Été 1965. Un garçon de douze an vit avec ses parents qui tiennent une station essence désuète en Provence. Il ne va plus à l'ecole depuis que le docteur a annoncé que sa tête ne grandira jamais. La seule chose dont ses parents le laissent s'occuper à la station c'est de faire le plein des rares voitures qui passent. Il s'en charge avec application en arborant fièrement le blouson Shell offert par son père. Puis un jour, il déclenche par accident un feu de brindilles qui n'aura finalement pas de conséquences graves si ce n'est de décider ses parents à le placer dans une institution spécialisée. Alors, il décide de partir, pour faire la guerre et prouver à tous qu'il est un homme.
Commence alors pour ce garçon particulier une aventure qui ne le mènera pas à la guerre mais qui le fera indubitablement grandir, contredisant à sa façon le diagnostic du médecin.
N'ayant aucune notion du temps ou des distances, ce n'est pas la guerre qu'il va rencontrer mais Viviane, bientôt 13 ans : sa reine. C'est elle qui le surnommera Shell et couvrira également sa fuite, lui faisant découvrir un abri et apportant à manger au grès de ses visites. Shell, lui, accepte de lui obéir et de se plier à ses règles, émerveillé par ses jeux, son imagination, sa force de caractère. Grâce à Viviane, il trouve de nouveaux repères dans cette vie si nouvelle et terrifiante pour un garçon comme lui. Mais lorsque Viviane ne réapparaît pas, cet équilibre fragile est bouleversé et l'amener à puiser jusqu'au bout de lui même par amour.
Le narrateur, Shell, nous touche par sa simplicité et sa naïveté. Le regarde un peu décalé qu'il porte sur les choses apporte beaucoup de poésie au récit.
C'est une premier roman très réussit, qui se lit aussi vite et avec autant de plaisir que Shell dévore les lentilles !
Commenter  J’apprécie         00
Sensible, poétique, touchant, cruel, et envoûtant. Voilà les adjectifs qui me viennent à l'esprit si je devais résumer Ma Reine en quelques mots. Un auteur que je ne connaissais pas, mais incontestablement à suivre.
Commenter  J’apprécie         00
Un très beau premier roman, mélancolique et enchanteur. Conte initiatique à la fois tendre et dense... on ressort de cette lecture avec des envies d'échappées belles et de collines. L'écriture de Jean-Baptiste Andrea manie à merveille la fable et a déjà su trouver un langage propre, d'une poésie innocente mais juste, fait rare pour un premier roman. À lire et à suivre absolument
Commenter  J’apprécie         00
Un beau premier roman que nous signe @Jean-Baptiste Andrea, à l'orée du roman initiatique, du roman de l'apprentissage de l'amour et l'amitié.
@Ma Reine nous fait suivre deux jeunes adolescents, Shell, un garçon "spécial" que ses parents veulent scolariser dans un établissement spécialisé, et Vivianne, qu'il rencontrera sur le plateau au cours de la fugue qu'il entreprend.
La trame de l'histoire fonctionne bien, le personnage de Shell est attachant et bien dépeint. Vivianne quant a elle mériterait plus de place, plus de finesse dans la psychologie du personnage.
Si la fin du roman est cohérente elle n'en reste pas moins décevante pour moi.
Je garde tout de même le nom de @Jean-Baptiste Andrea comme celui d'un auteur à suivre !
Commenter  J’apprécie         00
Ma reine de Jean Baptiste Andréa.
Roman
Un garçon de 12 ans, un peu simple d’esprit, pompiste dans la station-service familiale située quelque part sur une route des Alpes du sud, raconte lui même son histoire. Il évoque tour à tour l’école où il tant de mal à trouver sa place puis la station-service où il seconde son père avec zèle mais gaucherie. Ce dernier envisage de l’envoyer dans une pension adaptée à son handicap mental. Le garçon -surnommé Shell en raison du blouson dédié à la marque d’essence- ne l’entend pas de cette oreille. Il veut prouver qu’il est un homme et décide de partir à la guerre dans la montagne. Là haut, il se cache tandis que la famille affolée, lance à ses trousses la gendarmerie. Il échappe à la vigilance des pandores grâce à la complicité d’une jeune fille rencontrée près d’une bergerie. La fille prénommée Viviane prétend être une reine et habiter un château. Elle lui fournit de quoi se sustenter. Puis, Shell rencontre un berger un peu sauvage qui lui aussi va assurer sa subsistance.
Il est difficile de ne pas faire le rapprochement avec « le temps des secrets » de Pagnol. On y trouve les mêmes éléments : l’idylle avec une jeune fille fabulatrice et la rencontre avec le sauvageon de service. Cependant, si Pagnol narre des souvenirs et croque avec malice mais sans méchanceté les travers de ses personnages, Andréa veille à donner à son récit la vision du monde par un être singulier, ni enfant, ni adulte ni fou, simplement différent. Dès lors, les objets familiers, la nature, la montagne apparaissent sous un angle inhabituel. En cela, il est plus proche de Giono et de Paul Arêne voire du Daudet quand ce dernier se glisse dans la peau du simplet « père Gaucher » que de l’auteur marseillais. On notera juste quelques faiblesses dans la retranscription du discours de Shell : par moment, l’auteur oublie à la fois l’âge et le handicap de son personnage en lui prétend des propos plus proches d’un adulte rationnel et lettré que d’un enfant rêveur et singulier.
Par son affection pour les petites gens et son style plein de métaphores inusités, J.B. Andréa (quoique natif de St Germain en Laye) rejoint les auteurs méridionaux tels le regretté Louis Nucera et maintenant l’actuel René Frégni. Dans le marigot littéraire actuel où grouillent tant de snobs nombrilistes et prétentieux, au style incertain et aux histoires morbides, ce livre apporte une fraicheur bienvenue.
Commenter  J’apprécie         00
Un roman beau, pur et sensible. Shell est un garçon déficient. C'est un enfant attendrissant qui affronte le monde à travers les yeux de l'innocence, mais avec beaucoup de sens. Les sentiments et l'envie de réussir composent ce conte initiatique. Un vrai plaisir de lecture.
Commenter  J’apprécie         00
« J’avais un peu de mal aussi au début de chaque nouvelle année, le temps que les chiffres de celle d’avant s’effacent de mes yeux. »
Le petit prince des temps modernes à qui on voudrait tellement dessiner un mouton. Et le berger qui lui dessine à qui on aimerait tellement parler. Perdus sur les hauts plateaux, ils se nourrissent de lumière, de vent et de silence.
Shell dont personne ne sait voir la différence, rêve de liberté, de guerre et de pouvoir signer Z comme Zorro.
Un merveilleux conte initiatique dans lequel l’on est porté par l’ingénuité de l’enfance, son bon sens, sa vérité. Une histoire d’amitié comme seuls les enfants savent en nouer, sans préjugé, sans rancœur. Violente souvent, tendre la plupart du temps.
Un grand moment d’émotion où le temps est suspendu. On ne sait pas dans quel pays on est, ni ou on va mais on suit ces enfants avec l’espoir qu’ils trouvent le bonheur.
Commenter  J’apprécie         00
« Ma reine » nous fait voyager dans la tête de Shell, garçon en marge du monde, touchant. Une écriture poétique mais aussi très cinématographique pour un texte à la fois tendre et dur. Ce n'est qu'un premier roman, il manque plein de choses (et parfois trop de choses) mais à suivre.
Commenter  J’apprécie         00