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3/5   1 notes
Résumé :
Dans son roman, Trois Femmes, Émilie a émigré à treize ans en Allemagne avec ses parents. Lorsqu’ils décèdent, elle serait bien perdue sans Joséphine, sa servante et amie. Elle l’aide à trouver un petit logement dans un village et de quoi survivre. Elle la fait rencontrer les seigneurs du lieu et en particulier leur fils Théobald. Traitée d’abord d’intrigante lorsque l’amour se développe entre les jeunes gens, leur histoire finit, malgré tout, par un mariage. Mais ... >Voir plus
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
On devrait l’établir inspectrice générale des écoles primaires de la République Française ; mais je ne m’en tiens pas moins à ce que j’ai dit.
– Et Bernardin de St. Pierre ?
– Paul et Virginie n’ont point d’admirateurs plus ardents
que moi, ai-je répondu ; comme je connais leur soleil, leurs palmiers, leurs habitations, je vis avec eux, je me promène avec eux partout où je les rencontre : enfants, je les caresse ; adolescents, je les admire ; cependant je m’en tiens à ce que j’ai dit. Mais laissons-là les auteurs vivants et remontons plus haut. Aurions nous voulu vivre avec Jean Jacques ?
– Non, sans doute ! s’est écrié chacun.
– Avec Voltaire ?
– Pas davantage.
– Avec Duclos ?
– Oui.
– Avec Fénelon ?
– Oh oui !
– Avec Racine ?
– Oui.
– Avec La Fontaine ?
– Pourquoi non ?
Ici nous avons été interrompus. Vous pouvez, Monsieur l’Abbé, vous amuser à continuer ce scrutin. Je pense qu’en général j’aimerais mieux vivre avec un auteur qui ne le serait devenu que par nécessité ou par une impulsion irrésistible, qu’avec celui qui se serait mis à l’être de son plein gré et par choix, c’est-à-dire, par amour-propre. Mais peut-être qu’après tout, le meilleur n’en vaudrait rien, du moins sous le rapport dont il s’agit. Tous ces gens-là sont sujets, non seulement à préférer leur gloire à leurs amis, mais à ne voir dans leurs amis, dans la nature, dans les événements, que des récits, des tableaux, des réflexions à faire et à publier, et souvent ils méconnaissent les objets et permettent à leur esprit de les dénaturer, pour les mieux plier à l’usage qu’ils en veulent faire. Il ne s’agit pas, pour eux, de la chose, mais de l’effet. Un peintre, pour l’amour de son tableau, renverse une bonne maison et la change en une masure. Je doute que Rousseau ait jamais rien vu comme il était. Ceux qu’il voulait louer, ceux dont il voulait se plaindre, sont devenus à ses yeux ce qu’ils devaient être, pour que des portraits charmants ou hideux pussent porter leur nom.
Quant à Voltaire, il ne se donnait pas la peine de se tromper lui même, il lui suffisait d’en imposer aux autres. Il disait ce qu’il lui convenait de dire. Je pourrais porter mes exemples beaucoup plus loin, mais j’en ai dit assez pour vous mettre sur les voies, et vous faire partager avec moi l’amusement que ces examens et ces appréciations m’ont donné.
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Prologue
– Pour qui écrire désormais ? disait l’Abbé de la Tour.
– Pour moi, dit la jeune Baronne de Berghen.
– On ne pense, on ne rêve que politique, continua l’Abbé.
– J’ai la politique en horreur, répliqua la Baronne, et les maux que la guerre fait à mon pays, me donnent un extrême besoin de distraction. J’aurais donc la plus grande reconnaissance pour l’Écrivain qui occuperait agréablement ma sensibilité et mes pensées, ne fut-ce qu’un jour ou deux.
– Mon Dieu ! Madame, reprit l’Abbé après un moment de silence, si je pouvais… ?
– Vous pourriez, interrompit la Baronne.
– Mais non, je ne pourrais pas, dit l’Abbé ; mon style vous paraîtrait si fade au prix de celui de tous les Écrivains du jour ! Regarde-t-on marcher un homme qui marche tout simplement, quand on est accoutumé à ne voir que tours de force, que sauts périlleux ?
– Oui, dit la Baronne, on regarderait encore marcher quiconque marcherait avec passablement de grâce et de rapidité vers un but intéressant.
– J’essayerai, dit l’Abbé. Les conversations que nous eûmes ces jours passés sur Kant1, sur sa doctrine du devoir, m’ont rappelé trois Femmes que j’ai vues.
– Où ? demanda la Baronne.
– Dans votre pays même, en Allemagne, dit l’Abbé.
– Des Allemandes ?
– Non, des Françaises.
....
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Rentrons, sauvons notre pays et nous-mêmes par des sacrifices généreux et une résistance courageuse. Robespierre, Barère, Saint-Just étaient pourtant des hommes et non des tigres ou des hyènes ; n’auraient-ils donc jamais pensé à dire :
– C’est trop de sang, c’est trop d’horreurs arrêtons les bourreaux !
Si l’un d’eux l’eut dit, peut-être que chacun des autres eut embrassé avec transport sa propre opinion, le vœu de son propre cœur qu’il n’osait exprimer.
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toujours est-il à-propos de rester au Sermon, et j’ai mille fois entendu dire, que les maux de la France ont commencé, quand on ne s’y est plus soucié de Sermons ni de Messes, de Fêtes ni de Dimanches. Ah ! Mademoiselle, c’est une terrible chose que d’oublier entièrement son Dieu et son salut.
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– Et avez-vous parlé au père, à la mère, à la fille ?
– Oui, Madame : tout cela était ensemble. Je leur ai baragouiné quelques mots d’allemand : Man, Fro, hérat. Le père et la mère ont crié Herr Gott ! ja ! ja ! La fille a souri et rougi : c’est une chose faite.
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