Impossible d'entrer dans ce roman.
C'est une suite de réflexions sur ce qu'est l'amour dans le couple mais c'est surtout la complainte d'une femme dans l'attente, déçue ne pas recevoir à la hauteur de ce qu'elle donne.
L'histoire semble être une suite d'anecdotes qui diraient : « voyez comme je souffre, comme j'aime et comme je ne suis pas aimée ».
Le livre porte bien son titre : lamentations, on aurait pu ajouter « agaçantes ».
À moins que ce soit une forme de poésie à laquelle je suis restée hermétique.
J'ai trouvé cela d'un ennui terrible.
Je me suis accrochée les 65 premières pages puis j'ai terminé en diagonale.
Très, trop loin de mes centres d'intérêt.
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En réalité tout est mouvement, transformation, rien n’est immobile, dans la vie que nous vivons quelque chose d’extrêmement lent, de quasi imperceptible, commence peu à peu à avoir lieu et ne cesse d’avoir lieu, bien longtemps avant que l’on ne se rencontre, et même après, dans le coup de foudre, même là, au-delà du temps, dans un autre monde, et plus tard, lorsque le coup de foudre n’est plus, et que l’amour attend, attend, attend, même là-bas, dans la nuit … ça a commencé à se produire, et ça s’est produit, et ça a continué à se produire, et ça continue toujours à se produire.
Qu’est-ce que j’avais imaginé ? Pas de portes fermées ni de temporalité limitée, au contraire, l’abolition du temps, quand l’écriture entre en vous et que le moi disparaît, un instant privé de prolongement, quand soudain vous réapparaissez et qu’en un éclair c’est terminé, quand une chose dont vous ne comprenez pas qu’elle puisse être scintille sous vos yeux, quelques heures sont écoulées, trois, peut-être quatre, mais pas six, ça me consumerait, il n’y aurait plus rien ni personne ; à mon retour je ne veux pas être éteinte, épuisée, bien sûr que non, un peu étourdie, ça oui, mais bienheureuse, enrichie, saturée de désir et d’envie pour tout ce qui existe, le monde et la vie quotidienne, toi, mes bien-aimés, le chien, cet animal d’une prodigieuse stupidité, oui et oui, l’écriture ne doit pas être une souffrance, ça n’a pas de sens, c’est une projection, un mythe auquel je ne crois pas tout comme je ne crois pas que renoncer au monde et à la vie aboutirait à un art plus grand, bien au contraire, il s’agit de la vie, l’écriture est une adresse, au monde, à toi.
J’avais cru que, comme le jour de la nuit, l’amour jaillirait du coup de foudre, que l’un ne pouvait exister sans la possibilité de l’autre et que l’autre ne pouvait exister sans l’un en ce qu’il était sa condition préalable, que la transition aussi effrénée que l’aube serait la plus belle de toutes et nous emporterait avec elle, que celui dont on tombe amoureux comme jamais auparavant et jamais plus depuis, le seul, est celui avec qui on peut vivre, comme quand on respire, comme quand on se donne, que le « oui » et le « oui » ne sont pas une limite mais une porte qui s’ouvre du début et communique sur la suite, que l’ivresse, la folie et le temps dépourvu de temps, avec les jours, les semaines les saisons, se montreraient, incarneraient le quotidien…
Le coup de foudre est une catastrophe qui ne connaît aucune limite, il s’enivre de lui-même et se félicite d’avoir aboli chaque ordre existant, il plonge dans l’incertain et vénère l’instant présent pour l’éternité.
Maintenant c’est arrivé, me dis-je, mais peut-être qu’il n’y a pas de moment déterminant, peut-être que la vie est un seul et même mouvement impitoyable qui ne cesse de rouler, comme si nous regardions au creux des flammes, nous sommes toujours sur le seuil, nous ne pouvons pas nous en détacher, c’est tellement plus grand que nous, nous ne savons pas d’où c’est venu, il est trop tard, et sans doute n’est-ce pas le coup qu’il m’a donné, la violence soudaine venue de nulle part qui est un crime, mais l’idée et l’exigence que ça puisse tout à fait être évité qui sont inhumaines.
Madame Nielsen présente son roman L'été infini - Rentrée littéraire 2017