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Citation de genou


Prologue
– Pour qui écrire désormais ? disait l’Abbé de la Tour.
– Pour moi, dit la jeune Baronne de Berghen.
– On ne pense, on ne rêve que politique, continua l’Abbé.
– J’ai la politique en horreur, répliqua la Baronne, et les maux que la guerre fait à mon pays, me donnent un extrême besoin de distraction. J’aurais donc la plus grande reconnaissance pour l’Écrivain qui occuperait agréablement ma sensibilité et mes pensées, ne fut-ce qu’un jour ou deux.
– Mon Dieu ! Madame, reprit l’Abbé après un moment de silence, si je pouvais… ?
– Vous pourriez, interrompit la Baronne.
– Mais non, je ne pourrais pas, dit l’Abbé ; mon style vous paraîtrait si fade au prix de celui de tous les Écrivains du jour ! Regarde-t-on marcher un homme qui marche tout simplement, quand on est accoutumé à ne voir que tours de force, que sauts périlleux ?
– Oui, dit la Baronne, on regarderait encore marcher quiconque marcherait avec passablement de grâce et de rapidité vers un but intéressant.
– J’essayerai, dit l’Abbé. Les conversations que nous eûmes ces jours passés sur Kant1, sur sa doctrine du devoir, m’ont rappelé trois Femmes que j’ai vues.
– Où ? demanda la Baronne.
– Dans votre pays même, en Allemagne, dit l’Abbé.
– Des Allemandes ?
– Non, des Françaises.
....
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