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sur 549 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Depuis l'arrivée du covid 19 une phrase revient en boucle « après la pandémie rien ne sera comme avant ».
Quel avenir voulons-nous vraiment ? Quand nos hommes politiques nous servent du réchauffé, par paresse intellectuelle, manque d'audace et surtout peur de déplaire aux lobbies qui font la pluie et le beau temps.
Peut-être avez-vous lu “ l'utopie ” de Thomas More un récit publié en 1516,un rêve d'égalité bien avant le siècle des lumières.
Ecotopia d'Ernest Callenbach est un roman écrit dans les années soixante dix, l'époque du premier choc pétrolier, le fameux slogan “ en France on a pas de pétrole mais on a des idées ”
Eco du grec oikos ( la maison ou le foyer)
Topia du grec topos ( le lieu).
Ce roman raconte comment trois états américains la Californie,l'Oregon et l'état de Washington firent sécessions et créèrent une société nouvelle.
Vingt ans après le journaliste William Weston est envoyé en reportage sur cette “ terra incognita ” .
Ecotopia a tourné le dos aux énergies fossiles, les trains et les transports en commun sont électriques, adieu la voiture polluante et les embouteillages, l'énergie solaire et autre géothermie ont remplacé les chaudières . Une gestion des eaux et forêts intelligente, une agriculture sans pesticides résultat zéro pollution.
Une auto gestion des entreprises, les multinationales et leurs dividendes n'existent plus, le consumérisme est de l'histoire ancienne, la semaine de travail est de vingt heures et les grands centres urbains ont laissé la place à des communautés autonomes...
Voilà un programme qui hérisserait le poil des ultras libéraux et des 1%des plus riches qui dirigent la planète.
J'avoue avoir été séduit par Ecotopia, une société humaniste.
1975 - 2020, plus de quarante ans se sont écoulés et où en sommes-nous ?.
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L'Orégon, l'Etat de Washington et une partie de la Californie ont fait sécession des USA pour créer une société écologique et juste. Vingt ans après, les relations diplomatiques avec leur pays d'origine ne sont toujours pas rétablies, mais pour la première fois, un journaliste américain, William Weston se rend en Ecotopia pour faire un grand reportage d'investigation durant six semaines. Les rumeurs les plus folles courent sur cette terre comme le cannibalisme, il n'y croit pas mais désire découvrir le vie dans cette société. Il y va en étant tout à fait convaincu de la supériorité américaine. Les chapitres alternent les articles écrits par William, qui documentent tous les aspects de la vie du pays et ses expériences personnelles, consignées dans son carnet et non destinées à la publication. le pays a renoncé à la consommation à outrance, les magasins d'Etat n'ont qu'un assortiment réduit d'articles de très bonne qualité mais surtout utilitaires. le recyclage est érigé en quasi religion, tout doit pouvoir être réutilisé, les voitures individuelles sont interdites, sauf dans certaines zones rurales où les transports publics n'ont pas encore pu se développer comme prévu. Ailleurs le réseau de trains et de bus électriques est très dense. San Francisco est la capitale, mais la plus grande partie de la population vit dans des mini-villes de moins de dix mille habitants, ou à la campagne. le culte et la connaissance de la nature sont très développés, tout citoyen qui veut acheter du bois pour se construire une maison, doit d'abord aller travailler dans un camp forestier pour participer à l'entretien des forêts. le plastique ne se fabrique plus à partir du pétrole mais des végétaux. Ce qui étonne le plus William est que les Ecotopiens ne travaillent que vingt heures par semaine et sont dirigés par une femme, que le journaliste ne rencontrera qu'à la fin de son séjour. Il arrive avec des préjugés négatifs sur le pays, même s'il ne croit pas les pires rumeurs qui ont cours aux USA. Il apprécie vite la convivialité et la générosité des habitants, puis il rencontre Marissa lors de son enquête sur les camps forestiers, ils vivent une relation passionnée qui changera radicalement les idées et la vie de William.

Les idées exprimées dans cette utopie très en avance sur son temps (1975) sont très actuelles et devraient nous faire réfléchir par ces temps de réchauffement climatique. L'idée de réduire la durée du travail pour réduire le chômage revient à la mode, même si on ne songe pas à passer à la semaine de vingt heures. Ce livre a été écrit après le premier choc pétrolier, ce qui a entraîné une prise de conscience. Déjà à cette époque, on avait compris l'importance des énergies renouvelables et de l'économie circulaire, mais le néolibéralisme est revenu en force dans les années quatre vingt et on constate avec tristesse qu'on a très peu progressé dans ce domaine, malgré l'urgence climatique. D'autres aspects de l'Ecotopia restent très utopiques comme l'amour libre, les familles élargies et la vie communautaire, on sent que le mouvement hippie est passé par là, mais ça donne plus de charme à cette utopie qui a très bien vieilli.

Les articles de William ne sont pas dogmatiques et restent très faciles à comprendre, ce qui était le risque avec ce roman qui est aussi un essai déguisé. Les thèmes sont variés et on a grand plaisir à partager ses découvertes et encore plus son évolution personnelle, même s'il a eu bien de la peine à en tirer les conclusions qui s'imposent. William a une vision assez lamentable des femmes, il les voit surtout comme des objets sexuels et il vit ses fantasmes à fond. Marissa peine à lui faire comprendre ce qu'est l'amour véritable.

J'ai beaucoup aimé ce livre original, je regrette seulement qu'on ait fait si peu de progrès dans la réalité de notre société, alors que ces problématiques étaient déjà connues il y a un demi-siècle, j'ai aussi beaucoup aimé le côté « Californie Hippie ». Un grand merci à Netgalley et Audiolib pour cette belle découverte.

#Écotopia #NetGalleyFrance !
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Excellente lecture!
La SF n'est pas un genre auquel je suis très habituée mais ce titre m'a fascinée!
Nous suivons un journaliste américain autorisé à visité l'Ecotopia, regroupement de trois états américains ayant fait sécession vingt ans avant le début du récit. William a donc l'opportunité de découvrir comment ces Etats se sont réorganisés, les règles qui régissent le quotidien, les modes de vie qui ont été établis pour protéger l'environnement, vivre de manière plus durable et écologique.
J'ai été stupéfaite de voir à quel point les projections de l'auteur rejoignent les préoccupations actuelles, certains événements n'ayant pas encore eu lieu au moment de l'écriture m'ont étrangement fait penser à des faits avérés depuis...
Même s'il date un peu, ce roman est très bien pour déclencher une prise de conscience, se poser des questions importantes sur notre société surconsommatrice.
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Arrêtez sur-le-champ tout ce que vous aviez entrepris pour vous isoler avec ce roman, c'est (presque) un ordre ! Pourtant écrit en 1975 (et très récemment réédité en France), il est d'une incroyable clairvoyance sur le monde d'aujourd'hui. Pour ceci, il peut sans conteste être qualifié de roman d'anticipation, même si l'action se déroule en 1999 (soit tout de même 25 ans après son écriture).

Une région états-unienne, l'Écotopia, regroupant une partie de la Californie, l'Oregon et l'État de Washington, a fait sécession avec le reste des U.S.A. William Weston, journaliste au Times-Post de New-York, est envoyé en Écotopia afin d'écrire des articles sur ce nouveau pays. Ce qu'il va y découvrir dépassera l'entendement.

Ce roman est tellement riche et dense qu'il est impossible de souligner tous les aspects développés dans ce pays de cocagne. Mais voici un aperçu sur ses avancées. Tout d'abord les Écotopiens sont humanistes, collectivistes et solidaires. Leur ego ne les intéressent pas, leur nombril ne fait pas partie de leur quotidien. Dans ce petit pays ont déjà été concrétisés nombres de projets pour le bien-être humain, mais surtout et avant tout de la nature : pas d'éclairage la nuit, pas ou peu d'automobiles, transports en commun gratuits (le train est assez répandu), panneaux solaires visibles un peu partout. le plastique existe bel et bien, mais il est issu de plantes qui seront recyclées après détérioration. D'ailleurs, la plupart des biens des Écotopiens sont recyclables, biodégradables, l'humain n'étant pas au centre de la vie. Tout est prévu pour diminuer la pollution, la cupidité et l'étouffement, auto-contrôle des naissances (le fameux déclin démographique), impôts uniquement mis en place pour les entreprises, salaires plafonnés, réglementation stricte tendant vers une écologie « radicale » et une auto-suffisance.

Et tout ceci semble fonctionner à merveille. D'abord dubitatif voire carrément hostile, William Weston finit par se laisser séduire et ses articles évoluent au cours du récit. Voyez-vous donc : le Président est une Présidente ! L'amour est libre et la femme enfin l'égale de l'homme, dans les salaires, les décisions, les tâches et les responsabilités, elle lui est même parfois supérieure : « le contrôle absolu qu'elles ont de leur corps signifie qu'elles disposent ouvertement d'un pouvoir qui, dans d'autres sociétés, est inexistant ou dissimulé : le droit de choisir le père de leur enfant. ‘Aucune Écotopienne ne porte jamais l'enfant d'un homme qu'elle n'aurait pas librement choisi' m'a-t-on solennellement déclaré ». William entreprend une liaison libre avec Marissa, une Écotopienne qui lui apprend que les femmes ont leur jardin secret : « Elle refuse de me dire si elle est dans la période de fécondité, de son cycle ou si elle a encore un stérilet. Elle se contente de me répondre : ‘c'est mon corps' ».

Tout ce peuple semble vivre en totale harmonie dans une sorte d'immense communauté. D'ailleurs, les Écotopiens se sont beaucoup inspirés des tribus indiennes pour leur projet de vie. le mot d'ordre, même s'il n'est pas prononcé (roman écrit en 1975 je le répète) est : décroissance ! En effet, 20 heures de travail hebdomadaire, diminution drastique de l'esprit de compétition, éducation revue et corrigée, mais aussi confection de matériaux solides et aisément réparables (ou l'anti obsolescence programmée), pas de statut spécial pour les professions, notamment celle d'artiste, tout le monde au même niveau. Pour le bien-être collectif, la marijuana est tolérée et même encouragée, malgré le manque à gagner pour les caisses de l'État. Il n'existe pas de « grands projets inutiles », d'ailleurs de nombreuses structures considérées comme obsolètes ou réduisant la liberté des humains et des animaux ont été déconstruites : « le nouveau gouvernement est allé jusqu'à faire dynamiter certains barrages construits sur des fleuves, sous le prétexte fallacieux qu'ils empêchaient la pratique du kayak et interféraient avec la remontée des saumons, laquelle a repris après beaucoup d'efforts et pour la plus grande joie de la population ».

Pourquoi par exemple la semaine de 20 heures de travail ? « L'homme, affirmaient les Écotopiens, n'est pas fait pour la production, contrairement à ce qu'on avait cru au XIXe et au début du XXe. L'homme est fait pour s'insérer modestement dans un réseau continu et stable d'organismes vivants, en modifiant le moins possible les équilibres de ce biotope ».

Dans ce roman est écrit noir sur blanc le terme « Do it yourself » et, même si ce peuple Écotopien n'est ni végétarien ni vegan (1975 hein !), le respect animal et de la nature sont prépondérants. Ce que décrit Ernest CALLENBACH (dont c'est semble-t-il le seul roman) est tout bonnement une sorte de société libertaire idéale débarrassée de ses fléaux et de ses envies destructrices (et ce même s'il y a quelques prisons là-bas). le rendu est impressionnant, parfois technique lorsqu'il tend à expliquer les phases de production d'un matériau (même si le bois est celui qui est le plus naturellement préconisé), mais toujours très précis, documenté et passionné. Sa présentation est la suivante : alternance de deux modèles de chapitres, dans l'un William parle de ce qu'il voit, entend, ressent autour de lui, dans l'autre c'est le journaliste qui livre ses impressions au Times-Post. Après moins de deux mois au coeur de l'Écotopia, il lui faudra prendre une décision définitive sur sa vie future.

Ce roman d'une grande ingéniosité est aussi un récit ô combien visionnaire. La société Écotopienne de 1999 dépeinte ici ressemble farouchement à une communauté parfaite que nous rêverions de rejoindre (et urgemment même !) en 2019, 20 ans plus tard. Ce livre fait un bien fou, donne des pistes pour démontrer qu'il n'est jamais trop tard pour la planète, et surtout certifie que les questions que nous nous posons aujourd'hui sur l'écologie et le vivre ensemble ne sont pas nouvelles puisque très habilement développées dans ce roman qui gardera pour moi une place très spéciale pour longtemps encore. Applaudissements nourris et intensifs. Il est sorti fin 2018 chez Rue de L'Échiquier et pourrait rapidement devenir la référence anticipatrice d'une société utopique comme l'a par exemple été « 1984 » d'Orwell pour la dystopie.

https://deslivresrances.blogspot.fr/
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J'ai adoré ce roman écrit en 1975 et traduit en français en 1978. J'ai trouvé ce trésors dans la boîte à livre de mon village, après l'avoir cherché en vain sur le net... Un rendez-vous quoi !

Bref, c'est un de ces livres d'anticipation qui avec le temps se bonifie. Ecotopie est une merveilleuse mise en abîme d'un État écologique, c'était très audacieux à une époque où les écolos étaient considérés comme de doux illuminés.

De plus, c'est plutôt du genre feel-good, vraiment, si vous avez la chance de mettre la main dessus, lisez-le !
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Ce livre est assez différent de ce que j'ai pu lire jusqu'alors et ce n'est son seul intérêt. Il a été écrit en 1975, et 45 ans après, on ne peut que saluer le talent bien réel de l'auteur pour imaginer ce que pourrait être une société organisée tout à fait différemment, une société ou l'on consomme beaucoup moins, beaucoup mieux et dans laquelle on vit heureux !
Trois états de l'ouest américain font sécession du reste des États Unis. Plus aucune relation n'existe entre ce nouvel état, Ecotopia et le gouvernement américain. Vingt ans après, William Weston, journaliste, est autorisé à se rendre en Ecotopia pour observer, écrire des articles et tenter de rencontrer la présidente de ce nouvel état.
Tous les détails de la vie économique, politique, sociale sont décrits avec précision dans une suite d'articles qui alternent avec des passages du journal personnel de William.
De rencontres en observations, cet homme, citadin, apprend, interroge le système américain, questionne ses relations aux autres et notamment aux femmes.
J'ai eu un peu de mal au début du roman qui fait la part belle aux articles écrit par William plutôt qu'à son journal et qui du coup manque un peu de souffle romanesque.
Et puis en avançant dans le récit, mon intérêt est allé grandissant, tant pour cette société qui est peut-être une solution aux problèmes de ce 21ieme siècle un peu fou, que pour l'histoire personnelle du journaliste. Un livre qui donne à réfléchir, vite !
Je rajouterais que l'objet livre est très beau et la préface du traducteur, Brice Matthieussent, fort intéressante.
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Après avoir lu le meilleur des mondes cet été, une aimable personne m'a conseillé de lire Ecotopia. Alors que le meilleur des mondes était une dystopie, Ecotopia offrait, lui, une utopie et dans la littérature de science-fiction c'est plutôt rare. Intrigué, j'ai donc commencé ma lecture sans trop savoir à quoi m'attendre.

Un journaliste américain est envoyé en Ecotopia pour décrire dans les colonnes d'un journal américain cette société ayant fait sécession trente ans plus tôt et qui prône un mode de vie basé sur le recyclage infini ainsi que de très nombreuses avancées sociales.
J'ai été tout de suite porté par le roman qui alterne entre articles décrivant la société écotopienne (dont l'écriture fait vraiment penser à une étude ethnologique) et écrits du journal intime du journaliste. La description de cette société est criante de réalisme et met en évidence beaucoup des préoccupations actuelles de nos sociétés sur la question de l'environnement (bien que ce roman ait maintenant près de 50 ans).

A aucun moment ne sont décrits des phénomènes totalement irréalistes, tout parait plausible. L'auteur ne se contente d'ailleurs pas d'une description où tout est rose et met en avant certains aspects plus sombres de cette société, le plus frappant étant sans doute le fait que cette société soit un peu une dictature cachée qui n'arrive pas à rassembler l'ensemble de sa population.

La question finale qui est posée est finalement la suivante : Sommes-nous prêt à perdre quelques libertés si l'objectif final est de permettre une vie meilleure pour tous, y compris les générations futures ?
A vous de répondre à cette question !
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Belle découverte, cet Ecotopia. Paru au milieu des années 1970, mais pas traduit en français à l'époque, il l'est enfin aujourd'hui. Sans doute à cause de son thème, aussi actuel en 2020 qu'en 1975 : quelles pourraient être les modalités d'une véritable société écologiste, respectueuse de l'environnement naturel, privilégiant la santé humaine dans toutes ses dimensions (physique, mentale, spirituelle) et un rapport équilibré avec la nature ? Callenbach imagine un Etat issu de la sécession de la Californie (sauf Los Angeles), de l'Oregon et de Washington (l'état, pas la capitale fédérale) d'avec les Etats-Unis, nouvel Etat indépendant appelé Ecotopia, et qui a développé une telle société. Il en étudie tous les aspects via une narration indirecte très efficace (les notes intimes et les articles de presse d'un journaliste des Etats-Unis envoyé en Ecotopia). C'est très fouillé, très détaillé, et bien plus enthousiasmant que les minables histoires de "transition écologique" que les politiciens néo-libéraux et les propriétaires du monde racontent de nos jours. Lecture très recommandée !
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Écotopia est un roman d'anticipation, écrit en 1975, dont l'action se déroule en 1999, soit une vingtaine d'années après que l'Oregon, l'État de Washington et une partie de la Californie aient fait sécession avec le reste des États-Unis pour créer Écotopia, un État basé sur des valeurs écologiques et vivant en quasi-autarcie.
Des relations diplomatiques sont en cours de développement entre les USA et Écotopia. C'est dans ce contexte que William Weston, journaliste au Times-Post de New-York, est envoyé en Écotopia afin d'écrire des articles sur ce nouveau pays.
Le récit alterne les articles du Times-post explorant divers aspect de la vie en Écotopia et le journal de William dont le ton évolue grandement au fil de sa mission. D'abord distancié et teinté de dérision, il devient étonné, intéressé, pour finir bouleversé, admiratif et complètement investi.
Le grand intérêt d'avoir réédité ce livre, c'est que nombre de pistes fouillées en profondeur par l'auteur sont des mines d'or à exploiter aujourd'hui : tout est basé sur la décroissance et le recyclage. On ne doit produire que ce dont on a besoin. le plastique à base de plantes a une durée de vie limitée et peut être recyclé. La nature et l'animal sont grandement respectés. La semaine de travail est de vingt heures. L'éducation des enfants est très tôt axée sur la réalisation concrète de projets. Les naissances sont contrôlées pour inverser la montée démographique. La femme est réellement égale à l'homme et l'amour est très libre…
On reconnaît là l'influence du mouvement hippie, pourtant en plein délitement au milieu des années 70, mais Ernest Callenbach va beaucoup plus loin : tous les aspects de la vie en société ont été repensés de façon à tirer les enseignements des erreurs passées. Et c'est bien une société libertaire idéale et fonctionnelle qui nous est décrite ici, par quelqu'un qui a encore l'espoir de voir aboutir les rêves d'une utopie viable.
Plus qu'un roman, ce livre est une véritable bouffée d'oxygène dans un univers littéraire où les dystopies sont plus noires les unes que les autres. À lire absolument ! CB

Chronique parue dans Gandahar 23 en avril 2020
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Un article d'Usbek & Rica] m'a (encore) donné envie de découvrir un roman (paru en 1975, c'est forcément un bon cru !), et un auteur, dont je n'avais jamais entendu parlé alors qu'en cherchant sur le web (anglophone), il s'agit d'un roman vendu à plus d'un million d'exemplaire et d'un auteur que beaucoup comparent à Orson Wells, Aldous Huxley ou Orwell.

Sauf que “Écotopia” est l'anti-1984, “Écotopia”, c'est le meilleur des (deux) mondes : Il s'agit bien d'un roman d'anticipation, comme 1984 et comme le meilleur des monde, mais on découvre ici une utopie écologique.
Once upon a time in Écotopia

“Écotopia” imagine que 3 états américains, la Californie, l'Oregon et Washington, décident de faire sécession des États-Unis pour fonder une société vraiment écologique (les États-Unis, on s'en doute, ne sont pas franchement d'accords mais il se dit que les espions écotopiens ont cachés des bombes atomiques dans les grandes villes américaines… alors, dans le doute, ils s'abstiennent de toute réaction).

Le roman se situe 20 ans après la sécession. Depuis 20 ans, la frontière entre les 2 états a été complétement étanche et on commence seulement à envisager une reprise des relations diplomatiques. Pour cela, fait inédit, Écotopia ouvre ses frontières à William Weston, une journaliste américain.

À son arrivée, William Weston est persuadé de trouver un pays exsangue, au mieux en pleine décadence, au pire en pleine anarchie.
Entre reportage et découvertes plus personnelles

Le roman alterne les articles qu'il écrit pour son journal, et son journal intime.

Au fil de ses articles, il décrit tous les aspects de la société écotopienne : comment ils ont décidé de lutter contre la surconsommation, contre la production des déchets, contre la pollution, le chômage, les inégalités, en développant leur rapport à la nature, en interdisant les voitures et, globalement, en cherchant partout un état d'équilibre.

Dans son journal intime, on voit se perception évoluer peu à peu… (et, évidemment, on découvre aussi son histoire d'Amour avec une écotopienne).
Une oeuvre qui reste, malgré les années, d'une actualité frappante

Surtout, ce roman est une bouffée d'optimisme qui fait un bien fou. On a tellement envie d'y croire, de croire qu'une alternative est possible, que l'effondrement n'est pas inéluctable. Un manifeste entre utopie écologique et contre-culture hippie mais, surtout, un incroyable message d'espoir.
Lien : https://www.6x8.org/2018/11/..
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