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EAN : 9782916130682
64 pages
Editions du Chemin de Fer (06/11/2014)
4/5   4 notes
Résumé :
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je referme ce livre avec regret car je l'ai beaucoup aimé. Mais je garde en moi la brûlure de la passion féminine sous toutes ses formes : passion revendicatrice et guerrière, passion charnelle et des sentiments, passion contre les injustices et l'hypocrisie. Ces passions qui sont, au Moyen-Age (époque du livre) de déroutants subterfuges féminins pour s'émanciper de la tutelle dominatrice masculine.
J'ai aimé écouter Jeanne, Clémence et Mathilde par leurs témoignages, leurs confidences et leurs aveux. Trois femmes très différentes par leur naissance et leurs conditions sociales, mais toutes trois reliées par la même volonté puissante de se dévêtir du carcan où le pouvoir des hommes les ont enserrées ; D'exprimer leur identité, leur rage, leur force et leur amour dans une histoire identique dont le procès est le début du livre.
Nous remontons donc fébrilement, avec impatience, les causes de l'infamie, ici jugée. La vérité se fait jour, petit à petit, par bribes des révélations qui empruntent un chemin audacieusement détourné des grands mythes historiques.
Le langage est tour à tour instruit, sensuel ou d'une violente insolence à l'égard des hommes et des femmes. le récit est parcouru par des dessins élégants et malicieux qui eluminent les pages et font des chapitres de beaux et suprenants tableaux.
"Jeanne" est une pièce de théâtre moderne et incontournable pour raconter le chemin chaotique et universel de l'émancipation féminine.

Je remercie les éditions du Chemin de Fer et Libfly pour la lecture de ce livre dans le cadre de la Voie des Indés 2015.
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C'est tout d'abord un plaisir des yeux et du toucher, plaisir sensuel qui trouvera son écho au sein des pages...

Nous voyons trois femmes, nous les écoutons plutôt, car leurs voix se répondent et s'enroulent l'une à l'autre.
Celle de Clémence, la rageuse, l'insolente, qu'on a mariée de force au royal époux de sa soeur défunte. Mais qu'on finira par « donner » au preux chevalier qui est en train de délivrer le royaume de l'attaque étrangère et devenu roi à son tour. Femme-objet, promise, donnée, accusée d'infamie et offerte à l'opprobre. En une langue forte, ourlée d'apostrophes violentes aux « Messeigneurs » qui la font comparaître, elle ne s'incline pas et ne tend pas le cou qu'on va lui trancher demain, c'est sûr. Tout comme sûrement on tranchera aussi celui du beau chevalier....

Celle de Mathilde, la furieuse, la douloureuse, l'offensée, répudiée par le roi dont elle a pourtant été la maîtresse amoureuse et docile. Sa fierté, son amour bafoué crient vengeance...

Celle enfin de Jeanne, la souillon, la serve marquée comme ses brebis du signe de l'appartenance à un maître. Fille de la nourrice de Clémence, elle n'a pas eu droit, elle, au lait maternel, réservé à la belle demoiselle dont jamais elle ne s'est sentie «soeur de lait». Les puissants lui ont tout pris, sa liberté, son travail offert gratuitement aux jolies damoiselles, sa peau marquée à jamais, jusqu'au téton de sa mère ! Elle est révoltée, d'une lucidité effrayante, dénuée de toute tendresse pour les petites filles à qui on l'a offerte. Il y a de la graine de révolutionnaire avant l'heure dans ce personnage.

Livre choral sur la condition féminine au Moyen – Age, empreint de mystère et d'une forte sensualité, ce procès en direct aborde subtilement l'un des plus grands mythes de l'époque, celui de Jeanne d'Arc et nous conduit habilement au coup de théâtre final.

Le caractère précieux de ce tout petit livre est accentué par une illustration tout en finesse qui semble apporter malice, énigme et sensualité au texte, un peu à la manière (mais ô combien plus délurée!) des enluminures d'autrefois. Une jolie réussite.




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Les premières phrases donnent le ton. Nous assistons à un procès en un siècle passé, le Moyen-âge pour être précise, le vocabulaire en atteste.
Trois femmes, trois monologues qui se percutent les uns les autres, des phrases qui sont comme des flèches enveloppées de haine, de vengeance, de désir.
Clémence que l'on a offerte, c'est le mot qu'elle emploie, au preux chevalier qui a permis la victoire alors qu'elle était la fiancée officielle du roi.
Mathilde, la maîtresse répudiée de ce même roi.
Jeanne, que l'on sent d'une plus basse extraction, femme de caractère.
Clémence et Jeanne font face à des juges. Dès le début je sens ce que ce procès à de crucial.
Jeanne, la rebelle, Jeanne, marquée du sceau de ses maîtres, comme le bétail. Jeanne, celle qui n'a jamais connu le sein maternel dévolu aux filles des maîtres, Béatrice et Clémence. Pourtant, elle a eu un destin hors du commun. Ces hommes, même son roi furent à ses pieds.
Jeanne, quelle est belle dans sa colère ! Elle brûle de sa colère. Petit jeu de mot car l'auteur utilise là le mythe de Jeanne d'Arc.
Clémence n'est pas en reste qui se voit couverte d'opprobre alors qu'elle n'a fait qu'obéir aux ordres de ces « Monseigneurs » dont ses propres frères.
Mathilde a le mauvais rôle. Répudiée par son Roi, pleine d'amertume qui voudrait comprendre, qui cherche le pourquoi et…
J'ai aimé la révolte de ces femmes qui mettent les juges face à leurs contradictions, leur lâcheté, leur hypocrisie. Ces femmes qui osent parler de leur amour avec tant de sensualité, d'audace, qui se battent malgré l'inéluctable.

Les dessins naïfs de Noémie Privat sont comme des enluminures très explicites à la fois précieuses et coquines. Les dessins appuient le texte. Ainsi, Jeanne et ses cheveux en forme de chèvre, le portrait très fier de Mathilde…

Une collection superbe. C'est un livre-voyageur qui m'a emmené au pays des passions pour mon plus grand plaisir.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Un petit livre inclassable dans lequel les femmes prennent la parole pour parler de désir, avec poésie, sensualité et violence. L'identité des personnages et de leurs interlocuteurs, leur rôle et la nature même de l'affaire dont il est question se dévoilent progressivement au fil des pages et des dessins. Je conseille de ne pas lire la quatrième de couverture pour laisser planer plus longtemps le mystère !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
C'est que je vous ai vus, vous, les maîtres ; je nous ai vus, nous, les serfs ; je nous ai vues, nous les femmes, je les ai vus, eux les hommes, maîtres et serfs ; maîtres qui tiennent pour serves les femmes de leur rang ; serfs qui se tiennent pour maîtres des femmes de leur rang.
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Je l'aimais. Il a mordu dans ma peau, j'ai mordu, j'ai griffé dans la sienne. Je l'ai vu pleurer, ces humeurs-là aussi je les ai bues.
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Ôtez-moi d'un doute ! Vous êtes dans vos habits ! Êtes-vous pour autant, dans vos charges ?
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Cette manie de faire malheur de l'infortune !
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