Cet après-midi, comme toujours, je suis à Toulouse, à la Médiathèque José Cabanis... J'ai décidé de lire la bataille de Toulouse de José Cabanis, de bout en bout. Une mamie a fait virer une jeune étudiante d'un poste informatique, car elle voulait se servir de l'ordinateur et cette jeune loubarde s'était installée là seulement pour réviser, faute de place ailleurs.
Un sac abandonné sur la coursive et non récupéré malgré les rappels au micro a failli provoquer l'évacuation générale mais son propriétaire a fini par se manifester. Que d'émotion, que de suspens... Vous trouvez ça inintéressant? Ca l'est moins que ce livre, qui semble écrit par Charles Bovary "sa conversation était plate comme un trottoir de rue" mais surtout inutile d'épiloguer sur une paumée qui ne l'aime pas, tout simplement.
Alors je vais dire ce qui est de rigueur, pour moi, pauvre inculte face à un académicien qui a reçu le prix Renaudot pour ce roman: "Je suis passée complètement à côté" et pourtant j'avais envie de l'aimer.
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Il n'est personne de plus égoïste, peut-être, que ceux qui pensent ne l'être pas, comme moi. On se croit très sensible parce qu'on est très attentif à la douleur qu'on éprouve, et on devine assez bien celle des autres. Mais on mesure avec exactitude la sienne, on la sonde, on ne se lasse pas de s'en repaître et de s'en saouler. De la douleur des autres, on se tient quitte très vite, un rien vous en console et on passe.
On n'écrit rien qui vaille, tant qu'on n'a pas vidé son sac, quoi qu'il en coûte. Voir se détourner de vous les honnêtes gens, c'est un plaisir; il ne faut pas craindre davantage de passer pour un sot. Rien ne mérite d'être écrit, que ce qu'on n'oserait dire à personne, face à face, et qui brave l'honnêteté et toutes les convenances, bien entendu, mais aussi le ridicule. C'est à ce seuil que la plupart s'arrêtent, et se perdent.
Je me dis que je quitterais d'un Coeur léger un monde où je n'avais pas su me faire aimer
Il est vrai que s’ils revenaient tous ici, tels qu’ils étaient jadis, ayant échappé à la mort, à l’âge, ou aux distances qui nous séparent, je sais bien ce que je ferais : je remonterais vite dans ma chambre, pour être seul. Je n’aime que ce que j’ai perdu, je ne désire que l’impossible, je suis un songe-creux, et un peu fou, si je ne me trompe.
On a perdu son enfance, quand tous les jours se ressemblent, même Noël.
A l'occasion de la Rentrée littéraire Automne 2023 organisée par Occitanie Livre & Lecture, Joris Chamblain est venu présenter sa nouvelle BD "Les Souris du Louvre Vol. 5 : La Plume et l'épée" (Editions Delcourt, 2023). Les illustrations sont signées Sandrine Goalec et les couleurs Drac.
Enregistré à la médiathèque José Cabanis de Toulouse le 21 septembre 2023.