qui comme tout leur corps de métier dans l'Amérique de l'immédiat après Guerre oscillent entre pègre et intégre. Une histoire noire, une enquête riche en rebondissements où le coupable n'est jamais celui qu'on croyait et le mobile non plus. Entre amour, amitié, mort et magouilles; l'itinéraire tragique de deux anciens boxeurs devenus flics.
Un grand écrivain que je découvre au style sombre et désespéré qui décrit comme personne la complexité psychologique des êtres et combien les frontières du bien et du mal sont parfois minces et floues. Un très grand classique qui a bien mérité sa place dans ma bibliothèque.
Commenter  J’apprécie          130
J'ai eu du mal à entrer dans cette histoire, l'univers de la boxe, le polar noir n'est pas mon genre de lecture habituelle, et puis au fil des pages, l'envie de savoir a été la plus forte. Et de rebondissements et rebondissements, on comprend pourquoi ce livre fait partie des grands classiques du roman noir.
Une plongée dans le Los Angeles de l'après-guerre, entre racisme, drogue, corruption, les méandres de la police...
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
Commenter  J’apprécie          130
Lee Blanchard et Bucky Bleichert sont deux flics du L.A.P.D (Los Angeles Police Department), deux hommes forts et puissants qui forment un duo de choc, « Feu et Glace, les flics boxeurs. » (p. 106) Leur amitié s'est forgée sur le ring à coup de gants de boxe et sur le terrain dans la chasse aux criminels. Entre Blanchard et Bleichert, il y a Kay Lake. Elle vit avec Blanchard mais leur relation est toute platonique alors que se noue une romance improbable entre elle et Bleichert. « Adversaires, puis coéquipiers et enfin amis, Kay était inséparable de l'amitié : elle ne venait jamais se mettre entre nous mais elle emplissait nos deux vies, hors des heures de travail, avec grâce et . » (p. 91) Début 1949, le trio Lee/Bucky/Kay vole en éclat avec le meurtre du Dahlia Noir, une actrice de seconde zone, menteuse, rêveuse et pas farouche, retrouvée découpée, mutilée et éviscérée sur un terrain vague. L'affaire déchaîne les médias. « Femme fatale provocante, en robe noire collante » (p. 142), le Dahlia Noir convoque les démons féminins qui hantent les deux flics, les poussant dans des voies dangereuses. Bleichert le reconnaît en introduction : « Notre équipe ne fut rien d'autre qu'une route cahotante qui menait au Dahlia. Au bout du compte, elle devait nous posséder l'un et l'autre, totalement. » (p. 21) L'affaire du Dahlia Noir dépasse le simple meurtre et dissimule une sordide affaire de moeurs et de famille. L'enquête, qui semble insoluble, obsède Bleichert qui se perd dans les faux-semblants et les ramifications de diverses affaires de crimes qui n'en forment qu'une seule, atroce à souhait.

Le récit est mené est Bleichert, dans une narration à la première personne qui entraîne le lecteur dans les tourments de la mémoire du policier. On suit l'enquête depuis l'intérieur d'un esprit bourrelé de remords. Avec cynisme et sur le ton d'un humour grinçant, Bleichert rapporte les faits crus et dévide la vérité jusqu'au bout de la pelote. Il remonte aux sources du sordide pour s'y noyer et n'en réchappe qu'au prix d'un ultime sursaut d'horreur. Blanchard et Bleichert traînaient tous les deux des casseroles issues de la seconde guerre mondiale et d'un passé familial traumatisé. Bleichert dévoile lentement son aversion des femmes avant sa rencontre avec Kay, la femme qui le sauve de lui-même : « l'amour avait pour moi un goût de sang, qui se mêlait aux odeurs de résine et d'hémostatique. » (p. 56) Sa liaison avec Madeleine Sprague, riche héritière d'une famille bourgeoise, est un piège dans lequel il s'embourbe doublement et profondément.

L'affaire du Dahlia Noirest fondée sur un fait divers réel. Une actrice affublée de ce surnom a réellement fait la une des journaux de Los Angeles. le cas n'a jamais été résolu par les services de police, mais James Ellroy se paie le culot de proposer un dénouement et une explication au meurtre qui a ensanglanté les pages des canards de la ville des Anges. J'ai dévoré ce premier tome en constatant que l'horreur fait recette et attire l'oeil. Incapable de détacher les yeux des descriptions macabres qui ponctuent le roman, je me suis délectée des mécanismes mis en oeuvre par l'auteur pour balader son lecteur.

Le film éponymede Brian de Palma avec Josh Hartnett, Hilary Swank et Scarlett Johannson est une réussite. J'ai déploré quelques raccourcis mais le film reste fidèle à l'esprit du roman de James Ellroy. Seul bémol – et de taille – j'ai trouvé Josh Hartnett bien trop jeune et trop poupin pour incarner l'agent Bleichert. L'acteur semble ne pas avoir assez vécu pour endosser le pesant costume de ce flic tourmenté

Lien : http://lililectrice.canalblo..
Commenter  J’apprécie          130
« J'ai entendu dire qu'il a attrapé la chtouille et que ça l'a rendu cinglé. Il pensait que c'était une fille de couleur qui lui avait refilé ça, alors il est allé à Watts, il a fait une descente dans une maison et il a obligé toutes les filles à passer à la casserole avant qu'il aille se faire soigner. Il les a obligées à se frotter son truc sur les yeux, et y a deux filles qui sont devenues aveugles. » (p. 352) C'est un flic de Los Angeles dont on parle ici. Flic pourri comme beaucoup dans le livre. Scène violente comme beaucoup dans le livre. « le Dahlia noir » est un roman d'une extrême noirceur. Noirceur, du fait des violences qui y sont décrites, mais peut-être plus encore par le contexte général dans lequel baigne l'histoire et ses protagonistes. Flics véreux – on vient d'en avoir un aperçu… – hommes d'affaires sans scrupules, voyous de tous acabits : la galerie de portraits n'a rien de folichon. Même les premiers rôles ont leurs failles et leurs travers. Mais « le Dahlia noir » n'est pas qu'un livre « social » et – j'aurais pu commencer par là – le lecteur est convié à une intrigue qui tient en haleine, avec ses itinéraires personnels qui s'entremêlent, avec ses rebondissements, avec ses dialogues au scalpel, avec son dénouement : le tout, dans un style âpre, parfois épuré, parfois circonstancié quand il s'agit de descriptifs policiers. Pour moi, un grand polar.
Commenter  J’apprécie          120




Lecteurs (9906) Voir plus



Quiz Voir plus

James Ellroy

De quelle couleur est le célèbre Dahlia ?

rouge
blanc
multicolore
noir

13 questions
168 lecteurs ont répondu
Thème : James EllroyCréer un quiz sur ce livre

{* *}