Signification et verité. Questions sur le Peri hermeneias d'Aristote

Monsieur Sondag le rappelle bien : il ne s'agit pas ici d'un commentaire de l'oeuvre aristotélicienne, mais de questions plus ou moins autonomes qui prennent appui sur les thèmes posés par Aristote. Si la difficulté de ces Questions n'atteint pas le niveau de difficulté du Traité du premier principe, leur significativité métaphysique n'est pas en reste. Bien entendu, il s'agit d'abord de questions que l'on nommerait aujourd'hui sémantiques : c'est d'abord une oeuvre de grammaire philosophique. Mais les premiers résultats métaphysiques du scotisme se laissent apercevoir. C'est ainsi que Scot va poser ou étudier l'indépendance de la signification par rapport à l'existence, le caractère non-prédicatif du "est" comme copule, défendre l'univocité d'un terme commun aux existants et non-existants, défendre la permanence de la signification en cas de mutation de la chose signifiée, etc. Toutes ces questions sont aussi bien grammaticales que métaphysiques. Il est sans doute intéressant d'avoir ces positions à l'esprit quand on essaye de comprendre la déduction de l'infinité première à partir de la possibilité d'être de l'existant dans le Traité du premier principe.