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Citations de Scholastique Mukasonga (396)


"Une petite fille solitaire et rêveuse, cela n’existe pas au Rwanda. Je me demande même si les mots « solitaire et rêveuse », surtout pour qualifier une petite fille, existent bien en kinyarwanda. C’est dans la bibliothèque du lycée ou dans celle du centre culturel français et plus encore dans les romans que je me procurais auprès des revendeurs de livres du marché que j’ai découvert à quelle catégorie de petites filles inconnues au Rwanda j’appartenais : celle des petites filles solitaires et rêveuses."
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Il lui avait été révélé que les trois tambours jamaïcains et les trois tambours ka de la Guadeloupe qui étaient battus en alternance (c'étaient, laissait-elle entendre, les tambours eux-mêmes qui lui en avaient fait confidence) étaient des tambours marrons qui avaient été fabriqués et battus par des esclaves en fuite. A propos du tambour rwandais, elle proclamait que lui aussi était un tambour marron car, au Rwanda, tous les tambours qui n'avaient pas été détruits ou dissimulés aux persécuteurs étaient tombés en esclavage. Ils étaient battus dans les missions à la gloire du dieu des Blancs ou pendant les meetings du parti unique pour acclamer le Président qui croyait ainsi usurper leur puissance. Les tambours du Rwanda étaient devenus des esclaves et les tambours qui, comme Ruguina, avaient échappé à l'embrigadement religieux ou politique étaient bien des tambours marrons.
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"Au lieu d’être courbée vers le sol, Nyabingui, si c’était elle, se tenait droite et son visage, qui se détachait avec une netteté étrange entre les tiges et les panaches des papyrus, semblait rayonner de tant de bienveillance qu’au lieu de m’enfuir comme j’aurais dû le faire, comme il m’avait été tant de fois recommandé, je me vis m’avancer pour l’approcher, pour la saluer comme on fait au Rwanda par une longue étreinte."
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Une petite fille solitaire et rêveuse, cela n’existe pas au Rwanda. Je me demande même si les mots « solitaire et rêveuse », surtout pour qualifier une petite fille, existent bien en kinyarwanda. C’est dans la bibliothèque du lycée ou dans celle du centre culturel français et plus encore dans les romans que je me procurais auprès des revendeurs de livres du marché que j’ai découvert à quelle catégorie de petites filles inconnues au Rwanda j’appartenais : celle des petites filles solitaires et rêveuses.
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Ce qui nous causait tant d’appréhension à traverser le marais, ce n’étaient pas les hippopotames qui ne sortent du lac qu’au crépuscule à cause de leur peau plus fragile que celle des Blancs, ce n’étaient pas non plus les crocodiles qui ne s’y aventurent jamais, ce n’était pas bien sûr la petite antilope peureuse qui y a trouvé refuge, non, c’était Nyabingui, une très vieille femme qui avait sa hutte, plus misérable que celle des Batwa, au début du sentier, à l’orée du marais, cachée derrière un rideau de papyrus. Elle était vêtue, comme les Rwandaises d’autrefois, d’une tunique faite d’étoffe d’écorce de ficus que la boue du marais avait teinte en gris et que zébraient des rayures noires. Elle marchait toute voûtée mais, quand par malheur nous la croisions – ce qu’il fallait à tout prix éviter – et qu’elle levait pour nous regarder son visage décharné, nous ne pouvions supporter l’éclat de son regard qui, si nous le soutenions, risquait, nous semblait-il, de nous pétrifier comme l’éblouissement mortel de la foudre, ou pire encore de nous transformer en lézard.
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Les mères de famille ont tant d’autres choses à faire, et, surtout, il serait déshonorant pour elles d’aller elles-mêmes chercher de l’eau : à quoi serviraient les enfants, je veux dire les filles, si elles n’allaient pas chercher de l’eau ?
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Chez nous, avant son mariage, une jeune fille ne doit pas dormir seule. Avec elle, il y a toujours une petite sœur, une nièce et, s’il le faut, on ira demander une de ses filles à la voisine comme compagne de nuit. Il suffit qu’elle aime à bavarder, à plaisanter, à raconter et à écouter des histoires jusqu’à ce que toutes les deux tombent de sommeil.
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Les rivalités Tutsi-hutu vues par une fillette et un vibrant hommage à sa maman, une "mère-courage" comme beaucoup de femmes africaines.
Un récit à la fois sincère et empreint d'innocence, à travers lequel Scolastique Mukasonga nous relate les activités quotidiennes des déportés rwandais, toutes les traditions ancestrales de son peuple... un univers quelque peu déroutant pour nous, occidentaux, et où, en filigrane, nous voyons la culture des "évolués", des blancs, supplanter les vieilles coutumes.
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Les rivalités Tutsi-hutu vues par une fillette. Un récit à la fois sincère et empreint d'innocence. Scolastique nous relate, à travers les activités quotidiennes des déportés rwandais, toutes les traditions ancestrales de son peuple. Un univers quelque peu déroutant pour nous, occidentaux, mais où, en filigrane, nous voyons la culture des "évolués", des blancs, supplanter les vieilles coutumes.
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La Maritza c'est ma rivière...
...La Rukarura, c'est ma rivière...oui je suis bien née au bord de la Rukarura.
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La Rukarara, c'est donc ma rivière, même si elle n'a jamais coulé que dans mon imagination et dans mes rêves.
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Il est vrai que les Blancs nous ont apporté bien des malheurs et j’ai peur qu’ils nous en apportent encore beaucoup d’autres. Mais qu’y pouvons-nous ? Ils sont puissants et il est inutile de lutter contre eux face à face. Il nous faut plutôt pénétrer leur puissance et ce sont nos enfants ou nos petits-enfants qui s’en empareront et ils les surpasseront.
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Les garçons choisissent leurs épouses sans que les parents aient quelque chose à dire et que les filles choisissent les garçons qu’elles veulent épouser sans demander l’accord de leur tante paternelle. Ils prétendent qu’ils n’y peuvent rien, que leurs enfants sont malades, qu’il n’y a pas de remèdes. La maladie, ils l’appellent l’amour à ce qu’il paraît. “C’est normal : c’est l’amour”, disent les parents des enfants blancs.
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Si le diable tourmente quelqu’un de trop près, s’il s’empare de lui et habite en lui comme Ryangombe le fait avec ses suppôts, ils ont un moyen de le chasser.
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Au Rwanda, comme dans le reste du monde, le Malheur tisse inlassablement la trame de la vie humaine : la mort frappe les petits enfants, la peste décime les vaches, la sécheresse provoque la famine, la guerre ravage les collines. Bien sûr, on voudrait savoir d’où provient le Malheur et surtout qui nous l’envoie. Les suspects sont nombreux. Il y a évidemment les empoisonneurs, les sorciers comme disent les Européens, ils jettent des sorts, confectionnent d’innombrables maléfices, ils empoisonnent tout ce que vous mangez, tout ce que vous buvez, tout ce que vous touchez, et voilà que les jeunes femmes deviennent stériles, les hommes impuissants, la maladie terrasse les plus vigoureux et leur fait désirer la mort qui ne saurait tarder.
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Une femme doit toujours avoir en réserve des nattes pour les hôtes qui peuvent survenir à tout moment.
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Ne compte pas sur tes cheveux blancs pour te sauver. On ne respecte plus rien aujourd’hui. Tu auras droit à la chicotte comme un petit voleur sur le marché. Pense à ta petite-fille qui fait de grandes études au lycée, cela peut lui porter tort
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Les histoires de Matins d’Afrique s’adaptaient à l’intelligence, à l’humeur, à la fantaisie, au talent de chaque narratrice et, au bout de tant de mutations, il aurait été parfois difficile de reconnaître l’histoire originale. Même les mères, un peu gênées, se mêlaient discrètement au cercle des auditrices. Maman surtout, qui était une conteuse de talent, ne manquait jamais d’approcher les gousses des haricots qu’elle était en train d’écosser pour mieux écouter et, quelques veillées plus tard, je reconnaissais, habilement inséré dans la trame d’un conte bien connu, un épisode inédit qu’elle avait manifestement emprunté par mon intermédiaire à l’une des histoires de Matins d’Afrique.
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C’est nous, les filles, qui avons fait le succès de Titicarabi au-delà de la classe de Félicien. Les garçons, eux, ils étaient timides ou ils trouvaient que ce genre d’histoire, ce n’était pas digne d’eux, eux qui seraient bientôt des hommes.
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Matins d’Afrique, ça, c’était un vrai livre, avec des histoires qui avaient un commencement et une fin, qui se passaient dans une Afrique étrange qui n’était pas le Rwanda, dans des pays encore plus bizarres qui devaient être les pays des Blancs.
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