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3,9

sur 1543 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Petronella Oortman, qu'on appelle Nella, a vécu jusqu'à dix-huit ans dans le petit village d'Assendelft. Sa mère la persuade d'accepter la demande en mariage d'un riche marchand d'Amsterdam qui avait été charmé de l'entendre jouer du luth. Nella obéit et arrive seule devant la belle maison du Herengracht ce matin d'octobre 1686. « Elle abat le heurtoir en forme de dauphin, gênée par le bruit qu'elle produit. Personne ne vient, alors qu'elle est attendue. (…) Non, ce n'est pas le meilleur accueil, miroir de la cérémonie de mariage éclair le mois précédent – ni guirlandes, ni coupe de fiançailles, ni lit nuptial ! » Où donc est ce Johannes Brandt qu'elle a épousé ? Autour d'elle, rien que des visages froids, durs ou narquois.
Un jour, Johannes se présente avec un étrange et somptueux cadeau : une maison miniature qui reproduit à l'identique leur demeure, et qu'elle pourra meubler à son goût. Nella fait appel au miniaturiste mentionné dans la « Liste de Smits », répertoriant les marchands de la ville, que lui a donnée sa belle-soeur
Si l'artiste reste invisible, les objets désirés sont bien livrés comme prévu, et ils sont magnifiques. Bientôt, d'autres miniatures, que Nella n'a jamais commandées, lui sont apportées. Auraient-elles le pouvoir de prédire l'avenir ?
Ce roman de près de cinq cents pages est divisé en cinq parties composées, chacune, de chapitres titrés. le lecteur y voit évoluer Nella. Arrivée seule devant la maison « au signe du dauphin », elle n'est qu'une petite campagnarde, gauche et inexpérimentée. A la fin du roman, elle est devenue une femme responsable, capable de traverser les pires épreuves, de faire front, de se redresser. On dirait que des années se sont écoulées. Et pourtant, l'histoire commence à la mi-octobre 1686 et se termine à la mi-janvier 1687. Ces trois mois donnent l'impression d'une vie entière.
A la première page du roman, une photo de la « maison miniature de Petronella Oortman » exposée au Rijksmuseum d'Amsterdam, nous prouve que, tant l'objet que la protagoniste ont bien existé. Mais il me semble, d'après les maigres renseignements que j'ai trouvés, que Jessie Burton a tout imaginé de la vie et du destin de ses personnages.
Une mise en abyme provoque, en tout cas pour moi, une curieuse sensation de vertige. La grande et belle maison « au signe du dauphin » sur le Herengracht est fidèlement reproduite et, au fil des arrivages de poupées et d'objets destinés à la meubler, on dirait qu'un sortilège s'abat sur ses occupants. Quel rôle joue l'habile artisan qui oeuvre dans l'ombre, Adjuvant ? Menace ? Connaît-il le destin des habitants ? Peut-il influencer leur avenir ? Mille faits troublants se produisent, dont le lecteur n'arrive pas à démêler s'ils sont bien réels ou l'effet de l'imagination de Nella. Tous les personnages affichent une apparence respectable, voire austère. Mais derrière celle-ci se cachent bien des secrets, parfois inavouables.
A la fin du livre figure un glossaire qui nous permet de comprendre les termes flamands de l'époque et nous en apprend plus sur la vie ou la politique amstellodamoises du XVIIe siècle.
Deux pages nous précisent les salaires perçus à l'époque par divers acteurs de la société ainsi que les « frais d'un ménage riche ». Cela nous fait prendre conscience que le cadeau de Johannes est loin d'être un banal jouet. Il vaut plus de dix fois le prix d'une « maison pour un commerçant de petite taille et sa famille » !
Jessie Burton a réussi à créer une atmosphère lourde, inquiétante, oppressante, mêlant le réalisme à des scènes oniriques, ou même carrément fantastiques.
Il existe un contraste surprenant entre l'extérieur lisse, calme, poli et l'intérieur foisonnant, bouillonnant, inquiétant. Il y a les non-dits, les secrets et toutes ces choses que l'on croyait saisir et qui se révéleront tout à fait différentes de ce qu'on pensait.
Et puis, il y a Nella, extraordinaire et inoubliable.
J'ai adoré ce roman.
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Un roman coup de coeur, qui fait écho aux Pays-Bas que j'aime tant. L'auteur s'est inspirée d'une maison de poupée d'époque exposée au Rijksmuseum à Amsterdam, pour nous livrer le portrait d'une femme très moderne qui doit faire face aux conventions, à la rigueur morale protestante et au pouvoir des guildes pour devenir maître de son destin. On se projette totalement dans l'ambiance d'Amsterdam telle qu'on l'imagine à la fin du XVIIe siècle, et on se révolte avec Nella. Un superbe roman que je ne peux que recommander !
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J'ai dévoré Miniaturiste, bien plus vite que prévu. J'arrivais difficilement à lâcher ma lecture, je voulais savoir.

Même si le secret du miniaturiste n'a pas été complètement élucidé à mon sens, on peut se faire une bonne idée de ce qu'il en est via la lecture du roman. J'ai complété ma connaissance de l'oeuvre en regardant son adaptation en mini série, terriblement bien adaptée !

J'aime à penser que Griet, héroïne de la jeune fille à la perle, n'est pas très loin de Nella pendant ces deux magnifiques romans…
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Nella, jeune femme de 18 ans, se marie avec un riche marchand d'Amsterdam afin de sauver sa famille de la faillite. On est au XVIIeme siecle et même si elle est contrainte, elle trouve que son mari plus vieux qu'elle est plutot agréable à vivre. Sa soeur Marin, en revanche, est glaciale, habituée à gérer la maison, elle ne souhaite pas que la jeune femme la remplace. Nella a du mal à trouver sa place dans cette demeure sombre. Johannes lui offre alors une maison de poupées et lui propose de réaménager à la fois leur maison et cette maquette copie fidèle de leur maison. Elle va faire appel à un miniaturiste. Mais trés vite, elle va s'apercevoir que celui ci connait parfaitement la maison et ses occupants. Ainsi que ses secrets. Quand ceux ci seront découverts et que Nella ne saura plus comment sauver son foyer, elle cherchera à retrouver ce mystérieux personnage.
Très beau roman qui traite de la tolérance et de l'intolérance religieuse, sexuelle, raciale et la jalousie. Nella est un personnage fort qui malgré les embuches se bat pour préserver son foyer.
Alliant suspens, une pointe de fantastique, une peinture historique assez riche, c'est une vraie réussite.
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Je cherchais un roman dont l'histoire se déroulait dans un Amsterdam historique, et je suis tombée sur cette petite perle... Oui, j'ai vraiment adoré ce roman.
L'intrigue est excellente, sans longueurs, avec des rebondissements juste comme il en faut pour que cela soit parfaitement crédible. J'ai particulièrement aimé être plongée dans cette Hollande du XVIIème siècle ; on y côtoie plusieurs classes, plusieurs décors, on y découvre les revers de la société, l'antipathie prononcée envers les Anglais, on apprend sur la vie d'Amsterdam, les guildes, les marchands, la place des femmes, des esclaves noirs et des homosexuels.
Même si je n'ai pas vraiment apprécié Nella, le personnage principal, les autres personnages sont superbes et ce sont finalement eux qui, au bout du compte, font la beauté du roman. de plus, plusieurs intrigues se superposent, sans jamais perdre le lecteur cependant : celle de la miniaturiste (qui est-ce ? Pourquoi et comment ces petites figurines mystérieuses ?) et celle justement des autres personnages qui gravitent autour de Nella et Johannes, son nouveau mari.
Toujours (et c'est pour moi quelque chose qui joue beaucoup dans l'appréciation d'une lecture), on a envie de connaître la suite, de savoir ce qu'il va arriver aux personnages qui se font presque réels un temps.
Enfin, la plume est simple mais jolie et précise. La traduction est bien faite.

Je recommande bien sûr ce livre à tous les lecteurs qui ont aimé La Jeune fille à la Perle !
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Dans ce roman, l'auteur nous conte l'histoire de Nella, toute jeune femme, campagnarde, qui ayant épousé un riche marchand, se retrouve du jour au lendemain déracinée dans le Amsterdam de 1686. Son époux, conscient de sa solitude, lui offre une luxueuse maison de poupée (cadeau en vogue parmi les riches Hollandais), que Nella va meubler avec l'aide d'un miniaturiste, aussi talentueux que mystérieux.
Quel intérêt à cette histoire me direz-vous ? et effectivement cette trame ne semble pas particulièrement attirante de prime abord …. Et puis dès les premiers chapitres, on se trouve happé, pris dans cette description d'une famille enfermée dans ses secrets et ses non-dits, ses mensonges et ses faux semblants, mais aussi son étrange mélange de liberté, d'avant-gardisme et d'esprit rétrograde, comme si elle oscillait sans arrêt entre ouverture et sclérose.
Une famille miroir d'une époque, d'un pays et d'une ville, qui par certains aspects nous ramène à notre actualité. L'auteur se sert en en effet de ses personnages pour nous dépeindre une société guindée, enfermée dans un religiosité extrême (au point d'interdire les pains d'épice en forme de bonhomme) et une bienséance hypocrite, et qui relègue les femmes au rang de citoyens de seconde zone mais permet à ses serviteurs de tout connaitre de ses secrets, y compris les moins avouables. Une société qui prône la délicatesse mais fait preuve d'une extrême brutalité envers ceux qui sortent des rangs. Une société dans laquelle il vaut mieux être malhonnête que droit, vénal que talentueux, moyen que brillant, mouton qu'esprit libre.
Là où ce livre est particulièrement impressionnant c'est pour sa description de l'époque, de la ville, de la maison de Johannes. le vocabulaire y est si précis et le style si fluide que de suite on se retrouve en 1686, on s'imagine suivre Nella dans les rues, le long des canaux, dans les boutiques, la prison. On se voit sans peine circuler dans cette maison de riche commerçant, on y sent les odeurs de cuisine, on y souffre du froid en attendant que le feu qu'on allume réchauffe la pièce. On est capable de reconnaitre Johannes, Marin, Cornelia, Otto et Nella sans peine, et déjà on pense au film qui pourrait en être tiré, et à son casting déjà prêt dans notre tête.
Un très beau voyage dans le passé que décidément on ne regrette pas !

Lien : http://desmotssurunepage.ekl..
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Un roman absolument magnifique !
L'auteur nous plonge dans l'Amsterdam florissante, mais très puritaine du XVIIe siècle. Une période à la fois pleine de promesse et de liberté, mais encore très traditionnelle et où tout le monde surveille tout le monde. La description d'Amsterdam et de ses habitants est passionnante. La famille Brandt (élargie à ses domestiques) est un assortiment de personnalités toutes plus intéressantes les unes que les autres et qui ne se dévoilent qu'au fur et à mesure. Résumer l'intrigue serait inutile et réducteur, car elle est passionnante.
Je suis charmée, enthousiasmée, enchantée. Je m'apprête à mettre ce roman dans un maximum de mains dans les mois à venir ! (mai 2015)
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1686, Petronella Oortman quitte le village de son enfance pour rejoindre son mari, Johannes Brandt, qu'elle connaît à peine, à Amsterdam. Elle a tout juste 18 ans, son mari de 20 ans plus âgé est un marchand important d'Amsterdam. L'accueil qu'elle reçoit à son nouveau domicile est mitigé. Sa belle-soeur, Marin, la reçoit froidement, son mari l'ignore la plupart du temps. Deux domestiques vivent également dans la maison, Cordelia, une jeune servante au comportement plutôt familier pour une servante et Otto, un homme à la peau sombre, une curiosité pour la jeune Nella. Quelques jours après son arrivée, Johannes offre à Nella une somptueuse maison miniature, la réplique exacte de leur demeure. Vexée tout d'abord de ce cadeau pour le moins étrange, Nella contacte néanmoins un miniaturiste pour lui commander des objets afin de meubler sa maison miniature. Bientôt, elle reçoit les objets qu'elle a commandés puis des objets qu'elle ne commande plus. Etrangement ces objets semblent avoir une signification et un lien avec les événements réels de la vie de Nella. Ses liens avec Johannes, Marin, Cordélia et Otto évoluent, les événements se précipitent.

Déjà intriguée par le résumé de ce premier roman, j'ai eu un réel coup de coeur pour ce roman original, pour l'ambiance dans laquelle j'ai été plongée dès les premières pages, pour la période historique choisie très documentée. La maison miniature, les objets qui sont envoyés à Nella, le miniaturiste, sont autant de mystères que le lecteur a hâte de voir dévoilés. Les personnages sont extrêmement bien dépeints, l'évolution des relations entre chacun est touchante.
De plus, le roman est écrit au présent, ce qui apporte une proximité avec les personnages et le récit, c'est une réelle immersion dans l'histoire, le lecteur vit les événements en même temps que Nella !
C'est aussi un roman qui prend son temps, un vrai roman d'ambiance comme je les aime.

Un très bon moment de lecture !
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Dans l'Amsterdam de la fin du 17ème, l'autrice nous raconte l'histoire d'un riche marchand et sa famille qui cachent bien des secrets. Au milieu de cette ambiance sombre et inquiétante, une jeune femme d'à peine 18 ans est projetée dans ce qui semble, au premier regard, la plus belle occasion de sa vie : un mariage qui lui promet une belle ascension sociale et une vie à l'abri du besoin.
Dès les premières pages, j'ai été happée par ce récit et l'ambiance. Au fil des chapitres, j'ai été prise d'empathie pour la famille Brandt et pour Nella. J'ai dévoré ce livre et je n'avais pas envie de le finir pour ne pas me confronter à la fin tragique des personnages dont le seul tort est d'être nés à la mauvaise époque et d'avoir voulu s'écarter des carcans d'une société très religieuse et très normée.
J'ai senti mes yeux se gonfler de larmes et un poids tomber sur mon coeur.
Miniaturiste est un roman qui restera dans ma mémoire.
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C'est une drôle d'ambiance romanesque qui marquera ma lecture. L'atmosphère est pesante dans ce long hiver à Amsterdam et ce dès les toutes premières pages. Ambiance qui ne reluira pas davantage au fil des pages mais qui enclenche un coup de coeur pour ce livre. Ambiance pesante certes, mais l'effet est nul doute voulu et nous happe complètement. Nella a tout juste 18 ans lors de ce 17ème siècle et sort de sa campagne pour la ville où elle devient l'épouse de Johannes. Mais rien d'une vie d'épouse comme on l'entend n'en ressortira. C'est à travers un cabinet de miniatures qu'elle est censée s'épanouir, face à un mari absent qui lui offre ce présent et face à Marin, sa belle-soeur aussi froide que le ton du roman, ainsi que Cornelia et Otto les servants. J'ai moins aimé le côté légèrement "fantastique" apprêté à ce cabinet mais l'histoire, si on s'entend sur le fait que le cabinet n'est finalement pas tout à fait au premier plan du roman, nous conduit à travers ce siècle dans ce qu'est la vie à Amsterdam. La chronologie est juste, la lecture est fluide et tout comme la miniaturiste qui s'immisce dans la vie de Nella, nous avons l'impression de voir tout ce qu'il se trame à travers l'oeillet d'une porte. Parce qu'il s'en passe des choses, il ne faut pas croire, et que les dévoiler même succinctement ce serait dévoiler l'histoire en elle-même. C'est pour cela qu'à mon avis le résumé du livre n'offre aucune piste de ce qu'est vraiment ce roman. Une tragédie humaine à travers le prisme d'un Amsterdam non tendre.
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