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EAN : 9782070388608
129 pages
Gallimard (24/01/1995)
  Existe en édition audio
3.95/5   584 notes
Résumé :
L'enfant partit avec l'ange et le chien suivit derrière.
Cette phrase convient merveilleusement à François d'Assise. On sait de lui peu de choses et c'est tant mieux. Ce qu'on sait de quelqu'un empêche de le connaître. Ce qu'on en dit, en croyant savoir ce qu'on dit, rend difficile de le voir. On dit par exemple : Saint-François-d'Assise. On le dit en somnambule, sans sortir du sommeil de la langue. On ne dit pas, on laisse dire. On laisse les mots venir, ils... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (80) Voir plus Ajouter une critique
3,95

sur 584 notes
Une petite critique pour un grand livre.
1°)C'est trop court, on voudrait prolonger ce moment de grâce.
2°)Est-ce de l'hypnose ou une transe, je ne sais pas, mais j'ai lu ce livre sans sentir le repas qui brûlait, ni voir le chien à mes pieds avec sa laisse.
3°)Cette Terre-Mère nous aime d'un amour insensé, de cet amour bienveillant qui fait de tous les êtres vivants ses enfants. C'est cet amour que François a reçu et qu'il donne en abondance. P. 38 " François, le serviteur et l'ami du Très-Bas, vécut dans la douceur jusqu'à l'âge de près de vingt ans."
4°)François son enfance, sa vie, le choix qu'il a fait de fuir l'amour des siens pour aimer encore et toujours plus Dieu et la Création.
5°) Les phrases de Chrstian Bobin sont toutes plus belles, les unes que les autres et il y aurait tant de choses à dire mais c'est à chacun de suivre l'ange, l'enfant et le chien.
Il est certain que je ne vais pas m'arrêter en si bon chemin et je vais continuer à découvrir cet auteur et son monde. Et voici un très bel extrait :
"Je reviens à Dieu dont tu n'es qu'une image - décevante comme toutes les images. Celui-là fait un père bien plus léger que toi. Il me regarde aller aller et venir. Il est dans ces absences, bien moins meurtrier que toi.Il me laisse, dans sa présence, bien plus de jeu. Il ne croit pas comme toi à l'argent, au devoir, au sérieux. D'ailleurs il passe tout son temps dans la compagnie futile des enfants, des chiens et des ânes." p. 106-107
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Ce livre m'a été offert par un ami qui l'a beaucoup apprécié. Il reste pour moi une énigme. Ce petit livre, petit de par le nombre de pages, m'a fait de la résistance. Il m'a demandé du temps, beaucoup de temps. Certains passages sont sublimes mais dans l'ensemble il ne m'a pas ‘parlé' malgré mon acharnement. Bobin veut toucher au coeur en évoquant la vie de Saint François d'Assise telle qu'il l'imagine. C'est poétique, certes, il utilise beaucoup de mots mais également beaucoup de silence. Je me suis perdue dans ses redites, dans ses ‘ressassements'. Je crois sincèrement être passée complètement ‘à côté'. Il me faut probablement encore du temps pour le digérer et comprendre de quelle façon il peut trouver sa place auprès d'autres ouvrages tels le Miroir des Ames simples ou les écrits de Maître Echkart.
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Je poursuis la découverte de cet auteur au hasard des titres quî s'offrent à moi.A chacun de ses livres,je vis un moment de lecture d'une lègèreté incroyable.Nous avons ici un système d'appréciation étoilé,mais pour Christian Bobin je souhaiterais choisir une brillance exceptionnelle pour chacune des étoiles que j'attribue à ses ouvrages.Cet homme tutoie la grâce avec une simplicité de saint homme.à suivre...
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J'ai connu Christian Bobin en tant qu'auteur il y a de ça quelques années grâce à des citations lues de part et d'autre sur internet. Bizarrement, les courts extraits de son oeuvre ont provoqué en moi un espèce de mythe que j'ai voué à l'auteur sans arriver à sauter le pas de lire un de ses livres en entier. Au diable la fainéantise, il était grand temps de me lancer alors comme j'adore saint François d'Assise pourquoi ne pas commencer par le Très-Bas histoire de joindre l'utile à l'agréable?
Une page, deux pages, dix pages plus tard et là je me demande sincèrement dans quelle galère je me suis embarqué. le style est là, poétique à souhait avec des tournures de phrase qui touchent le lecteur et accrochent la rétine pour l'embarquer dans un voyage littéraire des plus fabuleux alors je n'ai pas compris pourquoi cette lecture a eu sur moi l'effet d'un somnifère. Je devais lutter pour ne pas m'endormir au fur et à mesure que je tournais les pages. Il y a des passages que j'ai bien aimé mais je crois que dans la globalité, je suis passée complètement à côté de la beauté de cette biographie romancée sur saint François d'Assise. Je me suis acharnée, je l'ai lue jusqu'à la dernière ligne mais jamais livre aussi court ne m'a paru aussi long... Malgré cette première rencontre foireuse avec Christian Bobin, je ne lâche pas l'affaire, j'ai repéré d'autres titres dans sa bibliographie qui ont l'air pas mal donc je vais retenter ma chance pour voir ce que ça donne. En attendant, le Très-Bas est rangé dans ma bibliothèque, m'ayant laissé un souvenir si amer qu'à mon avis il va y rester un moment sans que je daigne lui accorder la moindre attention. Je suis déçue mais cela n'engage que moi, à vous de vous faire votre propre opinion.
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Que ce texte est beau !
Christian Bobin, d'une écriture chargée de poésie nous conte la vie de saint François d'Assise.
Mais il nous parle aussi et beaucoup de Dieu.
Que l'on soit croyant ou pas ne change rien à l'affaire, le verbe est beau, les propos de l'auteur sont "lourds" de divin. Pas de religion, mais bien de divin.

Au-delà d'un banal traité d'histoire, la vie de Saint François d'Assise qu'il nous livre est imprégnée de spiritualité, d'interprétation poétique aussi. Les mots de l'auteur se faufilent dans notre esprit pour nous faire entrevoir l'inimaginable Amour de cet homme.

Il nous livre également de vraiment belles pages troublantes et envoutantes sur la nature mystique de l'être humain, de la mère, de l'enfant.
Mais aussi, comment dire, sur la nature" humaine" de Dieu, non pas trônant aux cieux et jugeant les hommes, mais près d'eux et les aimant infiniment.

Tout cela ennobli et éclaire la vie de François, homme devenu humblement pauvre et si riche d'Amour ; devenu le serviteur et l'ami du Très-Bas : la part de Dieu qui aime et vit parmi les petits, ceux qui comptent peu, La part de Dieu qui nourrit le Très-Haut.

Le plan de Christian Bobin est simple et efficace :

D'abord il nous dresse en douceur un portrait psychologique du XIII ème siècle en Italie et en Provence, imprégné de la Bible, inondant et modelant les esprits, source intarissable et silencieuse de toutes les réponses :
« Tu es là parce que je t'aime; avant tu étais en Moi, après tu me rejoindras. »

Et le message qui exfuse de la bible est l'Amour :
« Je t'aimais bien avant que tu sois né. Je t'aimerai bien après la fin des temps. Je t'aime dans toute éternité ». Car l'Amour transcende tout, même Dieu, baigne ce siècle et lui donne sa tonalité.
La misère aussi imprègne ce monde.
Et c'est là que François naît.

Puis il nous parle d'Amour. L'Amour, souffle et expression de Dieu, présent dans l'enfant, dans la fleur promesse de fruit ; l'Amour insufflé par Dieu à la mère, son mystère et sa beauté infinie qui naît et grandi sans limite avec son enfant.

Enfin, il nous parle brièvement, comme pour insister sur son humilité, de François qui cherchera à vivre si près de l'humus – de l'humble- qu'il en perdra toute épaisseur afin de se glisser entre le verbe et Dieu, entre l'Amour et Dieu, et dont la sainteté viendra de l'imitation de cet Amour maternel et divin pour le minuscule, pour tout ce que Dieu habite. Car Dieu est dans le petit, l'humble. Dieu est aussi le très-bas.
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Citations et extraits (236) Voir plus Ajouter une citation
« Il parle aux hirondelles et s’entretient avec les loups. Il entre en réunion avec des pierres et organise des colloques avec des arbres. Il parle avec tout l’univers, car tout a puissance de parole dans l’amour, car tout est doué de sens dans l’amour insensé. » (p. 87)
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"L'enfant parti avec l'ange et le chien suivit derrière"

Et l'enfant chantonne, raconte ce qui lui passe par la tête et l'ange sourit, acquiesce - et le chien toujours derrière ces deux-là, tantôt à droite, tantôt à gauche. Ce chien est dans la Bible. Il n'y a pas beaucoup de chiens dans la Bible. Il y a des baleines, des brebis, des oiseaux et des serpents, mais très peu de chiens. Vous ne connaissez même que celui-là , traînant les chemins, suivant ses deux maîtres : l'enfant et l'ange, le rire et le silence, le jeu et la grâce. Chien François d'Assise.

........

L'automne 1182, en Italie. Une phrase venue du fond des siècles tournoie dans l'air, flotte un instant au-dessus d'une maison dans la ville d'Assise, puis fond sur un nouveau-né endormi dans son berceau. Aucun bruit. Aucune modification des apparences. Personne ne s'est inquiété, personne n'a rien vu. L'enfant ne s'est pas éveillé. C'est toujours par un sommeil que les grandes choses commencent. C'est toujours par le plus petit côté que les grandes choses arrivent. Il y a peu d'évènements dans une vie. Les guerres, les fêtes et tout ce qui fait du bruit ne sont pas des évènements. L'évènement est la vie qui survient dans une vie. Elle survient sans prévenir, sans éclat. L'évènement a la forme d'un berceau. Il en a la faiblesse et la banalité. L'évènement est le berceau de la vie. On n'assiste jamais à sa venue. On n'est jamais contemporain de l'invisible. Ce n'est qu'après coup, ce n'est que longtemps après qu'on devine qu'il a dû se passer quelque chose.

L'enfant et l'ange se sont éloignés d'Assise sans que personne les remarque. Un chien les suivait - trois pas en arrière.

Le nouveau-né soupirait dans son sommeil.
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« Il va là où le chant ne manque jamais de souffle, là où le monde n’est plus qu’une seule note élémentaire tenue infiniment, une seule corde de lumière vibrant éternellement en tout, partout. » (p. 56)
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« Il devine à l’instinct que la vérité est bien plus dans le bas que dans le haut, bien plus dans le manque que dans le plein. » (p. 57)
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« Un simple visage de pauvre. Un pauvre visage de pauvre, d’idiot, de gueux. » (p. 19)
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Vidéo de Christian Bobin
Avec Catherine Cusset, Lydie Salvayre, Grégory le Floch & Jakuta Alikavazovic Animé par Olivia Gesbert, rédactrice en chef de la NRF
Quatre critiques de la Nouvelle Revue Française, la prestigieuse revue littéraire de Gallimard, discutent ensemble de livres récemment parus. Libres de les avoir aimés ou pas aimés, ces écrivains, que vous connaissez à travers leurs livres, se retrouvent sur la scène de la Maison de la Poésie pour partager avec vous une expérience de lecteurs, leurs enthousiasmes ou leurs réserves, mais aussi un point de vue sur la littérature d'aujourd'hui. Comment un livre rencontre-t-il son époque ? Dans quelle histoire littéraire s'inscrit-il ? Cette lecture les a-t-elle transformés ? Ont-ils été touchés, convaincus par le style et les partis pris esthétiques de l'auteur ? Et vous ?
Au cours de cette soirée il devrait être question de Triste tigre de Neige Sinno (P.O.L.) ; American Mother de Colum McCann (Belfond), le murmure de Christian Bobin (Gallimard) ; le banquet des Empouses de Olga Tokarczuk (Noir sur Blanc).
À lire – Catherine Cusset, La définition du bonheur, Gallimard, 2021. Lydie Salvayre, Depuis toujours nous aimons les dimanches, le Seuil, 2024. Grégory le Floch, Éloge de la plage, Payot et Rivages, 2023. Jakuta Alikavazovic, Comme un ciel en nous, Coll. « Ma nuit au musée », Stock 2021.
Lumière par Valérie Allouche Son par Adrien Vicherat Direction technique par Guillaume Parra Captation par Claire Jarlan
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