Marianna de
Grazia Deledda (prix Nobel de littérature 1926), fut publié en 1915. D'après l'atmosphère du livre, on imagine une Sardaigne très rurale de la fin du 19ème siècle.
Marianna Sirca a été envoyée très jeune auprès de son onlce chanoine qu'elle a servi jusqu'à son dernier soupir. L'oncle reconnaissant en a fait son héritière, et Marianna, à la tête d'un important patrimoine revient alors dans son pays de naissance pour y vivre. Son cousin Sebastiano la courtise et on sent qu'il lorgne sur l'héritière plutôt que la femme. Mais Marianna est attirée par Simone, un bel homme qui fut jadis domestique chez ses parents, malheureusement, depuis, Simone a mal tourné et vit de rapines.
Tout le drame de Marianna sera là, elle est tiraillée pour ne pas dire écartelée entre ses principes, son éducation pieuse et cet amour bien peu en harmonie avec sa rigueur morale et son honneur. Assumer cette passion au grand jour serait une forme de déchéance sociale qu'elle a bien du mal à accepter.
Un roman court, un peu daté, certainement pas le meilleur de
Grazia Deledda, mais la prose est belle malgré tout, et l'autrice sait mettre en accord ses descriptions de la nature sarde et les sentiments des personnages. C'est un joli portrait de femme, sincère, forte et droite ce qu'on ne peut vraiment pas dire des personnages masculins du roman.