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Critiques de Herman Melville (525)
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Bartleby

Très étrange cette nouvelle de Melville.

J'ai su que Daniel Pennac dans son dernier roman, "Mon frère" en parlait et curieuse et fouineuse comme je suis, je me suis procurée cette nouvelle.

Très courte mais très concentrée, c'est très bien écrit.

Apologie de l'absurde ? Peut être bien.

Mais quel pouvoir secret détient ce Bartleby ? Avec sa ritournelle de "I would prefer not to...", il est très intrigant.

Ce qui est savoureux est sans nul doute la réaction du narrateur qui passe par un trop plein d'émotions jusqu'à la culpabilité toute absurde.

Les portraits de Gingembre, Dindonneau et Pincettes sont d'une drôlerie sans nom.

Mais le portrait le plus réussi est celui de Bartleby d'une force d'inertie peu commune, à tel point que le narrateur abandonne toute velléité à son encontre et déménage en désespoir de cause pour se débarrasser de lui.

Quel personnage mystérieux ! On ne connaîtra jamais son histoire.

Et c'est bien dommage.

Me voici donc préparée pour le nouveau Pennac.

J'ai hâte de le lire pour découvrir ce que ce grand écrivain a pu écrire au sujet de cette nouvelle de Melville.

Peut être une explication ?

À suivre...
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Moby Dick - Album

Surpris que ce soit moins un roman de pure fiction qu’un roman historique relatant, sur fond de fiction, ce qu’était la pêche à la baleine dans la première partie du 19ème siècle. L’auteur se fait même le défenseur de cette activité qui, aujourd’hui, est jugée moralement inacceptable par nombre de nos contemporains, en commençant par l’association Greenpeace.



On y trouve donc une description presque encyclopédique de la famille des cétacées, telle que l’auteur la conçoit à l’époque de l’écriture du roman. On trouve aussi plusieurs descriptions de ce qui compose une baleine, son anatomie interne et externe, leur couleur. Et puis bien sûr on trouve la description de leur capture, du moment où les baleinières sont mises à l’eau jusqu’à la découpe de la baleine tuée pour en extraire la précieuse huile, et le fameux spermaceti, avec tous les détails techniques…

A se demander parfois si le fil rouge du roman c’est la fiction autour du capitaine Achab et Moby Dick ou bien si l’œuvre entière n’est pas dédiée à enseigner comment devenir un bon pêcheur de baleine. J’ai appris, après quelques recherches, que le premier titre de l’œuvre en 1851 était « Le livre sur la baleine » (The Whale), on comprend mieux la part importante que représente la description de cet animal, objet certainement de fascination de l’auteur.



Mis à part ces passages « descriptifs » (qui représentent quand même une bonne moitié du roman - il me semble) l’auteur relate, avec une belle force émotionnelle et un langage poétique, presque romantique, la terrible histoire qui lie le capitaine Achab et le monstre Moby Dick. Mais le roman c’est aussi l’histoire des hommes d’équipage du Péquod (seconds, marins et harponneurs) entrainés sans le savoir sur ce navire maudit dont le capitaine s’est enfermé dans une folie meurtrière : se venger du cachalot qui lui a broyé la jambe. Une course nautique à travers le monde qui s’accélère dans les toutes dernières pages avec le dénouement tragique que l’on connait (ou pas).



Derrière le roman d’aventures marines, on trouve un conte philosophique : le combat de l’homme contre des forces supérieures ; la baleine, et surtout le cachalot Moby Dick, étant vu par les hommes comme une représentation du léviathan, ce terrible monstre marin qu’on trouve dans les références bibliques. Et Hermann Melville use de son talent de romancier, de poète, de ses connaissances de la mer et de ses connaissances théologiques et philosophiques pour rapprocher sa fiction de cette référence biblique, de ce combat entre l’homme et le diable (lui-même ?) qu’on retrouve dans bon nombre d’épopées de la littérature.
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Moby Dick

Une lecture qui a eu du mal à passer.

(Juste une remarque, le livre est lu en anglais, j'ai l'habitude de lire en anglais mais ne suis pas une "native" donc suis légèrement moins patiente avec cette langue)



Ma note ne concerne pas la qualité littéraire de l’œuvre - je pense que là dessus, malgré mon Waterloo, il n'est pas à revenir: c'est un classique.



Mais cela ne m'a pas empêchée de m'ennuyer mortellement pendant une bonne partie du livre.

Sans doute car je suis partie avec un mauvais apriori d'ouïs dire qui laissait penser à un livre dynamique là ou le rythme est à la lenteur et aux digression nombreuse. Plus que du récit d'aventure, Moby Dick tient du documentaire.



Et si je ne dis pas nom à un documentaire de temps à autre, je pars généralement pour une écriture plus moderne... je ne compte plus les orthographes et expressions sombrées dans l'oubli dans l'anglais que je fréquente d'ordinaire. de plus les marins de Moby Dick s'exprime autant comme des marins que les bergères de l'Astrée s'exprime comme des bergère. C'est pas déplaisant à lire, mais très artificiel.



Enfin, tout en se piquant d'être un documentaire scientifique et culturel rendant hommage à l'art de la pêche à la baleine comme quelque chose de grandiose, le livre introduit de nombreuse erreur dans ces deux domaines en défendant une monstrueuse barbarie.



Bref, vous l'aurez compris, une déception dont je serais bien passé au large, à l'exception du son glorieux de la mer qui résonnait dans l'écriture... mais pas suffisant pour repêcher le reste.
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Moby Dick

Herman Melville annonce son projet dans son roman: "jusqu'à ce jour le cachalot, qu'il soit abordé par la science ou par la poésie, n'a vu retracer toute sa vie dans aucune littérature. Alors qu'on a parlé de bien d'autres chasses aux cétacés, l'épopée du cachalot n'est pas encore écrite." Moby Dick nous emporte par le souffle de son style (magnifique traduction d'Henriette Guex-Rolle aux éditions GF-Flammarion). Certains se lassent des digressions encyclopédiques qui nuiraient à la progression du récit, mais ce sont pourtant des passages d'une grande truculence. L'humour de l'auteur s'y déploie avec intelligence, sa tonalité ironique et une certaine autodérision brouillent constamment les pistes, tant et si bien que le lecteur ne sait plus si on est dans l'objectivité scientifique ou les convictions partisanes d'un militant. On est toujours entre chien et loup, entre science et poésie, entre rigueur et légèreté.

Melville, enfin, se présente presque en homme de théâtre tant le narrateur laisse place aux voix des personnages. Que ce soient Achab, Starbuck, le charpentier ou Stubb, leurs voix font avancer le récit avec vivacité et spontanéité.

Melville a composé une grandiose épopée pour le plus grandiose des mammifères.
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Taïpi

Magistral! On a gardé "Robinson Crusoé", " le loup des mers", "les révoltés du bounty" et on oublierait presque ce "taïpi" tapi sous la mousse tropicale... La Polynésie avant qu'elle soit souillé par les essais nucléaire, avant, avant... Et on navigue sur les flots, on remonte le temps. Roman d'aventure, roman initiatique, roman? Juste ça? Non, Melville raconte une époque révolue. La magie de la littérature est bien là, faire ressurgir du néant le passé. Et on va, d'îles en îles, on tombe amoureux de ces polynésiens, on admire l'eau écarlate, on nage dans ces eaux chaudes, on vit sur ces plages qui n'existent plus et quand la dernière page arrive, c'est le dernier rivage qui s'estompe. On sait qu'on rentre au Port, que s'en est fini de l'exil, du périple en mer du sud. On regrette alors que le voyage n'ait pas été plus long...
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Bartleby

Bartleby donne une non réponse. I would prefer not to.Il ne répond pas. Il ne répond tout simplement pas à l'attente de l'autre. Le sujet porterait il alors sur le fait que nous ne pouvons exister, prendre place en l'autre, qu'à la seule condition que nous répondions à son attente. Melville ne complique pas la situation. L'histoire est banale par la simplicité des actes, des hommes, des faits. Le copiste répond,mais il ne veut pas correspondre. Il ne sera pas ce que l'autre veut faire de lui. Il n'est pas dans l'attente de l'autre, il est dans sa seule et propre attente. Il répond, mais fixe un mur, il répond mais ne bouge pas. Ce qui le conduit à son effacement, à sa disparition, à sa mort. I would prefer no to. C'est un autisme conscient. Il est avec les autres, mais pas en les autres. Ces autres ne percevant pas en lui l'écho de leurs voix ne peuvent ni le comprendre, ni l'aider. Il ne s'agit pas chez Melville de traiter de la résistance, de la désobéissance . Cette nouvelle n'est pas absurde, elle est inouïe, c'est à dure "inaudite". Il n'échange rien, totalement dans son intégrité, il ne nourrit pas des autres, et ce n'est pas un hasard si il en vient tout simplement à en mourir de faim. Melville traite ici de notre propre définition. Avons nous, en nous mêmes, notre réponse personnelle à notre propre question? Et si cet acte nous était fatal?

Astrid SHRIQUI GARAIN
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Moby Dick

Moby Dick est l'histoire d'une importante expédition de chasse à la baleine, se déroulant aux alentours de 1840. engagé à bord du "Pequod", Ismaël, le narrateur, décrit l'équipage - véritable tour de Babel composée d'hommes de toutes races et de toutes religions - de ce navire qui prend la mer ainsi que l'atmosphère un peu mystérieuse qui entoure le capitaine Achad dont l'apparition, retardée par un savant suspense, est celle d'un être surnaturel. Achad a le visage marqué d'une large cicatrice d'un blanc livide et est affublé d'une jambe artificielle en ivoire de baleine qui se brise au début du voyage. Ces marquent témoignent du combat qu'il a soutenu jadis contre une bête mystérieuse : Moby Dick, la baleine blanche. C'est à la chasse à cette baleine, dont le blanc insolite est couleur de mort, que le capitaine Achad mène de péripéties en péripéties, son équipage jusqu'au combat ultime et désespéré qu'ils engagent contre Moby Dick et qui se termine par un désastre.
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Bartleby

Bartleby, c’est le Chaplin dans l'engrenage qui, par sa présence, dérange tout un système. Dans un cabinet notarial, le notaire embauche un scribe, Bartleby, qui, au fur et à mesure que le temps passe, refuse toute action avec cette fameuse phrase : « je préférerais ne pas », point de départ d’une forme d’opposition. Face à cette opposition, qui ne dérange pas vraiment, l’autorité ne sait plus quoi faire.

Bartleby incarne le rêve de chaque dominé avec ce cri puissant « je préférerais ne pas », qui est le refus catégorique de l'absurde par l’absurde même.

Soyons Bartleby et combattons par notre passivité, puisque, à la fin, nous mourrons tous.

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Moby Dick

"Du tronc croissent les branches et des branches les rameaux. De même les sujets fertiles font croître les chapitres."

Cet extrait introduit le chapitre 63 de Moby Dick et résume bien à lui tout seul mon avis sur le roman.



En effet, il y a du bon et du mauvais dans ce livre, et je rejoins les quelques avis concernant le contenu soporifique de certains passages. Passages que j'avoue (pas honteusement du tout mais je suis honnête) avoir lu entre les lignes, utilisant des méthodes discutables: vision périphérique, suppression de la subvocalisation, lecture d'une ligne sur deux... oh oui, j'ai fait preuve de beaucoup d'imagination pour parvenir à ingurgiter ce cachalot!

Non, plus sérieusement, le nombre incalculable de chapitres décrivant les baleine par le menu m'ont rendue dingue, le chapitre intitulé "cétologie" tiens! Alors oui, très intéressant, sûrement... mais pas pour moi.

Bref..., on peut découper le roman en trois partie: Avant l'embarquement (j'ai beaucoup aimé), pendant la navigation (j'ai détesté), et le naufrage (un peu rapide). Tout le milieu du livre est sans intérêt pour moi.



Côté positif, alors, ne vous attendez pas à un roman d'aventure, ce n'en est pas un, plutôt des réflexions existentielles exprimées via les élucubrations, le roulis cérébral, d'Ismaël ou même d'autres personnages, le roman étant parfois un peu construit comme une pièce de théâtre et permet des tirades ou monologues.

L'imagination de l'auteur est délectable, je me suis parfois demandée où il allait chercher tout ça, pour mon plus grand bonheur car c'est à mon sens le meilleur côté du roman, et je me suis prise à rire parfois de cet humour particulier, ce qui m'a aidée à poursuivre ma lecture laborieuse.

Autre point positif, la plume, tout ce que j'aime.



Enfin, la fin, bon, attendue parce que qui ne connait pas l'histoire de Moby Dick, rien qu'avec le cinéma par exemple, et bien je l'ai trouvée trop rapide pour le coup. Des chapitres interminable sur la forme de la queue d'une baleine, la taille de ses dents et j'en passe... et trois minuscules, tous petits chapitres (sur 135 quand même) pour le naufrage du Pequod. Aucune description de comment l'équipage décède, même ce bon vieux Queequeg... plouf, submergé, enfin je suppose. Bref, trés déçue.
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Le Grand Escroc

Sur un vapeur ayant appareillé à Saint-Louis en destination de la Nouvelle-Orléans sévit un "praticien du Mississippi", un aigrefin de belle mine, portant la principe de confiance universelle comme un axiome, mieux, comme un mantra. Sous des dehors toujours changeants, le fin matois, fait fond sur la règle "qu'un vaurien expert arrive à de meilleurs résultats qu'un mendiant maladroit; et cela pour la raison, selon lui, que les têtes faibles sont plus nombreuses que les coeurs faibles". Tout ceci pour la simple beauté du geste, en véritable sportsman, le gain n'étant que symbolique, l'argent n'étant pas l'unique motif des tromperies et des diableries en ce monde si l'on en croit le Tentateur qui en faisant croquer la pomme n'y gagna pas un sous.



Ce dernier roman publié de son vivant, sans conteste le plus réjouissant et satyrique de l'oeuvre de Melville, et donc le plus aisément abordable, couvrant une journée, prend la forme de tableaux mettant aux prises deux ou trois personnages, laissant la part belle à des dialogues enlevés et spirituels. Pourtant ce fut un nouveau et ultime coup d'épée dans l'eau pour Melville, qui acheva sa démoralisation totale, n'écrivant plus de fiction pour les trente dernières années de sa vie, se morfondant dans son poste d'inspecteur des douanes de New-York. Arrivée à la fin de ce cycle de lecture, on reconnaîtra dans la production littéraire de l'auteur de Moby Dick, qui semblait devoir à ses débuts se ranger dans la case "roman d'aventure maritime et exotique", ce qui pour certain peut relever du disparate, une certaine aptitude à se renouveler d'un livre à l'autre, en surprenant et - corrélatif inévitable, décevant parfois son lecteur. Ceci posé, le Grand Escroc est tout indiqué pour qui voudrait découvrir Melville.
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Moby Dick

J'ai un peu honte mais je vais assumer, Moby Dick, malgré l'étalement de la lecture dans le temps et toutes les stratégies possibles pour essayer d'en arriver au bout (lecture sur smartphone pour m'y coller partout par exemple), bah, j'ai pas pu.

Quel soulagement d'avoir abdiqué.

Je remercie pour Pennac pour le droit numéro 3.



Ce roman est victime de son époque, et contrairement à des chefs d'œuvre d'un Steinbeck ou d'un Jules Verne, et il est daté, trop daté.

J'ai détesté les descriptifs de la destruction organisée des baleines, qui a renchéri sur mon écœurement préexistant de la cruauté humaine. Rien de beau là dedans.



C'est long à démarrer, c'est bourré de détails beaucoup trop techniques, pour in fine n'en retenir que la capacité d'un homme même incomplet à assouvir une obsession.

Tout ça pour ça, ça fait longtemps qu'on m'avait spoilé la fin, j'ai laissé tomber, mea culpa.
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Bartleby le scribe (BD)

Dans le quartier de Wall Street à New York, une étude de notaires où travaillent deux scribes chargés de rédiger des copies d’hypothèques ou de valeurs mobilières s’apprête à recevoir une visite inattendue. Les deux scribes présent ce jour-là et se plaignant une fois de plus de la charge de travail voient l’arrivée de cet homme comme un présage. Peut-être que leur patron le notaire va l’embaucher et alléger leurs tâches. Son nom est Bartleby.



Issue d’une nouvelle d’Herman Melville, Bartleby, le scribe, est l’histoire d’un homme qui décide un beau jour d’aller à l’encontre du bon sens qui voudrait que chacun se plie devant sa tâche à accomplir et se satisfasse de son rôle dans la société. Savoir se contenter de peu est aussi un bon moyen d’éloigner le malheur, mais facile à dire pour ces bourgeois qui mangent à leur faim.

Bartleby était un bon employé jusqu’à ce qu’il réponde à chaque demande du notaire par un « je préfèrerai mieux ne pas », est-ce pour désobéir, se rebeller contre cette bureaucratie dont il est l’un des rouages?

Cette adaptation est assez étonnante, les traits du dessin d’abord qui me rappelle surtout les années 50 et les décors de New York en plein hiver, la couleur flou en arrière plan pour accentuer l’action à l’avant, puis le texte jeté ça et là comme si tout n’était que pensée. Une BD qui a du sens et laisse perplexe devant cette situation tragi-comique, devant cet homme qui résiste et se tait.
Lien : https://stemiloubooks.wordpr..
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Moby Dick

Je me suis mise à la lecture de Moby Dick pour comprendre pourquoi il y avait autant de référence à celle-ci dans les livres, films, séries… Je suis allée au bout, difficilement, dans le même but. En effet, il a fallu que je m’accroche à ce livre (un peu comme le capitaine Achab à sa baleine) pour le finir car il y a beaucoup de descriptions et d’informations sur la baleine et la chasse de celle-ci qui m’ont rendu la lecture fastidieuse. Dommage car j’ai trouvé intéressantes les déambulations d’Ishmael avant son embarquement sur Le Pequod. De plus, la lutte du capitaine contre la baleine blanche (ou jusqu’où la folie peut-elle mener un homme) et la chasse finale m’ont captivées et ne m’ont pas fait regretter d’être aller au bout de ce livre.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Moby Dick

On comprend combien ce livre a pu fasciner et se hisser au rang des oeuvres dignes de rejoindre le patrimoine de l'humanité. Au-delà du récit d'aventures ,Moby Dick se veut une encyclopédie de la baleine et de sa chasse. Les passages documentaires abondent rendant la lecture souvent fastidieuse. Melville fait faire le tour du monde au Pequod, navire sur lequel s'est embarqué le narrateur Ismaël dans une aventure dont l'enjeu est avant tout métaphysique. Ici Moby Dick, la grande baleine blanche, symbolise la puissance irréductible d'une nature que le quaker puritain Achab, capitaine du navire, est incapable de reconnaître et d'aimer. Malgré les avertissements et les mises en garde, l'équipage cosmopolite composé de personnages fascinants et hauts en couleur, se trouve embarqué dans ce duel qu'il redoute et espère à la fois. Le récit enfin est porté par un souffle épique et poétique, inspiré par une écriture que gorge la tendresse de Melville pour les enfants perdus du Pequod, confié à la gouverne d'un capitaine qui les sacrifie à un combat qui, s'il oppose deux monstres, n'en reste pas moins pathétique et vain.

Je ne peux m'empêcher, en ces temps où la question climatique s'impose à tous de reconnaître une portée prophétique à cette oeuvre.
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Bartleby le scribe (BD)

Un nouveau roman graphique, l'envie de découvrir l'œuvre originale, et donc une nouvelle réussite !

Le dessin classique que José-Luis Munuera est à la fois très beau et parfaitement adapté à l'univers de cette histoire : l'étrangeté qui enveloppe le personnage de Bartleby dans le New York du XIXème siècle.

Celui-ci est une énigme, que l'illustrateur se garde bien de percer. Un inadapté, un résistant, un homme rendu libre par sa célèbre phrase "je préférerais ne pas le faire" ? Pas de réponse, mais une invitation à la réflexion sur la loi et le libre arbitre, sublimée par des cadrages et des décors à l'aquarelle. Magnifique !
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Moby Dick

Il y a ici d'excellentes critiques, je n'en ajouterai pas une nouvelle. Je dirai juste que ce livre est une épopée métaphysique qui se prête d'ailleurs à plus d'une interprétation.

Je voudrais juste parler des traductions. La plus répandue en France est celle de Giono, qui d'ailleurs n'est que très partiellement de lui. Ce n'est hélas pas la meilleure. Je recommande plutôt celle d'Armel Guerne. La nouvelle traduction de Philippe Jaworski, que je connais que par ouï-dire, serait la meilleure. Hélas elle' ne se trouve que dans l'édition Pléiade, et et c'est hélas un peu cher
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Bartleby le scribe (BD)

El desdichado.

L’adaptation du Bartleby de Melville par le dessinateur espagnol José-Luis Munuera est une réussite graphique et narrative même si ses partis pris orientent la lecture différemment. Ainsi la représentation de Bartleby, beau jeune homme ibère, est bien éloignée du scribe : « cadavériquement soigné » évoqué par Herman Melville. Néanmoins, l’efficacité du trait vif et cartoonesque de Munuera colle à merveille aux décors sépia de Wall Street en toile de fond. Il n’est pas assuré qu’un traitement graphique réaliste eût obtenu un impact supérieur. L’ajout de pages inspirées par Thoreau permet de faire respirer la nouvelle hors les murs. Arriver à rendre passionnante une histoire statique et introspective, sans éclat ni action, est une prouesse. L’album édité chez Dargaud est soigné. Il palpite et brille sous « le soleil noir de la mélancolie ».
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Bartleby

J'avais, lancinant, le souvenir de Bartleby et son « I would prefer not to » lorsque je conseillais il y a quelques mois à un ami la lecture de Thoreau. Je me disais que cette réponse, « I would prefer not to », aurait pu être prononcée par Thoreau, vivant dans les bois de Walden. A l'époque, j'ai honte, mais seule la phrase, lancinante me revenait sans réellement penser au bouquin de Melville

Je viens de relire cette très courte nouvelle…

Et me voilà, comme Bartleby plongé dans des abîmes d'abandon, de lassitude face, non pas à mon mur gris, mais face à l'immensité et au calme de la nature devant moi…Ou plutôt face au monde d'avant qui revient à grands pas !

J'ai lu une réflexion de Daniel Pennac à ce sujet….

Je viens de la rechercher et de la trouver :

« Je ne sais plus quand j’ai lu le Bartleby de Melville pour la première fois. Mes plus vieux amis affirment que je leur en parle depuis toujours. Bartleby et son notaire me hantent. Le premier par son refus de jouer le jeu des hommes, le second par son vain acharnement à comprendre ce refus, l’un et l’autre par la bouleversante et drolatique confrontation de leurs solitudes.

Si on demandait à Bartleby le pourquoi de cette lecture publique (Pennac en avait fait une lecture publique dans je ne sais quel théâtre) il répondrait, impavide : « Ne voyez-vous pas la raison de vous-même ? » C’est tout ce que se proposait Melville : voir par soi-même, c’est à dire au plus profond de nous, où gît ce rire qui accompagne, quoi que nous fassions, nos efforts les plus méritoires.

Et puis, toute ma vie, j’ai lu à voix haute. (A voix autre.) Il fallait bien que ça finisse sur la scène d’un théâtre. D’autant plus qu’aujourd’hui j’ai l’âge du narrateur de cette histoire. C’est idiot, mais ça crée des liens. »

Je dois avoir, moi aussi l'âge du narrateur (bon OK un peu plus, mais je suis lent) et je me retrouve au soir, à prétendre, moi-aussi au calme, à la lassitude et moi aussi, face à notre monde... I would prefer not to.
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Bartleby

"je préfèrerais pas". Ce leitmotive que prononce Bartleby à son patron m'a déroutée, puis séduite, puis inquiétée, plus attristée. Car au sein de l'étude notarial travaillent Dindon, Lagrinche et Gingembre, des personnages déjà hauts en couleur. Bartleby lui est pâle, quasi transparent, et exécute laborieusement ce que lui demande un patron "bon enfant". Jusqu'à ce que le fameux "je préfèrerais pas" devienne si perturbant qu'il va contraindre notre homme à aller au-de là de ce que son tempérament placide lui conseillait. Le style est formidable, caustique à souhait, plein de tendresse aussi pour tous les personnages et la fin démontre que l'on peut aller jusqu'au bout de ses convictions. Bartleby, un homme énigmatique, flamboyant en fait, de par une détermination venant à bout de tout. J'ai relu cette nouvelle 2 fois de suite, pour en savourer la langue et rester encore un peu avec Bartleby que je me suis bizarrement représenté comme un Gobelin dans Harry Potter!
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Moby Dick

La version que je possède est une traduction partielle de 1978, expurgée de toutes les descriptions et longueurs que l’on reproche souvent à se livre à l’origine de près de 1000 pages et 135 chapitres (dans la version partielle que j’ai, il y a 287p et 21 chapitres, sans pour autant qu’on ait une sensation de manque).

Je ne regrette pas que cette version ait supprimé tous les passages sur l’étude des baleines, sur la chasse, sur les diverses utilisations qui sont faites de la viande de baleine… Ce sont des informations qui sont certainement intéressantes, mais qui ont plus leur place dans un traité que dans un roman. Pour le peu qui a été conservé dans la version que j’ai lu, j’ai trouvé que ça coupait le rythme de l’histoire et après coup, c’était difficile de se remettre dedans.

Il faut dire que la lecture est assez difficile : il y a peu de dialogues, les personnages ne sont guère attachants. Le seul qui aurait pu l’être est Queequeg mais il n’est pas assez développé pour qu’on puisse vraiment avoir de l’empathie pour lui.

La narration est assez monotone, Ismaël décrivant tout ce qu’il fais presque geste par geste (disons qu’après trois pages où il ne fait que décrire la vie sur la baleinière, on commence à comprendre la situation…).

Achab est détestable, il se fiche complètement des autres, que ce soit ses hommes ou ceux que sa baleinière croise sur sa route. Pendant une grande partie du roman, on se demande même si la baleine blanche ne serait pas qu’une élucubration de son esprit malade (même si on sait bien que non). Son obsession à tuer la baleine blanche serait peut être moins malsaine s’il ne prêtait pas à la bête une préméditation dans ses attaques qui ne sont que des réactions normales d’un animal traqué, blessé et effrayé. Achab se place en victime en oubliant un peu vite que c’est lui l’agresseur, et non la baleine.

Mais qui est le plus coupable dans cette histoire ? Le capitaine Achab et sa folie ? Ou ses second, qui bien conscient que l’homme a non seulement perdu l’esprit mais agit en totale contradiction avec les ordres donnés par les propriétaires du bateau, le laisse faire, par pure lâcheté, alors que même Achab admet qu’ils auraient le droit pour eux.

De plus alors que le résumé et le sujet du livre promettent de l’action et de l’aventure, on en a finalement très peu : seulement pendant les 2 ou 3 chasses auxquelles on assiste. Tout le reste est lent, très lent.

La fin est attendue, il n’y a aucune surprise et elle est trop rapide par rapport à la longueur du roman (même dans cette version abrégée). Quant à l’épilogue, il est si bref qu’on en garde un sentiment de manque, d’inachevé. On aurait presque préféré qu’il n’y en ait pas.

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