AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Robert Littell (233)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La peste sur vos deux familles

Robert Littell, père de Jonathan, est un immense écrivain, l’un de mes préférés. Avec John Le Carré, il s’est emparé du roman d’espionnage et l’a collé dans une fusée pour l‘envoyer au firmament.



Il y insuffle une généreuse lampée de grotesque et de tragique. Si John fut un observateur fin de la société anglaise, Robert est un grand connaisseur de l’histoire russe. Ce qui contraint à l’absurdie, au drame hyperbolique.



Son dernier roman ne relève pas de l’espionnage. Il s’agirait presque d’une comédie de mœurs contrariée, une relecture moscovite de Roméo et Juliette. Roméo devient Roman et Juliette Yulia. Nés dans deux clans qui se disputent le juteux marché de la protection rapprochée dans la capitale russe à la chute de l’URSS. Quand le capitalisme n’a jamais autant mérité son allégorie de vautours dépeçant un agonisant.



Roman et Yulia tombent amoureux et souhaitent échapper à leur destin. Une histoire simple. Éternelle. Trop simple ? Quand on est habitué aux récits labyrinthiques, sinueux, du père Littell, on est désarçonné par cette ligne droite. Mais on est pris, happé. Si La peste sur vos deux familles n’atteint pas l’incandescence de ces chefs-d’œuvre (La compagnie, Une hirondelle avant l’orage, etc.), ce roman témoigne parfaitement du talent de Littell.



Son art consommé du portrait, sa peinture grinçante et lucide de la Russie des années 90 et cette histoire d’amour entre deux êtres que tout LE MONDE oppose. Quand deux mots insérés dans une phrase nient l’évidence d’une passion.



Roman et Yulia, Littell les placent dans un flipper de la taille d’une ville-monde, chaotique et d’une beauté étrange, comme le goût laissé sur le palais par un morceau de pain noir arrosé de vodka, on ne sait trop si on aime ça mais on ne peut s’empêcher d’y revenir...



Un beau livre, puissamment addictif, au final amer... Littell Big Man.
Lien : https://micmacbibliotheque.b..
Commenter  J’apprécie          100
La compagnie

Wouaw… Ça c'est du pavé; j'ai mis du temps à le lire et je n'imagine même pas la patience, l'assiduité et l'érudition qu'il faut pour écrire pareil roman. J'ai adoré que les personnages servent de fil conducteur tout au long de cette histoire de la CIA. J'ai trouvé l'équilibre entre trame romanesque et récit historique vraiment excellent. On y apprend énormément de choses même si certaines ne sont pas vérifiable en notre (ma) qualité d'homme moyen avec un boulot moyen. Petit bémol: Il est vrai que certains personnages manquent un peu de profondeurs et peuvent parfois être confondus avec d'autres mais comme je l'écrivais plus haut, ils sont là avant tout pour servir l'histoire donc ce n'est pas trop gênant. Par contre j'ai eu un peu plus de mal avec le grand méchant russe Starik qui, en plus d'être un grand méchant russe, est également pédophile… J'y ai cru et je suis allé vérifier mais Starik fait partie des quelques personnages fictifs du roman et je trouve que ça ne valait pas vraiment la peine de le transformer en monstre qu'on ne peut que détester car cela n'amène absolument rien au récit. Nevertheless, j'ai quand même mis 5 étoiles donc ces deux points noirs n'ont pas gâché mon plaisir de lecture. Si la CIA vous intéresse de près ou de loin foncez! Seul regret: J'aurais voulu que l'action se passe sur l'Île de la Réunion ce qui aurait permis au livre de s'appeler "La Compagnie Créole". Bon, ok, je sors.
Commenter  J’apprécie          100
L'hirondelle avant l'orage

Le destin tragique d'un poète russe. Quelques vers contre Staline le conduiront à son arrestation, son exil, sa déportation, ... sa mort. Comment passer d' " ingénieur de l'âme humaine " à ennemi du peuple ? Staline a fait de sa paranoïa un instrument de pouvoir qui mènera des millions de russes à être tués ou déportés. Contrôlé, espionné, dénoncé, arrêté, torturé, déporté, mise à mort, ... les craintes quotidiennes d'un peuple soumis à ce régime totalitaire. L'auteur réussit avec habilité à nous dépeindre les relations entre le pouvoir et l'artiste, mais aussi à nous décrire le fatalisme de l'âme russe et le système répressif en place. À lire.
Commenter  J’apprécie          90
La peste sur vos deux familles

Le titre : « La peste sur vos deux familles »



L'épitaphe : « La peste sur vos deux familles ! Elles ont fait de moi de la viande à vermine » Derniers mots de Mercutio avant de mourir (Romeo et Juliette)



Le chapitre 22 : « le dénouement » (en Français dans le texte)







Robert Littell, le génial auteur de l'Amateur et du Sphinx de Sibérie nous embarque dans une saga passionnante, une histoire (d'A, d'amour, de celles qui finissent mal en… général) dans L Histoire avec un grand H, celle qui nous broie.



Une romance tragique.



Roméo, c'est Roman, le fils de Timour Monsourov, dit Timour le Boiteux, chef vory Ossète, Juliette c'est Yulia, fille de Nahum Caplan, chef vory juif.



Pas de bromance mais alors pas du tout du tout, entre Timour et Nahum.



Nahum empiète sur le territoire de Timour et lui déclare la guerre. Une guerre alimentée par le département de la lutte contre le crime organisé au ministère de l'intérieur. « Je n'ai pas les moyens, ni la patience, de récupérer le scalp de Timour par des moyens légaux. » « Laissons les s'entre-tuer les uns les autres. Aidons-les même au besoin ». Eltsine vient d'accéder au pouvoir, l'URSS s'est effondrée, mais le crime reste bien organisé, et les vorys incontournables.



« de même que tous ses vorys ossètes, (Timour) arbore un tatouage sur la poitrine, du côté gauche : un portrait minuscule mais remarquablement fidèle de Vladimir Lénine. Ce tatouage cache en fait un message codé : VOR (Vladimir Organisateur de la révolution) est le mot qui désigne un voleur en russe. Non pas un voleur légal, comme Timour et ses ossètes, mais voleur tout court : les vory v zakoné détestent Vladimir Lénine et Joseph Staline. »



Déporté en 1941 parce qu'Ossète – sur l'ordre de Staline, qui craignait que les minorités soient enclines à collaborer avec la Wehrmacht, Timour a passé 22 ans dans des camps, au titre de la « détention préventive ». C'est un vory à l'ancienne, un symbole.





Roman et Iulia peuvent-ils défaire les noeuds qui les lient à leurs pères respectifs ?



« Je crois que je vais gratter mes petites démangeaisons pour reprendre l'heureuse formule de Dostoievski, » décide Roman, qui cède à la vengeance.



(Petit conseil : âme sensible qui ne supporte pas les images des sites de dermato, ne googlise pas cette phrase de Dostoievski).



« J'ai pris du plaisir à tuer ce type, père. J'avais des frémissements dans les doigts (…) Je ne veux pas devenir quelqu'un qui prend du plaisir à tuer ses semblables.

- Ce qui te trouble ce n'est pas d'avoir tué (…) mais d'avoir découvert quelque chose en toi que tu ignorais et qui te déplaît. J'ai dû franchir ce Styx il y a fort longtemps, mon fils.

- - Et comment t'en es-tu sorti ?

Timour hausse les épaules.

C'est comme une allergie, dit-il. On apprend à vivre avec. »





Pourtant, Roman a une autre culture que celle de la violence. Pour leur premier Rendez-vous, il emmène Iulia sur la tombe de la 2ème épouse de Staline, qui s'est suicidée à l'âge de 31 ans.

« Il y a un Staline avant le suicide de sa femme et un Staline après (…) Il y a une Russie avant novembre 1932 et une autre qui commence après cette date. Kirov a été assassiné après le suicide de Nadejda. Staline a éliminé les vieux bolchéviques (…) après le suicide de Nadejda. Il a fait exécuter des milliers d'anciens officiers de l'Armée rouge après le suicide de Nadejda. (…)

A Londres, j'ai pu lire des ouvrages qu'on ne trouve pas ici. du moins pas encore (…) on a écrit des centaines de livres pour essayer de comprendre les motivations de Staline : quelle était la part en lui du paysan paranoïaque, du dictateur implacable, de l'idéaliste marxiste, du léniniste pragmatique ou du vin ordinaire géorgien mis en bouteille à Moscou".





Pourtant, Roman insiste, pour qu'il y ait un « nous ».

« - C'est de la folie

- La folie c'est de jouer aux échecs contre soi – même (…), c'est de faire demi tour avant de savoir où mène la route qui s'ouvre devant moi. »





Mais, comme le dit le Hamlet de Pasternak, « Vivre ce n'est pas franchir un champ ».



Robert Littel renoue avec son idée du prénom- acronyme (après Lemuel, le héros du Sphinx de Sibérie, Lenine, Engels, Marx…, il imagine un Melor (Marx, Engels, Lenine, Organisateurs de la révolution). Surtout, il suit habilement le fil (rouge) d'un roman (noir), dans une Russie en permanente déconstruction.



Commenter  J’apprécie          93
Koba

Depuis que son père est mort et que sa mère a été arrêtée avec les autres médecins juifs de l’hôpital du Kremlin, Léon Rozental (le petit) traîne avec ses copains (une sorte de Club des Cinq sans le chien) dans les couloirs et les passages secrets souterrains de la Maison du quai où habitaient leurs parents. Il y rencontre par hasard dans une immense salle de bal abandonnée, Koba, un vieil homme protégé par une garde prétorienne qui semble tuer le temps (à défaut d’autre chose) en jouant aux échecs. Cette rencontre va déboucher sur plusieurs échanges entre le gamin et l’homme, enrichis des réflexions de Léon et des interrogations d’Isabeau, une de ses amies.



Léon c’est un peu Holden Caulfield (L’attrape cœurs) pour la pureté du cœur, mâtiné de Huckleberry Finn pour l’audace et le courage. Un courage dont il fait preuve d’entrée de jeu lorsqu’il dit à Koba qu’il n’a pas peur de lui parce qu’il ne sait pas qui il est et que le vieillard lui répond qu’il parle rarement à des gens qui n’ont pas peur de lui. Sur une telle base, le dialogue peut s’engager sur un ton franc et direct. Les argumentations sont rigoureuses de chaque côté et le ton souvent très drôle.



Sorte de biographie non-autorisée (ou « hypothétiquement autorisée » ?) du Petit père des peuples - peuples qu’il se chargeât sans états d’âme de déplacer ou d’éliminer) -, Koba revient sur la jeunesse de Staline, la révolution bolchévique et le rôle de ses dirigeants, les éliminations des koulaks et des opposants politiques - « Ecoute moi bien, petit. Retiens chacun de mes mots. Ce que je vais te dire, je le tiens de source sure : Personne n’est innocent ! » -, la guerre contre l’Allemagne nazie, les grandes famines (souvent provoquées) etc. C’est un livre magnifique, indispensable pour réviser ses connaissances (Robert Littell sait de quoi il parle) et réfléchir à ce que fut la période durant laquelle l’URSS fut menée d’une main de fer par un homme dont le romancier dresse un portrait ambigu, parfois vieillard débonnaire, le plus souvent tyran dépourvu de toute forme de conscience.



Koba est aussi le roman d’initiation d’un gamin surdoué, qui le conduit à s’interroger sur le pouvoir et la façon de l’exercer, mais aussi sur le passage de l’enfance à l’âge adulte et la fragilité de la vie humaine alors que régne la terreur. Un des chapitres - Où le petit s’arme de courage pour dire l’indicible - évoque d’ailleurs la situation des Juifs persécutés à l’époque stalinienne (complot des blouses blanches en 1953) dans une conversation violente qui marquera la fin des échanges entre l’enfant et le vieux dictateur.



J’ai eu la chance d’être présent le 29 mai à la présentation de son livre par Robert Littel à la Librairie du Globe (bd. Beaumarchais à Paris), spécialisée dans tout ce qui touche à la Russie et à l’Union soviétique. Un excellent moment autour de la littérature et de l’histoire contemporaine.

Commenter  J’apprécie          92
Le transfuge

Si le Transfuge, édité aux Presses de la Cité en 1980, est bel et bien ce qu'on peut appeler un roman d'espionnage au sens où il oppose des espions et contre-espions Américains et Soviétiques dans les années 1970, il est bien loin des oeuvres hermétiques et tristounettes qui nécessitent de prendre des notes et du Doliprane en lisant.



Les considérations de l''ordre de la stratégie politique et militaire sont évoquées pour la forme, Robert Littell s'attache plutôt à rendre crédibles et vivants les deux personnages principaux que sont Stone, américain russophone dont les parents ont fui la Russie au moment de la Révolution de 1917, chargé du débriefing de Koulakov, transfuge passé à l'Ouest, et à décrire la vie en U.R.S.S.



Oui, il est question de manipulation à plusieurs degrés : Koulakov est-il un véritable transfuge ? Les secrets qu'il délivre sont-ils des pièges ? Certains sont-ils cependant véridiques. L'exercice est plutôt rondement mené et suscite beaucoup d'intérêt.



Ce roman permet de comprendre les enjeux de domination qui ont opposé deux mondes pendant plusieurs dizaines d'années, les jeux à chausse-trappes mis en place par les deux pays, les oppositions ayant pu exister entre civils et militaires à l'intérieur d'un même camp, mais aussi les différences culturelles.



Il est par ailleurs parfaitement documenté et l'enquête de Stone en territoire ennemi est passionnante.



Si le sujet peut paraître daté, il présente un intérêt historique certain et la trame romanesque est loin de se limiter à une manipulation entre espions, laissant beaucoup de place aux combats intérieurs auxquels Stone est confronté (son origine Russe, sa fille qu'il ne peut plus voir, sa maîtresse qui lui explique tous les possibilités pour notre monde de s'auto-détruire).



L'humour et la dérision est par ailleurs très présents dans ce roman, à l'image de Staline-du-Matin, doublure de l'original, qui vit avec un transsexuel et permettra à Stone d'opérer une avancée majeure dans son enquête.
Lien : http://occasionlivres.canalb..
Commenter  J’apprécie          90
Une belle saloperie

De Robert Littell, je ne connaissais que ses romans d'espionnage dans lesquels je ne m'étais jamais plongé, le genre me tombant systématiquement des mains, mon cerveau ayant du mal à s'impliquer dans ces rouages trop tordus. C'est avec un peu d'appréhension que j'ai ouvert cette "Belle saloperie" à la couverture aux couleurs criardes et dont on disait que c'était un vibrant hommage au roman noir et à Raymond Chandler en particulier. J'ai très vite remisé mes doutes pour me laisser embarquer dans une histoire bien menée dont le Nouveau-Mexique et le désert de Mojave servent de décor. Tout y est pour retrouver l'atmosphère des romans noirs des années cinquante, le privé solitaire au passé trouble mais au coeur encore un peu tendre, une créature sensuelle dans le pétrin, des méchants mafieux dans le monde du jeu et de vieilles voitures aux carrosseries rutilantes. Il y a même la caravane en aluminium de Douglas Fairbanks Jr...Tous les éléments du genre sont en place et comme Robert Littell est un sacré romancier, il tricote une intrigue où rien n'est laissé au hasard, même les éléments de ses sujets de prédilections comme les affaires moyen-orientales qu'il ne peut s'empêcher d'intégrer à son récit. Tout cela est mené tambour battant, sur plus de 300 pages, sans jamais faiblir. Avec une dose d'histoire contemporaine, quelques petites touches perfides sur les moeurs américaines actuelles, mais surtout un style goguenard et humoristique qui emballe le tout de manière réjouissante, cette lecture est un plaisir.

Un peu plus sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
Commenter  J’apprécie          90
La compagnie

Petite mise en contexte à propos de l'auteur : Robert Littell est un ancien journaliste de Newsweek qui s'est spécialisé dans l'écriture de romans d'espionnage dès les années 70 en signant une douzaine de titres. Il a couvert la Guerre des Six Jours, ce n'est donc pas un rond-de-cuir : quand il parle du terrain, ça sent le vécu. Robert Littell est aussi le père de Jonathan "Les Bienveillantes" Littell.



Ceci étant posé, La Compagnie, késako ?



C'est d'abord un pavé de 1200 pages.

Mais c'est surtout une histoire romancée de la CIA entre 1950 et 1995.

Tout commence à Berlin en 1950 quand un dignitaire russe demande à passer à l'ouest. Pour montrer sa bonne foi, l'agent soviétique prétend qu'il a des informations concernant une taupe très bien placée à la CIA. Le roman n'aura de cesse de mettre en scène toutes les conséquences d'une telle affirmation. Quelle est l'identité de cette taupe (surnommée SACHA) ? N'est-ce pas une invention russe ? Qu'est-il moralement acceptable de faire pour démasquer le traitre ? Qu'est-ce qui pousse un homme de conviction à jouer les agents doubles (voire triples) ?



L'histoire avance par petits bonds historiques : Berlin en 1950, Budapest en 1956, Cuba en 1961, Moscou en 1974, l'Afghanistan en 1983, Moscou en 1991... Les grands jalons historiques servent de décor à l'intrigue et montrent l'évolution des mentalités et des moyens au sein de la CIA. Le récit est bien évidemment concentré sur les agents américains, mais les agents soviétiques ont aussi droit à quelques beaux chapitres. De tout ça jaillissent des thèmes forts : l'amitié (et donc la trahison), la notion d'héritage (avec de véritables dynasties d'espions des deux côtés), des choix moraux (faut-il armer des opposants pour renverser un dictateur sans réellement se mouiller les mains ? Sommes-nous certains d'être les gentils dans cette histoire ? La torture, ça rapporte combien d'années de purgatoire ?). Les protagonistes sont tous persuadés d'être du bon côté de la barrière, le lecteur a donc parfois droit à un patriotisme ronflant, mais compréhensible quand on remet les choses dans leur contexte.



J'avoue que c'est un roman qui s'avale très facilement en dépit du probable manque de véracité factuelle que je subodore en bon lecteur sceptique. Même si à l'instar du film Titanic, on sait un peu à l'avance le déroulement de l'histoire (spoiler alert : l'URSS perd à la fin), le récit est riche et intéressant. Car en dehors du patriotisme des protagonistes, l'auteur ne glorifie pas tant que ça la CIA. Budapest est un véritable drame humain, la Baie des Cochons est tout aussi criminelle du point de vue sacrifice humain, la paranoïa du contre-espionnage (avec un excellent personnage qu'est Maman, qui se met à douter de tout et de tous, ce qui en fait parfois le pire ennemi de la CIA) provoque des tragédies... Les agents américains sont usés par la Guerre froide, finissent tous brisés et alcooliques et se révèlent des parents et des maris toujours absents. On est loin d'une apologie gratuite de la CIA et de ses méthodes. Pour tout dire, à de nombreuses reprises la CIA apprend plus de choses à travers les articles de journaux que via son réseau de renseignement.



Pourtant, malgré mon plaisir évident, il y a deux points qui m'ont profondément agacé au cours de ma lecture. La première chose est que je trouve que les nombreux agents américains qui sont mis en scène finissent par tous se ressembler. Il y a des moments où je confondais un Jack avec un Ebby ou un Anthony. C'est l'effet récit "choral" sans doute, mais j'avais parfois l'impression qu'ils étaient permutables à volonté, sans réelle personnalité propre. Ensuite, STARIK est le Grand Méchant du roman. C'est le maître-espion soviétique, celui qui veut ruiner le capitalisme, celui qui est prêt à tout pour réussir... Or pour le rendre encore plus détestable, l'auteur ajoute un détail : c'est un pédophile. Et là, c'est trop. Même si ce personnage est inspiré d'un véritable espion russe qui était pédophile dans la vraie vie, je trouve cette accumulation parfaitement grotesque et insultante pour le lecteur. À un moment, j'ai cru qu'il allait torturer des chatons pour être encore plus ignoble. Quel manque de finesse de la part de Robert Littell. Surtout que cette perversion n'est pas utilisée dans le récit autrement que pour le diaboliser à outrance.



De plus, je trouve qu'à mesure que Littell déroule son récit, il perd de la puissance. En gros, l'évocation du Berlin d'après-guerre ou de Cuba était savoureuse, mais la mise en scène de l'Afghanistan est d'une lourdeur incroyable. Sans doute est-ce dû à la proximité temporelle, mais évoquer Oussama Ben Laden est à mes yeux une facilité qu'il aurait pu éviter. D'autant plus que Littell fait dire à un de ces héros (grosso merdo, hein, je cite de mémoire) : "On arme les Afghans contre les Russes, mais n'y a-t-il pas un risque que les fondamentalistes religieux se retournent contre nous plus tard ?" Ce genre de fausse lucidité montre bien que le roman a été publié après le 11 septembre. Concernant cette période très intéressante, j'ai largement préféré le traitement du film Charlie Wilson's War avec Tom Hanks et Philip Seymour Hoffman.



Enfin, 1200 pages, ce n'est pas assez. Comme la narration s'attache à raconter la lutte de la CIA contre l'URSS, l'auteur glisse littéralement sur des périodes qui auraient été très intéressantes à décoder du point de vue CIA : guerre du Vietnam, mort de JFK, chute du mur de Berlin...



Ah oui, autre point qui m'a surpris : le portrait fait de Ronald Reagan. C'est à peine s'il est décrit comme quelqu'un de plus intelligent que George W. Bush et Sarah Palin réunis. Le portait réalisé en fait un homme faible, qui ne comprend rien de ce que ses conseillers lui racontent et qui est à peine capable de se déplacer seul dans la Maison Blanche. Difficile de faire coïncider ce profil avec l'homme qui m'impressionnait tant à la télévision quand j'étais enfant.



Edit : il existe même une mini-série télévisée en trois épisodes.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
Commenter  J’apprécie          92
La compagnie

Ca y est ma lecture est terminée, j'ai bien pris deux semaines voire trois à lire cet énorme pavé !



La Compagnie, c'est l'histoire de la CIA au fil des décennies, de l'après guerre, en passant par la guerre froide et les années 90. Tout commence à Berlin où Jack nouvelle recrue de ma CIA est chapeauté par Harvey, vieux de la vieille, alcoolo mais professionnellement très efficace. Ils ont pour projet d'exfiltrer un transfuge russe depuis leur planque et de le ramener aux Etats-Unis. Il est question plus loin de la Hongrie et du soulèvement de sa population contre le communisme et le rideau de fer et de sa sanglante issue ainsi que de l'hésitation des Etats-Unis à armer la rébellion et surtout à l'aider. Puis vient le Pakistan, l'Afghanistan et encore avant Cuba et sa malheureusement célèbre Baie des Cochons.



L'intrigue est très dense et très réaliste au point effectivement de ne pas savoir faire la différence entre les faits avérés et fictifs. Mais cela n'a pas gâché ma lecture. De plus il y a pléthore de personnages mais très similaires, il n'y en a pas un qui ressort plus que l'autre. C'est peut-être la faiblesse du livre : ne pas pouvoir s'attacher à un personnage en particulier.

Certains personnages, à l'image de Starik sont juste dégoûtants et les passages s'y référant auraient pu être évités puisqu'ils n'apportent rien à la lecture.



Globalement, je suis très satisfaite de cette lecture, sinon je n'aurai pas été jusqu'au bout des 1200 pages !
Commenter  J’apprécie          80
La peste sur vos deux familles

Un vrai pro de l'écriture, du roman...

rien ici de nouveau,

Roméo et Juliette au pays des mafias russes,

l'une est Juive,

l'autre plutôt orthodoxe...

Une belle histoire d'amour

répetée depuis des siècles...

Mais, il y a un mais...

ce sujet dont un non professionnel ferait un insipe enième récit,

Robert Littell arrive à y semer des informations,

je n'en livrerai qu'une seule:

le Changement complet de Staline en 1932, après le suicide, à 31 ans, de sa deuxième épouse, Nadezhda Alliluieva Stalina...

Je répète, le travail d'un vrai écrivain professionnel

aucun intérêt au récit – et Robert le sait bien, il va jusqu'à instaurer un dialogue entre un des héros et lui même – mais une mine d'informations...


Lien : http://holophernes.over-blog..
Commenter  J’apprécie          70
L'hirondelle avant l'orage

Relecture, après La peste sur vos deux familles, de ce roman de Robert Littell.







En 1979, Robert Littell rencontre la veuve de Mandelstam, qui lui lâche, lorsqu’il la quitte : "Surtout ne parlez pas anglais dans le couloir !"



Robert Littell prend la mesure du traumatisme : « Elle n'arrivait plus à s'arracher aux cauchemars de la période stalinienne, quand le moindre contact avec un étranger vous envoyait au goulag. »



Robert Littell met 30 ans à écrire « L'Hirondelle avant l'orage », dont le titre original ‘The Stalin Epigram » dit encore mieux l’horreur : pour ce poème, Mandelstam est condamné.



Le fond est historique : en novembre 1933, Mandelstam a effectivement écrit cette épigramme, contre « le montagnard du Kremlin », qu’il a récitée (prudence vaine) à un cercle restreint d’amis, et qui a conduit à sa perte.



L’originalité (et sa limite, par ce mélange réalité – fiction) du roman tient dans la rencontre imaginée entre Mandelstam et Staline, furieux que Mandelstam refuse d’écrire un poème de propagande. Mandelstam fait montre, devant l’homme de fer, d’une volonté d’acier qu’il exprime avec poésie.







Le livre commence par une réception organisée par Gorki. Censure immédiate : certains invités sont rayés de la liste à la demande de Staline.



Il alterne les voix de Nadejda Mandelstam (l’épouse), Anna Akhmatova (la maîtresse), Fikrit Shotman, un champion d'haltérophilie compagnon de cellule de Mandelstam ; Boris Pasternak, ami de Mandelstam, et Mandelstam lui-même.







Fikrit Shotman, qui a un autocollant de la tour Eiffel sur sa valise, est interrogé, puis condamné :

- « Je suis ici par erreur

- Parlons clair. Vous, qui êtes membre du Parti depuis 1928, le croyez capable de commettre des erreurs ? »







Sergo, qui a évoqué la famine organisée en Ukraine, également.

« - Je voudrais demander au camarade Staline comment un écrivain – suivant l’esthétique imposée du réalisme socialiste – doit traiter le sujet de la collectivisation. Si nous devons être réalistes dans la forme, nous devons décrire le chaos, la misère…

Quiconque se tient au courant de ce qui se passe sait que la famine gagne de vestes régions d’Ukraine, et pourtant, d’après la Pravda, l’Union soviétique continue à exporter du blé. Pourquoi n’envoyons-nous pas d’urgence des cargaisons de nourriture dans les zones les plus touchées plutôt que de vendre nos céréales à l’Ouest ? »







Les exigences du réalisme socialiste sont définies : « C’est l’esthétique qui s’imposera désormais aux arts visuels, au théâtre, au cinéma et à toute forme d’écriture créative. Le réalisme socialiste proclame que l’art ou la culture n’existent pas dans l’abstrait. Tout art et toute culture servent la Révolution ou le Parti, ou pas. Le réalisme socialiste affirme que l’art, quel qu’il soit, doit être réaliste dans la forme et socialiste dans le fond - il reconnaît que les écrivains sont des ingénieurs de l’âme humaine et, en tant que tel, qu’ils ont l’obligation morale d’inspirer au prolétariat soviétique des rêves socialistes. »







Mandelstam se « défend » comme il peut.

« « Nom, prénom, patronyme ? me cria le garde, un homme décharné au crâne rasé et à l’haleine fétide

- Mandelstam, Ossip Emilievitch, criai-je en retour, comme si je répondais à un sergent instructeur

- Pourquoi criez vous ?

- Je crie parce que vous criez

- Je ne crie pas, rétorqua le sergent instructeur. Je parle de ma voix normale.

(…)

Mandelstam c’est votre vrai nom ?

Je hochai la tête. Sans lever les yeux, il cria :

- Je n’ai pas saisi la réponse à ma question. Mandelstam est-il votre vrai nom ou un pseudonyme ?

- Vrai nom

- Répondez en phrases complètes, pas en fragments.

- Les fragments sont ce dont j’étaye mes ruines, criai-je

- Répétez ça

- Mandelstam est mon vrai nom

- Profession ?

- Je suis poète

- Poète n’est pas une profession prolétarienne reconnue par les statuts soviétiques

J’eus une inspiration.

- Je suis ingénieur des âmes humaines.

Il ne parut pas reconnaître l’expression attribuée à Staline par les journaux.

- Quels services rendez-vous à l’Etat ? cria-t-il. Qui vous paie pour services rendus ?

- Je compose de la poésie, mais ça fait des années que je n’ai pas été rémunéré pour ce service rendu.

- Rémunéré ?

- Rétribué. Payé.

Il griffonna les mots intellectuels et parasite dans le registre. »









« - Vous êtes armé ?

A ma surprise, Ossip a hoché la tête.

- Il se trouve que oui

(…)

- De quoi êtes vous armé ? Et où cachez-vous l’arme ?

- Je suis armé du pouvoir explosif enfermé dans le noyau des poèmes. Je cache les poèmes en question dans mon cerveau. »







Hommage à Mandelstam, pour l’ambiance et les dialogues, finement écrits, à lire.

Commenter  J’apprécie          71
Le transfuge



A l’Ère de Jason Bourne "Le transfuge" de Robert Littell prend inévitablement un coup de vieux.

Il s'en dégage néanmoins le charme désuet des films d'espionnage des années 60 où les luttes sans merci entre services secrets étaient présentées comme des joutes entre gentlemen.

Le montage dramatique fonctionne parfaitement et tient le lecteur jusqu'au bout.

Quant à la crédibilité d'un tel scénario, comme pour Jason Bourne, je reste dubitatif.

En 1979 la politique internationale était essentiellement déterminée par les rapports Est /Ouest, USA/ URSS devrais-je dire.

Le climat général d'insécurité, exacerbé par les révélations accidentelles de quelques "barbouzeries", développa le fantasme romanesque des luttes souterraines entre CIA et KGB.



Je ne nie point la réalité historique de ces luttes, mais les tribulations du héros de Littell en URSS sont aussi plausibles que les aventures du commissaire San Antonio, la grivoiserie en moins.
Commenter  J’apprécie          70
La compagnie

« La compagnie, le grand roman de la CIA » est un énorme pavé (plus de 1200 pages dans la version poche), qui se lit néanmoins très bien. Cette histoire romancée de la Central Intelligence Agency (CIA) nous permet de balayer de nombreux évènements majeurs d'une seconde moitié du XXème siècle marquée par la guerre froide : la crise de Budapest en 1956, celle de la baie des cochons en 1961, l’intervention de l’URSS en Afghanistan,…



Le roman nous plonge véritablement au cœur de ces évènements, en nous les faisant découvrir depuis les coulisses. Infiltration, exfiltration, manipulation, toutes les techniques utilisées par les espions des deux bords sont relatées. C’est à la fois instructif et absolument passionnant.

Commenter  J’apprécie          72
La compagnie

Attention ! chef d'oeuvre du roman d'espionnage, au coeur des intrigues de la Guerre froide depuis ses prémices jusqu'à la chute de l'URSS. Robert Littell réussit le tour de force de nous égarer entre récit historique et oeuvre de fiction ; le double jeu est aussi brillant que celui des espions et agents doubles à l'œuvre depuis les rues de Berlin jusqu'à celles de Moscou en passant par les sentiers de l'Hindu Kouch.

Robert Littell, John Le Carré, même talent et mêmes combats.

Mille deux cents pages de pur plaisir de lecture, où l'on assiste aux luttes à mort entre CIA & KGB parfois par l'entremise du Mossad ou de la Mafia.

En plus des agents (fictifs ?) américains et soviétiques, on y croise tour à tour, Eisenhower, Les frères Dulles, Kim Philby et Jim Angleton, Khrouchtchev, Fidel Castro, Andropov, JFK et son frère Bobby, Kissinger, Nixon, le pape Jean-Paul Ier, Gorbatchev, Eltsine et un certain... Poutine encore inconnu.

Absolument PASSIONNANT !!!
Commenter  J’apprécie          60
Un espion d'hier et de demain

Robert Littell est considéré comme l'un des maîtres du roman d'espionnage

Ici il nous propose une intrigue classique mais qui, pour autant, reste solide.

Pas son meilleur titre mais une bonne histoire tout de même

En expérimentant un nouveau mode d'écoute téléphonique sur l'un de ses collègues de la CIA, Silas Sibley tombe sur une machination ourdie par le ministre de la Justice des Etats-Unis. Il découvre que son vieil ennemi Wanamaker projette de faire exploser une bombe nucléaire à Téhéran en laissant croire à une erreur des Iraniens. La réussite de ce complot risque de bouleverser l'équilibre mondial.


Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          60
Philby : portrait de l'espion en jeune homme

Comme le sous-titre l'indique, ce roman de Robert Littell raconte les années de formation de "Kim" Philby. L'un des espions les plus connus du XXè siècle.



Issu de la gentry britannique, ancien élève du très prestigieux Trinity College de Cambridge, Harold Adrian Russel Philby, surnommé "Kim" par allusion au personnage de Kipling (Kim), est le fils de l'orientaliste Saint John Philby, agent britannique et rival de Lawrence d'Arabie. De ce père aventurier, le jeune homme hérite un goût affirmé pour le "grand jeu" de l'espionnage.



Réduisant son récit à la jeunesse de son personnage, Littell commence son roman dans la Vienne pré-nazie, lors de l'écrasement des socialistes et des communistes par Schuschnigg. S'en suivent alors les grands épisodes historiques auxquels Philby fut mêlé : la guerre d'Espagne, la drôle de guerre, le blitz, l'Operation Barbarossa, la préparation du débarquement, et jusqu'au Projet Manhattan.



Chaque chapitre évoque un épisode de l'histoire des années 30 et 40, selon un point de vue toujours différent : tout le roman est à rédigé à la première personne, un narrateur différent pour chaque chapitre. Ce portrait kaléidoscopique du jeune espion amène le lecteur à confronter des points de vue fuyants, contradictoires, partiellement complémentaires. Le procédé narratif est habile : au fur et à mesure que la lecture avance, notre connaissance du personnage central progresse mais le mystère s'épaissit d'autant. Laissant toujours en suspens la question lancinante : Philby est-il un simple espion ? Un agent double ? Un agent triple ?



Jusqu'au retournement final.



En somme, un excellent moment de lecture qui nous transporte au coeur de l'Histoire pour mieux nous perdre dans la construction romanesque.

Commenter  J’apprécie          60
Vladimir M.

Ce Vladimir M. est Vladimir Maïakowski, poète Russe révolutionnaire né sous l'empire russe et mort pendant le règne de Staline. C'est son portrait sous forme de dialogue que nous brosse Robert Littell en faisant parler les quatre maitresses officielles du poète. C'est souvent dans un langage cru et orienté sexe qu'elles nous racontent leur rencontre, leur vie avec lui et leur séparation. Le portrait croisé d'un homme aux multiples facettes, séducteur invétéré, révolutionnaire désenchanté et dépressif chronique. Un homme difficilement discernable qui laisse un souvenir différent a chacune de ses maitresses. Des maitresses, qui tout le long du livre, vont se livrer un combat féroce, se lançant les pires vacheries aux visages pour essayer de discréditer l'apport des unes et des autres dans l’œuvre du poète. Même si le côté sexuel(très poussé) m'a un peu fatigué (plus je vieillis, plus je deviens puritain!) j'ai trouvé l'idée de faire le portrait de ce poète par le biais de ses maitresses très intéressante. Un poète dont je connaissais l'existence qu'a travers la chanson de Jean Ferrat "Je ne chante pas pour passer le temps" et dont l’œuvre m'était totalement inconnu. Ce roman m'a permis de découvrir la brève existence de ce poète mais aussi comment la révolution russe, sa contre révolution et surtout un homme Staline ont cherché à mettre la culture russe dans un carcan en utilisant la terreur. Un roman historiquement intéressant et littérairement parfait.



Un grand merci aux éditions Baker Street et a babélio de m'avoir permis de découvrir ce livre.
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
Commenter  J’apprécie          60
La compagnie

Le grand roman sur la CIA. Littell signe ici un trés grand opus , supérieur à Le Carré et consorts. La somme de détails qu'il fait découvrir au lecteur permet à celui - ci de plonger au coeur de cet organisme si mystérieux. La curiosité du lecteur est ici plus que comblée. C'est un ouvrage immense de part le sérieux de l'ensemble, qui ne baisse jamais de niveau . Le terme chef d'oeuvre convient bien a ce roman extraordinaire .
Commenter  J’apprécie          60
Une belle saloperie

«Vous vouliez savoir d’où vient ma colère. Elle vient des tripes »



Ainsi s’exprime Lemuel Gunn, ancien agent de la CIA reconverti en privé au fin fond du Nouveau-Mexique dans un mobile home qui a eu sa petite heure de gloire.

Avec Ornella, il va former un étonnant duo éphémère le temps de retrouver, mort ou vif une crapule en cavale. Du Nouveau-Mexique à la Californie nos deux comparses vont en profiter pour apprendre à se connaitre, et se faire connaitre du lecteur intrigué par ce drôle de sbire viré avec perte et fracas de la CIA alors qu’il est en mission en Afghanistan…. Mystère…mystère…

Ici point de nouvelles technologies ; Gunn travaille à l’ancienne. Ne dit-il pas d’ailleurs « qu’il est né dans le mauvais siècle » ? L’ambiance un brin vintage séduit à plus d’un titre. Les choses vont à leur rythme, et pourtant, cet hybride de polar traditionnel, et de roman noir parsemé d’humour se lit tout seul. Il se termine avec brio dans le désert où les rebondissements vous occuperont jusqu’à la dernière page.



Encore une très bonne trouvaille du Chroniqueur radio Bernard Poirette n’en finit plus d’alimenter ma pile PAL polar pour mon plus grand plaisir !!!


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
Commenter  J’apprécie          61
Légendes

Martin Odum , détective privé est chargé de retrouver un mari qui a abandonné sa femme. Mais le problème de Martin est qu’il ne sait plus trop qui il est car il se confond avec les identités qu’il a eu lorsqu’il était agent secret à la CIA.

 

C’est un roman d’espionnage par un habitué du genre ( cf Le fil rouge).

Toutefois j’ai eu l’impression que les flashbacks avec les identités plombent l’avancée du récit. Mais les analepses sont un moyen pour revenir sur des lieux et des périodes où l’Agence a pu se trouver durant la Guerre Froide. L’opération mise à jour lors de son enquête semble tout à fait plausible.
Commenter  J’apprécie          60




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Robert Littell (1506)Voir plus

Quiz Voir plus

Quel est le bon titre des livres de Maurice Druon ?

Le Roi de ... ?

Fonte
Fer
Métal
Bronze

10 questions
43 lecteurs ont répondu
Thème : Maurice DruonCréer un quiz sur cet auteur

{* *}