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Critiques de Edgar Allan Poe (1031)
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Histoires extraordinaires

Ce recueil s'ouvre sur des récits de ratiocination (tels que Poe les qualifiait). Prototypes des histoires de détectives et de chasse au trésor, ils mettent en scène des raisonneurs outranciers, dont les théories farfelues résolvent des situations à la frontière de l'illogisme. En raison de la lourdeur exégétique des dialogues, ce versant de l'oeuvre n'est pas mon préféré, même si j'apprécie l'ironie de la lettre volée, où les jeux capillotractés du détective Dupin et de son double maléfique "D." culminent dans une forme de simplicité inattendue.



Mais pour moi, c'est quand les ratiocinations de Poe cherchent à saisir l'insaisissable qu'elles deviennent brillantes. Quand elles tournent en cercles concentriques autour d'un abîme inconnaissable, dans le paradoxe de narrateurs cherchant à analyser « une sensation qui n'admet pas d'analyse ».



Cette profondeur habite les tombes, les maelströms et les yeux de Ligeia. La féminité s'y unit à la mort, comme dans le jardin de Proserpine du poème d'Algernon Swinburne.



D'après le mythe antique, la fille de Démeter descend rejoindre Pluton à chaque automne. L'une des héroïnes de Poe, Morella, connaît une répétition comparable de la naissance et de la flétrissure. La figure maternelle s'identifie à celle de la femme-enfant. Difficile de ne pas faire de rapprochement avec la biographie de l'auteur... et pourtant ce conte date seulement de l'année de son mariage avec Virginia Clemm. Prophète de malheur, Poe ?



Morella, Ligeia : ce duo de la métempsychose féminine n'a en tout cas rien perdu de son pouvoir hypnotique. Et la traduction un brin fantaisiste de Baudelaire n'y est pas pour rien. Sa tendance à ornementer ne nuit pas à la musicalité du texte, comme on le voit avec la métaphore « the raven wings of midnight », qui devient en français : « les ailes de minuit, l'heure au plumage de corbeau ».



La métempsycose s'avère même former un triptyque, avec son volet chevalin : Metzergenstein, tableau gothique et incendiaire où la cruauté engendre la cruauté, comme des flammes qui se répandent… jusqu'au Japon ? Le conte « Figures infernales » d'Akutagawa se rapproche de celui-ci.



La science et la logique de Poe se déploient au service d'une narration riche et maîtrisée. Cela vaut particulièrement pour les récits d'horreur maritime. Ainsi, « Manuscrit trouvé dans une bouteille » est relaté à la première personne, de façon presque organique via les tirets finaux, tels des hoquets anticipant la chute… dans tous les sens du terme. A l'opposée, « Une descente dans le maelström » débute en prenant du recul avec son sujet. le génie de cette nouvelle réside dans le fait que la distanciation va décroître progressivement, jusqu'au bord d'un abîme (sur)naturel. Les longs prolégomènes du narrateur constituent un premier cercle explicatif, qui se révèle être le bord d'une spirale où tout s'accélère sous la forme d'un récit oral rapporté. Cette analepse fait oublier sa nature par des péripéties de plus en plus haletantes, qui s'achèvent sur un rythme démentiel : le flux tournoyant du récit semble mimer l'aspiration au sein du monstrueux phénomène.



Les histoires de mesmérisme proposent des approches encore plus antipodiques : on débute avec un sensationnalisme empli d'horreur corporelle pour « La vérité sur le cas Valdemar » (titre qui évoque la Une d'un journal) et on finit par un dialogue mi-scientifique mi-philosophique qui établit la théorie d'un corps sans organes jouissant de son absence de souffrance par comparaison avec la vie matérielle antérieure (« Révélations magnétiques »). Entre les deux, le sommeil magnétique d'Auguste Bedloe tourne à l'hypotypose exotique, dont les aspects empoisonnés débordent sur le présent de narration.



Ce recueil chemine donc dangereusement au-delà du sens commun, à la façon d'Icare vers le soleil, ou d'un ballon vers la lune. Les « machines littéraires et poétiques »* de Poe y travaillent sans relâche, mettant leurs artifices au service de nouveaux horizons littéraires.



*je cite là Julio Cortazár dans la préface de l'édition Folio.
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La Lettre volée - Bérénice

Intéressant ce petit volume qui rassemble deux nouvelles d'Edgar Poe au style très différent.

La lettre volée est une petite enquête policière dans laquelle l'auteur convie Dupin, le personnage qu'il a créé dans Le Double Assassinat de la rue Morgue. Tandis que Bérénice est une histoire de gothique - ou plutôt de vampire.



Si la première nouvelle joue plutôt sur le ton de l'humour, de l'ironie , on retrouve dans la seconde des techniques narratives utilisées dans d'autres nouvelles gothiques.

Pour ma part j'ai de loin préféré Bérénice que j'ai trouvé plus efficace et mieux construite.
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Aventures d'Arthur Gordon Pym

Arthur Pym embarque clandestinement sur un baleinier qui s'apprête à croiser dans les mers du sud. Avec l'aide de son ami Auguste, le fils du capitaine, il se cache dans la cale. Il compte révéler sa présence une fois que le navire aura gagné la haute mer et qu'il sera trop tard pour faire demi-tour. Dans sa cachette, Arthur Pym plonge dans un profond sommeil. Son réveil sonne le début de nombreuses mésaventures : mutinerie, naufrage, famine, captivité... C'est le début d'une longue traversée de l'horreur.



Je me suis lancé dans ce roman avec un enthousiasme qui s'est vite dissipé. Le récit de ces péripéties est encombré de digressions inopportunes : leçon de navigation, règles de l'arrimage d'un navire, exposé sur la nidification des albatros... Le style chargé donne un faux rythme qui ankylose la narration. le lecteur se surprend à sauter des paragraphes pour venir à bout d'un chapitre... Ce livre ne doit peut-être pas être considéré comme un simple récit d'aventures ; les événements narrés seraient autant d'allégories à déchiffrer. Une lecture riche en interprétation à défaut d'évasion conseillée aux amateurs d'hermétisme.
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Les trois enquêtes du chevalier Dupin : Doubl..

Une lettre est volée intelligemment. Elle comporte des secret du palais. Des secret pouvant faire basculer les affaires du pays. Il faut la retrouver. La piste est là claire et nette, pas d'ambages, pas de nuages de moindre doute car la volée connait le voleur et le voleur connait aussi que la volée le connait très bien.



Mais c' est une affaire qui ne peut être porter au devant du grand public, il faut de la tactique. Alors M. G... le préfet sollicite Dubin afin de retrouver la dite lettre.



La plus grande surprise dans cette nouvelle qui comporte d'acte imprévisible, c'est que, quand le préfet revient se plaindre de sa situation et que Dubin lui annonce de lui donner la récompense et lui, il lui rendrait la lettre. Donc Dubin avait mené l'enquête à l'insu de tout le monde et même du préfet le commanditaire...



Enfin, une histoire qui se déroule en quelque sorte sur une échelle cyclique! Cette nouvelle vous offre un petit voyage agréable!
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Double assassinat dans la rue Morgue - Le m..

Au hasard d'une promenade dans les rues enténébrées de Paris, le narrateur et son colocataire se trouvent embarqués dans une enquête sur un meurtre dont le mobile et les actes sont des plus étranges.



La plume d'Edgar Allan Poe, traduite ici par Charles Baudelaire est des plus agréable.

J'ai aimé son style mais également le développement de son intrigue.

Face aux éléments pour le moins sans queue ni tête de l'enquête, Auguste Dupin, le colocataire de M. Poe à Paris, va user d'un sens de l'observation extraordinaire couplé à une rigueur des plus fermes.

L'auteur nous énonce une succession de faits. A leur lecture, on est très vite perplexes, tout comme les enquêteurs. Deux meurtres, pas de mobile clair puisqu'une grosse somme d'argent est découverte bien en évidence, une brutalité sauvage qui choque Paris. Petit à petit, Auguste Dupin va démêler l'écheveau complexe et nous révéler non seulement le meurtrier mais également toutes les étapes de ce drame.

J'ai trouvé peu crédible certains passages mais en véritable chef d'orchestre, Poe rassemble les pièces épars d'un puzzle et nous en restitue une image fidèle. C'était très bien trouvé.



En revanche, dans la deuxième nouvelles, l'auteur m'a perdue. Je me suis ennuyée à la lecture de tous les faits et j'ai trouvé le texte indigeste. Je salue le travail de l'auteur en tant que précurseur du roman policier, mais l'accumulation de noms, de lieux et d'événements était trop dense pour apprécier la critique habile du système de justice en vigueur à l'époque.

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Le diable dans le Beffroi

C’est une très courte nouvelle que nous présent Poe : dans une ville hollandaise fictive les habitants ne sont intéressés que par les choux et leurs montres ! Les maisons sont identiques jusqu’à leurs jardins qui sont plantés de choux de manière rectiligne.



Un jour un jeune homme avec un violon arrive et s’introduit dans le clocher de l’église peu avant midi. Midi sonnant les habitants se figent et regardent leurs tocantes et là, horreur, stupéfaction et frayeur, l’inconnu sonne un treizième coup ! 13, chiffre maudit, chiffre de tous les malheurs et toutes les catastrophes et les objets deviennent ensorcelés !



Mes rares autres souvenirs de ces 26 pages se sont déjà évanouis après quelques jours et je ne crois avoir compris la raison de ce conte !



CHALLENGE MAUVAIS GENRE 2020

Challenges XIXè SIECLE 2020 et 2021
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Nouvelles intégrales 03 : 1844-1849

Ce troisième et dernier tome de l'intégrale des nouvelles d'Edgar Allan Poe, conclut admirablement le travail de Christian Garcin et Thierry Gillyboeuf, qui nous offrent une traduction neuve et érudite, y compris de textes très connus tels que "La méthode du docteur Goudron et du professeur Plume", ou "Le fût d'amontillado".



Comme on le sait, c'est Charles Baudelaire, qui très admiratif de la plume de Poe, entreprit de traduire cet auteur en français.



Mais malgré tout le mérite que l'on doit reconnaitre à l'auteur des "Fleurs du mal", force est de constater que ses traductions ne rendaient pas toujours justice à Poe, et tenaient parfois plus de l'adaptation que de la traduction fidèle.



Les deux traducteurs mentionnés plus haut, livrent donc une intégrale chronologique des nouvelles écrites par Poe, ici entre 1844 et 1849, année de sa mort. Textes agrémentés d'illustrations signées Sophie potié, et largement documentés par des notes en fin de volume.



Le livre lui-même en tant qu'objet est une réussite, relié avec un dos toilé, il constitue un bel ouvrage qui trouvera sa place dans la bibliothèque d'un lectorat exigeant quant à l'aspect d'un livre.

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Nouvelles histoires extraordinaires

En relisant ce recueil je me suis rendue compte que je découvrais bon nombre de nouvelles pour la première fois. Souvent étudié en cours d'anglais, mon piètre niveau ne m'a jamais permis d'apprécier par moi-même le texte.

Chaque nouvelle ou presque par son rythme, la progression narrative, l'accumulation de détails installe un mystère qui se transforme en horreur. La prose de Poe donne à entendre le son discordant qui sonne la fin du personnage comme le grain de sable qui fait dérailler le rouage. Je ne sais pas si c'est la plume de Poe ou la traduction de Baudelaire mais je trouve aux textes une musicalité dans le choix des mots qui participe à l'étrangeté et à l'horreur des situations.
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Manuscrit trouvé dans une bouteille

Lire Poe ne m'est pas facile bien que le plaisir soit toujours au bout avec ses petits faits étranges, et avec Manuscrit trouvé dans une bouteille, Poe fait ressurgir l'une des légendes qui ont toujours couvert le monde des eaux, la mer est toujours sujet aux mystères...et ça notre narrateur nous laisse son témoignage à travers un manuscrit trouvé dans une bouteille, un bateau est sorti de nulle part, porte à son bord des êtres étranges, ayant l'air des siècles passés, puis tout va disparaitre peu à peu dans un tourbillon...
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Le Corbeau

Alors qu'il lit paisiblement dans sa chambre pour tenter de penser à autre chose qu'au décès de sa bien-aimée, un homme entend qu'on frappe à sa porte... Il est exténué, triste et cette nuit de Décembre arriver et il le voit entrer : Le Corbeau !



Ce messager mythique, qui accompagne le Dieu Odin, cet oiseau qui sait passer d'un monde à l'autre... Notre narrateur érudit, d'abord fasciné tente de questionner ce Prophète des Enfers.

Mais la seule réponse que le narrateur obtient est : "Nevermore" (= "jamais plus).



Un très long et magnifique poème du génial romancier américain Edgar Allan Poe. Avec des rythmes entêtants qui deviennent hypnotiques, ce poème est tout simplement fascinant et c'est un chef-d'oeuvre.

Comme beaucoup de textes signés Poe, ce poème est plein de références mythologiques (qui obligent parfois à prendre un dictionnaire!) qui ajoutent du mystère à cette nuit et ce dialogue mystérieux.



Une vraie extase littéraire quand on a les clés !



(j'ajouterai que la version lue par Christopher Lee et les illustrations de Gustave Doré complètent joliment cette lecture. Ou dans un tout autre registre, certains préfèreront peut-être la version parodique des Simpson ! )
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Le diable dans le Beffroi

Cette courte nouvelle pleine d'ironie voire de cynisme n'aura pas complètement retenu mon attention. Dans la ville hollandaise fictive de Vondervotteimittiss (jeu de mot de l'auteur signifiant : I Wonder What time it is), les habitants, honnêtes bourgeois et travailleurs, sont obnubilés par les horloges et les choux. A Vondervotteimittiss, la vie est un long fleuve tranquille jusqu'au jour où un jeune homme arrive d'on ne sait où et fait sonner treize coups (chiffre maudit !) à midi, ce qui plonge les habitants non seulement dans la stupeur mais génère aussi leur frayeur.



Je n'ai pas grand chose à dire, sincèrement, sur ce récit court et déroutant. Des airs de farce, un esprit certain de facétie et de moquerie. C'est ma première lecture d'Edgar Allan Poe et je dois à cette nouvelle de m'avoir détrompée sur un point : l'auteur était américain et non britannique comme je le pensais à tort.



Je ne pense pas pouvoir juger de l'oeuvre de cet écrivain mort trop tôt, à quarante ans, sur la foi de cette seule nouvelle et par conséquent, il recroisera sans doute ma route un de ces jours.





Challenge MULTI-DÉFIS 2020

Challenge XIXème siècle 2020
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Histoires extraordinaires

Recueil d'histoires, de genres divers (policier, fantastique, horreur,...) écrites par Edgar Allan Poe et rassemblées et traduites par Charles Baudelaire. Certaines ne doivent surtout pas être lues avant d'aller se coucher, particulièrement Morella. Ce livre m'a marquée et notamment la nouvelle du double assassinat dans la rue Morgue. J'ai beaucoup apprécié le déroulement de l'enquête et le personnage de Dupin.
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L'homme des foules

En soi, j'ai toujours eu du mal à vraiment pénétrer dans les textes de Poe. Mais je suis tombée sur celui-ci, une nouvelle, un peu par hasard et j'y ai enfin pris plus de plaisir.

Le narrateur, Poe lui-même, est en convalescence à Londres et observe, d'un café, la foule qui se presse dans la rue. Dandys, jeunes filles apeurées, prostituées, mendiants, ramoneurs, montreurs de singe, portraits d"une époque pour nous révolue mais sur laquelle Poe porte un regard résolument contemporain.

Puis il remarque cet homme décrépit, d'une soixantaine d'années, dont le visage singulier est vivement éclairé par la lumière des becs de gaz. La nuit est tombée, l'homme s'éloigne, et Poe enfile son manteau pour le suivre.

Il le suivra ainsi toute la nuit, d'une rue à l'autre, intrigué par son comportement, ses plongées dans la foule, sa course à travers la ville.

Le récit est limpide, simple et les descriptions de ce monde évanoui fascinantes.

Peut-être essaierai-je encore de lire Poe.

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Histoires extraordinaires

Un livre, un auteur qu'il est inutile de présenter. D'ailleurs à ce jour et après lecture, je ne comprends pas pourquoi je n'ai pas franchi le pas avant ?! Certes, certaines de ses nouvelles n'ont eu qu'un intérêt très relatif sur ma misérable personne, La lettre volée et Le canard au ballon pour ne pas les citer. Mis à part ça, subjuguée je fus par la qualité de la traduction de M. Baudelaire himself, bien que mon niveau en anglais ne me premette pas de lire quoi que ce soit dans la langue originelle.



M. Poe dans une plus que parfaite maîtrise mélange les genres, à la fois poétique, philosophique, psychologique, mystique... D'une grande érudition, qui forcement ne pouvait que lui valoir ce statut de Maître.



Un incontournable de la littérature classique.
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Le chat noir

Il faut que vous sachiez que j'aime beaucoup Edgar Allan Poe et de voir ses nouvelles ici mises en image par Horacio Lalia fut un vrai coup de coeur. Cet ouvrage réunit huit nouvelles de l'auteur dont la plus célèbre est bien entendu "Le chat noir", titre éponyme de cette bande-dessinée mais on y retrouve aussi "Manuscrit trouvé dans une bouteille", "La barrique d'Amontillado", "L'enterrement prématuré", "Le portrait ovale", "La vérité sur le cas de Monsieur Valdemar", "Hop Frog" et enfin "Le coeur révélateur".



Pour ceux qui connaissent Edgar Allan Poe, ils ne sont pas sans savoir que la grande majorité de ses nouvelles relèvent du morbide ou du fantastique. Aussi, le fait que cet ouvrage est ait réalisé en noir et blanc ne fait qu'accroître cet état de tension que le lecteur ressent lors de sa lecture.

Je crois que ma nouvelle préférée ici est celle du "portrait ovale" car, bien que très courte, elle révèle l'imagination débordante de l'auteur et nous plonge au plus profond du fantastique.

Je ne vais pas m'aventurer à vous faire un résumé de chacune de ces nouvelles, que vous connaissez peut-être déjà mais simplement vous dire que j'ai été agréablement surprise par le fait de mettre des images sur l'oeuvre d'Edgar Allan Poe même si je mets un petit bémol (ce qui explique le fait que je n'aie pas attribué la note maximale à cet ouvrage) aux illustrations de la nouvelle "La vérité sur le cas de Monsieur Valdemar" car le personnage dont il est question m'a plus fait penser à un zombie qu'à un homme au bord de la mort.

Rien à redire en ce qui concerne les illustrations des autres nouvelles. A découvrir !
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Le chat noir et autres nouvelles

C’est le deuxième volume des nouvelles complètes dans la nouvelle traduction de Pierre Bondil et Johanne Le Ray. Ce volume contient 16 textes, dont certains sont très célèbres : La lettre volée, Le meurtre de la rue Morgue, Le masque de la mort rouge, Le puits et le pendule …



Comme dans le premier tome, nous sommes en face de textes très divers : récits policiers, d’anticipation, fantastiques … La dérision succède à l’angoisse, une traque quasi mathématiques de la vérité suit une fantaisie débridée. Nous sommes dans un monde éclaté, entre une sorte d’absurde, presque surréaliste, et la recherche d’une forme de transcendantal, qui sortirait l’homme du quotidien banal dans lequel il est englué. Même si l’idéal est inaccessible, relève du mirage, ou peut même tourner au cauchemar.



Il y a quand même dans tous les contes, mêmes ceux qui semblent le plus bon enfant, ancrés dans un quotidien qui pourrait sembler banal, une cruauté sous-jacente. Par exemple, dans La semaine de trois dimanches, dont l’enjeu est un mariage entre deux jeunes gens, l’oncle dont dépend le mariage use de son pouvoir d’une manière quasi sadique, et une ruse qui frôle le grotesque et l’invraisemblable est nécessaire pour sortir de l’impasse. Même si tout se termine bien, et que l’histoire semble anecdotique, elle laisse entrapercevoir un potentiel à infliger une souffrance gratuite, à user de son pouvoir sur les autres hommes, dans le coeur de n’importe qui, y compris le bourgeois le plus trivial. Au final, il n’y a pas de différence de nature entre cet oncle censément débonnaire, et les bourreaux de l’Inquisition du Puits et le pendule, ce sont seulement les conditions dans lesquelles vivent les hommes qui sont différentes et qui produisent des comportements adaptées aux normes sociales en vigueur. Mais si ces conditions changeaient, le brave bourgeois pourrait endosser le rôle du bourreau avec une véritable jouissance.



Un classique que je prends beaucoup de plaisir à relire.
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Histoires extraordinaires

La première fois où j'ai entendu parler d'Edgar Poe, c'est en cours de... français. Nous étudiions Baudelaire, et le prof - toujours le même, mon mentor Albert - nous apprenait que le futur auteur des "Fleurs du mal" s'était trouvé une âme-sœur en la personne d'Edgar Allan Poe, un poète, romancier et nouvelliste américain (1809-1849). Même spleen, même attirance pour l'étrange, même alternance entre ombre et lumière, entre sordide et sublime... Baudelaire voit en Poe un poète maudit - comme il se voit lui-même, en fait.

Il n'est pas le premier à traduire Edgar Poe, d'autres s'y sont essayé avant lui, mais c'est bel et bien Baudelaire qui, le 15 juillet 1848, en faisant paraître dans un journal "Révélation magnétique", un texte d'Edgar Poe traduit par lui-même, va donner le coup de départ de la "Poemania". Baudelaire se déclarera traducteur attitré du poète américain, et prendra lui-même l'initiative d'éditer les contes de Poe en recueils ("Histoires extraordinaires" - 1856, "Nouvelles histoires extraordinaires" - 1857, "Histoires grotesques et sérieuses" - 1865), son roman ("Les Aventures d'Arthur Gordon Pym" - 1858) ainsi que quelques-uns de ses poèmes ("Le Corbeau" - 1856, "Eurêka" - 1864) On a reproché à Baudelaire de faire du Baudelaire en traduisant Edgar Poe. C'est sans doute vrai dans une certaine mesure, au point que certains éditeurs envisageaient d'inclure les traductions de Poe dans les "Œuvres complètes" de Baudelaire. Et le fait est que cette traduction est un modèle du genre et fait toujours référence de nos jours.

Les "Histoires extraordinaires" sont donc un recueil composé par Baudelaire à partir de 13 contes d'Edgar Poe, rédigés entre 1832 et 1845. Cet ouvrage remarquable est fondateur à plus d'un titre : on y trouve là une des origines du roman policier à énigme ("Double assassinat dans la rue Morgue" et "La lettre volée" où le chevalier Dupin qui mène l'enquête, se révèle l'ancêtre de l'inspecteur Lecocq, d'Eugène Gaboriau, et du Sherlock Holmes, d'Arthur Conan Doyle). Dans les "Histoires extraordinaires" Poe crée un nouveau type de fantastique, différent du gothique, mélange d'étrange, d'insolite, voire de burlesque, en tous cas dérangeant ("Metzengerstein", "Ligéia" préfigurent l'œuvre de Lovecraft, entre autres) Enfin on trouve dans ce recueil des nouvelles où l'aventure côtoie le fantastique ou le policier ("Le Scarabée d'or", par exemple, annonce clairement les grands romans de Jules Verne qui commencent par le décryptage d'un document mystérieux).

Cette multiplicité de thèmes, avec comme fil conducteur un goût de l'étrange très poussé, ainsi qu'une certaine aptitude à "embarquer" le lecteur dans une aventure littéraire nouvelle et palpitante (susciter la curiosité, peut-être même l'angoisse, en tous cas provoquer une émotion...) contribue à faire de Poe l'un des premiers auteurs typiquement américains, de ceux qui, comme Melville ou Hawthorne, ont définitivement coupé le cordon ombilical avec la littérature classique anglaise.

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Oeuvres & Thèmes : Le Veston ensorcelé et autre..

- La cafetière de Théophile Gautier

- Le portrait ovale d'Edgar Allan Poe

- Qui sait? de Gui de Maupassant

- Le veston ensorcelé de Dino Buzzati

- Le jeu du bouton de Richard Matheson

- Fonds d'écran de Pierre Bordage



Cette courte anthologie retrace en six points l'évolution du genre fantastique, depuis le début du XIXème siècle jusqu'au XXIème.



Chaque nouvelle est suivie d'un questionnaire et de points clés pour mieux appréhender les récits. En fin de volume, quelques pages retracent également les grandes figures du fantastique, dans les livres puis au cinéma ou à la télévision.



J'avais déjà lu les histoires de Gautier, Maupassant et Matheson auparavant. Relecture qui m'a apporté du plaisir, qu'il s'agisse de l'attrait romantique de la chute de La cafetière, des bizarreries mobilières de Qui sait? ou de la moderne version de la tentation d'Eve du Jeu du bouton.



Il me restait donc la moitié à découvrir. L'ensemble montre bien les tenants du fantastique, avec cette difficulté à déterminer si l'on est bien en présence du surnaturel ou s'il existe une explication rationnelle à des événements inattendus.

Le thème faustien est mis à l'honneur : quel que soit l'époque, l'être humain reste fortement soumis à des envies fortes pour lesquelles il serait prêt à donner beaucoup. Veston, boîte ou smartphone, peu importe, c'est toujours le mécanisme de convoitise qui mue la main si tentée.

De quoi nourrir de belles réflexions sur la permanence des caractères humains, sur le consumérisme qui attise envie et jalousie ou tout simplement s'octroyer une délicieuse soirée de lecture en compagnie de six grands noms de la littérature.
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Le scarabée d'or - La lettre volée

Le scarabée d'or est un court roman ou une longue nouvelle fantastique où le cheminement vers la découverte d'un trésor passe par un grand scarabée d'or. le narrateur nous parle de M William Legrand, un homme étrange vivant sur une île déserte qui s'extase toutefois à la résolution des énigmes. En rentrant un soir, il explique au narrateur qu'il venait de ramasser un scarabée d'or, et après tant d'investigation, ils découvrent en ce scarabée d'or, un crane humain...et l'humeur de William Legrand dépérit tant que notre narrateur et son domestique jupiter ne l'accompagneraient pas à la recherche du trésor, suivant ses pistes qu'il développe avec beaucoup d''intelligentsia...

Une histoire intéressante mais le style un peu trop lourd et très laborieux de l'auteur conduit à une certaine confusion quant à l'accessibilité de l'histoire!
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Le diable dans le Beffroi

Une toute petite histoire étonnante! L'auteur nous décrit un monde étrange et loufoque de Vondervotteimittiss, un village Hollandais où toutes les maisons sont construites avec la même architecture, et il y un jardin de 24 choux devant chaque maison. Les habitants sont obsédés par le choux et les horloges, au point qu'ils en ont fait leur décoration d'intérieur. Mais un jour, un homme venu de nulle part, monte dans le beffroi où est logée la cloche, il sonne treize coups au lieu de 12, alors qu'il est 12 heures, tout va chavirer et basculer dans ce petit monde,..plus l'effroi gagne les habitants...plus le temps se décolore...

Une petite histoire qui saisit votre attention par son étrangeté!
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