Inspiré d'une affaire criminelle réelle qui émut l'Amérique et n'a jamais été résolue, ce roman est un classique de la littérature noire américaine.
Le meurtre atroce d'une starlette est l'occasion pour
Ellroy de donner une peinture acide du Los Angeles d'après Guerre. Hollywood y devient un personnage à part entière, voire le personnage principal, avec ses rêves, ses gloires, ses bassesses, sa corruption, ses apparences.
Les 100 premières pages m'ont parues un peu longues, 100p. de boxe, quand on n'est pas amateur, c'est lassant. Mais on comprend a posteriori que la ville est un ring et que la loi du plus fort y règne.
C'est aussi l'histoire de deux flics, anciens boxeurs, de leurs démons, de leur engagement. La complexité psychologique des personnages n'a d'égale que la complexité de l'intrigue. Sous les apparences, chacun va révéler ses fêlures, ses obsessions, ses pulsions. Hollywood aussi va livrer ses secrets politiques, ses secrets de famille, ses amours perverses, ses sentiments biaisés.
La facture classique et l'écriture rigoureuse empêchent le lecteur de se perdre dans les méandres de ces destins croisés.
Ce livre avait tout pour me plaire. Avec le recul, je ressors de cette lecture coupée en deux, comme Elisabeth Short : une partie de moi a apprécié ce polar très réussi, l'autre serait tentée de le supplanter par L.A Confidential dans mon Panthéon du noir.
A lire pour la critique sociale et l'écriture parfaite et pour le trio quatuor amoureux Kay/Lee/Bucky/et le fantôme de Short.
Mention spéciale aux personnages de Kay fascinante de fragilité et de force, et de Madeleine Sprague, ambiguë tant sexuellement que socialement.
Un classique, une littérature exigeante, une peinture sans concession du Hollywood des années 50's, des portraits psychologiques d'une grande maîtrise.
Je recommande même si, pour moi, ce n'est pas le meilleur
Ellroy.