Les passionnés de littérature ne sont pas les seuls à se demander ce que l'on peut attendre des intellectuels dans une période troublée et à travers un panorama historique des 19ème et 20ème siècles,
François Chaubet tente d'apporter des réponses en démontrant comment le monde des lettres a influencé la vie politique, sociale et économique de la France et comment les grands mouvements d'idées se sont emparés des thématiques sociales pour leur donner un nouvel éclairage.
Insistant en premier lieu sur le rôle de la presse écrite et le travail des éditeurs au premier rang desquels il place
Gaston Gallimard et Bernard Grasset, il apporte la preuve que l'écrivain est bien devenu une figure de référence pour l'ensemble de la société française.
Alors que le Siècle des Lumières avait marqué le début de l'engagement des hommes de lettres dans la vie publique, le 19ème siècle avec le grand courant du réalisme a porté sur le devant de la scène les romanciers engagés dans la réforme sociale.
Au 20ème siècle, les idéologies dominantes ont trouvé leurs adeptes ou leurs détracteurs et finalement à la fin du 20ème siècle ,les professions intellectuelles se sont tellement frottées au pouvoir qu'elles finissent par prendre le pas sur les politiques, ainsi qu'en a témoigné le rôle des experts de tous poils pendant la crise sanitaire, réduisant le politique au gouvernement des savants.
L'auteur rappelle très justement qu'il y a plus de 100.000 personnes en France enseignants dans les établissements supérieurs ou chercheurs dans de grandes institutions qui sont susceptibles de donner leur avis, ce qui peut questionner la cohérence de la représentation nationale.
L'essai est érudit et didactique mais malheureusement peu passionnant. La collection "Que sais-je" par la taille réduite des essais qu'elle publie , doit faire en sorte d'attirer d'emblée l'attention du lecteur sur les propos qui vont être développés et donner une idée d'ensemble concise et rapidement accessible.
J'ai trouvé les développements de
François Chaubet trop arides pour être destinés à un grand public .
L'essai me parait davantage adapté à un public d'étudiants disposant déjà d'un large bagage culturel préalable qu'à un lectorat souhaitant parfaire ses connaissances dans un temps réduit.