Lucia Etxebarria

L'amour ne doit provoquer nie souffrance ni désarroi, mais joie de vivre. Il ne doit être ni accidentel ni incontrôlable, mais se construire et se perfectionner sans cesse. La relation est faite pour s'intégrer, pas pour se désintégrer.

Si d'aventure l'objet aimé ne répond pas aux trente-six messages que la dépendante lui a envoyés au cours des quatre dernières heures ( c'est à dessein que j'utilise le mot "objet", car, je le répète, la dépendante devient plus accro encore à la relation qu'à la personne elle-même, et fait de cette dernière un objet, qui à ses yeux n'est pas vraiment un être humain, avec ses qualités et ses défauts,m ais la dose de drogue dont elle a besoin à tout prix), elle est en proie à une crise d'anxiété aigüe, imaginant toutes sortes de catastrophes, depuis le déraillement du métro jusqu'à un malheur plus grave encore : qu'il ne l'aime plus, ou qu'il soit avec une autre. Elle n'imagine pas un instant qu'il (...) puisse se trouver à une réunion de travail ou qu'il ait tout simplement laissé son portable chez lui.

La tristesse s'étend comme une tache d'huile, lente et indélébile. Je ne trouve pas de chiffon pour me nettoyer l'âme.

à ce besoins compulsif de courir après l'impossible,de ne m'accrocher qu'à ce qui portait une date de péremption

Quand on aime vraiment, on meurt d'amour, non?

Et le besoin est un géant en perpétuelle croissance, à qui il en faut toujours plus. C'est la mort de la liberté en même temps que le credo des esclaves. Les choses réellement nécessaires pour vivre sont finalement peu nombreuses et relativement faciles à obtenir : un toit, de quoi manger, de l'affection. Le besoin, c'est tout ce qui est en trop, tout ce qui est superflu, tout ce qui est difficile à obtenir, tout ce qui ne dure pas. L'amour passionnel, par exemple, est une construction sociale, pas un sentiment réel.

amour et désir sont deux choses différentes, tout ce qui est aimé n'est pas désiré, et tout ce qui est désiré n'est pas aimé.

Mais je ne sais rien de ses rêves, de ses aspirations, de ce qu'il fait de sa vie. Je n'ai jamais été capable de prévoir la façon dont il allait se comporter.

L'angoisse des choses impossibles, la nostalgie de ce qui n'a jamais été, le désir de ce qui aurai pu être, l'envie de ce qu'ont les autres, l'abîme qui s'ouvre entre la réalité et le désir, entre la volonté et l'évidence.

Je le disais pour moi-même en vérité, car je venais de découvrir qu'il existe un sentiment humain plus fort que l'obsession. L'orgueil

Si rare que soit l'amour véritable, il l'est encore moins que la véritable amitié.

Mais si, en revenche, je persistais dans l'idée stupide qu'il fallait que les autres changent pour que je sois heureuse, je ne le serais évidemment jamais.

Une secte est un groupe de personnes soumises à un chef,qui ont une dette envers lui et ne peuvent penser différemment de lui.

thank you for the days/ those endless days, those precious days you gave me/ i'm thinking of the days/ i won't forget a single day, believe me

Ce qui m'aidait, c'était de penser à mon personnage, à Sally Bowles. Je me disais: Regarde donc cette pauvre fille dont personne ne sait d'où elle vient ni où elle va. Cette fille qui adore son père, mais le père lui téléphone pas, il ne lui écrit pas ni rien, et sa mère, on ne sait trop où elle est. Cette fille qui veut être une grande star, mais qui doit travailler dans un cabaret miteux en pleine Allemange nazie où la police fait des descentes tous les quatre matins. Cette fille dont le petit ami finit par coucher avec son principal admirateur à elle, vous imaginez, les deux seuls soutiens affectifs sur lesquels elle peut compter, et voilà qu'ils couchent ensemble. Cette fille qui avorte et qui le lendemain remonte sur scène pour chanter avec le sourire aux lèvres La vie est un cabaret. Ca m'aidait de me dire que si ce personnage existait, c'était parce-que quelqu'un l'avait écrit, et que si quelqu'un l'avait écrit, c'est qui l'avait dû s'inspirer de quelqu'un d'autre, d'une fille parmi toutes celles à travers le monde qui en voient de toutes les couleurs mais qui ont toujours la force de sourire et qui ne perdent jamais leurs moyens. Et je me disais : Si Sally a pu le faire, toi aussi tu peux, car Sally c'es toi, et tu ne te laisseras pas bouffer par ton mari ni personne. Tu vas sortir d'ici avec un sourire digne d'une publicité, lumineux, éclatant, presque fluorescent , et ils seront tous babas d'admiration.

Dans les maladies d'amour, vouloir guérir c'est déjà guérir à moitié. Après cela, chaque souvenir apporte non pas une nouvelle peine mais un début de soulagement pour les peines anciennes.

"Ce n'est qu'un moment difficile à passer, nous nous aimons, nous allons surmonter cela", m'assurait-il. Le genre de choses que disent tous les amoureux quand ils se refusent à voir ce qui est évident pour tout le monde.

Chacun donc voit midi à sa porte, pour la simple raison qu'un roman, une pièce de théâtre, une chanson, un tableau, une oeuvre d'art en général, est comme un miroir: bien plus que ce que l'artiste y a mis, c'est soi-même que l'on y trouve.

Plusieurs critiques, hommes et femmes, qui ont étudié le sujet, estiment que la littérature érotique féminine continue de refléter une économie du désir orientée vers la satisfaction de l'homme, et il est vrai que certaines nouvelles érotiques écrites par des femmes semblent chercher davantage à plaire à un public masculin qu'à mettre en scène le désir féminin. Reste que l'appropriation du genre érotique par les femmes constitue en soi une remise en cause radicale des conceptions en vigueur de la sexualité, du désir, de leur interaction avec la place de la femme dans la société.

Le récit de l'expérience sexuelle étant donc masculin de toute éternité, la production de textes porno-érotiques écrits par des femmes ouvre une perspective nouvelle à la (re)présentation du sujet narratif dans le porno-érotisme espagnol: la femme cesse d'être objet sexuel pour devenir sujet sexuel.