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Critiques de Herman Melville (525)
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Cocorico ou Le cri du noble coq Beneventano

POUR LES CHANCEUX, LE COQ LUI-MÊME POND (Proverbe Grec)



Dans l' «atmosphère morveuse» d'une campagne humide, un homme, buveur invétéré, lettré mais peu besogneux, harcelé par ses créanciers, criblé d'hypothèques, et parfaitement désespéré par les développements incessants du progrès technique et industriel en cours à l'époque -chemin de fer en tête- retrouve l'espoir grâce au chant en tout point fabuleux, et digne du mythique Stentor, d'un coq.



Dès lors, notre oisif pèlerin campagnard n'aura de cesse de retrouver ce merveilleux gallinacée virtuose, songeant d'abord qu'il appartient à une certaine espèce venue de Chine -un "shangaï"-. Hélas, après en avoir découvert une demi-douzaine chez un gros -dans tous les sens du terme- propriétaire terrien infatué de sa personne et de ses trésors à plume, nos tire-au-flanc va immédiatement comprendre qu'il ne peut s'agir là de son coq au souffle si puissant.

Il découvrira notre fier animal un peu plus tard chez un certain scieur de bûche répondant au nom surprenant de Joyeux Musc, à qui notre perpétuel endetté doit encore quelque menue monnaie pour le fruit de son labeur.

L'homme vit non seulement dans une pauvreté crasse mais son épouse est lourdement handicapée et ses enfants tous plus ou moins cacochymes. Mais baste ! Le chant de ce coq-là, puissant et incroyablement mélodieux, prend des airs de cantique et possède l’étrange vertu de chasser la moindre idée noire de quiconque viendrait à l’entendre. Jusqu'au plus sordide, que ses vocalises parviendraient presque à faire passer pour de la faribole amusante et gaie...



Dans cette nouvelle en tout point jubilatoire et inattendue, écrite en 1853 (tout juste deux ans après son immense et universel chef d'oeuvre Moby Dick), Hermann Melville caricature l'insupportable optimisme d'une certaine Amérique qui, à défaut d'idéal, se réfugie dans une idolâtrie de bazar. Cette perte du sacré est d'ailleurs le seul dénominateur commun entre les différentes classes sociales, représentées ici par le riche -quoi qu'endetté- flâneur et le bûcheron sans le sous et seul soutien d'une famille nombreuse.



Il aura cependant fallu attendre un siècle (et deux années) pour que le public français découvre enfin ce conte mi-rural, mi-cynique, d'abord sous la signature de Pierre Leyris. Mais c'est dans une nouvelle et vive traduction que les élégantes éditions Allia nous donnent à redécouvrir, sous la forme d'un délicieux petit opuscule à prix très abordable, ce texte aussi bouffon et drôle que critique sur le matérialisme alors encore passablement neuf à l'époque mais dont on peut aisément reconnaître qu'il aura fait de nombreux petits depuis. Pour le meilleur et pour le pire, selon.

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Bartleby

Bartleby la créature peut bien, au choix, attendrir, exaspérer, faire réfléchir, intriguer, susciter l'admiration ou l'écoeurement, elle ne laisse guère indifférent.

A ce titre, Bartleby l'oeuvre est importante et remarquable; bref, en son genre, un chef d'oeuvre.

Cela n'a rien à voir avec le fait d'en avoir goûté ou pas la lecture.



Cette nouvelle est un recueil de quatre caractères et demi, le terme s'entendant, s'agissant de Bartleby, au sens de nature qui peut engager un destin.

Mis à part celui du narrateur qui, par sa pusillanimité non exempte de bonté, m'a rendu la lecture relativement irritante, le caractère qui compte est évidemment celui de Bartleby.



Il est une négation vivante , formule qui porte le paradoxe létal du personnage. Tant qu'il vit , il non-vit et ce n'est qu'une fois mort que son existence acquiert valeur, sinon d'exemple, du moins de modèle théorique d'humain qui, peut-être, aurait pu vivre quelque part, mais assurément pas ou en tout cas pas bien, aux États-Unis de l'époque.

Il peut aussi apparaître comme précurseur d'une forme particulière de non-violence, en ce qu'elle serait non motivée par une quelconque finalité sauf celle de s'affaisser inéluctablement sur soi-même, échouant, à l'opposé du trou noir, à exercer dans la durée et avec succès l'attraction émotionnelle ou sentimentale qui assurerait l'accrétion. Même le narrateur qui, pourtant, y a mis du sien a fini par craquer!



J'ai l'impression que la qualité de la création de Melville tient à ce qu'elle consiste en l'exact négatif du caractère américain de l'époque, émigrant pleinement tourné vers l'effort, la réussite matérielle, motivé par le désir de vie et de survie (struggle for life) et le sens du progrès .

Ce pourrait être ce que Melville a voulu controverser...

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Moby Dick

J'ai d'abord été déçue.

La promesse des premiers chapitres, celle d'un récit rythmé et piqué d'humour critique, n'a pas été tenue sur les 500 pages suivantes.

On dirait un documentaire animalier sur la baleine et son anatomie, ses différentes espèces, sa représentation par les artistes et scientifiques... C'est chiant. Sérieusement, il ne se passe presque rien pendant tout le roman, les quelques rebondissements sont très vite abordés, on a à peine le temps de se réjouir de ces passages narratifs (souvent très drôles d'ailleurs) qu'un nouveau pavé de cinquante pages détaillant les narines des baleines vienne couper court à notre enthousiasme.

Alors on se force à lire, à continuer jusqu'au rebondissement suivant (attention, rebondissement dans ce livre peut tout simplement signifier monologue du capitaine ou échange de vivres avec un autre bateau.. Ne pas s'attendre à une aventure palpitante systématiquement !)



Mais j'ai continué à lire, et me surprenais moi même à ne pas pouvoir abandonner ce roman. Je voulais continuer.



Et c'est bien là que, selon moi, réside tout l'intérêt de Moby Dick. Il ne se passe rien, mais on y est. Quand je lisais, le sol sous mes pieds se mettait à clapoter et ondoyer comme le plancher d'un bateau de pêche. Je me sentais bien, le soleil brillait à la place de ma lampe de bureau et quand une baleine surgissait, je pouvais presque sentir son jet d'eau m'éclabousser la joue.

Les personnages sont très bien caractérisés, on s'y attache et on est prêt à endurer une autre centaine de pages descriptives rien que pour les retrouver, voir ce qu'ils font, écouter leurs monologues ridicules et hilarants.



Voilà donc un bilan mitigé pour ce roman.

Il était chiant à mourir, plein de longueurs et sans grand intérêt.

Mais je pense qu'il a un charme qui nous fait pardonner tous ses défauts, un charme que je ne saurais expliquer. Il nous embarque...
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Moby Dick

Quelle œuvre gigantesque, à la dimension de son sujet !!! J'ai mis du temps à me décider mais quel regret de ne pas avoir eu ce courage plus tôt. Aventure, vengeance, combat titanesque, tout y est. Mais bien au delà, Merville (une faute de frappe vient de me faire écrire Merveille, un avis docteur Freud ?) nous oriente vers un monde infini de connaissance. J'ai tâché à chaque divagation philosophique des héros de m'atteler à appréhender Kant ou autres héros antiques évoqués mais cela m'est rapidement apparu comme insurmontable. Un chef d'œuvre intemporel.
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Bartleby

Voici un classique de la littérature américaine.

Un notaire de Wall Street nous raconte comment il a embauché un étrange scribe dans son cabinet, Bartleby. L'arrivée de ce jeune homme terne va transformer la vie du cabinet, déjà envahit par 2 employés des plus étranges (Dindon et Lagrinche).

Bartleby s'attache tout d'abord à effectuer au mieux, et avec sérieux, la tâche de copiste pour laquelle il a été engagé. Mais rapidement, son patron va découvrir qu'en dehors de cette unique tâche Bartleby ne veut rien faire. Enfin... ce n'est pas qu'il ne veut pas. D'ailleurs il ne refuse jamais, répondant à tout ce qu'on lui demande "Je préfèrerais pas".





Il s'agit là d'un personnage troublant, dont on ne sait rien, sinon qu'il est silencieux, vit dans le cabinet et "préfèrerai(t) pas". Au final il ne préfère plus rien, devenant un être stoïque, qui regarde par la fenêtre sans bouger, et dont personne n'arrive à se débarasser.





Ce court roman, ou grande nouvelle, de Melville est bourrée d'humour, et d'absurde (à la limite de Kafka et Beckett). L'écriture y est superbe. Un bijoux à lire.
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Moby Dick

Ce roman est considéré par beaucoup comme un chef-d'oeuvre or à mon grand désespoir, je n'ai pas accroché, il faut dire que j'ai toujours du mal avec les auteurs américains, je ne m'explique pas pourquoi la magie du film n'agit pas par écrit.

J'ai la même sensation avec les oeuvres d'Hemingway que je trouve sensationnelles dans leurs adaptations cinématographiques et pauvres dans leurs versions écrites.
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Bartleby

Bartleby le scribe est une nouvelle d'Herman Melville publiée en 1853 dans un périodique, puis intégrée en 1856 dans le recueil de nouvelles Contes de la véranda.



Le narrateur, homme de loi de Wall Street, raconte les relations qu'il avait avec Bartleby, l'homme qu'il avait engagé pour occuper la fonction de scribe dans son étude. D'un naturel très discret, Bartleby passait ses journées derrière son bureau. Mais lorsque le narrateur lui demandait la moindre chose, il répondait « Je préfère pas »(« I would prefer not to »). Le narrateur, surpris, ne se résolut pourtant pas à renvoyer cet homme qui ne sortait jamais de l'étude (il y dormait même) mais sans rien faire.



Lecture très courte et amusante, Bartleby le scribe a été une source d'inspiration pour les écrivains de l'absurde du XXe. Atypique s'il en est, le personnage de Bartleby est tout sauf un personnage : il possède une psychologie minimale, ou tout du moins imperceptible, ses actions se résument à refuser toute action, et sa vie entière se borne à l'étude qu'il occupe jour et nuit. Le narrateur, choqué par son attitude puis décontenancé, culpabilise face à ce personnage de papier.

Une lecture drôle, que j'ai beaucoup aimée pour son absurdité et que Pennac résuma ainsi : « Qui a lu cette longue nouvelle sait de quelle terreur peut se charger le mode conditionnel. Qui la lira saura. »
Lien : http://bouquinbourg.canalblo..
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Moby Dick

Le roman raconte comment Ismaël, le narrateur, attiré par la mer et le large, décide de partir à la chasse à la baleine. Il embarque sur le Pequod, baleinier commandé par le capitaine Achab.



Ismaël se rend vite compte que le bateau ne chasse pas uniquement pour alimenter le marché de la baleine.



Achab recherche Moby Dick, un cachalot blanc d'une taille impressionnante et particulièrement féroce, qui lui a arraché une jambe par le passé. Achab emmène son équipage dans un périple autour du monde à la poursuite du cachalot dont il a juré de se venger.



Le Pequod finira par sombrer au large des îles Gilbert en laissant Ismaël seul survivant, flottant sur un cercueil.





Le roman est loin de se réduire à son aspect fictionnel : de nombreux chapitres sont consacrés à décrire minutieusement la technique de la chasse à la baleine ainsi qu'à s'interroger sur la nature (réelle ou symbolique) des cétacés, et peuvent se lire comme une seconde traque, spéculative et métaphysique.





Dans Moby Dick, Melville emploie un langage stylisé, symbolique et métaphorique pour explorer de nombreux et complexes thèmes qu'il estime universels.



À travers le voyage de son personnage principal, les concepts de classe et de statut social, du bien et du mal et de l'existence de Dieu sont tous aussi bien explorés que les interrogations d'Ismaël sur ses convictions et sa place dans l'univers.





Melville s'est inspiré de deux faits réels :



le naufrage du baleinier Essex, qui sombra en 1820, après avoir affronté un grand cachalot, 3 700 km au large des côtes de l'Amérique du Sud. L'un des marins survivants, Owen Chase, consigna cette aventure dans un livre qui parut en 1821.

l'existence d'une baleine blanche, dans les années 1830, souvent aperçue à proximité de l'île chilienne de Mocha. Criblée de harpons, Mocha Dick attaquait régulièrement les baleiniers.

Melville fut lui aussi marin comme la plupart de ses héros de roman. La rédaction du livre fut entamée en 1850. Le roman fut d'abord publié à Londres en octobre 1851 sous le titre The Whale (Le Cachalot) — cette édition était incomplète et le titre n'était pas celui voulu par Melville. C'est peu de temps après, lors de sa parution américaine, en novembre de la même année, que l'ouvrage prit le nom de Moby-Dick; or, The Whale (Moby-Dick ou le Cachalot).



Melville a été influencé par plusieurs écrivains romantiques (Sir Walter Scott, Washington Irving, Lord Byron, Mary Shelley) dans sa jeunesse. Il souhaitait les imiter dans un livre qui soit captivant et vivant, à la fois sur les plans de l'émotion et de la poésie.



Moby Dick est paru à un moment important de la littérature américaine. En 1850, son ami et voisin Nathaniel Hawthorne publiait la Lettre écarlate. En 1852, Harriet Beecher Stowe publia La case de l'Oncle Tom.

wikipédia



Ce Livre est souvent considéré comme l'emblème du romantisme américain. Bien que sa première édition n'ait pas soulevé l'enthousiasme de la critique, Moby Dick est aujourd'hui considéré comme l'un des plus importants romans de langue anglaise.

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Bartleby

"Je préférerais ne pas". Avant même les grands totalitarismes, Melville prône l'esprit de résistance face à l'absurdité. Même si le texte est très précurseur, on trouve en Russie des textes du même type, moins subversifs peut-être, mais qui critiquent avec drôlerie une vie administrative devenue folle. Je pense notamment au Lieutenant Kijé, être de papier qui connaît une véritable existence administrative à cause d'une faute d'orthographe ou encore à certains récits de Gogol.
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Moby Dick

Pour commencer, je me tiens de préciser comment et pourquoi j’en suis venue à lire ce roman éponyme d’Herman Melville.

Cette année je m’étais donné pour défi de lire Moby Dick : en effet, depuis que je suis petite, j’avais entendu le nom de cette fameuse baleine blanche, par-ci, par-là, à divers endroits, dans divers films, dans divers médias et ce, sans jamais en connaître plus que l’image d’un vieil harponneur plantant son acier dans la peau d’un immense cachalot albinos ! J’avais donc réussi l’exploit de ne pas ; ou presque ; me faire spoiler pour tout ce qui concernait l’histoire et les personnages.

Cependant, ce n’est que l’an dernier que, après avoir lu son nom une énième fois dans les écrits d’un de mes personnages historiques préférés que j’ai décidé de me plonger dans les pages de ce pavé... Et tout ce que je peux dire, c’est qu’en tant que je ne l’ai pas regretté !



J’avais donc entamé la lecture de Moby Dick, loin de me douter qu’un roman d’aventure se déroulant à bord d’un vilain navire baleinier allait tant m’impacter. D’ailleurs, en quoi consistait la chasse à la baleine au XIXème siècle ? J’en n’en avais absolument aucune idée ! Comment pourrait-on, à notre époque, supporter une telle aberration ! Et pourtant me voilà qui commence à lire l’histoire d’un gars un peu déprimé nommé Ishmaël. Un matelot de la marine marchande qui n’a qu’une seule idée en tête (sous peine de se la faire littéralement exploser) : reprendre le large, cette fois-ci à bord d’un baleinier.

Le récit interne, débutant à la première personne du singulier, permet ainsi de nous faire visiter de brièvement la ville de New Bedford jusqu’à ce que le protagoniste y rencontre un harponneur cannibale, Queequeg, et c’est là que Melville parvient à nous offrir nos premiers éclats de rire, comme ça, sans prévenir, dans une situation plutôt comique.

Mais dès le lendemain, nos deux compères en devenir visitent une chapelle, et là, à la vue des stèles érigées en mémoire des marins disparus en mer, le ton sérieux et mystique de ce qui va suivre est donné.

Car pour celles et ceux qui penseraient que Moby Dick consiste en une simple croisière pendant laquelle il se passera juste quelques fâcheuses et heureuses péripéties comme on en trouve à foison dans les romans d’aventure, la surprise sera de mise !

En effet, avec Moby Dick, Herman Melville nous a fait don d’un véritable « ovni » car son roman nous fait non seulement part des évènements à bord du Péquod ; le navire sur lequel Ishmaël et son compagnon ont embarqué ; parsemés de références bibliques, de superstitions et de symboles en tout genre mais l’auteur nous livre aussi d’énormes chapitres à but encyclopédique sur les baleines, les baleiniers, les lois régissant la chasse à la baleine… Sans compter quelques courts interludes dignes d’une pièce de théâtre !

Aussi, le récit sera pavé tout du long de quelques dialogues humoristique ainsi que de monologues, le tout dans une ambiance d’amitié virile grâce aux personnages dotés d’un caractère bien défini et à un équipage cosmopolite.

Et comment pourrais-je parler de Moby Dick sans évoquer l’ énigmatique, le charismatique, le chaud bouillant capitaine du Péquod (d’ailleurs, que serait un navire sans son capitaine ?) : Achab ; qui, avouons le, fait figure aussi bien de protagoniste principal qu’antagoniste étant donné qu’Ishmaël sera relégué bien vite au rang de témoin face aux longues tirades et scènes accordées au maître du Péquod ainsi qu’aux autres personnages comme Stubb, Starbuck, Pip’, Tashtego…

Mais revenons donc à Achab, un nom prophétique qui apparaît dès le choix fatidique du navire fait par Ishmaël à Nantucket. L’auteur parviendra à évoquer maintes fois le fameux capitaine ; nous parlant vaguement de sa jambe d’ivoire et de son terrible caractère ; alors que ce personnage n’apparaîtra en personne que bien après… En bref, jamais je ne m’étais sentie aussi « teasée » par l’apparition d’un personnage en lisant un roman. À noté qu’il en est de même pour la fameuse baleine blanche…

Cela dit, je vais tout de même éviter de trop en raconter sur lui ici car mes critiques n’ont pas pour but de spoiler les potentiel(le)s intéressé(e)s! J’ajouterais juste qu’Achab est LE personnage de fiction qui mériterait une analyse à part entière. Tout le monde verra en lui une quête obsessionnelle, ou encore une lutte profane contre les incontrôlables forces de la nature ; ou Dieu ; cristallisées dans l’apparence livide et dans la taille énorme d’un cachalot. Pour ma part, je trouve que cela vacille entre un orgueil démesuré et une haine de soi ; les descriptions physiques de la baleine ainsi que celles d’Achab nous montrent quelques similitudes comme un front particulièrement ridé… Où encore au désir d’une revanche sur la Vie ou bien la découverte d’une passion ardente après 40 ans de vie en mer faite de restrictions…

Voilà ce qui est magique avec Moby Dick : le roman, de part la variété des sujets abordés, de part son style poétique et son vocabulaire riche, et de part sa capacité à faire émettre au lecteur tant de suppositions et d’hypothèses, se voit être aussi colossal que le léviathan dont il fait l’éloge.

Alors, quels défauts pourrais-je attribuer à ce roman, moi qui ai adoré ce pavé au point de l’élevé à la première place de mes lectures préférées ? Les gens qui ne l’ont pas apprécié ; c’est leur droit ; et/ou qui ont abandonné la lecture en cours de route mettront certainement en avant l’argument des longs chapitres explicatifs qui ne font pas avancer le récit … Et pourtant, ces derniers sont de la plus haute utilité : ils vous éclairent sur le fonctionnement et le matériel qui va être utilisé dans l’action qui va suivre car il faut avouer que tous les termes et que toutes les tâches incombant aux baleiniers du XIXème siècle est un univers totalement inconnu pour la grande majorité d’entre nous, lecteurs lambdas du XXIème siècle !

En conclusion, si vous recherchez un roman d’un autre temps quoique brodé de thèmes universels et intemporels, un roman qui vous fera réfléchir et voyager en esprit, qui vous apprendra un tas de mots techniques et de références artistiques sur la chasse au cachalot, n’hésitez pas à découvrir Moby Dick. Moi-même, avant ma lecture, avais quand même la petite crainte que ce pavé était « surcoté » à cause de sa célébrité et pourtant je me suis bien vite sentie comme happée par les pages, comme noyée dans la prose somptueuse d’un Melville bien informé sur les sujets abordés dans son chef-d'œuvre puisque l’auteur lui-même a été matelot à bord de plusieurs baleiniers !
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Taïpi

Nous sommes en 1843. Alors que le navire baleinier la Dolly fait relâche dans la baie de Nuku-Hiva dans l'archipel des Marquises, Tom, le narrateur, et son compagnon Toby, profitent d'une escale de leur bordée dans l'île pour déserter. Ils s'enfoncent au cœur des montagnes pour échapper à leurs poursuivants. Commence alors une marche harassante à travers la végétation luxuriante de l'île, ponctuée par des ascensions périlleuses, avec dans un coin de la tête la crainte de tomber sur les fameux Taïpis à l'horrible réputation de cannibales. Un peu plus d'un demi-siècle après le destin funeste de James Cook dans les îles Sandwich, les Occidentaux vivent dans la hantise de ces peuplades qui consomment la dépouille de leurs victimes.

Le livre de Melville tient à la fois du roman d'aventure et du récit ethnographique. Mais c'est ce deuxième aspect qui l'emporte. Très critique vis-à-vis de l'action des missionnaires religieux et des appétits de colonisation des Français, Melville a conscience que le peuple dont il partage la vie pendant quelques mois (pendant quelques semaines dans la réalité) sera bientôt corrompu par le commerce, les maladies apportées dans ces fragiles archipels. C'est peut-être cette conscience qui lui donne envie de tout noter. Sans comprendre les croyances religieuses de ses hôtes, l'auteur admire leur don pour le bonheur, leur vie exempte de propriété privée, la douceur de vivre qui y règne.
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Bartleby

Un mystérieux copiste s'enferme dans l'inaction, la douce résignation puis la mort après avoir obstinément opposé à toute demande de son employeur l’énigmatique et invariable réplique « je ne préférerais pas » qui ouvre une possibilité de choix et se ferme sur un non implacable. Toute la brève existence de ce héros improbable qu’est Bartleby réside dans cette fadeur, celle d’une trace pâlissante qui le conduit inexorablement à une non-existence un détachement de soi et des autres jusqu’à l’aboutissement sacrificiel du personnage parfaitement évaporé et hors sol qu’il est devenu. Pourtant, Bartleby parvient à placer son employeur devant un point de butée obstiné le rendant incapable de l’obliger à faire ce qu’il n’aimerait mieux pas faire. Le narrateur est lui aussi saisi d’impuissance, s’efface devant la neutralité d’un Bartleby auquel il fait un écho fraternel pris de compassion indissociable d’une certaine sidération qui, d’une certaine façon, ébranle ses convictions et l’exonère de toute responsabilité pratique. Rejet de la finalité d’un Manhattan flamboyant de ce milieu du 19ème siècle à ce que le sous-titre « a wall street story », préfigurateur du mouvement anti-pouvoir « Occupy Wall Street », pourrait laisser supposer ? Souci de préserver l’intégrité de sa conscience ? Résistance passive, aux impératifs subordonnés et envers les habitus comportementaux ? Melville n’y répond point, laissant libres toutes les possibilités d’interprétation à laquelle se sont livrés la cohorte des critiques et les plus brillants philosophes qui ont vu dans Bartleby des germes pour les personnages de Kafka et Camus. Deleuze décèle même chez Bartleby l’inventeur qui pousse jusqu’au bout les limites d’une « formule alchimique ou kabbalistique qui ouvre la porte à un autre monde ».

Bartleby n’a rien du révolutionnaire ou de l’imprécateur au poing levé. L’homme ne revendique rien, n’exprime aucune impatience. Il a la nonchalance d’un ludion insaisissable, porteur d’une indétermination fondamentale qui se situe hors contingence du non-choix, mais aussi de tous les choix sans qu’aucun ne soit explicitement désigné. Ce vide de l’incertitude fait le plein de nos interrogations et de notre désarroi. Sans aucun doute, l’effet le plus remarquable de cette sorte de fable de l’inanition est bien celui de nourrir la pensée de son lecteur plongé sans filet dans cette intrigue insaisissable et les méandres d’un questionnement sur « le monde comme mascarade », le rôle que la société vous assigne et le sens de votre propre vie.

Malgré la tournure indubitablement comique des dialogues et l’originalité des caractère des trois employés, Dindon, Pince-nez et Gingembre, tous droits sortis d’un roman de Dickens, ce n’est pas le plaisir qui l’emporte à lire cette histoire. Peut-être parce que le regard de Melville scrute une âme insondable sur laquelle aucune prise n'est possible... Pour Daniel Pennac, Bartleby est l’homme « sans référence, sans possession, sans qualité, sans particularité, sans passé ni futur, il est instantané ». Il est aussi défragmenté et désubstantialisé que le travail de copiste qu’il accomplit avec zèle puis refus inexorable aux effets contagieux au sein du cabinet de l’avocat qui l’emploie. Rencontre improbable et paradoxale d’un Melville-Bartleby confrontés à l’ennui, le vide de l’exercice littéraire du copiste et de la contestation, la négation, la mise à distance d’une activité dissonante qu’ils rejettent et d’où pourrait surgir une nouvelle vision d’un autre bord du monde.

Derrière ce faux héros aux allures de passe-muraille, n’est-ce pas l’auteur lui-même qui se dissimule en filigrane comme Bartleby derrière le paravent vert ? A l’instar de Proust, Melville reprend l’idée que l’écrivain « crée une langue étrangère dont l’effet entraîne tout le langage et le fait basculer vers son dehors qui est silence ou musique ». Melville ne s’est-il pas arrêté d’écrire pendant une trentaine d’années après la publication de Bartleby et ainsi, parvient à se soustraire aux logiques mercantiles de ses éditeurs ? Dans un ultime paragraphe, Melville s’interroge : « et si la Littérature n’était que poursuite du vent ? » Cet opuscule qui prend dès le départ l’apparence d'une satire sociale se termine en une méditation terriblement troublante sur l'humanité. Si l’on se limite uniquement aux faits rapportés, Bartleby ne nous fournit pas les clés de l’énigme. Au reste, le narrateur confessant son « appréhension incertaine, trop confuse ou trop sommaire pour avoir valeur de vérité » invite le lecteur à « prendre le relais en relisant le conte ». Et si, finalement selon Jacques Derosiers, le seul point commun à tous les bartlebys que nous tentons de décrypter « est d’avoir laissé leur seul silence en guise d’explication » ?

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Moby Dick

Est-ce un roman ou un traité sur les baleines ? Quelle lecture pesante à travers des océans de cours sur les mammifères marins ! A plusieurs reprises, j’ai songé abandonner. Ce qui m’en a empêché : en sixième, le premier texte que nous avons étudié en cours de français était un extrait de ce roman. Puissance du souvenir !
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Bartleby le scribe (illustré)

Grand classique de la littérature, Bartleby le scribe est ici réédité en grand format, texte intégral et grandes illustrations.

Pour résumer, il s'agit d'un homme de loi ayant son étude sur Wall Street qui raconte une histoire étrange et troublante à propos de l'un de ses scribes. Bartleby vient d'entrer dans l'équipe, il parle peu et reste en retrait mais son travail est excellent. Peu à peu il se renferme davantage et s'oppose à toute demande de son employeur en ces termes: "J'aimerais mieux ne pas...". Étrange retournement de situation qui interroge ses collègues et son employeur, très vite il se met tout le monde à dos. L'employeur compréhensif ne peut plus se permettre de garder un tel employé, malheureusement se dernier refuse de quitter l'étude, l'homme de loi décide donc de déménager. Enfin débarrasser de cet être fantasque il n'arrive pourtant pas à le sortir de sa tête, jusqu'à ce dénouement terrible faisant émerger encore plus de question sur cet homme taiseux.



Je lis enfin cette œuvre dans une édition superbement illustrée apportant un éclairage supplémentaire au mot de Melville, les rues, l'étude et les personnages de cette histoire surprenante.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Bartleby le scribe (BD)

« ……….. !! » Voilà ma première impression lorsque j’ai vu les premières planches de cet album. Bouche bée devant tant de beauté, je me suis réjoui de plonger dans le nouvel album de Munuera. Je ne connais pas la nouvelle d’Hermann Melville et je découvre cette histoire avec les yeux grands ouverts : Les personnages sont remarquables, les couleurs ternes sont épatantes d’a propos, les pleines pages sont bluffantes, les cadrages sont ingénieux…. C’est beau !!



Je découvre donc cette histoire… bien plus complexe qu’il n’y paraît… la préface et l’épilogue m’ont d’ailleurs aidé à mieux saisir l’impact philosophique et sociologique de cette histoire.



Bartleby et sa rébellion passive questionne notre rapport au travail, à la société, mais aussi notre rapport aux autres et à nous-mêmes. Il pousse à la réflexion. Quel rôle ai-je envie de jouer dans ce monde ? Suis-je soumis ? Est-ce que je peux faire preuve de libre arbitre ?



Merci à Dargaud et Netgalley !

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Bartleby

Lu sur conseil de ma libraire - je cherchais un petit livre entre deux gros - cette courte mais intense lecture fut une magnifique découverte.

Le mystère de Bartleby recèle toute une réflexion morale et chrétienne intéressante, où l'on voit le narrateur examiner sa conscience. La conclusion de l'histoire par une réflexion sur (à mon sens) le destin de chaque homme m'a donné des frissons. Je n'ai pu m'empêcher d'y voir à bien des égards une méditation en écho à celle du "Vanitas vanitatum".
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Bartleby

J’ai adoré Bartleby, comme dans Moby Dick, Melville sait donner de la profondeur ç ses personnages. Ce qui me dérange c’est la manière d’aborder l’histoire, on reste avec trop de distance dans ses actions. Bartleby n’est pas le symbole de quoi que ce soit ? Pourtant il a de quoi, résigner ou résilier, je ne sais toujours pas comment qualifier ce court roman et je préférerais ne pas choisir.

Il y a toujours de la philosophie et de la psychologie en fond dans les livres de cet auteur, c’est particulièrement flagrant ici. L’humour est présent, aucun second degré, tout est à prendre tel quel.

J’ai beaucoup d’admiration pour la persistance du protagoniste, préférant ne pas faire les tâches qui lui incombent, du début à la fin, il se met à utilise sa formule magique, laissant coi ses interlocuteurs. Un anti-héros de l’administration, le cauchemar de son patron, pourtant il n’est pas difficile mais il s’obstine à « préférer ne pas ». Ses collègues sont intéressants aussi, le prenant en pitié puis évoluent devant une situation qui stagne.

Une bonne découverte que je recommande.
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Moby Dick

Roman et film inoubliables ( Moby Dick, réalisé par John Huston avec Gregory Pecket et Orson Welles ).

Jeune adolescent, cette œuvre m’a marqué par la crainte de ce capitaine, par ces tatouages sur les visages, par ce début d’aventure dans l’auberge)…

Qui ne connait pas l’histoire ?



Donc inutile de résumer celle-ci.



Un certain nombre de lecteurs se posent la question de ce sujet et de son opportunité, pourtant rien d’illogique :



Le récit se déroule dans les années 1840. La chasse à la baleine est alors proche de son âge d'or. Les baleines sont déjà exploitées par les hollandais depuis plusieurs décennies au large des côtes européennes, mais elles sont encore abondantes près du continent américain.

À l'époque, l'huile de baleine est utilisée pour de multiples usages : l'éclairage ou la lubrification des machines. Jusqu'à la première exploitation du pétrole, le commerce d'huile de cachalot, fut incroyablement rentable.

L'activité est aussi une activité suivi par les monarques anglais, … ) qui financent et équipent de nombreux baleiniers afin de ramener du précieux spermaceti pour la production de bougies, savons et autres cosmétiques, de l'ambre gris pour la parfumerie ou encore des os de cachalot dans lesquels sont taillés des objets dont raffole l'aristocratie (cannes, manches et baleines pour ombrelles…). La baleine et, surtout, le cachalot sont considérés comme des poissons royaux.



Une histoire de baleine…sujet délicat, mais maitrisée d’une main de maître :



Herman Melville, fut lui aussi marin, et notamment baleinier de 1840 à 1842,



D’autre part, il s'est inspiré de faits réels :



1)Les cachalots poursuivis portaient souvent un nom : Melville en cite quatre au chapitre 45 : Don Miguel du Chili, Morquan du Japon, Jack de Nouvelle-Zélande (qu'il nomme Tom quelques lignes plus loin), Tom Timor.

2)Le naufrage du baleinier Essex, qui sombra en 1820, après avoir été éperonné par un grand cachalot, 3 700 km au large des côtes de l'Amérique du Sud.

Cette aventure fut retranscrite dans un livre par l’un des naufragés et dont l’auteur, s'est inspiré.



Au-delà de la première lecture ou vision de base, il est possible d’avoir un autre regard sur ce roman

1) Une information culturelle : de nombreux chapitres sont consacrés à décrire minutieusement la technique de la chasse à la baleine.

2) Une lecture philosophique :une traque de l’animal qui cache quoi précisément ?

La lutte entre Achab et Moby Dick symbolise celle du Bien contre le Mal.

Le capitaine Achab est obsédé par Moby Dick non seulement pour la renommée qu'il pourrait en tirer, mais aussi parce qu'il souhaite se venger de l'animal. Ainsi l'orgueil du capitaine, à qui Moby Dick arracha la jambe, et sa quête de vengeance le mèneront à sa perte. C'est donc, métaphoriquement parlant, non seulement la lutte entre le Bien et le Mal, mais aussi la condamnation de l'orgueil et de la vengeance.

Achab, capitaine respecté, idolâtré, entouré d’une légende, impose une quête irrationnelle et conduit son troupeau vers une fin inéluctable.

3) La place de l’homme dans cette société du XIXème siècle :à travers le voyage de son personnage principal, les concepts de classe et de statut social, du Bien et du Mal, et de l'existence de Dieu

La lutte entre Achab et Moby Dick symbolise celle du Bien contre le Mal.

Ce roman, celui-ci fut presque ignoré par la critique littéraire, lors de sa publication. Une œuvre imaginaire basée sur une très forte réalité sociale qui a existé, une écriture basée sur une expérience avérée de l’auteur, et même le personnage central ( moby dick) en quelque sorte n’est pas issue d’une imagination d’écrivain :

Pendant longtemps, la critique a pensé que le cachalot blanc n'existait pas .Or, en 1952, un baleinier, capturait un cachalot de de couleur blanche.



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Moby Dick

J'ai été emporté dans cette histoire, par les détails et le réalisme d'un monde qui m'était inconnu : la pêche à la baleine au XIXe siècle. Mais surtout, par la voix du narrateur, le style changeant, les personnages inoubliables tels que Achab et Queequeg. Un livre monstre en somme..
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Hôtel de la baleine

J'étais toute contente de recevoir ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio. Cela fait bien longtemps que je n'ai pas lu de livre de Melville, c'était une bonne occasion de côtoyer à nouveau cet auteur.

Cette joie fut à la hauteur de la déception lorsque je reçus le livre et que je m'aperçus en le feuilletant, qu'il s'agit en réalité d'un extrait de Moby Dick. Certes, je n'ai pas lu Moby Dick, pas encore, mais je préfère lire l'oeuvre dans son intégralité plutôt que de lire comme cela, de façon isolée, les chapitres 3 et 4, d'autant que le découpage est assez étrange et l'extrait se finit de façon assez abrupte.

Je suis bien consciente que cette note de lecture ne parle pas du contenu du livre, mais il y a peu à dire sur un extrait d'une vingtaine de pages d'une oeuvre par ailleurs monumentale. Mais décidément, c'est le projet éditorial qui me pose question. Je n'arrive pas à comprendre ce que les éditions de L'Herne ont cherché à faire avec cette collection (car il s'agit bien d'un livre qui appartient à une des collections de la maison, la collection « Carnets »), d'autant qu'il ne s'agit pas non plus d'une traduction revisitée, puisque celle présentée ici est l'oeuvre de Théo Varlet, que l'on voit souvent cité dans les livres électroniques tombés dans le domaine public.

Visiblement, je ne suis donc pas le type de lecteur cible pour cette collection, et j'en suis toute attristée car je me dois tout de même de remercier les éditions de L'Herne pour ce petit opuscule, et j'aurais aimé apprécier le gentil cadeau qu'ils m'ont fait.
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