AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Peter Heller (353)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Céline

Dans une nature magnifiée, une crique protégée ayant pour particularité d’avoir une plage de jade, une famille comme tant d’autres se promène. Une petite fille vive, une mère dont la beauté égale sans peine celle de la nature, et un père en retrait, veillant sur sa famille. Il y a bien un orage au loin, et les vagues qui s’écrasent bruyamment sur les rochers. On rit d’abord de se faire éclabousser, on panique soudain quand la vague emporte la fillette, et que les flots ballotent les corps comme grains de poussière dans l’air. Et un choix s’impose au père : sauver la fillette ou perdre la femme de sa vie.



2002. Les Tours Jumelles se sont écroulées. Céline, 68 ans, est à son crépuscule, ses deux sœurs sont décédées avant que le monde s’effondre. La fin des mondes, cette artiste qui modèle des vanités, connaît bien, elle qui a fui Paris dans son enfance avant l’arrivée des nazis. Alors qu’elle dore un crâne, son téléphone sonne. Au bout du fil, Gabriela, une jeune femme à la recherche de son père, un grand photographe ayant travaillé pour National Geographic dans les années 70 et 80 et qui a soudainement disparu aux abords du parc de Yellowstone. Officiellement, il est mort suite à une attaque d’ours.



Entre Céline et Gabriela un jeu de miroir s’installe. Car la jeune femme et la vieille dame connaissent la même peine : celle d’une famille éclatée et la figure du père absent. Gabriela raconte son enfance, celle d’une petite fille qui a perdu sa mère, avalée par l’océan, et qui a vu son père s’enfoncer dans l’alcool pour oublier sa peine. Et qui n’a rien trouvé de mieux que de se remarier à une infirmière vénale et assez jalouse de l’absente pour envoyer sa fille vivre seule dans l’appartement du dessous alors qu’elle n’avait que huit ans. Pendant dix ans, l’amour paternel ne s’exprime qu’en cachette, par de petits gestes, discrets mais réels. Jusqu’à ce qu’il disparaisse définitivement, du jour au lendemain. Mais Gabriela ne croit pas en la version officielle, son père était un baroudeur averti, il avait parcouru l’Amérique du Sud, des Andes à la Patagonie, photographiant sans peur des animaux sauvages au plus près. Alors elle ne croit pas qu’il ait pu se faire surprendre par un banal grizzli.



L’histoire de Gabriela est un écho à celle de Céline, elle qui fut abandonnée par son père et qui, adolescente, se vit arracher sa fille. Aussi, l’artiste détective accepte ce qui pourrait être sa dernière enquête. Avec son mari Pete, un homme raisonné et raisonnable, elle part en camping-car, équipée de son foulard Armani, de son Glock et de sa bouteille d’oxygène, sur les traces de Paul Lamont.



Céline n’est pas un simple roman policier, l’enquête, qui ne démarre véritablement qu’au deux tiers du livre, n’est qu’un prétexte à évoquer son personnage éponyme singulier. Car Céline est un de ces êtres atypiques qui dégage un charme fou, que l’on aime croiser dans les romans et que l’on voudrait matérialiser dans notre réalité. Issue d’une riche famille, cultivant l’excentricité comme certains font pousser des tomates, elle est un mélange subtil entre force et fragilité. Des épreuves qui l’ont forgée sans l’endurcir, mais qui l’ont poussée dans certains excès, dont l’alcool et la cigarette. Une femme aussi à l’aise dans un tailleur Chanel qu’avec un semi-automatique entre les mains. Une artiste accomplie, à la sensibilité à fleur de peau, et une détective redoutable au sang-froid à toute épreuve. Une femme raffinée qui n’hésite pas à tenir tête à un gang de motards. Un portrait féminin entre ombre et lumière, toujours en quête, quête de soi, quête de cet autre qu’elle a dû abandonner et qui lui a inspiré sa vocation de privé.



Céline est un roman qui pourrait déplaire au lecteur non averti qui s’attendrait avant tout à une enquête palpitante et pleine de suspens. Enquête il y a, bien entendu, et celle-ci prendra un tour où l’Histoire n’est pas loin, flirtant un temps avec le thriller politique. Mais c’est avant tout à un road trip que Peter Heller nous convie. Un voyage dans la vie de Céline, ce personnage contrasté et étonnant, qui a vécu mille vies dans une seule. Un voyage qui explore aussi les relations familiales, le lien si particulier entre parents et enfants, les racines de toute une existence. Le tout est sublimé par une écriture toute en finesse qui fait la part belle à la nature sauvage et indomptable dans les couleurs automnales et les douces lumières du crépuscule.
Lien : https://enquetelitteraire.wo..
Commenter  J’apprécie          52
La constellation du chien

C'est vrai que le style est déroutant au début, tous ces blancs entre les paragraphes, les phrases contenant uniquement le mot "Mais."... Une bonne partie du livre est consacrée à la routine sécurisante mais mortelle du couple improbable que forment notre héros pilote, Hig, et son compagnon d'infortune, Bangley, le tireur d'élite. Mais Hig s'en va en repérage seul avec son chien et son avion. A partir de là, tout part à vau-l'eau, et c'est là que mon intérêt s'est émoussé.

Ses repères sont bousculés, mais Hig se sent revivre, et ça, ça vaut tous les dangers, toutes les pertes. Et puis il y a cette femme... Mention spéciale à la scène d'amour !

En fait, dans cette société post-apocalyptique, les rares personnages découvrent, malgré la violence quotidienne qu'exige leur survie dans ce monde décimé, malgré la résurgence de leurs souvenirs qui se changent en regrets, où réside l'essentiel : l'attention prêtée à chaque instant, la caresse d'un rayon de soleil, le bruissement des feuilles dans le vent et la contemplation des étoiles avec l'être aimé...

Faut-il en arriver là pour réapprendre à vivre ?
Commenter  J’apprécie          50
Céline

Un roman qui mêle polar, road-trip, grands espaces sauvages (du Colorado au parc de Yellowstone), quêtes familiales et même thriller politique. Le tout, porté par l'exceptionnel personnage de Céline, détective privée aussi forte qu'elle semble fragile, aussi retorse qu'elle semble inoffensive. Une dure à cuire qui ne manque pas d'humour (du genre sarcastique), mais qui cache de douloureux secrets.
Lien : https://appuyezsurlatouchele..
Commenter  J’apprécie          50
Peindre, pêcher et laisser mourir

Une belle découverte !...

Délicieux mélange d'action et d'expression artistique, de suspens et de contemplation.

Jim Steigner, peintre connu et pêcheur inconditionnel, a perdu sa fille lors d' un deal qui a mal tourné et explosé son mariage dans la foulée.

Il tente tant bien que mal de retrouver une certaine sérénité à travers ses deux passions, conciliant l'une et l'autre au gré de ses états d'âme.

Jusqu'au jour où il tombe par hasard sur une bande de chasseurs qui maltraitent une petite jument. Son sang ne fait qu'un tour et il commet l'irréparable.

Sa vie bascule alors dans l'insécurité et la peur.

Entre ses tentatives pour échapper à ses poursuivants assoiffés de vengeance et aux confrontations avec la police, il tente de canaliser ses émotions dans son art et dans ses amitiés féminines.



Cet écorché vif est un vrai contemplatif, capable de fortes réactions face à l'injustice ou à la violence.

C'est un personnage attachant en proie à ses démons et à ses doutes et qui traîne un sentiment de culpabilité depuis le décès de sa fille.



Ce n'est pas aussi haletant qu'un policier mais quelques chapitres ménagent bien le suspens et parviennent à captiver le lecteur.

D'autre-part, l'auteur parvient à nous enchanter dans la description lyrique qu'il fait des scènes de pêche, de peinture ou des paysages.



Bref, un bon moment de lecture !
Commenter  J’apprécie          50
La constellation du chien

Ceux qui survolent les livres en ne retenant que les grandes actions, scénarios inattendus et grandes épopées chevaleresques vont être déçus. Les autres, qui plongent au plus profond de chaque récit, qui se placent dans le contexte comme si le narrateur n’était autre qu’eux-mêmes, ceux là vont apprécier ce roman comme une perle rare.



Point de héro, pas même un anti-héro. Juste un mec banal. Et son chien.

Pas de grand chevalier valeureux ni de grand méchant loup. Juste un type qui n’aime pas donner la mort, même pour se défendre.

Pas de zombie dans cet atmosphère post-apocalyptique, ni de gens enragés, juste des survivants prêts à tout pour de la bouffe. (Un peu comme dans « La Route »)

Pas non plus de grand remède, de découverte majeure, rien de bien terrible, en fait.



Mais. Mais un mec banal qui tient à son chien autant que moi au mien. Un type qui a survécu à une pandémie qui a décimé 90% de la population mondiale, il y a neufs ans de cela. Depuis, il vit avec son chien Jasper et Bangley, aux attitudes bourrues et très militaires. De quoi devenir zinzin, non ?

On en a d’ailleurs l’impression plus d’une fois, que Hig a franchi la limite et basculé dans la folie. Car c’est lui, le narrateur du récit. Il nous livre la moindre de ses pensées, en live, PAF ! Et ses pensées divaguent autant que les vôtres ou les miennes (surtout les miennes), passant du coq à l’âne, d’il y a 10 ans à il y à 2 semaines pour revenir soudain dans le présent, sur la même page et entre deux joutes verbales.



Les dialogues. C’est le gros point négatif de ce livre : aucun dialogue n’est marqué par un tiret cadratin. Rien. Le néant. Très difficile dans ces conditions de distinguer les divagations de Hig des dialogues. Ce n’est qu’après les avoir lu qu’on se rend compte que quelqu’un a parlé.



Certains pourraient aussi être déroutés par la construction des phrases, ou des non-phrases, plutôt. Des mots. Seuls. Comme ça. Une pensée percutante, vive, comme on en a en réalité.



C’est cela, « La Constellation du Chien« . Un livre plein d’émotions. Une tranche de vie plus qu’une histoire ou qu’un scénario. On s’identifie facilement à Hig et à chacune de ses actions, on s’interroge : « et moi ? serais-je meilleur que lui dans de telles conditions ? ». Non. Je serais exactement comme Hig, pour ma part.



Encore une fois, Babelio m’a offert une belle découverte avec son opération Mass Critique et la participation de Acte Sud. Merci.
Lien : http://lamagiedesmots.be/cri..
Commenter  J’apprécie          50
Peindre, pêcher et laisser mourir

Quel drôle de titre avec cette couverture...

Jim STEGNER, peintre et pêcheur, arrive dans une ville du Colorado et se fait rapidement remarqué en intervenant auprès de l'un de ses habitants qui maltraite une jument terrifiée. Mais voilà, cet homme est peu recommandable et n'aime pas trop qu'on s'occupe de ses affaires. A partir de cet instant, il met le doigt dans un engrenage qu'il ne peut plus maîtriser et qui l'amènera de fil en aiguille à fuir pour se protéger, mais sans pouvoir retrouver une sérénité au sein de cette nature sauvage.

Au fil des pages, on découvre son parcours, ses peines, sa résilience avec la peinture comme moyen d'expression et la pêche comme introspection. Qui mène la danse? Etre l'appât ou le poisson?
Commenter  J’apprécie          40
Le guide

On retrouve Jack, le héros de "La rivière", précédent ouvrage de Peter Heller dans ce thriller haletant. Les mêmes composantes : une rivière, des personnages attachants, un climat d'apparence normal mais qui s'avère étrange...Du mystère jusqu'à la fin ! Heller signe ici un bon thriller naturaliste que j'ai adoré lire et découvrir peu a peu.
Commenter  J’apprécie          40
La constellation du chien

Oh là là, ce livre est un coup de coeur. J ai eu des larmes à la fin. On passe d'une relation fusionnelle avec un chien, après une épidémie, on est plongé dans le monde de l'aviation (le héros pilote un petit avion - on est passager tant c est bien raconté) on revient dans le passé des personnages, puis on voyage dans la nature qui a changé. Nature détruite et renaissante. Sans parler des relations entre les personnages. La deuxième partie du roman est époustouflante. Une renaissance. Ce roman a vraiment une fin. C est fantastique et en plus positif.

Attention, Il faut une certaine habitude de lecture pour apprécier toute la richesse de ce livre.
Commenter  J’apprécie          41
La Rivière

Un excellent roman d'aventures aquatiques pour ceux qui ont gardé leur cœur d'ado.

Ma note est inférieure à celle que j'avais accordée au roman "la Constellation du chien", écrit aussi par Peter Heller. L'histoire était encore plus originale, une dystopie passionnante et flippante.

Dans "la Rivière", on a tous les ingrédients pour avoir peur au fond du hamac de lecture. Deux amis se font déposer en avion au milieu de nulle part pour descendre une rivière avec des chutes à contourner (donc portages des embarcations). Leur guide imprimé date de plus d'un demi-siècle. Les rives évoluent. Ils rencontrent d'autres navigants, un couple en discorde manifeste (euphémisme), une paire de pêcheurs portés sur la bouteille et attirés par les meufs. Tout ce beau monde est armé. On pêche, on chasse, on se poursuit. Et le grand incendie en aval remonte la rivière. Brrrr, on ne s'ennuie pas ! La nature, la psychologie, les techniques de pêche, de pagayage en fonction du courant ... sont puissamment documentées. Très bonne lecture de vacances !
Commenter  J’apprécie          40
La Rivière

Après le magnifique voyage en compagnie de Weymouth, Adam Weymouth «Les rois du Yukon – Trois mille kilomètres en canoë à travers l’Alaska » et le coup de cœur absolu pour le livre de Taylor Brown « Le fleuve des rois » (2021) , je me réjouissais de lire ce livre que m’avait très chaudement recommandé une très chère amie. Et là… immense déception … Je n’ai pas du tout aimé ce livre, pas aimé la façon d’écrire… enfin la sauce n’a absolument pas pris.

Je m’attendais à un livre sur la nature, mais la nature est passée totalement au second plan et les descriptions techniques et le coté thriller/chasse à l’homme ont nettement dominé le récit…

Mais pour qui veut se lancer dans l’aventure sportive : le matériel est super bien décrit… Alors certes il y a une belle histoire d’amitié, il y a la lutte pour la survie (pour échapper aux flammes – et surtout au méchant armé d’un fusil – lutte aussi contre le temps pour sauver la vie d’une femme blessée) mais mis à part quelques belles phrases sur le feu, j’ai eu l’impression de suivre le côté expédition en canoé de deux gars qui sont dans le pétrin jusqu’au coup… Cela m’a aussi sacrément fait penser au livre Délivrance…

Bref, pour moi la grosse déception.
Lien : https://www.cathjack.ch/word..
Commenter  J’apprécie          41
La Rivière

Deux amis liés par une profonde amitié un amour tout aussi sincère de la Nature et des grands espaces sauvages descendent une rivière entrecoupée de rapides et d'étendues calmes. Entraînés pour affronter l'impétuosité des éléments, les garçons n'avaient cependant pas prévu l'immense brasier qui allait enflammer la forêt. Les descriptions de la rivière sont hypnotiques, on entend le bruit de l'incendie , les hurlements du bois qui craque… on est dans le Canoé, on se presse, on espère …et soudain on s'aperçoit qu'on ne fait que lire ; Non, il ne gèle pas sur notre parka, on ne meurt pas de faim, les flammes ne nous frôlent pas mais on a peur pour eux, on ressent.

Cependant, le danger le plus grand qu'ils devront affronter ne viendra ni des rapides, ni de l'incendie. Pour qui a eu la chance de voir le fabuleux Délivrance (évoqué en clin d'oeil dans le livre) de John Boorman avec le fameux Duelling Bajo, les souvenirs des images du film se superposent au récit de Peter Heller. Si l'histoire n'est pas la même, la trame reste identique. le film est inégalée dans le genre et le roman captivant et documenté pourra faire aussi bien, À lire
Commenter  J’apprécie          40
La Rivière

Quel roman !!! Une claque.....



Mélange de nature writing et de thriller. On ne s'ennuie pas une seconde, il décrit les paysages tellement bien qu'on s'y croirait. Il y a action et contemplation et c'est tellement bien dosé....

On s'attache aux personnes, on sait qu'il va se passer quelque chose mais quoi ?



Qu'est-ce que ça fait du bien de lire cet auteur. Vivement le prochain ;)
Commenter  J’apprécie          40
La constellation du chien

Je suis loin de partager l'engouement de nombreux lecteurs pour cette Constellation du chien.

Dans le genre roman post-apocalyptique, Robert Merle avec " Malevil" ou Cormac Mac Carthy avec sa " Route" ont fait beaucoup mieux que Peter Heller, dont le style mécanique et plat devient vite horripilant,à force d'utiliser, comme des tics, ces phases courtes, répétitives, ne contenant, parfois, qu'un seul mot...

C'est bien peu pour procurer de l'émotion à son récit, d'autant que les moments hilarants, promis par le résumé de la quatrième de couverture, se révèlent , comment dire... assez laborieux, eux aussi.

Les réflexions métaphysiques du narrateur m'ont ennuyé, surtout que pour un écrivain, que la critique a présenté comme un " écrivain de la nature",ses descriptions du milieu naturel, au milieu duquel évoluent ses personnages, sont trop systématiques pour faire naître l'envoutement contemplatif souhaité chez le lecteur.

Un roman finalement décevant et peu émouvant...
Commenter  J’apprécie          40
Céline

Un tiers et puis s'en va. J'avoue avoir lu les critiques de Babelio après ce premier tiers lu car je trouvais que ça ne démarrait pas . Ok, l'auteur écrit très bien, il détaille trop bien, se perd , et nous aussi dans les diverses relations familiales et on se dit qu'en fait, l'intrigue, il s'en moque, il est là pour nous faire ressentir son écriture, il se complaît dans cette faculté et nous, lecteurs, sommes mis de côté avec nos attentes quant au déroulé du livre. J'ai préféré abandonner.
Commenter  J’apprécie          40
Céline

Peter Heller : Céline. Traduit par Céline Leroy, Actes Sud

La scène inaugurale du roman se passe sur une petite crique de Big Sur, en Californie : un accident bouleverse la vie de la famille Lamont.

Quelques années plus tard, Gabriela Lamont vient demander à Céline Watkins, détective privée spécialisée dans la recherche des personnes disparues, de rouvrir une enquête sur la mort de son père, disparu lors d’un reportage dans Parc de Yellowstone : des traces retrouvées sur place avaient conclu à une attaque par un ours. Mais le corps n’a jamais été retrouvé, laissant la place au doute.

Céline, pleine d’empathie pour cette jeune femme qui, comme elle, a grandi sans père, se lance dans l’enquête : elle emprunte le camping-car de son fils Hank ainsi que quelques armes de chasse, et part dans le Montana accompagnée de son mari et assistant, Pete. Les étapes de ce périple palpitant sont ponctuées de retours en arrière sur le passé de Céline : on comprend très vite ce qui a déterminé sa vocation, une disparition fondatrice qui intrigue également son fils Hank, lequel mène alors sa propre enquête.

Le voyage est aussi l’occasion d’observer les somptueux paysages de l’Ouest : les descriptions sont extrêmement belles ; l’écriture de Peter Heller se fait poétique et donne envie de sauter dans un camping-car. Soulignons l’excellence de la traduction de Céline Leroy : Peter Heller traduit par Céline Leroy : le lecteur sait d’emblée qu’il va passer un grand moment !

Mais ce que l’on retient par-dessus tout dans ce roman, c’est le personnage de Céline : c’est une très grande dame, élégante, intelligente, philanthrope, dotée d’un tempérament à toute épreuve. Elle a un esprit de déduction très élaboré et une grande force de caractère, lui permettant de déjouer tous les pièges qui se dressent devant elle. Elle est extrêmement habile dans les rapports humains, et sait trouver très vite les mots justes pour se faire entendre.

Il semblerait que le personnage de Céline soit inspiré par la mère de Peter Heller : on aimerait vraiment la connaitre !

On apprécie également la belle relation de complémentarité avec son mari Pete, soutien sans faille jouant un rôle discret mais fondamental de « petite main » dans les enquêtes.

Un très beau moment de lecture !

Commenter  J’apprécie          40
La constellation du chien

Pour certains ce livre est un des plus remarquables de ces dernières années et ce n'est pas faux (ni tout a fait juste) même le sujet m'a glacé parce que ce roman post-apocalyptique a des airs de possible. Peter Heller se confronte à un genre surexploité et pourtant il nous livre un récit d'une grande modernité à mi-chemin entre une histoire de résilience et une fable écologique.

Dans un "monde fini" voué à une violence terrible le héros Big Hig qui doit tuer pour survivre, voue un respect profond à toute forme de vie.



Découpé en 3 livres qui témoigne de trois grandes étapes du récit, l'histoire est narrée par Big Hig.

Livre Premier, Hig nous raconte ce monde fini ; la planète continue de tourner, le jour de se lever, les constellations de briller mais le tigre, l'éléphant, les grands singes, la mésange, la baleine grise, la tourterelle turque, la truite... ont irrémédiablement disparu.

On suppose, sans certitude, qu'il s'agit du réchauffement climatique. Celui-ci, associé à une baisse des défenses immunitaires et au développement des virus, a conduit l'humanité au bord de l'extinction. Les humains restant s'entretuent sans aucun état d'âme.

Avec son chien Jasper, Hig vit dans un aérodrome de campagne. Du haut de son petit avion de tourisme un Cessna, il surveille le territoire qu'il partage avec Bangley. Cet unique voisin, taciturne et mystérieux n'a qu'une règle pour survivre : tuer tout ce qui passe dans son périmètre.

La mort est omni-présente, celle des hommes mais aussi celle des bêtes qu'il faut chasser pour se nourrir. Des bêtes magnifiques devenues rares. Au milieu de tout ces cadavres Hig continue à voir la poésie et la beauté de la nature. J'ai été un peu troublé par ce personnage qui manie si bien le fusil et la découpe des chairs mais qui reste un amoureux des mots et des étoiles.

Au fil des pages on découvre ce qui s'est passé. L'écriture est hachée car Hig, depuis 9 ans, se parle essentiellement à lui-même.



Livre deuxième - Poussé par le sentiment qu'il y peut-être une vie organisée ailleurs, Hig décide de prendre son avion pour explorer plus loin. Tout en sachant qu'il risque de manquer de carburant, il décolle. Son exploration le conduit dans une vallée inaccessible à pied. Une sorte de miracle ou de mirage vert. Cima et son père qui vivent là ne doivent leur survie qu'à cette difficulté d'accès.

Livre troisième. C'est dans le dénouement spectaculaire du récit que se niche l'espoir que la vie de chacun mérite d'être vécu pour ce qu'elle est. Vivre sans attendre, sans chercher un futur, sans s'engluer dans le passé car comme le dit Cima "c'est drôle de penser qu'on peut passer sa vie à attendre sans même le savoir".
Commenter  J’apprécie          43
La constellation du chien

Peter Heller était présent à Vincennes en septembre 2016 au festival de littérature américaine. J'étais là moi aussi, dans la très belle salle du 1er étage de l'hôtel de ville, tout en boiseries et en dorures, organisée pour l'occasion en salle de confèrence. j'ai eu la chance de l'entendre, et ai immédiatement acheté son premier bouquin dans les tentes installées pour l'occasion juste en face .

Et c'est un plaisir bien savoureux que de se lancer dans un bouquin dont on ne sait (presque) rien. Et P. Heller prend plaisir à ne pas trop éclairer la situation. C'est ainsi qu'on avance pendant quelques centaines de pages dans un monde qu'on ne reconnaît pas vraiment. On sent bien qu'il y a eu un grand bouleversement, mais il ne semble pas nécessaire de nous en dire plus. Pas pour l'instant en tous les cas. C'est déstabilisant, mais. On fait comme Hig: on tient bon. Et puis tout d'un coup, tout change. La vie reprend un peu de souffle, on prend de la hauteur (Hig est pilote d'avion), et on voit (enfin) le monde tel qu'il est.

Un mot encore pour l'ecriture, très présente et belle. Et Dieu merci on rigole beaucoup, tout en ayant envie de pleurer.
Commenter  J’apprécie          40
La constellation du chien

"La constellation du chien" ou l'art d'observer le comportements humains et animaux... L'humour malicieux de Pierre Puttemans est absolument irrésistible. A lire et à relire !
Commenter  J’apprécie          40
Peindre, pêcher et laisser mourir

Ce roman avait a priori tout pour me plaire : grands espaces américains, descriptions de la nature, héros solitaire bourru et marqué par la vie, affaire de meurtre... Certes, tout est là, les ingrédients sont maîtrisés (le quinqua peintre à succès marqué par le décès de sa fille, au caractère un peu emporté mais au bon fond, la pêche et la nature sublimées...), néanmoins il manque quelque chose, à mon sens, pour que le roman fonctionne pleinement.

En effet, c'est assez poussif par moments, et largement convenu. On dirait du sous-Jim Harrison ! Et pourquoi, pourquoi, pourquoi ce double interligne systématique ? Certes, ce n'est que de la forme, mais ça m'a agacée car rien ne le justifie.

Bon, au final, un assez bon roman qui plaira aux amateurs de nature writing mais les décevra également car il n'apporte rien de nouveau. Ne restera pas dans les annales.
Commenter  J’apprécie          40
Peindre, pêcher et laisser mourir

Jim Stegner, peintre à la mode et fou de pêche, est un jour témoin d'une scène très pénible (et très bien décrite!): une jeune jument est battue violemment par des hommes d'une brutalité sans limites. Notre Jim intervient pour libérer l'animal. Or, il va se trouver pris dans une spirale infernale de meurtres et de vengeances qui ne lui laisseront que très peu de temps pour se livrer à son activité favorite: la pêche!

Il y a de l'action, du suspens(( c'est indéniable), de très belles descriptions d'une nature sauvage, des réflexions sur la vie, la mort, l'amour, ... et l'art (peut-être que ça fait trop!). En tout cas, je n'ai pas été totalement convaincue....


Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Peter Heller (1789)Voir plus

Quiz Voir plus

Des fleurs pour Algernon (compte rendu 1-10)

Comment s'appelle le personnage principal ?

Jean Martin
Charlie Gorden
Jeanne Dupont
Sabrina Paulette

5 questions
248 lecteurs ont répondu
Thème : Des fleurs pour Algernon de Daniel KeyesCréer un quiz sur cet auteur

{* *}