Ferdinand, veuf, accueille Marceline, seule, qui accueillent Guy, veuf, qui accueillent Simone et Henriette, très vieilles et menacées par leur neveu, qui accueillent Muriel, jeune fille sans domicile au passé pas très léger, qui accueillent Kim, jeune étudiant en rupture de parents, qui accueillent Ludovic et Lucien, les petits-enfants de Ferdinand, bien plus à l'aise là-bas que chez leurs parents.
Et puis, Paulette...
Tout le monde est beau, tout le monde est gentil...C'est bien ça, n'est-ce pas ? Mais désolée, moi, je n'y crois pas !
Ce roman écolo, rempli de bons sentiments, où les aînés et les plus jeunes se secondent mutuellement, m'a quelque peu, comment dire, agacée. Oui, agacée.
D'abord parce que l'accueil des personnages arrivant au fur et à mesure à la ferme de Ferdinand, la septantaine, me semble sans limite. Mais quelles dimensions a donc cette ferme, pour qu'on trouve des salles de bains, des chambres, des espaces vides pour en faire des salons... ? Je veux bien, moi, accueillir des personnes en souffrance, mais trouvez-moi de la place, SVP ! Et encore, je dis que je suis d'accord d'en accueillir, mais à bien réfléchir, c'est quand même un tantinet compliqué !
Ensuite, parce qu'en même pas 300 pages,
Barbara Constantine traite du thème de la mort, du déni de grossesse, de la pauvreté, de l'abandon parental, du divorce... Et tout se passe bien, grâce à la solidarité intergénérationnelle...
C'est réaliste, ça ? C'est vraisemblable ? Utopique, oui. Et pourtant, je ne suis pas du genre ermite acariâtre...J'ai foi en l'Homme, en sa capacité de faire le bien.
Enfin, le style de l'auteur m'a crispée : ses petites phrases simples, trop simples, sans aucune fioriture, m'ont donné l'impression qu'elle s'adressait à des enfants.
Bon d'accord, je veux bien l'admettre, ça fait du bien, ça donne chaud au coeur...Dans ce monde de brutes, je veux bien accueillir, moi aussi, une parenthèse de douceur. Mais trop c'est trop. A force d'être caressée, la peau peut s'irriter.
3 étoiles, donc, pour ce roman qui me fait regretter « Ensemble, c'est tout »...