S'il était besoin d'une preuve supplémentaire du très grand talent de Jean Baptiste Andrea, elle est dans ce nouveau roman.
Poétique, violent, passionnant, et plus encore.
Mimo est né avec le 20ème siècle en Italie. Il va voir passer 2 guerres et tous les changements qui agitent l'Italie pendant 80 ans.
Il est sculpteur, un génie de la sculpture mais enfin ! En est il vraiment digne ?!
L'amour et la beauté l'habite et vont rendre ses œuvres particulièrement mystérieuses.
Un roman très réussi, des personnages, comme d'habitude avec Andrea tout en finesse.
Commenter  J’apprécie         250
Stan est paléontologue, et il a dû batailler dur pour y parvenir. Élevé dans la campagne par un père violent qui avait décidé que son fils ne ferait jamais un métier de « tapette » et reprendrait l’exploitation familiale, orphelin de sa mère morte prématurément, il s’est accroché à ses rêves et est parti de chez lui à la première occasion pour ses études. Pourtant, la vie ne semble pas lui en être particulièrement reconnaissante : carrière morne, toujours célibataire à cinquante ans, un seul ami au compteur, un petit appartement minable, voilà tout ce qu’elle a consenti à lui accorder.
Et soudain, elle lui offre une pépite d’or de manière inattendue. Il entend un vieux majordome décrire à des enfants un squelette de « dragon » qu’il a aperçu dans sa jeunesse, quand il s’était perdu dans les montagnes. La description fait battre le cœur de Stan : elle correspond parfaitement à une espèce de dinosaure dont l’existence est encore sujette à caution. S’il ramène une preuve de son existence, c’est la gloire assurée. Une expédition est donc aussitôt mise sur pied.
Le récit alterne entre l’expédition en montagne, et les moments marquants de l’enfance de Stan, qui l’ont fait devenir l’adulte qu’il est aujourd’hui. Le ton est juste, l’histoire en dit juste assez, sans tomber dans le sentimentalisme. Le roman est très touchant, empreint d’une poésie mélancolique. Car dans ses montagnes, Stan ne recherche pas vraiment la gloire, mais la preuve que ses sacrifices valaient la peine d’être faits, la petite tape sur l’épaule et le sourire de fierté de gens qui l’aimaient, mais qui sont partis avant d’avoir pu la lui donner.
Commenter  J’apprécie         250
Je termine Des diables et des saints pour me lancer curieuse de Jean-Baptise Andrea, dans ma reine.
Histoire d'enfance là aussi. Un héros attendrissant, une narration de sa hauteur. Il faut accepter quand même le postulat de base pour que l'histoire fonctionne : un jeune ado, simple d'esprit, esseulé, va s'échapper de sa condition pour devenir un homme. Ça fonctionne bien, le personnage et sa vision des évènements sont très attachants, les codes de la différence et des indifférences sont remaniées, l'éveil se fait peu à peu et pas forcément là où on l'attend. L'effet papillon ne m'a pas semblé faire ici sa loi : on craint le pire mais au final les conséquences ne sont peut être pas si douloureuses, et c'est bien ce gamin prenant son envol qui nous souffle sa sincérité. La magie est revenue après nous avoir fait froid dans le dos.
Roman court, séduisant c'est vrai, qui nous happe très vite.
Commenter  J’apprécie         250
Une longue histoire d'enfance qui traine dans les gares, les aéroports, dans le bois des piano publics.
La portée de cette histoire là vole haut. Les notes y sont très noires et très crochetées. La lumière passe quand même au bout du tunnel pour ceux qui s'en échappent.
De longues histoires d'orphelins, des histoires vivantes qui forcent à empêcher de grandir et qui sonnent tellement justes à nos oreilles. L'auteur nous envoie nous aussi dans les tréfonds malsains d'un orphelinat catholique des plus noirs, les méchants sont de vrais méchants jusqu'au bout du bout de leurs cierges et on n'est pas étonné de la noirceur ambiante et étouffante. C'est déjà tellement injuste d'être de ces enfants, pourquoi nous épargner. Et pourtant la lecture se fait sans verser de larmes misérabilistes. Les virages dans le roman sont naturels et incroyablement bien pensés, le coeur de l'histoire est de grande consistance. Je retiens les envoûtants passages sur la musique, la transmission du rythme, l'essence du génie, la face cachée de l'exploit qui a fait marcher sur la lune, les pouvoirs du vent et de la vigie, de l'amitié du chacun pour soi, et de l'amour bien sûr.
« Ce vieux fils de personne » p360 qui sort de l'orphelinat à sa manière lui aussi, est une figure universel.
Commenter  J’apprécie         250
M’empressant de suivre les injonctions du Grand Mamamouchi, « lisez ! », je peux m’adonner enfin à ce vice archaïque en toute bonne conscience. J’ai donc pris le plus grand plaisir à lire ce 2e roman d’Andrea, des scénarios qui n’ont jamais le vent en poupe mais qui me séduisent beaucoup par leur esprit d’enfance à jets continus.
En lisant ses mots, je m’imagine l’auteur à leur image, un adulte resté gosse-au-timide-sourire et qui a encore oublié ses yeux dans les collines. Tout un tas de choses passent sur sa peau et rien ne trépasse de ses vœux les plus chers.
La persistance de ses thèmes (solitude enfantine, importance de la nature, des animaux, des rêves farfelus) conforte pour moi ce sentiment d’authenticité épidermique. Ce petit miracle où le lecteur fait contact avec l’auteur à travers quelques phrases : gratitude !
J’aime cette écriture par petits kicks, pouf-pouf, ne laissant jamais l’attention fléchir. Après l’avoir fini, j’ai eu cette agréable sensation qu’il continuait à se dérouler dans ma tête, je lisais les yeux fermés, ou plutôt il continuait à se lire en moi. Un peu comme un film ou un souvenir adoré, qu’on se rejoue indéfiniment.
J’étais à mon aise aussi au niveau température, j’adore les livres sur le grand froid, la survie en milieu hostile, et là on n’est pas mal gâté.
Stan, paléontologue de profession et d’esprit, n’est pas un héros. Il ne sera pas à la hauteur de l’amitié, de la confiance, de la solidarité. Il aura tout faux avec ceux qui ont cru en lui. Il ne sera fidèle qu’à une seule chose : le rêve absurde et magnifique qui l’attendait de l’autre côté des millions d’années.
Je vais courir pour un bon moment encore avec Stan et Pépin le petit chien bleu.
Commenter  J’apprécie         252
Ma deuxième lecture de cette sélection des 68 premières Fois : Cent millions d’années et un jour, le deuxième roman de Jean-Baptiste Andrea…
Une quête : celle d’un paléontologue à la recherche du squelette de dinosaure dont la découverte lui assurera la gloire et la reconnaissance de ses pairs…
Un roman d’aventures où les péripéties s’enchainent dans un cadre majestueux, le Mercantour, et une temporalité un peu surannée, les années 1950…
Une aventure humaine en milieu hostile : de belles amitiés viriles, du dépassement de soi…
Des personnages taillés au cordeau, stylisés et, en même temps, ciselés et complexes.
Une narration efficace, belle, addictive : c’est très bien écrit et le suspense est au rendez-vous… le récit est à la première personne et celui qui parle nous entraine et nous égare à sa suite.
Tout est ici réuni pour un très bon roman.
Mais ce livre est aussi bien plus que cela… J’ai profondément adhéré à la métaphorisation du passé, à celle de l’enfouissement des secrets et de leurs nécessaires mises au jour. Toutes les passerelles et tous les parallèles entre la recherche du fossile et la vie des protagonistes sont parlants et lourds de sens et de questionnements.
Une réussite !
Avec Ma Reine, Jean-Baptiste Andrea avait donné à lire un roman cruel dont l’infinitude m’avait déjà marquée il y a deux ans… Un auteur à suivre, un réel talent.
Commenter  J’apprécie         253
Que dire de plus que les autres!
Un prix concours qui se lit facilement, intéressant et original.
Une écriture poétique, pleine de délicatesse.
Un roman avec contexte historique dans l'Italie du début du XXème siècle avec la montée du fascisme et l'opportunisme de certains. C'est avant tout une histoire d'amitié entre deux êtres très différents. S'ajoute à cela une ambiance de mystère autour d'une pietà.
Un prix concours à ne pas manquer. un auteur que je découvre et que je n'hésiterai pas à lire de nouveau.
Commenter  J’apprécie         244
Comme beaucoup, j’ai toujours un doute concernant mon goût pour la lecture d’un prix Goncourt. Celui de l’an dernier… mauvais. Pour ce « veiller sur elle » je me joins au concert de louanges, sans restriction, parce ce que ce que je demande à un livre, c’est de me faire oublier tout ce qui m’entoure et de ne pas avoir envie de le lâcher. Pari tenu pour ce roman qui se déroule en deux temporalités, de 1907 et 1986, avec une fin explicative du secret de la pietà de Mimo, cachée dans les sous-sols d’une abbaye, qui m’a ravie.
Les personnages principaux sont Mimo et Viola, deux enfants au départ qui n’ont absolument rien en commun. Mimo est le fils d’un sculpteur mort jeune et non reconnu dans son art mais il a eu malgré tout le temps de transmettre à Mimo (Michelangelo) son art et surtout sa passion, son œil. Sa mère le met en apprentissage à 12 ans mais ce qu’il va apprendre ce sont les humiliations et les coups. Parce qu’il est plus doué que les autres et atteint de nanisme. On n’a jamais aimé la différence. Mimo va apprendre, rencontrer Viola Orsini, les Maîtres de la région. Viola que l’on ne peut qu’aimer. Fantasque, rebelle, qui retient le moindre mot de ce qu’elle lit, elle aussi trop intelligente pour son temps où la femme n’est là que pour se marier et assurer la dynastie. Elle pliera pour mieux ensuite vivre sa vie, mais à quel prix ! Il n’y a rien de mièvre dans tous les personnages de ce roman, et il y en a énormément. Francesco Orsini, Bissaro, il y en aurait trop à citer, de ces personnages qui traversent la vie de Mimo, la bousculant ou la rendant impossible, Mimo qui se noie dans l’alcool chaque jour, pour oublier une vie qui n’aura jamais été conforme à ses sentiments, même riche ou adulé comme il le sera, avec des choix de vie ou politiques à faire, mais toujours avec l’ombre de Viola.
Ce n’est pas une histoire d’amour, ou une histoire d’amour-amitié platonique, c’est l’histoire de l’admiration sans borne de Mimo pour Viola, c’est l’histoire de la conquête de la Liberté par Viola. C’est tout un panorama de l’histoire de l’Italie, des années 20 à 1950, c’est un souffle d’aventures, passionnées et passionnantes. Peut être une lecture trop « facile » diront certains pour un prix Goncourt…qu’importe !
Commenter  J’apprécie         240
À la maison, si quelqu’un doit faire une béchamel, ce quelqu’un, ça sera moi.
Je ne sais pas ce que vous ferez de cette information, mais je suis une pro de la béchamel.
À défaut d’apparaître sur mon CV,
Ça apparaîtra ici.
Parfois, pourtant, je la rate.
Arrive ce moment où tu rajoutes du lait - trop.
Du coup, tu rajoutes de la farine - encore trop.
Et donc tu rajoutes du lait - pourquoi fait-on ça ?
L’univers étant ainsi fait que : plus la béchamel est ratée, plus tu en auras.
Lorsque j’ai lu des Diables et des saints de Jean-Baptiste Andrea,
La béchamel n’a pas pris (pour moi).
Trop de farine, ou trop de lait, je n’ai pas su.
Et puis j’ai lu Veiller sur Elle.
Et là.
Ça a donné une béchamel 5 étoiles.
Digne de Philippe Etchebest (écrire justement son nom de famille du premier coup, ça, ça ne fait pas partie de mon CV).
Ce livre, si romanesque, c’est une poésie de bout en bout.
D’une beauté qui vous fait vous arrêter.
J’ai senti chaque odeur, vu chaque paysage, été à côté de chaque personnage.
J’ai traversé l’Italie et le 20e siècle, avec Mimo et Viola.
« Sculpter, c'est très simple. C'est juste enlever des couches d'histoires, d'anecdotes, celles qui sont inutiles, jusqu'à atteindre l'histoire qui nous concerne tous, toi et moi et cette ville et le pays entier, l'histoire qu'on ne peut plus réduire sans l'endommager. Et c'est là qu'il faut arrêter de frapper ».
Vous pouvez remplacer « sculpter » par « écrire » et voilà ce qu’est, en somme, ce livre.
Est-ce Jean-Baptiste Andrea y a pensé un écrivant ces lignes ?
Parfois, la béchamel prend.
Parfois, elle ne prend pas.
Mais une chose est sûre, je n’arrêterai jamais d’en faire.
Car, quand elle prend, cela peut être Divin. (référence au livre, je ne prétends pas faire une béchamel divine, tout de même).
(Et Jean-Baptiste Andrea, si d’aventure vous lisez cette chronique, je m’excuse, par avance, de parler béchamel après un prix Goncourt.)
Commenter  J’apprécie         242
Une abbaye. Automne 1986. Un homme est en train de mourir. Avant de partir, il veut parler et raconter son histoire. Une histoire italienne et française. Une histoire de guerre et d’amour. Une histoire de création et de destruction…
J’étais impatiente de découvrir ce livre tout juste auréolé du prestigieux Prix Goncourt. Je ne rentrerai pas dans des polémiques inutiles pour savoir s’il « méritait » ou non ce prix et je ne rappellerai pas non plus mes « chouchous » dans les sélectionnés (il suffit de lire mes précédentes critiques ! 😊 ) Ma critique se bornera à dire que je n’ai pas trop aimé ce roman. J’ai même eu du mal à aller jusqu’au bout, c’est dire …L’histoire n’avait pas de souffle et je n’ai pas été touchée par les personnages. L’écriture m’a paru trop simple et la structure (la longue analepse encadrée par le premier et le tout dernier chapitre), trop convenue. Bof, bof… ☹
Commenter  J’apprécie         243
Prix des lecteurices FNAC 2023 et Prix Goncourt 2023… Autant dire que ce livre sera sous tous les sapins 🌲 cet hiver! Même si ce ne sera pas le cas chez moi pour cause de déjà-lu, je rejoins la foule en délire et salue ce succès amplement mérité!
“Veiller sur elle”, paru aux éditions L’Iconoclaste, c’est l’histoire entremêlée de Mimo, sculpteur petit par la taille mais grand par le talent, et de Viola Orsini, jeune aristocrate anticonformiste qui ne rêve que de s’envoler au-dessus des nuages. Jean-Baptiste Andrea produit un récit incroyable sur la tourmente de la première moitié du 20ème siècle, entre guerres, progrès technologiques et montée du fascisme. Ce roman réussit à être à la fois touchant, inventif et subtilement drôle tout en évitant les énormes pièges dans lesquels il aurait pu tomber.
La version audio rassemble Léo Dussolier et Lila Damazit. Est-ce que j’ai apprécié? Si je vous dis que j’ai presque oublié que c’était un audio tellement j’ai été emportée par l’interprétation, ça vous parle?
Commenter  J’apprécie         240
Sculpture- amitié- Italie
Michelangelo Vitalini dit Mimo est sur son lit de mort; il retrace sa vie , une existence très riche, il a vécu des drames, de merveilleuses rencontres dont Viola Orsini, une jeune fille d'une famille aisée. Ils n'ont rien en commun et pourtant un lien les soude. Une relation incroyable se tisse.
Un roman magnifique, magistral, de beauté, de romanesque, de sensibilité, d'art. Une écriture fluide, des personnages forts; tout est poésie. Un destin hors-norme.
Grandiose.
Commenter  J’apprécie         240
"Tramontane, Sirocco, Libeccio, Ponant ou Mistral. (...) Les mots ont un sens".
Certains vents glacent, arrachent, renversent; d'autres s'égaient entre les branches, font teinter les feuilles, caressent, s'enroulent, réchauffent. C'est vrai. Dire qu'il y a du vent ne suffit pas; les mots ont un sens.
Et Jean-Baptiste Andrea les maîtrise, les mots, avec brio, avec panache. Presque trop, jusqu'à l'aphorisme, donnant souvent à ses phrases des allures de sentence.
Ce livre est une réussite, incontestablement. Les trajectoires de Mimo et de Viola composent une fresque passionnante de l'Italie dans les remous du XXe siècle.
C'est en outre une réflexion et l'observation fine des différences physiques, sociales ou spirituelles.
Enfin, et surtout, c'est une ode vibrante à l'Art et au Beau.
A l'image de cette Pietà mystérieuse et cachée, porteuse d'envoûtements suspects, l'âme humaine projette autant de sublime que de sordide.
Jean-Baptiste Andrea traque la fêlure. Non celle qui, tapie dans le marbre, fragiliserait la sculpture, mais celle qui, au-delà des lignes et des courbes, donne à voir l'innocence, l'impuissance, la grandeur, les lâchetés. Ce fatras de glaise et de poussière qui façonne l'humanité.
Sans doute s'agit-il d'un mystère insoluble. Chaque page laisse deviner cet espoir du sublime sans jamais l'atteindre vraiment. Et c'est peut-être là la vraie richesse de ce roman. L'impossibilité à toucher le cœur du sacré, ce tâtonnement du "presque" qui ne fait qu'effleurer le mystère.
Sans doute, à lire ce billet, peut-on s'interroger. Ai-je aimé cette lecture?
J'emprunterai ma réponse à Brancusi, brièvement croisé dans le roman.
"Ne cherchez pas de formules obscures ou de mystère dans mon travail. C'est une joie pure que je vous offre. Regardez mes sculptures jusqu'à ce que vous les voyiez".
Je sais, la question reste entière....
Commenter  J’apprécie         243
Jean-Baptiste Andrea est un conteur, il sait nous émouvoir, nous émerveiller, nous distraire de notre quotidien. Il nous fait voyager, cette fois en Italie et le voyage est agréable même si parfois il y a des embûches, des mystères non résolus, des tristesses de coeur blessé. L'écriture est fluide, le rythme permet de se laisser bercer par les mots. Et le sujet de ce roman touchant est une fois encore parfaitement bien maîtrisé. Jean-Baptiste Andrea fait désormais partie des grands !
Commenter  J’apprécie         240
Un roman très différent des trois autres écrits par l’auteur, plus étoffé et qui mélange de l’histoire à la fiction romanesque. En effet, le jeune Michelangelo Vitaliani, né en 1904 évolue dans une Italie qui voit naître le fascisme avec Mussolini, traverse les deux guerres mondiales en supportant l’attitude ambiguë du pape PieXII. Il est soutenu par les « Orsini », réminiscence d’une illustre famille de la renaissance dont « Viola », personnage central de l’histoire occupe tout l’espace. L’auteur, nous conte une belle aventure bien orchestrée avec de nombreux changements d’époque qui éclairent progressivement une narration qui tient le lecteur en haleine, dévoile la beauté artistique de la sculpture et la complexité des relations humaines.
Commenter  J’apprécie         240
Un roman touchant…
Un vieil homme joue sur les pianos publics des gares où aéroports, il a trop de talent pour cela, de grandes salles seraient plus en phase avec son art, mais il les refuse, il cherche et attend quelqu’un…
Il va nous conter son enfance, la tragédie qui l’a conduit aux Confins, un orphelinat des Pyrénées…
Cela se passe fin des années 1960, et pourtant la description et le fonctionnement des Confins pourrait faire penser à l’époque victorienne à OliverTwist mais ici outre les Diables, l(’abbé Senac et le cruel Grenouille), Jean-Baptiste Andrea s’attache aux caractères des saints : Joe le héros principal et ses compagnons, Edison, Sinatra, Souzic, le touchant Momo et la belle et fière Rose.
Il y a de l’injustice, de la cruauté, de la tristesse mais aussi de la joie.
J’ai frissonné devant certaines corrections (privation de nourriture, refus d’adoption, coups, sans oublier la pénible »cape-pisse » que je vous laisse découvrir)
J’ai aimé la tendresse de l’auteur pour Souzic et Momo, sa description de naissance de l’amitié, de la solidarité entre les pensionnaires, de l’évolution de la relation avec Rose.
J’ai aimé ces dialogues virtuels avec l’astronaute Michael Collins
J’ai aimé cet attrait pour le piano, pour la musique, pour Beethoven - je joignais souvent l’écoute de l’une ou l’autre sonate à ma lecture - pour le rythme enfin.
Rythme qui caractérise également le récit, l’auteur aime les répétitions, et nous livre un récit où aux sentiments, il joint l’aventure.
Commenter  J’apprécie         241
Jean-Baptiste Andrea est un conteur admirable doté d'une plume magnifique.
C'est pour avoir le plaisir de le lire que j'ai ajouté ce roman à ma PAL, sans avoir la moindre idée de ce qui m'attendait.
Je n'ai pas été déçue. Il donne vie avec délicatesse à des personnages riches, à des histoires pleines d'émotion.
Comment ne pas se passionner pour Stan, le fils du Commandant et de l'Espagnole, devenu paléontologue et l'expédition devant aboutir à sa consécration. ? Comment ne pas s'attacher à Umberto, Peter, Gio, sans oublier Youri, ses acolytes dans cette entreprise insensée ?
Le tout est ponctué de descriptions ciselées et de dialogues savoureux.
Un très bon roman auquel je n'arrive pas à rendre hommage comme il le mérite.
Commenter  J’apprécie         240
Un très beau titre pour un superbe roman. Un coup de coeur pour ce texte que j’ai trouvé lumineux comme un rayon de soleil sur la neige mais aussi implacable que le blizzard qui souffle aux plus haut des sommets. L’histoire de Stan, paléontologue est éternelle : celle d’un homme parti en quête d’un Graal qui ici prend la forme d’un squelette de « dragon » caché dans une grotte au pied d’un glacier. Cette quête demande sacrifices et endurance de la douleur. Elle est aussi rêvée que terriblement réelle. Une découverte qui apporterait assurément à Stan la reconnaissance de ses pairs et la notoriété mais qui apaiserait surtout les douleurs de l’enfant qu’il a été, orphelin de mère à 10 ans, soumis à un père alcoolique et violent. Dans ces montagnes inhospitalières, il est accompagné par son meilleur ami Umberto, le jeune Peter et Gio, le guide local. Mais sur les pas de Stan se sont attachés ceux des fantômes de ce passé douloureux. Plus le paléontologue gratte et fouille la glace à la recherche de ce Graal puis il met à jour les failles de son propre passé, ses traumatismes, ses fêlures. Comme toujours la quête n’est pas forcément ce qu’elle se veut être. Toute la beauté du récit tient en ce face à face ; celui de Stan avec la montagne, celui de Stan avec lui-même. La fin est parfaite et boucle le voyage en un point final sans bavure. Stan est le jeteur de dés qui défie le destin de l’humain en décidant de poursuivre son rêve plutôt qu’une existence confortable, d’aller jusqu’au bout de la quête en acceptant que cette dernière est plus de raison d’être qu’un simple être humain. Roman d’aventure sur un premier plan narratif, roman quasi-philosophique sur la condition humaine. Sans nul doute un livre à lire et qui interroge encore longtemps après l’avoir refermé sur le sens de l’existence humaine, celui que chacun d’entre nous tente de lui donner.
Commenter  J’apprécie         243