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sur 549 notes
Écotopia est un roman d'anticipation, écrit en 1975, dont l'action se déroule en 1999, soit une vingtaine d'années après que l'Oregon, l'État de Washington et une partie de la Californie aient fait sécession avec le reste des États-Unis pour créer Écotopia, un État basé sur des valeurs écologiques et vivant en quasi-autarcie.
Des relations diplomatiques sont en cours de développement entre les USA et Écotopia. C'est dans ce contexte que William Weston, journaliste au Times-Post de New-York, est envoyé en Écotopia afin d'écrire des articles sur ce nouveau pays.
Le récit alterne les articles du Times-post explorant divers aspect de la vie en Écotopia et le journal de William dont le ton évolue grandement au fil de sa mission. D'abord distancié et teinté de dérision, il devient étonné, intéressé, pour finir bouleversé, admiratif et complètement investi.
Le grand intérêt d'avoir réédité ce livre, c'est que nombre de pistes fouillées en profondeur par l'auteur sont des mines d'or à exploiter aujourd'hui : tout est basé sur la décroissance et le recyclage. On ne doit produire que ce dont on a besoin. le plastique à base de plantes a une durée de vie limitée et peut être recyclé. La nature et l'animal sont grandement respectés. La semaine de travail est de vingt heures. L'éducation des enfants est très tôt axée sur la réalisation concrète de projets. Les naissances sont contrôlées pour inverser la montée démographique. La femme est réellement égale à l'homme et l'amour est très libre…
On reconnaît là l'influence du mouvement hippie, pourtant en plein délitement au milieu des années 70, mais Ernest Callenbach va beaucoup plus loin : tous les aspects de la vie en société ont été repensés de façon à tirer les enseignements des erreurs passées. Et c'est bien une société libertaire idéale et fonctionnelle qui nous est décrite ici, par quelqu'un qui a encore l'espoir de voir aboutir les rêves d'une utopie viable.
Plus qu'un roman, ce livre est une véritable bouffée d'oxygène dans un univers littéraire où les dystopies sont plus noires les unes que les autres. À lire absolument ! CB

Chronique parue dans Gandahar 23 en avril 2020
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Le fond de ce roman est tout aussi étonnant que son contexte.

Imaginez une sorte d'antithèse de 1984, un livre qui met en lumière une utopie, alors que nous vivons actuellement dans un monde qui voit tout en sombre, à coups de récits post-apocalyptiques ou dystopiques.

Ecotopia est bien aussi une réécriture de l'histoire, un monde parallèle au notre. Et qui aurait pu être le notre, si nous avions été plus proactifs et avions ouverts les yeux quand il le fallait. Est-il trop tard ?

Ce texte est une réédition. Il est sorti en 1975, il y a près de 50 ans… Bravo au passage à Folio qui démontre avec brio qu'un éditeur de livres de poche peut faire un vrai travail éditorial et ressortir des limbes des textes qui prennent encore plus de sens aujourd'hui.

Trois grands états de l'ouest américain, parmi les plus prospères, ont fait sécession et coupé totalement les ponts avec le reste des États-Unis. Pour construire une autre société, respectueuse de la planète et de ses habitants, freinant la course folle à la consommation de masse.

Vingt ans se sont passés, dans la douleur au début, dans une harmonie ensuite. Pour une première fois, un journaliste américain est autorisé à entrer dans Ecotopia. Avec tout son bagage sociétal et ses a priori.

A coup d'articles de presse (que le narrateur écrit au fur et à mesure), et de passages de son journal intime, le lecteur découvre ce monde chimérique (et pourtant loin d'être irréaliste).

Ernest Callenbach était un visionnaire. Il est mort en 2012, et toute sa vie il a dû constater combien il avait raison en voyant le gâchis au quotidien qui détruit la planète et les relations humaines.

Notre monde actuel est fait de scepticisme. Difficile encore de croire en l'avenir quand tout se délite, la planète en premier.

Oui, ce livre est clairement un cri écologiste. Mais sa forme le rend unique. Il se lit comme une fiction autant que comme un essai détourné sur ce qu'il est possible de faire si on change de mentalité, au niveau collectif comme individuel.

En 1975, Callenbach avait déjà tout vu, tout anticipé, tout compris et tout analysé. S'en est aussi bluffant qu'effrayant. Sa société utopique, il l'a réfléchie et dessinée dans les moindres détails, et ce livre est une manière ludique de la dépeindre sous toutes les coutures. Écologiquement, économiquement, humainement. Naturellement…

L'écrivain ne se contente pas de fabuler sur un monde chimérique, sa capacité d'imaginer l'avenir, les conséquences et les actes pouvant être menés est stupéfiante. Je suis né en 1968, et durant de longues années, je ne me suis jamais posé de telles questions, ni n'ai entendu la société les poser aussi clairement sur la place publique.

Alors oui, certaines descriptions prêtent à sourire parce que clairement datées (dans les années 70, difficile d'imaginer l'essor de l'informatique et d'internet), mais pour une grande partie des sujets, l'analyse est admirable.

Ce journaliste qui découvre Ecotopia, bourré de préjugés, est touchant dans son cheminement intellectuel et émotionnel. A travers ses écrits, il est passionnant de découvrir ce monde au plus près des citoyens.

N'imaginez pas lire une grande intrigue, ce n'est pas ce genre de texte, mais cette fiction sait mélanger passages analytiques et moments plus intimes.

Si vous voulez comprendre comment il est possible d'imaginer un monde sain, où l'on travaille 20 heures par semaine, où chacun est maître de ses décisions tout en oeuvrant pour le collectif, lisez Ecotopia.

Quand l'utopie nous fait prendre la réalité de notre société en pleine face, avec force arguments et humanisme, cela donne une lecture totalement atypique qui mérite qu'on s'y attarde. Ernest Callenbach était un visionnaire autant qu'un profond croyant en l'Homme. Loin d'être illuminée, sa vision mérite qu'on s'y attarde, près de cinquante ans après. Avant qu'il ne soit trop tard.
Lien : https://gruznamur.com/2021/0..
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Trois États de la côte ouest des États-Unis ont fait sécession et on construit une société écologique radicale présidée par une femme. Après vingt ans de relations tendues entre Ecotopia et son grand voisin, un journaliste, William Weston est autorisé à séjourner dans ce pays où les semaines de travail sont de vingt heures, où règnent la frugalité et le recyclage , bien loin donc des valeurs consuméristes américaines.
Alternant articles envoyés au Times-Post et journal de bord, plus intime le roman nous propose une sorte de catalogue des différents secteurs de l'économie, l'éducation, la société de cette utopie en action. Souvent très techniques, ces textes ont un aspect quelque peu rébarbatif, même s'ils offrent comme le souligne la quatrième de couverture "un antidote au désastre en cours."
Quant à ce balourd de Weston, il cumule les défauts du macho et même s'il évolue au fil du texte, il m'a profondément agacée, surtout quand il se retrouve à l'hôpital où l'infirmière (ça fait partie du traitement !) lui offre des services sexuels.
Écrit dans les années 70, ce roman porte la trace des utopies de cette époque (habitat en communauté , liberté sexuelle), mais ne résout pas pour autant  de manière satisfaisante des problématiques toujours cruciales de nos jours comme la questions des minorités raciales. Bilan en demi-teintes donc.
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La stimulante utopie écologique de la côte ouest américaine, conçue en 1975 par un chantre audacieux de la nature, de la décroissance et de la frugalité.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/11/04/note-de-lecture-ecotopia-ernest-callenbach/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Ce livre est assez différent de ce que j'ai pu lire jusqu'alors et ce n'est son seul intérêt. Il a été écrit en 1975, et 45 ans après, on ne peut que saluer le talent bien réel de l'auteur pour imaginer ce que pourrait être une société organisée tout à fait différemment, une société ou l'on consomme beaucoup moins, beaucoup mieux et dans laquelle on vit heureux !
Trois états de l'ouest américain font sécession du reste des États Unis. Plus aucune relation n'existe entre ce nouvel état, Ecotopia et le gouvernement américain. Vingt ans après, William Weston, journaliste, est autorisé à se rendre en Ecotopia pour observer, écrire des articles et tenter de rencontrer la présidente de ce nouvel état.
Tous les détails de la vie économique, politique, sociale sont décrits avec précision dans une suite d'articles qui alternent avec des passages du journal personnel de William.
De rencontres en observations, cet homme, citadin, apprend, interroge le système américain, questionne ses relations aux autres et notamment aux femmes.
J'ai eu un peu de mal au début du roman qui fait la part belle aux articles écrit par William plutôt qu'à son journal et qui du coup manque un peu de souffle romanesque.
Et puis en avançant dans le récit, mon intérêt est allé grandissant, tant pour cette société qui est peut-être une solution aux problèmes de ce 21ieme siècle un peu fou, que pour l'histoire personnelle du journaliste. Un livre qui donne à réfléchir, vite !
Je rajouterais que l'objet livre est très beau et la préface du traducteur, Brice Matthieussent, fort intéressante.
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Etant collapso (naute ? phile ? logue ? sophe ?) j'ai lu tout ce que je pouvais trouver sur le sujet mais ne trouve généralement que des bouquins annonçant l'effondrement et ses raisons. Peu parlent de l'après (pour cela j'ai étudié Cuba et suis allé voir comment ça se passe depuis el periodo especial).
Callenbach propose la découverte d'un pays qui vit après son effondrement provoqué par choix politique.
C'est très bien réfléchi et bien écrit.
Et ça peut rassurer.
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Et si une société écologique voyait le jour? Et si le travail productif avait moins d'importance que le travail improductif? Et si les conflits pouvaient toujours se régler par le dialogue? Tout cela est possible en Écotopia. Vu depuis la France d'aujourd'hui, cela fait beaucoup de bien, nourrissant notre imaginaire d'une utopie concrète et nous rappelant qu'au fond, le pire n'est jamais certain.
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Utopie crédible mais je n'ai pas tout aimé, le style notamment. Après, ce livre développe de réelles bonnes idées et, bien qu'assez ancien, reste toujours d'actualité
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Toujours dans mon obsession utopico-dystopique, j'ai lu ce classique de la littérature américaine, paru pour la première fois en 1975, c'est un roman culte de la contre-culture. Il s'agit d'une semi-utopie parce qu'elle décrit un monde perfectible et pas un monde parfait. William Weston est le premier journaliste américain à pouvoir se rendre à Ecotopia, vingt ans après l'indépendance. Il va découvrir cette société écologiste établie sur la côte ouest des États-Unis dans les états de Washington, de Californie et d'Oregon. le roman est composé de son journal intime et des articles où il explique les différents aspects de la société écotopienne, le travail, les loisirs, l'économie, l'habitat, l'éducation, la famille.... C'est un livre étonnant et une mine d'idées réjouissantes qui a au moins le mérite de faire rêver à un autre mode de vie que le nôtre malheureusement souvent basé sur le profit et l'exploitation. Un livre très très original, finalement assez proche de l'Utopia de Thomas More en ce qui concerne les thèmes abordés.
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Ecotopia est le nom donné aux trois états de la côte ouest qui ont fait sécession et décidé de construire une société nouvelle plus saine et proche de la nature. Vingt ans après il décide d'ouvrir leurs frontières à un journaliste américain William Weston du Times-post. Quotidien américain.
William Weston décrit dans les articles qu'il envoie à son journal cette société qui lui semble très étrange ses différents aspects comme l'autogestion, la décentralisation, la vie en harmonie avec la nature .l'abolition la voiture , une vie plus responsable avec l'abolition du plastique , le traitement des déchets...
Il tient dans le même temps un journal intime qui se révèle être son parcours initiatique:nous le voyons évoluer d'un certain scepticisme à une transformation intérieure trouvant sa source dans son interaction avec les écotopiens en prenant part à leur quotidien et intègre peu à peu leurs coutumes et leurs façonsde vivre , la place des femmes en Ecotopia. Il tombe sous le charme du pays et en particulier d'une femme Marissa dont il tombe fou amoureux . Et il décide de ne pas retourner aux États Unis et sa modernité.
Il a trouvé une communauté correspondant à ses ideaux et
L'amour de Marissa sa place est en Ecotopia. Il ne repertira pas.il est heureux.
Le livre , une fiction à mi chemin entre le roman et l'essai , aborde des thèmes qui sont toujours d'actualité: la société, la condition féminine, l'éducation des enfants, la répartition des rôles dans la famille ect, lempreinte carbone avec les transports, l'écologie, la place de la nature , la gestion des dechets, , interrogation sur les plastiques et leurs interdictions pour sauver l'environnement ect...
C'estlivre entre le roman et l'essai plus que jamais d'actualité. A découvrir un classique de l'écologie à lire et faire lire un incontournable .
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