EXOGÈNE, adj. − Qui provient de l'extérieur, qui a une cause externe.
Curieux titre, me direz-vous.
Qui en dit à la fois beaucoup et à la fois si peu.
Il vous intrigue ? Alors je vais vous donner un conseil : n'hésitez pas à le découvrir.
Exogène est le septième roman de la singulière
Alexandra Desnier et il est noir à souhait.
La Clermontoise nous avait jusqu'à présent habitués à des thrillers. Avec
Exogène, elle nous sert un roman sombre, social et exotique, qui se déroule sur deux temporalités.
26 décembre 2004, quelque part dans l'Ouest de l'Indonésie, Kirana, son petit frère et ses parents font une sortie en mer, sur le bateau de pêche familial, quand sévit soudainement le tsunami dévastateur dont on a tous entendu parler il y a presque vingt ans.
Kirana, seule rescapée du drame, se retrouve seule. L'orpheline est rapidement prise en charge par une organisation humanitaire.
De nos jours, à Jakarta, Selamat est travailleuse sociale. La jeune femme partage son modeste foyer avec son jeune frère, Raden. Au quotidien, Selamat livre un combat contre la pègre locale qui n'hésite pas à ajouter de la misère à la précarité des gamins que protège la jeune femme.
Une vague de meurtres s'abat sur cette jeunesse fragile, semant des petits corps sur les berges du fleuve Ciliwung.
Avec
Exogène,
Alexandra Desnier reste fidèle à son style d'écriture : elle ne digresse jamais, elle va à l'essentiel. C'est percutant, ça va vite, et ça prend aux tripes.
Pédophilie, prostitution, drogues, rien n'est tu, rien ne nous est épargné, même si c'est difficile. La résilience est une des thématiques fortes d'
Exogène. Et on verra qu'elle peut être à double tranchant.
Une lecture forte, qui a su m'accrocher et m'émouvoir.