Mon premier roman de
James Ellroy est un véritable coup de coeur, et pourtant ce sera probablement le dernier que je lirais. Je vais essayer de m'expliquer le plus clairement possible, au vu des sentiments divergents qui m'ont assailli tout au long de cette lecture.
J'avais déjà entendu parlé du Dahlia Noir mais, si le nom ne m'était pas totalement étranger, son histoire l'était complètement. Dans la première saison de American Horror Story (dont je me suis ingurgitée l'intégrale très récemment), Mira Sorvino interprète le petit rôle de Betty lors de quelques épisodes. Aussi en voyant le titre du polar dans la bibliothèque de ma mère, je me suis dit qu'il était peut-être temps de faire plus ample connaissance avec ce fait divers des années 40.
J'ai donc plongé dans les turpitudes et le monde extrêmement noir de
James Ellroy, aux personnages moralement flous, évoluant dans une atmosphère viciée d'un Los Angeles en plein essor cinématographique. .
Dans le Dahlia Noir, des flics ripoux se mettent à la colle avec des prostituées usées, venues initialement grossir les rangs des futures de stars de cinéma, des procureurs gardent des preuves sous le coude corrompus qu'ils sont par leur soif de gloire et de pouvoir, des promoteurs frayent avec la pègre juive et deux flics boxeurs, anti-héros par définition se prennent d'obsession pour une belle petite lacérée de part en part, éviscérée et abandonnée en deux parties sur un terrain vague. Tout a un goût acide, pas de place pour la niaiserie, les deux flics principaux sont darkissimes et border-line, ultra-violents et fins limiers, avec en fond de toile une sorte de pseudo quête de rédemption. Ca sent la sueur et les bas-fonds de la Cité des Anges et ses dérives, comme on se les imagine parfaitement
Une mélopée obsédante se joue au fil des pages.
J'ai été submergée par des longueurs extrêmes, des vies entières de personnages secondaires, des avalanches de détails, qui tout en m'exaspérant au plus au point, me rapprochaient de plus en plus des protagonistes. Ces passages que je maudissais et rêvais de sauter, distillaient dans mes pensées de fines doses d'addiction.
Un roman brut de coupe, véritable coup de matraque au coeur.
Deux jours, c'est le temps qu'il m'aura fallu pour clore ce roman. A chaque pause que je faisais, elle restait là, dans ma tête, cette Elizabeth Short. Et maintenant que j'en ai fini avec elle, la couverture de mon livre hante ma vision périphérique dés qu'elle en a l'occasion. Ses yeux me regardent et me disent que non, son meurtre n'a jamais été élucidé, sauf peut-être dans l'imagination de quelque auteur de polar...
L'énigme aura-t-elle trouvé une possible fin sous la plume de
James Ellroy? A vous de le découvrir.
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