Cet été, je pars au festival d'Avignon.
Ca été difficile de choisir les pièces dans « avignonleoff.com », mais il y en a une qui a tout de suite attiré mon attention : «
Venise n'est pas en Italie ».
Ah ça ! Quelle n'a pas été ma surprise de voir que ce roman d'
Ivan Calbérac, que j'avais extirpé de ma PAL juste la veille était adapté en pièce de théâtre !
J'ai donc retenu cette pièce en croisant les doigts pour qu'elle soit marrante comme annoncé dans le programme.
Eh bien...je peux vous dire que le roman, lui, a comblé mes espérances de détente, d'humour, de naïveté, de sagesse (oui oui ! ), de tendresse.
Il faut dire que le narrateur âgé de 15 ans n'a pas son pareil pour porter sur le monde, et en particulier sur ses parents, un regard caustique. D'autant plus qu'il est amoureux fou de la belle Pauline et qu'il n'ose pas se déclarer en raison de ses origines familiales, peu adaptées à la jeune fille bourgeoise et violoniste. Cela porte à malentendu évidemment. Et donc, cela fait sourire, et même rire. Et quand Pauline l'invite à Venise pour assister à un concert où elle joue, il n'hésite pas...ses parents non plus. Et son grand frère militaire va les accompagner, par-dessus le marché, ce qui n'est peut-être pas une mauvaise chose.
Je parlais de tendresse tout à l'heure. Il n'est pas tendre avec lui-même, Emile Chamodot. Toujours en train de s'autocritiquer, de se sous-estimer. Pourtant, il n'est pas mal-aimé, comme on pourrait le croire. Il est juste aimé d'une drôle de façon par des parents qui n'ont pas leur langue en poche, et qui me font légèrement penser aux Tuche.
Je parlais aussi de sagesse : quand la naïveté fait bon ménage avec l'humour, cela donne de la sagesse. Je ne vous dis pas le nombre incalculable de réflexions bien pensées, de phrases bien senties qu'Emile assène sur les adultes, sur les gens qui l'entourent, sur l'amour, sur le monde , sur la vie, finalement. Et tout ça en détournant les expressions toutes faites pour les faire siennes.
Savoureux !
Donc, même si le héros a 15 ans, je ne peux pas affirmer que c'est un roman typiquement adressé à la jeunesse. Les adultes se délecteront encore plus que les jeunes, je pense, car ils bénéficient d'une distanciation bienvenue.
En tout cas, moi, je m'empresserai de revivre ces bons moments en assistant à la pièce. Vivement le festival !