Y'a pas de bon Dieu est une sorte de western contemporain qui se passe aux USA dans les années 1950.
Le contexte rappelle des événements qui ont eu lieu en France après la parution du roman, notamment la construction du barrage de Serre-Ponçon, l'engloutissement du village de Savines et les luttes entre les partisans et les opposants au barrage.
Dans la petite ville de Mowalla, un ancien village de pionniers, les habitants sont informés de la construction d'un barrage, de l'engloutissement de leur village et de sa reconstruction dans une vallée beaucoup plus fertile selon les promoteurs.
Le pasteur Paul Wiseman est à la tête du mouvement anti-barrage. Il a l'autorité morale nécessaire pour rassembler la quasi-totalité du village.
Mais il se heurte à plus fort que lui, le promoteur principal du projet, le milliardaire John Irwin Sorodale.
Très vite, voyant qu'il n'atteindra pas ses objectifs par la négociation ce dernier a recours à la violence et s'en prend au pasteur. La lutte restée jusque-là au niveau des paroles prend une tournure plus dure et plus radicale : « de deux choses : nous nous entendons ou non ! Si c'est non, je vous garantis que je vous en ferai baver jusqu'à ce que vous soyez à genoux !... »
Il y a échanges de coups de feu et mort d'homme.
Au-delà de l'histoire elle-même, ce qui fait l'intérêt de ce roman est la personnalité des différents acteurs.
Maman Caughlin la gouvernante du pasteur, l'inspecteur Luckes à la solde de Sorodale, James Hillary le shérif dont l'une des filles affole tous les hommes du village, le pasteur en butte à sa hiérarchie, Forster le journaliste en mal de reportages, l'avidité de certains habitants sensible aux promesses de Sorodale.
Lentement, on assiste à l'érosion de de la solidarité des premiers instants et son remplacement par le chacun pour soi. Les plus radicaux se radicalisent encore plus et les modérés, partisans de la négociation, flanchent.
Seul le Pasteur tient bon, il cherche à maintenir la communauté qui faisait la fierté de Mowalla, son esprit hérité des premiers pionniers, sa coopérative d'achats. La tâche est rude. Et Paul Wiseman apparait bien isolé dans ce combat.
Jean Amila a écrit cette petite merveille en 1950 mais son propos est toujours d'actualité.