Citations de Djalâl ad-Dîn Rûmî (420)
Je vivais au bord de la folie, voulant connaître des raisons, frappant à une porte.
Elle s'est ouverte.
J'avais frappé de l'intérieur !
Celui qui a soigneseument rangé les graines rubis dans un fruit de grenade ...Sait dans quel coeur te placer
Par l'Amour, le corps terrestre a pris son essor vers les cieux : la montagne se mit à danser et devint agile.
Bien que la Destinée t'assaille cent fois, à la fin elle jette pour toi une tente dans le ciel.
C'est la bienveillance amoureuse de 'Dieu' pour te 'terrifier' afin de te mener vers le Royaume de la Sécurité
(Livre I,1260-1261)
J’étais mort, vivant me voici,
J’étais larme, ris me voici
Arriva le bonheur d’amour
Bonheur éternel me voici.
Il dit : “Tu es une bougie,
Celui vers qui l’assemblée prie.”
Assemblée ne suis, ni bougie,
Fumée dispersée me voici.
Il dit : “ Tu as plumes et ailes,
Je ne te donne aile ni plume.”
Désirant ses plumes, ses ailes,
Sans ailes ni plumes, me voici,
Tu es la source du soleil
Et moi je suis l’ombre du saule.
Toi, tu m’as frappé à la tête,
Misérable en feu me voici.
Cache tes (bonnes) actions non seulement aux yeux des autres, mais aussi à tes propres yeux, afin qu’elles puissent être en sécurité loin du mauvais œil
Nourris-moi, car j'ai faim, et hâte-toi, car le temps est un glaive tranchant.
Louable est mon ivresse, licite est le nectar
Dont la vigne et son fruit n’ont pas eu de part.
A la coupe divine où je portai mes lèvres,
L‘unique goutte bue, en mon âme soulève
Une extase dont le feu ne s’éteindra jamais…
L‘amour! lorsqu’il atteint le coeur d’un amoureux
Fait que la nuit obscure pour lui devient clarté…
La lumière propre du visage vient de la chandelle de l’esprit.
Une vie sans amour ne vaut rien. L'amour est l'eau de la vie. Buvez-la avec soif et avec coeur.
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Où suis-je donc, moi ? A quoi bon les chagrins et les joies de ce monde ?
Où suis-je donc, moi, à quoi bon les soucis pour la pluie, pour l’eau qui coule des toits ?
Pourquoi n’irais-je pas à ma propre patrie ?
Que sert au cœur de contempler ce monde fait de poussière ?
Puisque je n’ai pas d’âne et ne suis pas ânier, ô mon âme,
Qu’ai-je à me soucier de la selle de l’âne, du transport de l’engrais ?
Tu es vieux de mille ans par la raison, l’imagination, la pensée !
Que t’importent les ennuis causés par les gens à l’esprit mauvais ?
Tu es l’oiseau à quatre ailes pour voler dans le ciel :
A quoi te servira l’échelle qui mène à la terrasse ?
Personne ne te prend pour une chèvre, et tu ne considères personne comme telle :
Pourquoi être attentif aux appels que pousse le berger ?
Milles cris arrivent de la voûte céleste :
Tu restes silencieux, et une ne cherches pas d’où viennent ces cris ?
Puisqu’Adam fut exilé du Paradis à cause d’un serpent,
Quelle sécurité trouverais-tu parmi les serpents et les scorpions ?
O mon cœur, ô mon cœur ! Reprends le fil de ton discours,
et écoute ce dicton :
« Quel rapport y-a-t-il entre le coq et l’âne ? »
Apporte le vin nouveau et verse-le à ceux qui sont mûrs.
Qu’y a-t-il de commun entre moi et ces gens frustes et viles ?
Entre dans la taverne et ferme de l’intérieur la porte :
Pourquoi t’occuper de ce que les autres ont de mal ou de bien ?
Ne crois pas que ta vie a une limite :
Tu es les attributs de Dieu, et Dieu n’a pas de limites ni de fin.
La mort brise la cage, mais ne blesse pas l’oiseau.
En quoi la mort concerne-t-elle les plumes de l’oiseau éternel ?
Garde le silence. Tu as longtemps parlé, et personne n’entendit
De quelle terrasse arrive le son de ce tambour, et d’où venait ce discours. (pp. 184-185)
Veux-tu que se dévoile pour toi l'existence du Bien-Aimé ?
Renonce aux apparences, pénètre dans le réel.
Bien des voiles cachent son essence
Il est immergé en Lui-même et les deux mondes sont immergés en lui.
Aussi haut que je remonte, le Seigneur, c'est lui
Quand je cherche le cœur, il est voleur des cœurs
Quand je cherche la paix, il est l'intercesseur
Quand je m'en vais en guerre, le poignard, c'est lui
Quand je vais à la fête, il est le vin et la nourriture
Quand je vais au jardin, le jasmin, c'est lui
Quand je vais à la mine, il est agate et rubis
Quand je plonge dans la mer, la perle, c'est lui
Quand je vais au désert, l'oasis, c'est lui
Quand je monte au firmament, l'étoile, c'est lui
Quand je prends patience, ma tutelle, c'est lui
Quand je brûle de douleur, l'encensoir, c'est lui
En temps de guerre quand je pars au combat
Le protecteur des rangs, le général des troupes, c'est lui
Quand je viens au banquet lors des réjouissances
L'échanson et le musicien et la coupe, c'est lui
Quand j'écris une lettre à l'attention d'un ami
Le papier et la plume et l'encre, c'est lui
Lorsque je me réveille, il est fraîche conscience
Lorsque je veux dormir, dans mon sommeil, c'est lui
Quand je cherche pour mes poèmes une rime
Dans l'esprit, l'épandeur des rimes, c'est lui
Quelque forme que tu imagines
Tels le peintre et la plume, dans la tête, il y a lui
Lorsque tu regardes encore au-delà
Au-delà de ton au-delà, il y a lui
Va, quitte paroles et cahiers
Car bien mieux que tes cahiers, il y a lui
Silence car les six directions regorgent de sa lumière
Si tu dépasses les six directions, l'arbitre, c'est lui
Shams de Tabriz, bonheur, il est la nature solaire
Il est solairement lui-même digne de lui. (pp. 37-38)
Il est rare que le langage des coeurs se trompe...mieux vaut le langage des coeurs que la quête d'une langue commune
Tu ne me chercherais pas si tu ne m'avais déjà trouvé.
Comment celui qui est épris de sa propre imagination et conception peut-il être de ceux qui aiment le Seigneur des libéralités ?
Si l’amoureux de cette fausse conception est sincère, cette illusion le conduira à la réalité.
Quand l'amour tient aux couleurs ou aux parfums, ce n'est pas de l'amour, c'est une honte. Ses plus belles plumes, pour le paon, sont des ennemies. Le renard qui va librement perd la vie à cause de sa queue. L'éléphant perd la sienne pour un peu d'ivoire.
Dans la générosité et l’aide aux autres, sois une rivière...
Dans la compassion et la grâce, sois le soleil...
En taisant les défauts de l’autre, sois comme la nuit...
Contre la colère et la fureur, fais le mort...
Dans la modestie et l’humilité, sois comme la terre...
Dans la tolérance, sois la mer...
Existe comme tu es ou sois ce que tu regardes.
Ne reste jamais sans le souvenir de Dieu, car Son souvenir procure la force, les plumes et les ailes à l'oiseau de l'esprit.
ferme tes lèvres et ouvre ton coeur :
C'est de cette façon que tu pourras parler aux âmes.