L'impact d'un événement sera moins traumatisant si, avant le fracs, l'enfant ayant acquis un attachement sécure a appris un outil précieux de la maîtrise émotionnelle : l'aptitude à verbaliser.
La simple évocation de génocide me suffisait, puisqu'en prononçant le mot on offrait une sépulture à mes parents.
Une information qui se répète finit par ne plus être une information. L'empilage des cadavres empêche de prendre conscience qu'il s'agit de corps humains.
Moins on a de connaissances, plus on a de certitudes.
Un lycéen est à l'âge où l'exaltation est si grande qu'il peut accepter de mourir pour une cause qu'il n'a pas eu le temps d'étudier.
Il fallait se taire pour ne plus vivre dans la honte et l'effroi, pour ne pas gâcher la fête du pays renaissant et pour ne pas transmettre notre monstruosité à ceux qu'on aimait. Cet énorme déni a enkysté au fond de notre âme une crypte où murmuraient les fantômes. Nous nous engagions dans nos relations avec une image étrange, souvent gaie, active et affirmée. Quand, soudain, une ombre altérait la relation : "Qu'est-ce qui lui prend ? Que cache-t-il ? Il a certainement quelque chose à se reprocher !" Parler transmettait l'horreur, se taire diffusait l'angoisse : pas facile de vivre quand on est survivant.
Ce livre a tout simplement été le déclencheur de 8 semaines d'un grand voyage Il a été là tout simplement comme s'il m'attendait.
S'ensuit de ce long exil un regard extra ordinaire sur la Vie.
La vérité narrative n'est pas la vérité historique, elle est le remaniement qui rend l'existence supportable.
Par bonheur les circonstances inventent des évènements qui donnent la parole.