Dans ce livre, écrit il y a plus de 25 ans, et trois ans après l'entrée en vigueur du traité de Maastricht en 1993, le conseiller du ministre de l'Intérieur (J-L.Debré) sur les questions d'immigration (après avoir été celui de Mitterrand) s'attaque avec virulence aux forces extérieures et intérieures qui affaiblissent la nation, et en particulier l'européisme car il « délégitime les nations ».
Usant d'arguments viriles et rustiques mais surtout de bon sens malheureusement parfois passés de mode, ce livre a le mérite de remettre les pendules à l'heure face aux dérives de l'idéologie progressiste.
La nation est, selon lui, le bon espace pour l'organisation de l'Etat, et non l'Europe qui est trop grande. Seule la nation est légitime et peut maintenir une cohésion car elle seule peut susciter l'affectivité du peuple, ce dont l'Union européenne est incapable.
Du fait qu'en France l'Etat précède la nation et l'a faite, (contrairement à l'Allemagne, l'Italie ou la Pologne), il ne saurait « se résigner à être dépossédé de sa souveraineté ». « Renoncer à la souveraineté, c'est en France renoncer à la France ; car l'Etat ne saurait y être soumis à plus grand que lui. » (p.54)
Parmi les forces intérieures de subversion, il dénonce la décentralisation, source de corruption, et les droits nouveaux accordés aux régions leur permettant de s'adresser directement à Bruxelles et d'enjamber ainsi l'autorité de l'Etat.
Il voit aussi dans le volume très excessif de l'immigration une autre force redoutable de désagrégation de la nation et rappelle ces évidences que « la France est un choix » et une civilisation, qu' « être français, c'est parler la langue et respecter les usages communs » au lieu de vouloir imposer sa culture étrangère.
Le livre est ainsi une charge contre le comportement ostentatoire et endogame de la diaspora musulmane qui devrait être discrète comme le sont les autres diasporas.
Face à ces forces de sape, l'essai invite à ouvrir les yeux sur la fragilité de la France, et alerte que les exigences de Bruxelles pourraient être à notre pays ce que celles de
Bonaparte furent à Venise deux siècles plus tôt.