AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jean-Baptiste Andrea (1814)
Veiller sur elle

S'il était besoin d'une preuve supplémentaire du très grand talent de Jean Baptiste Andrea, elle est dans ce nouveau roman.

Poétique, violent, passionnant, et plus encore.

Mimo est né avec le 20ème siècle en Italie. Il va voir passer 2 guerres et tous les changements qui agitent l'Italie pendant 80 ans.

Il est sculpteur, un génie de la sculpture mais enfin ! En est il vraiment digne ?!

L'amour et la beauté l'habite et vont rendre ses œuvres particulièrement mystérieuses.

Un roman très réussi, des personnages, comme d'habitude avec Andrea tout en finesse.
Commenter  J’apprécie          250
Cent millions d'années et un jour

Stan est paléontologue, et il a dû batailler dur pour y parvenir. Élevé dans la campagne par un père violent qui avait décidé que son fils ne ferait jamais un métier de « tapette » et reprendrait l’exploitation familiale, orphelin de sa mère morte prématurément, il s’est accroché à ses rêves et est parti de chez lui à la première occasion pour ses études. Pourtant, la vie ne semble pas lui en être particulièrement reconnaissante : carrière morne, toujours célibataire à cinquante ans, un seul ami au compteur, un petit appartement minable, voilà tout ce qu’elle a consenti à lui accorder.



Et soudain, elle lui offre une pépite d’or de manière inattendue. Il entend un vieux majordome décrire à des enfants un squelette de « dragon » qu’il a aperçu dans sa jeunesse, quand il s’était perdu dans les montagnes. La description fait battre le cœur de Stan : elle correspond parfaitement à une espèce de dinosaure dont l’existence est encore sujette à caution. S’il ramène une preuve de son existence, c’est la gloire assurée. Une expédition est donc aussitôt mise sur pied.



Le récit alterne entre l’expédition en montagne, et les moments marquants de l’enfance de Stan, qui l’ont fait devenir l’adulte qu’il est aujourd’hui. Le ton est juste, l’histoire en dit juste assez, sans tomber dans le sentimentalisme. Le roman est très touchant, empreint d’une poésie mélancolique. Car dans ses montagnes, Stan ne recherche pas vraiment la gloire, mais la preuve que ses sacrifices valaient la peine d’être faits, la petite tape sur l’épaule et le sourire de fierté de gens qui l’aimaient, mais qui sont partis avant d’avoir pu la lui donner.
Commenter  J’apprécie          250
Ma reine

Je termine Des diables et des saints pour me lancer curieuse de Jean-Baptise Andrea, dans ma reine.

Histoire d'enfance là aussi. Un héros attendrissant, une narration de sa hauteur. Il faut accepter quand même le postulat de base pour que l'histoire fonctionne : un jeune ado, simple d'esprit, esseulé, va s'échapper de sa condition pour devenir un homme. Ça fonctionne bien, le personnage et sa vision des évènements sont très attachants, les codes de la différence et des indifférences sont remaniées, l'éveil se fait peu à peu et pas forcément là où on l'attend. L'effet papillon ne m'a pas semblé faire ici sa loi : on craint le pire mais au final les conséquences ne sont peut être pas si douloureuses, et c'est bien ce gamin prenant son envol qui nous souffle sa sincérité. La magie est revenue après nous avoir fait froid dans le dos.

Roman court, séduisant c'est vrai, qui nous happe très vite.
Commenter  J’apprécie          250
Des diables et des saints

Une longue histoire d'enfance qui traine dans les gares, les aéroports, dans le bois des piano publics.

La portée de cette histoire là vole haut. Les notes y sont très noires et très crochetées. La lumière passe quand même au bout du tunnel pour ceux qui s'en échappent.



De longues histoires d'orphelins, des histoires vivantes qui forcent à empêcher de grandir et qui sonnent tellement justes à nos oreilles. L'auteur nous envoie nous aussi dans les tréfonds malsains d'un orphelinat catholique des plus noirs, les méchants sont de vrais méchants jusqu'au bout du bout de leurs cierges et on n'est pas étonné de la noirceur ambiante et étouffante. C'est déjà tellement injuste d'être de ces enfants, pourquoi nous épargner. Et pourtant la lecture se fait sans verser de larmes misérabilistes. Les virages dans le roman sont naturels et incroyablement bien pensés, le coeur de l'histoire est de grande consistance. Je retiens les envoûtants passages sur la musique, la transmission du rythme, l'essence du génie, la face cachée de l'exploit qui a fait marcher sur la lune, les pouvoirs du vent et de la vigie, de l'amitié du chacun pour soi, et de l'amour bien sûr.

« Ce vieux fils de personne » p360 qui sort de l'orphelinat à sa manière lui aussi, est une figure universel.
Commenter  J’apprécie          250
Cent millions d'années et un jour

M’empressant de suivre les injonctions du Grand Mamamouchi, « lisez ! », je peux m’adonner enfin à ce vice archaïque en toute bonne conscience. J’ai donc pris le plus grand plaisir à lire ce 2e roman d’Andrea, des scénarios qui n’ont jamais le vent en poupe mais qui me séduisent beaucoup par leur esprit d’enfance à jets continus.



En lisant ses mots, je m’imagine l’auteur à leur image, un adulte resté gosse-au-timide-sourire et qui a encore oublié ses yeux dans les collines. Tout un tas de choses passent sur sa peau et rien ne trépasse de ses vœux les plus chers.



La persistance de ses thèmes (solitude enfantine, importance de la nature, des animaux, des rêves farfelus) conforte pour moi ce sentiment d’authenticité épidermique. Ce petit miracle où le lecteur fait contact avec l’auteur à travers quelques phrases : gratitude !



J’aime cette écriture par petits kicks, pouf-pouf, ne laissant jamais l’attention fléchir. Après l’avoir fini, j’ai eu cette agréable sensation qu’il continuait à se dérouler dans ma tête, je lisais les yeux fermés, ou plutôt il continuait à se lire en moi. Un peu comme un film ou un souvenir adoré, qu’on se rejoue indéfiniment.



J’étais à mon aise aussi au niveau température, j’adore les livres sur le grand froid, la survie en milieu hostile, et là on n’est pas mal gâté.



Stan, paléontologue de profession et d’esprit, n’est pas un héros. Il ne sera pas à la hauteur de l’amitié, de la confiance, de la solidarité. Il aura tout faux avec ceux qui ont cru en lui. Il ne sera fidèle qu’à une seule chose : le rêve absurde et magnifique qui l’attendait de l’autre côté des millions d’années.



Je vais courir pour un bon moment encore avec Stan et Pépin le petit chien bleu.

Commenter  J’apprécie          252
Cent millions d'années et un jour

Ma deuxième lecture de cette sélection des 68 premières Fois : Cent millions d’années et un jour, le deuxième roman de Jean-Baptiste Andrea…



Une quête : celle d’un paléontologue à la recherche du squelette de dinosaure dont la découverte lui assurera la gloire et la reconnaissance de ses pairs…

Un roman d’aventures où les péripéties s’enchainent dans un cadre majestueux, le Mercantour, et une temporalité un peu surannée, les années 1950…

Une aventure humaine en milieu hostile : de belles amitiés viriles, du dépassement de soi…

Des personnages taillés au cordeau, stylisés et, en même temps, ciselés et complexes.

Une narration efficace, belle, addictive : c’est très bien écrit et le suspense est au rendez-vous… le récit est à la première personne et celui qui parle nous entraine et nous égare à sa suite.

Tout est ici réuni pour un très bon roman.



Mais ce livre est aussi bien plus que cela… J’ai profondément adhéré à la métaphorisation du passé, à celle de l’enfouissement des secrets et de leurs nécessaires mises au jour. Toutes les passerelles et tous les parallèles entre la recherche du fossile et la vie des protagonistes sont parlants et lourds de sens et de questionnements.



Une réussite !

Avec Ma Reine, Jean-Baptiste Andrea avait donné à lire un roman cruel dont l’infinitude m’avait déjà marquée il y a deux ans… Un auteur à suivre, un réel talent.



Commenter  J’apprécie          253
Veiller sur elle

Un Goncourt, cela se déguste. On le dépiote comme un crustacé, en savourant chaque mot, en grignotant l'histoire, en cassant la carapace pour aller gratter et extraire la métaphore, en se laissant emporter enfin par la juxtaposition de mots improbable... le dernier opus de Jean-Baptiste Andréa a déjà un titre évocateur "Veiller sur elle". Il se présente comme un gros pavé de 580 pages devant lequel on salive comme devant un beau tourteau. Gagné !.. L'édition 2023 est d'une belle espèce. de celles qui vous emportent à la suite d'un personnage extraordinaire durant quasiment sa vie entière. Il y a du souffle épique au programme, en plus sur des chaleureuses terres italiennes. La montée du fascisme est évoquée par petites touches, mais cela reste un fonds sonore. le récit se concentre sur Mimo, un pauvre hère nain, doué pour la sculpture qui va tirer son épingle du jeu pour connaître une ascension sociale inespérée. Son moteur dans la vie est depuis l'enfance Viola, une fille d'aristocrate avec laquelle il noue une amitié forte, mais asexuée. Viola est un esprit libre, idéaliste, pleine de mépris pour ses origines, qui traverse l'existence avec détachement. Mimo court après elle, joue les protecteurs, se laisse envoûter, et revient immanquablement à elle, après avoir folâtré dans les draps de filles de passage. Que cherchent ces deux-là ? Peut-être simplement à prolonger la complicité de l'enfance. Grâce à la famille de Viola dont il a fini par se faire accepter, Mimo va connaître un destin exceptionnel de sculpteur, sollicité de toutes parts, y compris par cet état fasciste qu'il ne rejette pas. Une vie pleine et entière. Mais quand sa Viola va disparaître prématurément, le petit homme va perdre le goût de la vie, et se replier dans un monastère.



Ce livre est d'une belle densité. Avec une langue plutôt simple qui vous réserve parfois des décharges littéraires et sémantiques. L'auteur connaît visiblement l'Italie dans toutes ses dimensions. Il nous appelle à un beau voyage géographique et historique. Dans le dernier tiers, peut-être, l'histoire trottine avec nonchalance, mais comment en vouloir à l'auteur : une vie ne peut être faite que de coups d'éclat. L'important est de conduire à bon port, dans cet éclat final où le héro vieillissant va à nouveau se consumer pour son amie Viola. Une femme qui aura été son guide, sans qu'il ne l'ait jamais touchée. Puissant !....
Lien : https://calembredaines.fr
Commenter  J’apprécie          242
Veiller sur elle

Pour débuter l’année, je voulais lire un roman mémorable, un roman que je n’oublierais pas une fois refermé. C’est pourquoi j’ai gardé, avec une certaine impatience, dans ma PAL ce roman, qui, a obtenu le prix Goncourt. J’ai rencontré l’auteur, Jean-Baptiste Andrea, à Nancy, il y a maintenant quelques années, à l’occasion de la parution de Cent millions d’années et un jour. Depuis, je lis tous ses nouveaux romans !



Mimo, Michelangelo Vitaliani, sculpteur, vit ses derniers instants. L’occasion pour lui de rembobiner le fil de sa vie. Nous sommes les uniques et les ultimes spectateurs de ce film. Ce sculpteur de génie nous livre son parcours, ses difficultés liées à son nanisme, le climat politique et les choix qu’il a du opérer dans l’Italie du XXème siècle. Et surtout, son amitié avec Viola – moteur de toute sa vie !



Un roman magistral qui nous transporte, dans un autre temps, mais aussi au creux d’une relation qui construit et détermine les personnages. Inutile de préciser que je commence donc l’année avec un très grand coup de coeur ! On a du mal à refermer le livre tant les personnages nous emportent avec eux. Mais, au fond de nous, on garde un peu de Mimo, un peu de Viola.
Lien : https://hipelos.home.blog/
Commenter  J’apprécie          240
Veiller sur elle

Que dire de plus que les autres!

Un prix concours qui se lit facilement, intéressant et original.

Une écriture poétique, pleine de délicatesse.

Un roman avec contexte historique dans l'Italie du début du XXème siècle avec la montée du fascisme et l'opportunisme de certains. C'est avant tout une histoire d'amitié entre deux êtres très différents. S'ajoute à cela une ambiance de mystère autour d'une pietà.

Un prix concours à ne pas manquer. un auteur que je découvre et que je n'hésiterai pas à lire de nouveau.

Commenter  J’apprécie          244
Veiller sur elle

Comme beaucoup, j’ai toujours un doute concernant mon goût pour la lecture d’un prix Goncourt. Celui de l’an dernier… mauvais. Pour ce « veiller sur elle » je me joins au concert de louanges, sans restriction, parce ce que ce que je demande à un livre, c’est de me faire oublier tout ce qui m’entoure et de ne pas avoir envie de le lâcher. Pari tenu pour ce roman qui se déroule en deux temporalités, de 1907 et 1986, avec une fin explicative du secret de la pietà de Mimo, cachée dans les sous-sols d’une abbaye, qui m’a ravie.

Les personnages principaux sont Mimo et Viola, deux enfants au départ qui n’ont absolument rien en commun. Mimo est le fils d’un sculpteur mort jeune et non reconnu dans son art mais il a eu malgré tout le temps de transmettre à Mimo (Michelangelo) son art et surtout sa passion, son œil. Sa mère le met en apprentissage à 12 ans mais ce qu’il va apprendre ce sont les humiliations et les coups. Parce qu’il est plus doué que les autres et atteint de nanisme. On n’a jamais aimé la différence. Mimo va apprendre, rencontrer Viola Orsini, les Maîtres de la région. Viola que l’on ne peut qu’aimer. Fantasque, rebelle, qui retient le moindre mot de ce qu’elle lit, elle aussi trop intelligente pour son temps où la femme n’est là que pour se marier et assurer la dynastie. Elle pliera pour mieux ensuite vivre sa vie, mais à quel prix ! Il n’y a rien de mièvre dans tous les personnages de ce roman, et il y en a énormément. Francesco Orsini, Bissaro, il y en aurait trop à citer, de ces personnages qui traversent la vie de Mimo, la bousculant ou la rendant impossible, Mimo qui se noie dans l’alcool chaque jour, pour oublier une vie qui n’aura jamais été conforme à ses sentiments, même riche ou adulé comme il le sera, avec des choix de vie ou politiques à faire, mais toujours avec l’ombre de Viola.

Ce n’est pas une histoire d’amour, ou une histoire d’amour-amitié platonique, c’est l’histoire de l’admiration sans borne de Mimo pour Viola, c’est l’histoire de la conquête de la Liberté par Viola. C’est tout un panorama de l’histoire de l’Italie, des années 20 à 1950, c’est un souffle d’aventures, passionnées et passionnantes. Peut être une lecture trop « facile » diront certains pour un prix Goncourt…qu’importe !

Commenter  J’apprécie          240
Veiller sur elle

À la maison, si quelqu’un doit faire une béchamel, ce quelqu’un, ça sera moi.

Je ne sais pas ce que vous ferez de cette information, mais je suis une pro de la béchamel.

À défaut d’apparaître sur mon CV,

Ça apparaîtra ici.



Parfois, pourtant, je la rate.

Arrive ce moment où tu rajoutes du lait - trop.

Du coup, tu rajoutes de la farine - encore trop.

Et donc tu rajoutes du lait - pourquoi fait-on ça ?

L’univers étant ainsi fait que : plus la béchamel est ratée, plus tu en auras.



Lorsque j’ai lu des Diables et des saints de Jean-Baptiste Andrea,

La béchamel n’a pas pris (pour moi).

Trop de farine, ou trop de lait, je n’ai pas su.



Et puis j’ai lu Veiller sur Elle.

Et là.

Ça a donné une béchamel 5 étoiles.

Digne de Philippe Etchebest (écrire justement son nom de famille du premier coup, ça, ça ne fait pas partie de mon CV).



Ce livre, si romanesque, c’est une poésie de bout en bout.

D’une beauté qui vous fait vous arrêter.

J’ai senti chaque odeur, vu chaque paysage, été à côté de chaque personnage.

J’ai traversé l’Italie et le 20e siècle, avec Mimo et Viola.



« Sculpter, c'est très simple. C'est juste enlever des couches d'histoires, d'anecdotes, celles qui sont inutiles, jusqu'à atteindre l'histoire qui nous concerne tous, toi et moi et cette ville et le pays entier, l'histoire qu'on ne peut plus réduire sans l'endommager. Et c'est là qu'il faut arrêter de frapper ».



Vous pouvez remplacer « sculpter » par « écrire » et voilà ce qu’est, en somme, ce livre.

Est-ce Jean-Baptiste Andrea y a pensé un écrivant ces lignes ?



Parfois, la béchamel prend.

Parfois, elle ne prend pas.

Mais une chose est sûre, je n’arrêterai jamais d’en faire.

Car, quand elle prend, cela peut être Divin. (référence au livre, je ne prétends pas faire une béchamel divine, tout de même).



(Et Jean-Baptiste Andrea, si d’aventure vous lisez cette chronique, je m’excuse, par avance, de parler béchamel après un prix Goncourt.)
Commenter  J’apprécie          242
Veiller sur elle

Une abbaye. Automne 1986. Un homme est en train de mourir. Avant de partir, il veut parler et raconter son histoire. Une histoire italienne et française. Une histoire de guerre et d’amour. Une histoire de création et de destruction…



J’étais impatiente de découvrir ce livre tout juste auréolé du prestigieux Prix Goncourt. Je ne rentrerai pas dans des polémiques inutiles pour savoir s’il « méritait » ou non ce prix et je ne rappellerai pas non plus mes « chouchous » dans les sélectionnés (il suffit de lire mes précédentes critiques ! 😊 ) Ma critique se bornera à dire que je n’ai pas trop aimé ce roman. J’ai même eu du mal à aller jusqu’au bout, c’est dire …L’histoire n’avait pas de souffle et je n’ai pas été touchée par les personnages. L’écriture m’a paru trop simple et la structure (la longue analepse encadrée par le premier et le tout dernier chapitre), trop convenue. Bof, bof… ☹
Commenter  J’apprécie          243
Veiller sur elle

Prix des lecteurices FNAC 2023 et Prix Goncourt 2023… Autant dire que ce livre sera sous tous les sapins 🌲 cet hiver! Même si ce ne sera pas le cas chez moi pour cause de déjà-lu, je rejoins la foule en délire et salue ce succès amplement mérité!



“Veiller sur elle”, paru aux éditions L’Iconoclaste, c’est l’histoire entremêlée de Mimo, sculpteur petit par la taille mais grand par le talent, et de Viola Orsini, jeune aristocrate anticonformiste qui ne rêve que de s’envoler au-dessus des nuages. Jean-Baptiste Andrea produit un récit incroyable sur la tourmente de la première moitié du 20ème siècle, entre guerres, progrès technologiques et montée du fascisme. Ce roman réussit à être à la fois touchant, inventif et subtilement drôle tout en évitant les énormes pièges dans lesquels il aurait pu tomber.



La version audio rassemble Léo Dussolier et Lila Damazit. Est-ce que j’ai apprécié? Si je vous dis que j’ai presque oublié que c’était un audio tellement j’ai été emportée par l’interprétation, ça vous parle?
Commenter  J’apprécie          240
Veiller sur elle

Sculpture- amitié- Italie

Michelangelo Vitalini dit Mimo est sur son lit de mort; il retrace sa vie , une existence très riche, il a vécu des drames, de merveilleuses rencontres dont Viola Orsini, une jeune fille d'une famille aisée. Ils n'ont rien en commun et pourtant un lien les soude. Une relation incroyable se tisse.

Un roman magnifique, magistral, de beauté, de romanesque, de sensibilité, d'art. Une écriture fluide, des personnages forts; tout est poésie. Un destin hors-norme.

Grandiose.
Commenter  J’apprécie          240
Veiller sur elle

"Tramontane, Sirocco, Libeccio, Ponant ou Mistral. (...) Les mots ont un sens".

Certains vents glacent, arrachent, renversent; d'autres s'égaient entre les branches, font teinter les feuilles, caressent, s'enroulent, réchauffent. C'est vrai. Dire qu'il y a du vent ne suffit pas; les mots ont un sens.

Et Jean-Baptiste Andrea les maîtrise, les mots, avec brio, avec panache. Presque trop, jusqu'à l'aphorisme, donnant souvent à ses phrases des allures de sentence.

Ce livre est une réussite, incontestablement. Les trajectoires de Mimo et de Viola composent une fresque passionnante de l'Italie dans les remous du XXe siècle.

C'est en outre une réflexion et l'observation fine des différences physiques, sociales ou spirituelles.

Enfin, et surtout, c'est une ode vibrante à l'Art et au Beau.

A l'image de cette Pietà mystérieuse et cachée, porteuse d'envoûtements suspects, l'âme humaine projette autant de sublime que de sordide.

Jean-Baptiste Andrea traque la fêlure. Non celle qui, tapie dans le marbre, fragiliserait la sculpture, mais celle qui, au-delà des lignes et des courbes, donne à voir l'innocence, l'impuissance, la grandeur, les lâchetés. Ce fatras de glaise et de poussière qui façonne l'humanité.

Sans doute s'agit-il d'un mystère insoluble. Chaque page laisse deviner cet espoir du sublime sans jamais l'atteindre vraiment. Et c'est peut-être là la vraie richesse de ce roman. L'impossibilité à toucher le cœur du sacré, ce tâtonnement du "presque" qui ne fait qu'effleurer le mystère.

Sans doute, à lire ce billet, peut-on s'interroger. Ai-je aimé cette lecture?

J'emprunterai ma réponse à Brancusi, brièvement croisé dans le roman.

"Ne cherchez pas de formules obscures ou de mystère dans mon travail. C'est une joie pure que je vous offre. Regardez mes sculptures jusqu'à ce que vous les voyiez".



Je sais, la question reste entière....
Commenter  J’apprécie          243
Veiller sur elle

Jean-Baptiste Andrea est un conteur, il sait nous émouvoir, nous émerveiller, nous distraire de notre quotidien. Il nous fait voyager, cette fois en Italie et le voyage est agréable même si parfois il y a des embûches, des mystères non résolus, des tristesses de coeur blessé. L'écriture est fluide, le rythme permet de se laisser bercer par les mots. Et le sujet de ce roman touchant est une fois encore parfaitement bien maîtrisé. Jean-Baptiste Andrea fait désormais partie des grands !
Commenter  J’apprécie          240
Veiller sur elle

Un roman très différent des trois autres écrits par l’auteur, plus étoffé et qui mélange de l’histoire à la fiction romanesque. En effet, le jeune Michelangelo Vitaliani, né en 1904 évolue dans une Italie qui voit naître le fascisme avec Mussolini, traverse les deux guerres mondiales en supportant l’attitude ambiguë du pape PieXII. Il est soutenu par les « Orsini », réminiscence d’une illustre famille de la renaissance dont « Viola », personnage central de l’histoire occupe tout l’espace. L’auteur, nous conte une belle aventure bien orchestrée avec de nombreux changements d’époque qui éclairent progressivement une narration qui tient le lecteur en haleine, dévoile la beauté artistique de la sculpture et la complexité des relations humaines.
Commenter  J’apprécie          240
Des diables et des saints

Un roman touchant…



Un vieil homme joue sur les pianos publics des gares où aéroports, il a trop de talent pour cela, de grandes salles seraient plus en phase avec son art, mais il les refuse, il cherche et attend quelqu’un…

Il va nous conter son enfance, la tragédie qui l’a conduit aux Confins, un orphelinat des Pyrénées…

Cela se passe fin des années 1960, et pourtant la description et le fonctionnement des Confins pourrait faire penser à l’époque victorienne à OliverTwist mais ici outre les Diables, l(’abbé Senac et le cruel Grenouille), Jean-Baptiste Andrea s’attache aux caractères des saints : Joe le héros principal et ses compagnons, Edison, Sinatra, Souzic, le touchant Momo et la belle et fière Rose.

Il y a de l’injustice, de la cruauté, de la tristesse mais aussi de la joie.

J’ai frissonné devant certaines corrections (privation de nourriture, refus d’adoption, coups, sans oublier la pénible »cape-pisse » que je vous laisse découvrir)

J’ai aimé la tendresse de l’auteur pour Souzic et Momo, sa description de naissance de l’amitié, de la solidarité entre les pensionnaires, de l’évolution de la relation avec Rose.

J’ai aimé ces dialogues virtuels avec l’astronaute Michael Collins

J’ai aimé cet attrait pour le piano, pour la musique, pour Beethoven - je joignais souvent l’écoute de l’une ou l’autre sonate à ma lecture - pour le rythme enfin.

Rythme qui caractérise également le récit, l’auteur aime les répétitions, et nous livre un récit où aux sentiments, il joint l’aventure.
Commenter  J’apprécie          241
Cent millions d'années et un jour

Jean-Baptiste Andrea est un conteur admirable doté d'une plume magnifique.

C'est pour avoir le plaisir de le lire que j'ai ajouté ce roman à ma PAL, sans avoir la moindre idée de ce qui m'attendait.



Je n'ai pas été déçue. Il donne vie avec délicatesse à des personnages riches, à des histoires pleines d'émotion.



Comment ne pas se passionner pour Stan, le fils du Commandant et de l'Espagnole, devenu paléontologue et l'expédition devant aboutir à sa consécration. ? Comment ne pas s'attacher à Umberto, Peter, Gio, sans oublier Youri, ses acolytes dans cette entreprise insensée ?



Le tout est ponctué de descriptions ciselées et de dialogues savoureux.



Un très bon roman auquel je n'arrive pas à rendre hommage comme il le mérite.

Commenter  J’apprécie          240
Cent millions d'années et un jour

Un très beau titre pour un superbe roman. Un coup de coeur pour ce texte que j’ai trouvé lumineux comme un rayon de soleil sur la neige mais aussi implacable que le blizzard qui souffle aux plus haut des sommets. L’histoire de Stan, paléontologue est éternelle : celle d’un homme parti en quête d’un Graal qui ici prend la forme d’un squelette de « dragon » caché dans une grotte au pied d’un glacier. Cette quête demande sacrifices et endurance de la douleur. Elle est aussi rêvée que terriblement réelle. Une découverte qui apporterait assurément à Stan la reconnaissance de ses pairs et la notoriété mais qui apaiserait surtout les douleurs de l’enfant qu’il a été, orphelin de mère à 10 ans, soumis à un père alcoolique et violent. Dans ces montagnes inhospitalières, il est accompagné par son meilleur ami Umberto, le jeune Peter et Gio, le guide local. Mais sur les pas de Stan se sont attachés ceux des fantômes de ce passé douloureux. Plus le paléontologue gratte et fouille la glace à la recherche de ce Graal puis il met à jour les failles de son propre passé, ses traumatismes, ses fêlures. Comme toujours la quête n’est pas forcément ce qu’elle se veut être. Toute la beauté du récit tient en ce face à face ; celui de Stan avec la montagne, celui de Stan avec lui-même. La fin est parfaite et boucle le voyage en un point final sans bavure. Stan est le jeteur de dés qui défie le destin de l’humain en décidant de poursuivre son rêve plutôt qu’une existence confortable, d’aller jusqu’au bout de la quête en acceptant que cette dernière est plus de raison d’être qu’un simple être humain. Roman d’aventure sur un premier plan narratif, roman quasi-philosophique sur la condition humaine. Sans nul doute un livre à lire et qui interroge encore longtemps après l’avoir refermé sur le sens de l’existence humaine, celui que chacun d’entre nous tente de lui donner.
Commenter  J’apprécie          243




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs de Jean-Baptiste Andrea Voir plus

Quiz Voir plus

Veiller sur elle (Jean-Baptiste Andrea)

Que constate-t-on à la naissance de Michelangelo Vitaliani ?

Sa grande taille
Sa petite taille

27 questions
97 lecteurs ont répondu
Thème : Veiller sur elle de Créer un quiz sur cet auteur

{* *}