On entend parfois aux infos, qu'un
oligarque est mort subitement : intoxiqué, victime d'un accident d'hélicoptère...
Et bien oui. Comme tout le monde, ces puissants ne sont pas à l'abri des aléas de la vie... Et pourtant, à chaque fois que j'entends ce genre d'info, j'ai comme un doute qui me saisit.
Ce roman est le récit de l'ascension puis de la chute d'un orphelin de l'Oural. Brillant, opportuniste, froid, calculateur Grigori Yurdine se bâtit une fortune sur les décombres de l'ex URSS, profitant des privatisations pour se construire un empire.
Si le récit est construit sur trois périodes : 1992, 2008 et 2020, son coeur concerne la rachat d'une banque anglaise, la Riverside, au coeur de la tourmente de la crise financière des prêts pourris, les subprime.
Ce thriller est dès lors très efficace. On comprend parfaitement comment des individus ont pu s'approprier les biens du peuple sovietique à leurs seuls profits, le cynisme dont ils ont font preuve, le cynisme des responsables internationaux qui, sous couvert de libéralisation, mènent de petites expériences économiques...
La partie la plus passionnante concerne la partie d'échecs engagée par Grigori contre Charles de Tretz : tout est calcul, stratégie, retournement de situations. Si je n'ai pas exactement tout compris des arcanes de la bourse, je me suis surprise à espérer que Grisha emporte la partie.
Mais, car il y a un mais... Grigori ne peut avoir franchi toutes les portes sans se faire quelques ennemis. Son passé le rattrapera-t-il ?
Efficace, c'est le moins qu'on puisse dire. On entre dans le récit tranquillement. Puis comme les personnages nous sommes en apnée à attendre le coup que l'adversaire aura concocté.... et enfin la chute...