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EAN : 9791040555124
159 pages
Librinova (29/05/2024)
4.67/5   3 notes
Résumé :
Dans la pénombre et le silence, à l'abri des regards et de l'agitation, Les Volets Clos invitent au voyage intérieur. En leur nom et avec sincérité, douze êtres évoquent à mi-voix, le pas de côté, l'écart ou l'imprévu, le grain de sable ou bien de sel qui modifie la trajectoire de leur destin. Le moment très particulier où bascule leur existence. C'est dans cet intervalle, moment charnière qui marque l'avant et l'après, que leur histoire résonne. Derrière Les Volets... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique

Derrière les volets clos filtre un léger rai de lumière.
Dans le clair-obscur qui se dessine, à l'abri des regards curieux,
se dévoilent les sentiments amoureux.

Ce sont des amours d'adultes, des amours d'adolescents, des amours interdits aussi.
Des amours qui passent, laissant une trace, un sillon gravé sur la peau, une étincelle éternelle au fond des yeux mouillés.
Des amours entêtants, passionnels, volages, dans le froissé d'un drap de satin, dans le vibrato d'un corps ondulant sous les vagues du désir.
Des amours fanés par les saisons devenues trop lisses, vidés de leur moelle nourricière.
Des amours fidèles, au-delà de l'absence et de la mémoire, dans le souvenir tenace d'une caresse ou d'une photo jaunie.
Des amours inavoués ou platoniques, délivrant leurs regrets amers lorsque la mer se retire.

Derrière les volets clos se retrouvent les amants d'un soir et les amours sincères, les corps qui se frôlent, s'attirent, fusionnent, se déchirent… Les on-dit, les regards silencieux, les errances dans les matins froids, les vagues déversant leurs larmes salées sur des plages de solitude…

Dans Les volets clos, le vent du large porte douze inconnus et inconnues vers leurs destins amoureux, chacun à un moment charnière de son existence. Certaines de ces douze nouvelles se lisent en miroir et se font écho. Et Laurence Dussart nous conte leurs secrets d'alcôve avec une plume élégante et sensuelle, dans l'intimité profonde des sentiments, en totale immersion dans leurs joies, leurs peines et les paysages (souvent marins) qui les accompagnent.

J'ai eu la chance de découvrir l'écriture immersive et sensible de Laurence, avec le Goût des glaçons, lors du Jury des Lecteurs Librinova 2022 (chronique ici : https://www.facebook.com/share/U1fYt8UveNqtpeV3/?mibextid=WC7FNe).
Et c'est avec le même plaisir que j'ai dévoré son second livre.

Merci Laurence !


« 𝘍𝘦𝘳𝘮𝘰𝘯𝘴 𝘭𝘢 𝘧𝘦𝘯𝘦𝘵𝘳𝘦 𝘦𝘵 𝘭𝘢𝘪𝘴𝘴𝘰𝘯𝘴 𝘭𝘦𝘴 𝘷𝘰𝘭𝘦𝘵𝘴 𝘤𝘭𝘰𝘴
𝘌𝘵 𝘴𝘶𝘳 𝘵𝘰𝘯 𝘰𝘳𝘦𝘪𝘭𝘭𝘦𝘳,
𝘉𝘭𝘰𝘵𝘵𝘪 𝘤𝘰𝘯𝘵𝘳𝘦 𝘵𝘰𝘪 𝘴𝘪 𝘥𝘰𝘶𝘹 𝘴𝘪 𝘤𝘩𝘢𝘶𝘥
𝘔𝘰𝘯 𝘢𝘮𝘰𝘶𝘳 𝘫𝘦 𝘷𝘦𝘶𝘹 𝘵𝘰𝘶𝘵 𝘰𝘶𝘣𝘭𝘪𝘦𝘳 »
- Nicoletta, Les volets clos -
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Une incursion au tréfonds de l'âme humaine le temps d'une lecture, cela vous tente?

Je vous disais en décembre 2022 combien j'avais aimé lire des nouvelles pendant longtemps puis que je m'en étais détournée pour y revenir peu à peu. Et combien j'avais été bluffée par le premier recueil de Laurence Dussart" le goût des glaçons". Des portraits de femmes absolument formidables.

Avec les Volets clos, il me semble qu'elle a franchi un palier supplémentaire  dans l'exploration de la psyché de ses personnages. Contrairement au premier recueil exclusivement féminin, certaines nouvelles ici se conjuguent au masculin avec brio. Et j'ai trouvé très intéressant de voir certaines d'entre elles se croiser, se faire écho entre le point de vue masculin et féminin  d'une même histoire en simultané ou en décalage dans le temps.
Les volets clos, pour moi cela évoque l'intimité, la quiétude,  mais aussi les non-dits, la violence intrafamiliale, tout ce qui ne se dit pas...
Ces Volets clos offrent une plongée dans le coeur d'hommes et de femmes d'âge divers  à un moment donné de leur existence, où ils sont en rupture,  ou à un point de bascule de leur vie, ou simplement dans un entre-deux où  ils ont loisir de réfléchir au passé,  d'analyser leurs choix...
Je suis toujours aussi conquise par la finesse d'analyse de leurs failles, contradictions et blessures que par la façon dont Laurence campe un environnement géographique ou climatique si immersif que vous êtes transportés instantanément  à Oléron, dans une fête foraine ou dans un petit village rural... Ce sont de très beaux portraits qui se dessinent derrière ces Volets clos, des histoires de liberté, culpabilité, élan vital, nostalgie, regrets, certitudes, amertume, bouffée d'air et  passion créatrice... qui prennent vie grâce à une très jolie plume que je vous invite à découvrir si ce n'est pas déjà le cas.
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On ne sait pas ce qu'il se passe chez les gens une fois qu'ils ont fermé la porte de leur maison. Souvent, j'ai entendu ma grand-mère prononcer cette phrase. Je l'ai interprétée comme une leçon de vigilance sur les apparences, le trop lisse, le « tout va bien, la vie est belle » affichés par celles et ceux qui redoutent le regard des autres et préfèrent taire les aspérités de leur existence.

Laurence Dusssart révèle la vraie couleur des vies d'une plume limpide et naturelle. Elle écrit l'usure du couple, l'ennui du quotidien, la violence d'une parole ou d'un geste, le désastre d'un amour finissant et la consolation de l'alcool, elle écrit les plaies dissimulées derrière les volets clos. On sent qu'elle sait écouter l'autre, entendre des émotions souvent difficiles à extraire de soi. Elle restitue cette vérité apprise d'une attention portée à l'humain dans douze nouvelles, chacune porte un prénom, tantôt féminin tantôt masculin, douze vies vues de l'intérieur, racontées à travers le prisme des émotions la plupart du temps dissimulées au profit d'une convention sociale, à cause d'une peur, d'un désir mal assumé.

Le point commun de ces vies pourrait être l'amour, un amour mort-né ou bien raté ou encore fané. Plusieurs récits se répondent, on entend d'abord la voix de Suzie puis celle de Mathieu, celle de Léa puis celle de Paul. C'est une bonne idée : le lecteur dispose ainsi de deux points de vue à confronter, ce qui semble essentiel à une compréhension objective des relations entre les protagonistes.

J'ai eu un faible pour Suzie et Mathieu. Leur histoire m'a fait penser à cette phrase de Gary, relevée dans Gros-Câlin : “C'est qu'il y a certainement ici et là d'autres très belles histoires d'amour qui n'ont pas la chance d'avoir eu lieu.” Et l'on se dit qu'il est dommage de ne pas savoir se parler.

L'espoir est permis cependant : plusieurs de ces écorchés trouvent la force de recommencer parce qu'ils ont su renouer avec eux-mêmes, écouter leur désir sans culpabiliser, laisser derrière eux le désastre et repartir de l'avant.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
C’est un été qui s’entête. C’est un été qui s’éternise et résiste. Qui s’acharne et semble ne jamais vouloir mourir. C’est un été qui paralyse les jardins dans la sécheresse, assoiffe la terre, grille les sols. C’est un été qui maintient l’île dans un désert de pierre dures, de montagnes pelées et de ruisseaux asséchés.
Les villageois suffoquent, implorent la pluie. Les journées s’étouffent et les nuits agonisent. La chaleur dans une once de vent ralentit toute activité. Le soleil écrase d’une lumière crue les plantations brûlées où rien ne semble vouloir renaître. Un lance flammes est passé. L’île carbonisée semble privée de vie.
Il n’y a plus de douceur, plus de couleurs, plus de fraicheur, plus d’herbe, plus de fleurs, plus de maïs ni de figuiers. Le soleil a tout calciné. La terre agonise sous une croûte épaisse et noire. L’automne, empli d’une vague de tristesse, n’a pas la force de lutter. Il capitule.
Pourtant la lumière d’octobre n’est plus la même. Elle adoucit l’horizon d’une douceur de miel.
Miel, la couleur des champs de sa jeunesse
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Fermons la fenêtre et laissons les volets clos
Et sur ton oreiller
Blotti contre toi si doux si chaud
Mon amour je veux tout oublier
Nicoletta Les Volets Clos
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Ne te demande pas où la route va te conduire. Concentre-toi sur le premier pas, c’est le plus difficile à faire.
Elif Shafak. Soufi mon Amour
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