Propice à lire en cette période hivernale, ce troisième tome de Mémoires de la forêt était ma priorité. Ayant adoré les deux premiers volets, j'avais hâte de me replonger dans les aventures d'Archibald et de Bartholomé !
Au revoir Bellécorce. Direction Sombrehiver ! Et hop ! Nous embarquons au bord du grand train L'étoile de Bellécorce pour un voyage à quatre voix qui s'imbrique habilement. Entre la quête de Bartholomé, les prémices d'écritures d'Archibald, la troublante histoire de Théodore et ce mystérieux colis trouvé près d'un buisson,
Mickaël Brun-Arnaud nous propose une toute autre narration, déployant ainsi son univers.
Le dénouement, moins marqué par un cheminement répétitif comme dans les deux premiers tomes, se compose d'un assemblage d'intrigues liées les unes aux autres. D'emblée, la trame nous est posée, renforçant ainsi l'immersion. le charme de ce roman ? Son ambiance cocooning à souhait ! C'est doux. C'est tendre. C'est chaleureux. La bienveillance qui se dégage à travers les pages ne peut qu'attendrir les lecteurs. Que l'on soit enfant, adolescent, adulte, on se laisse séduire par cette bulle de bien-être. Pour ma part, j'en ai été complètement enveloppée. La magie de cet univers a de nouveau opéré.
Je me suis laissée transporter par cette intrigue qui propose de nouveaux codes narratifs. le rythme de l'histoire est plus dynamique. Les événements sont plus nombreux et s'enchaînent rapidement. Ici, l'auteur nous tend moins par la main. C'est à nous, lecteur, de démêler cet enchevêtrement de récits qui nous mène à une révélation inattendue. Personnellement, je n'ai rien vu venir. Je me suis laissée mener par le bout du nez ce qui m'a fait encore plus aimer la conclusion de cette histoire.
Dans la même lignée que ces prédécesseurs, ce troisième opus est beau et émouvant ! Je l'ai trouvé tout de même moins tire aux larmes que le deuxième opus. Les émotions étaient intenses mais ne m'ont pas autant transcendées. Peut-être est-ce dû au fait que les personnages principaux sont, cette fois-ci, des enfants et non des adultes. Pourtant, j'adore Bartholomé et j'ai apprécié Théodore mais je ne me sentais pas autant impliquée par leurs situations que Cornélius et Ambroise. J'ai été moins interpellée par les thématiques même si elles sont toutes aussi profondes, dures et magnifiquement bien dépeintes que le deuxième tome.
Ici, l'auteur s'attaque aux relations parents - enfants avec beaucoup de justesse et de délicatesse. Pour sûr, je ne dis pas le contraire : sa plume est exquise. Plus on avance dans les tomes, plus le style s'affirme et s'enjolive avec ses belles expressions propres à l'univers. Ce monde animalier unique est vraiment très cher dans mon coeur de lectrice. J'en suis tellement imprégnée qu'en sortir me brisera certainement en miette.
Et puis, parlons des illustrations de Sanoe ! Elles sont juste sublimes ! Un réel délice pour les yeux tant les planches sont parsemées de détails et de subtilités. Coloré, rond, doudou aux couleurs froides de l'hiver, le trait graphique a le vrai coup de maître de renforcer cette ambiance cocooning pour immerger davantage le lecteur.
Bref, pas un coup de coeur cette fois-ci mais une véritable pépite, un incroyable bijou dont je suis fière de posséder dans ma bibliothèque !