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EAN : 9782879296982
304 pages
Editions de l'Olivier (19/08/2010)
3.26/5   19 notes
Résumé :

L'éternité n'est pas si longue ne raconte pas la fin de l'espèce humaine mais celle d'un de ses plus originaux spécimens, Nora, une jeune femme à l'humour fulgurant et au fort penchant mélancolique. Elle qui, après avoir miraculeusement échappé à la mort, reprochait à ses proches amis de ne pas vivre comme s'ils allaient mourir un jour doit soudain réinventer son existence.

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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Nora est une jeune trentenaire qui a échappé à la mort. Plongée dans un coma elle a vécu des choses qui ont fait changer sa vision du monde. "Le premier soir, ils nous ont laissé te voir parce qu'ils pensaient que tu ne passerais pas la nuit » – je me battais alors avec une entité qui était bien plus qu'un tube enfoncé dans ma gorge, je vous le parie : ça ne pouvait pas être aussi trivial, rappelez-vous ce que j'ai frôlé. J'avais été l'héroïne inerte de l'aventure la plus limite, et aujourd'hui seul un mort pouvait prétendre avoir été plus loin que moi." Elle est amoureuse de Pauline mais cette relation ne va pas se poursuivre et va lui apporter les plus grandes désillusions. Elle se retrouve alors à vivre avec son groupe d'amis, Myriam, Judith et Raymond son cousin. Une épidémie de variole a frappé et l'humanité est vouée à disparaître.

Tout ce récit est basé sur les interrogations de Nora, qui est la narratrice, ses angoisses, ses doutes, sa mélancolie. Depuis la certitude de cette pandémie, elle se cloître chez elle, quitte son travail dans une association et passe son temps à griffonner sur ses carnets. Elle profite de l'oisiveté. Nora ne croit plus en rien, même plus à un sens à la vie, bien qu'avant elle pensait que l'amour pouvait en être un, par exemple.

Sur un ton caustique et un état de soumission et d'acceptation, Nora attend son heure en laissant divaguer son esprit à ses pensées, ses idées, ses croyances ou plutôt non-croyances, au fatalisme. Grand questionnement existentiel avec une difficulté apparente de la notion du rien, du néant.

Petite chronique pour un livre dans lequel j'ai eu beaucoup de mal à entrer bien que je trouve l'idée originale, l'écriture de Fanny Chiarello ciselée et plaisante. Mais voilà tout tourne autour de Nora, de ses questionnements ou de sa résignation. Je me suis malheureusement ennuyée, ma lecture ayant été longue, longue, longue. Je ne vous le déconseille pas car il peut surement trouver son public. Je l'ai trouvé trop "intellectualisé", pour autant j'aime bien le cérébral habituellement… (ce qui est bien entendu très personnel) Mais peut-être pas sur tout un livre. Là je n'y ai trouvé rien d'autre. Ce n'était à l'évidence pas un livre pour moi.
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Elle a quelque chose de Cassandre, Nora. Ainsi dès que se déclare une épidémie de variole, il lui paraît évident que l'humanité va disparaître. Pourquoi, en ce cas, continuer à vivre comme si de rien n'était ? Quel intérêt de travailler encore ? de rencontrer des gens cachés derrière leur masque prophylactique, fragile barrière à l'infection ?
Se retirer dans une maison isolée et s'y enfermer avec Judith, Miriam et Raymond, les amis de toujours, serait pour Nora le meilleur moyen d'être protégée, de survivre... ou d'attendre agréablement la mort. Tantôt d'une mélancolie toxique, tantôt d'une insouciance enfantine, tantôt clairvoyante, tantôt inconsciente, Nora oscille sans cesse sur le fil qui sépare désir de vivre et fascination morbide. le coma dont elle est sortie un an auparavant l'a en quelque sorte marquée du sceau de l'éternel retour. Est-elle vraiment sortie de cet état aux frontières entre vie et mort ? En écrivant des histoires, en traçant le portrait de ses amis, Nora tente d'organiser le chaos de son environnement pour l'adapter à son intériorité, d'injecter de la fiction dans le réel afin de le mettre à sa portée. A moins qu'il ne s'agisse de gagner du temps ?
Que fait-on en attendant la mort ? Comment écrit-on notre histoire avant de disparaître ? Après tout, l'éternité n'est pas si longue que nous puissions nous permettre de la gâcher en devenant autre chose que ce qu'on veut.
Le roman de Fanny Chiarello s'enroule et se déroule autour de Nora et de sa perception de la réalité. Magistralement écrit, d'une construction signifiante, il se déploie vers des territoires où l'intime et l'universel se mêlent indissociablement, où le romanesque, en portant une réflexion existentielle, s'interroge en reflet sur sa propre forme.
Une lecture parfois difficile mais extrêmement enrichissante et questionnante.
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« Une question de mois, sans doute : deux, trois ? le dernier humain ne saura même pas qu'il est le dernier, il ne pourra, grelottant sous un ciel sans fond au milieu d'espèces pour lesquelles il n'est rien, de notre part à tous dire,
Désolé, on vous laisse tout en plan comme ça, on aurait quand même pu débarrasser. »

Les questionnements tantôt futiles, tantôt existentiels, de Nora, trentenaire angoissée, mélancolique (« Je ne fais pas une dépression, le monde s'effondre. Je me permets d'y voir une nuance »), à l'imagination débordante, qui, dans une langue imagée, drôle et pleine de fantaisie, sur un ton à la fois énervé et amusé, vivifiant au possible, relate, sur fond sonore d'Arcade Fire, l'épidémie de variole qui décime inexorablement l'espèce humaine. Portant sur ses semblables un regard désabusé, elle se console en noircissant des carnets : « si je veux dormir dans un monde si décevant, je n'ai d'autre choix que de me raconter des histoires comme si j'étais mon propre enfant » .

Une lecture intense, fraîche, tonique, que je recommande vivement à ceux qui pensent à la fin du monde, qui se posent souvent des questions débiles, qui dépriment gentiment, qui aiment les livres derrière lesquels il y a un vrai écrivain.
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Sympathique, mais faible en regard des grandes oeuvres SF sur ce thème...

Une épidémie de variole entraîne la fin de l'humanité. L'auteur traite le désastre à travers le récit et les carnets d'une trentenaire, chroniquant sa vie au quotidien, ses pensées, au milieu de son groupe d'amis proches. C'est joliment écrit et intéressant. C'est une bonne illustration de cette "tendance" (peut-être) actuelle à une utilisation croissante de thématiques "de type SF" en littérature dite générale... Utiliser une apocalypse pour nous parler de notre présent (enfin, de certaines de ses caractéristiques)... Cela a été accompli brillamment par, entre autres, des Ballard, des Brunner, des Spinrad, voire des Volodine... Ici, même si le propos est clairement moins ambitieux, je ne suis au fond pas convaincu. Sympathique, mais pas décisif.
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Ce titre m'est revenu à l'esprit dix ans après ma lecture en fonction de la situation actuelle de pandémie. Je n'ai pas encore vu ce titres parmi les livres à relire en ce moment! sauf à fermer les yeux et s'évader par d'autres lectures.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Quand je l'ai rencontrée, il y a six mois, elle m'a immédiatement fascinée.
D'abord, j'avais envie de toucher un peu toutes les parties de sa physionomie générale pour comprendre par quel miracle elles s'assemblent si bien, mais comme Pauline me le répète volontiers, elle espère que je l'aime pour d'autres raisons.
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Mais mon gouffre existentiel me définit désormais tellement
que je ne peux même plus m'imaginer sans lui.
Que resterait-il de moi ?
Et qu'est-ce que j'en ferais ?
A cet égard, ça m'a presque desservi de mourir
- j'allais ajouter "trois fois", mais ce serait un peu tricher.

Il n'est cependant pas anodin que ce "trois fois" hâbleur
ait affleuré spontanément à mon esprit pour compléter un "mourir"
dont j'étais le sujet.

Ce "trois fois" signifie qu'en matière de mort, je m'estime plus chamois que flocon,
plus piste noire que bleue.
Et cette créance personnelle ne m'aide pas à prendre part
aux menues préoccupations dont frémit le vivant.
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Nous concluons que la vie de citadin n'a rien à envier à celle de poulet en batterie :
formuler ce constat nous donne un instant l'impression
de pouvoir nous abstraire de la promiscuité,
des ondes électromagnétiques,
du vacarme et des excrétions qui assaillent et traversent constamment
notre espace vital étriqué,
comme si exprimer notre réprobation et notre dégoût
suffisait à nous désolidariser de nos semblables
- locataires au bord de la suffocation et aux nerfs élimés,
qui s'offre des vacances dans d'autres casiers hors de prix,
plus proches de la mer.
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C'est uniquement par facilité que je préfère les réconciliations à la paix.
Mais ce que je leur préfère encore, ce sont les épiphanies,
ces révélations fugaces qui me laissent effarée, extasiée,
ces instants de grâce qui m'échoient au détour de l'anodin,
visions foudroyantes de vérités indicibles.

Comme si l'essence de la vie était cachée à mon regard
par une palissade aux planches légèrement disjointes
et dont je suivrais la courbe sans jamais m'arrêter,
tout en pouvant parfois, à travers les interstices,
en apercevoir l'éblouissante nudité.
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Les kiosques à journaux, les braderies, les supermarchés,
les décharges publiques, les greniers, les boîtes à gants,
les caves, les tiroirs du fond et les aires d'autoroute
ont ceci de commun qu'ils nous mettent face
à l'irréductible bazar terrestre.

Ils en sont des échantillons
à portée de la conscience humaine moyenne,
nous suggèrent la représentation d'une globalité
qui se dérobe à la perception,
une méthode pour la circonscrire dans nos structures mentales
ou nous résigner à ne jamais pouvoir le faire.
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Videos de Fanny Chiarello (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Fanny Chiarello
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