L'auteure saisit le prétexte de la réfection de la route qui passe près de chez elle pour convoquer tous les fantômes du lieu. Des voisins et voisines récents mais qui sont partis. Les jeunes qui se sont tués à scooter sur la route. le jeune homme victime des allemands au même endroit. Les brigands qui, quelques siècles auparavant attendaient les riches voitures pour détrousser les passagers. Les armées romaines ou ligures qui ont franchi ce passage pour la guerre ou le commerce. Ces histoires ne sont pas inintéressantes mais de cet auteure j'ai préféré C'est pourtant pas la guerre.
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Un récit en forme de métalangage, où l'on a l'impression de parcourir une voie qui est aussi celle de la littérature, s'interrogeant sur ses tenants et aboutissants.
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Qu'est-ce qu'on fait là ? Qu'est-ce qu'on attend ? On compte les voitures ? On est venu constater que le ruisseau malgré tout est resté dans son lit, qu'il n'a pas débordé, pas emporté le pont ni les maisons ni la route ? Une pointe de regret ? On attend quoi ? Le tremblement de terre ? Que la route s'ouvre par le milieu, qu'elle nous montre sa faille si profonde qu'on n'en verrait pas le fond ? Au risque d'y tomber nous aussi dedans ? Et de rejoindre dans le mille-feuille bouleversé, tout chamboulé, tout chambardé par la catastrophe, le plus ancien surgissant à la surface, Romains casqués ainsi qu'à la parade mais crottés comme la route n'existe pas encore, qu'ils se sont engagés dans l'étroit défilé, dans le lit du torrent, et, plus antiques, les Ligures venus chercher du bon argile pour les poteries ou passant par là afin de cultiver sur quelque hauteur le blé maigre, Romains et Ligures enlacés pour l'occasion aux voyageurs plus contemporains, à leurs voitures, motos, carrosses, à leurs montures nombreuses, chevaux ou baudets, sabots et jarrets entremêlés, dignes de la 'Bataille' d'Uccello...
Petite conversation avec Maryline Desbiolles