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« On prend ce livre, on le feuillette. Et puis comment vous dire. Cela vient très lentement. C'est comme une chose fragile qui demanderait à naître. Elle vient du dedans. Elle monte lentement dans le jour. Il y a cette pensée encombrée, prise à mi-chemin : alors on va à sa rencontre. On va dans le fond de sa vie ».

Christian Bobin, encore une fois, arrive à traduire ce sentiment étrange qui m'étreint, qui vous étreint, devant un livre.
Comment traduire mieux que lui cette envolée vers soi-même, dans la solitude bienveillante ?

Ce tout petit ouvrage se savoure et doit se relire, car cette fois, des phrases sont restées obscures pour moi. Peut-être ai-je voulu le parcourir trop vite, pressée d'entrer dans l'univers des autres livres qui m'attendent, pressée de me retrouver.

N'empêche, la solitude, l'amour, la lecture, l'écriture : tout cela est traduit par Christian Bobin en lettres d'or.
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N'imagine pas fréquenter des sentiers battus avec Christian Bobin.

N'imagine pas tirer sur un brin de laine qui sort de l'écheveau et dénouer une intrigue. Il n'y en a pas. Un bouquin de Bobin, c'est un sac de noeuds. Noeuds au cerveau, au coeur, noeuds à l'âme.

Un bouquin de Bobin, tu peux le commencer à la page 57, le lire à rebours, le reprendre n' importe où, dans l'autre sens, de toute façon tu n'iras pas vers la fin, il n'y en a pas.

Alors qu'est qu'il y a dans un bouquin de Bobin ?

De la lumière et du sang. Il aime ça !

Du sang, pas le genre hémoglobine qui coule à flot dans les séries policières de bas étage. du sang comme celui qui véhicule la vie dans ton corps animal. du sang qui irrigue ton cerveau. du sang qui permet cette curieuse alchimie qui transforme un phénomène physique en prodige psychique.

Cette alchimie qui transforme le plomb en or ?

Oui si tu veux. Si le plomb c'est la lourdeur de ton corps de mammifère, si l'or c'est l'éclat de tes pensées. Celles qui font de toi un être pensant. Donc inquiet.

Un bouquin de Bobin, c'est une collision de fulgurances qui cascadent dans les synapses de ses neurones, pour gagner les tiennes. Comme une osmose. Ce phénomène physique qui équilibre la concentration des substances au travers d'une paroi poreuse.

De la lumière ? Pas celle de la lampe à incandescence. Celle qui éclaire ton âme. Celle dans laquelle tu baigneras quand tu auras fait le grand saut dans l'inconnu. Tu sais bien, cette échéance qui te fait peur. La lumière céleste !

Un bouquin de Bobin, y'en a qui peuvent trouver ça un brin circonvolutions mielleuses. D'autres grandement sublime. Tous auront raison. A partir du moment où ils rangeront le prosélytisme aux oubliettes.

Un bouquin de Bobin et moi ?

J'y pioche quelques phrases. Elles me font réfléchir. Je trouve qu'elles dédramatisent des sujets graves. Alors, des fois, ça me fait du bien.

Mais pour en parler avec les autres, c'est difficile. Parce qu'un bouquin de Bobin, c'est pour toi, pour ton intérieur intime.

L'avantage avec un bouquin de Bobin, c'est que tu peux le tirer de son rayon de ta bibliothèque, lire une ou deux pages et le reposer. Y revenir, ou pas.

L'avantage avec un bouquin de Bobin, c'est que tu peux ne pas le lire.
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Bobin ne fait parfois penser à Jacques Prévert, et dans ce livre-ci, ce serait à cette poésie :
« Quel jour sommes-nous
Nous sommes tous les jours, Mon amie
Nous sommes toute la vie, Mon amour
Nous nous aimons et nous vivons
Nous vivons et nous nous aimons
Et nous ne savons pas ce que c'est que la vie
Et nous ne savons pas ce que c'est que le jour
Et nous ne savons pas ce que c'est que l'amour. »

L'amour, la solitude, le vide, la mort… : avec quelle vérité, quelle profondeur légère, quelle force, il nous en parle…

Et même, s'il m'a parfois agacée ici, avec toute cette prose à la Dali…. enfilez-les tous, le lecteur ramassera les perles…., et ce je ne sais quoi d'angélisme qui plane, je ne parviens pas à douter… je reste inconditionnelle de Bobin : touchée, trop touchée à coeur par sa volupté du dépouillement et sa parole libre.
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Qu'il est bon et réjouissant de lire Christian Bobin. Cette parenthèse dans des vies qu'on ne prend plus le temps de vivre. Se dire qu'il a raison et que le vide ne doit pas faire peur mais aider à mieux apprécier ce qui est. Qu'il est plaisant d'être guidée par la lumière dont il nous parle, par le mot matérialisé en lecture ou écriture mais parfois tu et si plein de sens.
Qu'on tombe amoureux de l'Amour quand on lit cet ouvrage.

La vie ne peut être appréciée que parce que l'ombre s'oppose à la lumière, la nuit au jour, la peine à la joie etc.

Aujourd'hui l'individu a peur du vide, de l'ennui ; il cherche en permanence l'occupation.

Merci M.Bobin de nous rappeler que contempler, aimer, se poser avec soi-même, c'est naturel, bénéfique et indispensable pour se rendre compte de qui nous sommes, de la vie que nous désirons réellement et de ce que notre regard peut aussi apporter à l'autre.

Lire Christian Bobin, c'est, pour moi, toujours un enchantement.
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Une invitation à pérégriner avec Christian Bobin le long de ses journées apparemment vides. Des journées qu'il passe entre lecture, écriture, marches solitaires. de cette pérégrination naissent des confidences qui ne peuvent qu'être murmurées à l'oreille du lecteur. Elles parlent de l'amour des livres, du "sablier des lectures où ne s'écoule que l'immobile, qui ne mesure que cette heure avancée dans le temps, la même, toujours la seule". Silence et solitude de celui qui écrit et de celui qui lit. Et entre eux, comme un lien : les mots, qui arrivés en vrac, se sont liés à la pensée pour s'ordonner dans des phrases. "La phrase, c'est le rythme. le rythme, c'est le souffle et le souffle c'est l'âme non entravée dans sa capacité de jouir". En écrivant, c'est dans un même mouvement que Christian Bobin "s'efface dans le jour, et que le ciel s'avance sur la page".
Lire Christian Bobin, c'est entrer religieusement dans son silence, écouter "le bruit que font les livres qui marmonnent. Ils disent quelque chose, à voix basse, monocorde. Inlassablement. Ces textes, des poèmes, affectent la vue de la même façon, exactement, que l'audition, lointaine, irréelle, de chants grégoriens, dans la fraîcheur d'une église visitée, affecte l'ouïe. Au travers de ces deux sens, la lecture comme ces chants inventent quelque chose de notre âme".
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Les retrouvailles avec l'écriture de Christian Bobin sont toujours un moment particulier pour moi. Entre instants de grâce et matière d'évasion, la philosophie développée dans ses lignes permet toujours d'apercevoir un coin de ciel et une touche d'humanité. Ce roman ne fait pas exception, si ce n'est qu'il apparaît rapidement plus exigeant et technique que certaines oeuvres de l'auteur. Un récit, presque philosophique, qui relève davantage de l'essai que de l'oeuvre poétique.
Un récit qui convient peut-être moins à la découverte de l'auteur mais qui nous prouve qu'il reste l'écrivain d'une pensée complexe et sans cesse en mouvement.
Lien : http://leblogdeyuko.wordpres..
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le poète Christian Bobin illuminera notre chemin de mille feux avec ses merveilleux ouvrages tel Souveraineté du vide et Lettres d'or. Sa vie chuchotée à notre oreille est une admiration sans fin à la beauté de la vie. Comme dans la grande littérature japonaise, chaque bruissement, chaque variation, est observée et ressentie avec une élégance spirituelle dont on n'osait soupçonner l'existence.nLire Bobin, c'est lire la vie.
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Bobin est un tisseur d'or, il file les mots sur son métier pour notre plus grand plaisir. Il décrit la musique, la met en verbe, fige le temps pour en saisir l'éternité dans un instant, raconte des petits moments simples, quotidiens avec une infinie poésie qui rend ces morceaux quotidiens de vie beaux dans leur simplicité, leur banalité belle.
Un livre qui se dévore d'une traite ou se savoure, paragraphe après paragraphe au détour d'une journée, d'un mois, d'une vie.
Car ce livre nous accompagne par ses mots d'or qui pénètrent en nous et nous guérissent...
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C'est toujours une lecture un peu onirique que de s'aventurer dans un livre de Christian Bobin, on ne sait jamais trop ce qu'on est en train de lire, sinon quelque chose d'une grande beauté (c'est encore plus vrai si on lit à haute voix). Un peu comme face à du surréalisme, on ne cherche pas trop de sens, mais on se laisse emporter par la beauté des mots.
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Livre recueil de lettres écrites par l'auteur pour le lecteur. le quotidien, les jours/ les saisons qui passent, la vie, le rien, le tout... Poésie de la vie, de la nature, de Dieu... Contemplation, lectures, écritures... Moments de vie...
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