Citations de Djalâl ad-Dîn Rûmî (420)
Plus vite, viens, il se fait tard,
Le cœur est repu de la terre,
Enivre-le, libère-le,
Qu’il ne dise plus : »Viens plus vite ! »
Ne me donne ni pain ni eau,
Ni le repos, ni le sommeil,
Car la soif d’avoir ton amour
A la valeur, cent fois, du sang.
Élève tes mots, pas ta voix.
C'est la pluie qui fait grandir les fleurs, pas le tonnerre.
Ne soit jamais sans le souvenir de 'Dieu', car Son souvenir procure l'oiseau de l'esprit avec sa force, ses plumes et ses ailes...
Car le prophète a dit:
"Quiconque garde le secret
Arrivera bien vite à l'union
Avec son Bien-Aimé"
C'est lorsque la graine
Se cache dans la terre
Que son secret devient
Verdoyance du jardin
Et si l'or et l'argent
Ne s'étaient pas cachés
Comment seraient-ils nés
Au creux même de la mine?
Je t’aime ni avec mon cœur, ni avec mon esprit
Le cœur peut s’arrêter, l’esprit peut oublier
Je t’aime avec mon âme
L’ Âme jamais ne s’arrête ni n’oublie…
Sois vide de tout soucis
pense à qui créa la pensée !
Pourquoi rester en prison
La porte est grande ouverte !
Sors du labyrinthe des peurs.
Vis en silence
Poils
Il y avait un prédicateur d’’une grande éloquence. Hommes et femmes ne se lassaient de l‘écouter. Un jour, un homme nommé Djouha, le visage voilé, se mêla aux femmes. Quelqu’un demanda au prédicateur :
« La valeur des prières est-elle annulée si l’on omet de se raser le pubis ? »
Le prédicateur répondit :
« Si les poils sont trop longs, la prière en est souillée et mieux vaut se rase rafin que vos prières soient pures. »
Une femme demanda alors :
« Quelle est la longueur autorisée ?
-Si les poils dépassent la longueur d’un grain d’orge, dit le prédicateur, alors il faut les raser. »
Alors Djouha s’adressa à sa voisine et lui dit :
« O ma sœur ! Veux-tu avoir l’obligeance de poser la main sur mon pubis, afin de vérifer si mes poils ne sont pas trop longs et ne souillent pas ainsi mes prières. »
Quand la femme eut mis sa main sous sa robe, elle toucha son membre et poussa un grand cri :
« Mes paroles lui ont touché le cœur ! dit le prédicateur.
-Non pas ! s’exclama Djouha. Son cœur n’a pas été touché ! Ce ne sont que mes mains. Qu’aurait-ce été si tu lui avais touché le cœur ! »
Les enfants crient pour obtenir des noix et des raisins. Mais, pour le cœur, les noix et les raisins sont sans valeur. Toute personne voilée est comme un enfant. Si la noblesse de la virilité résidait dans les testicules ou la barbe, alors il vaudrait mieux la chercher chez les boucs. Ils guident les moutons, mais c’est pour les conduire chez le boucher. Ils prennent grand soin de leur barbe en proclamant avec fierté : « C’est moi qui conduis les innocents ! »
Prends le chemin de la fidélité et ne t’occupe pas de tes polis !
Le Bien-Aimé est tout, l'amoureux n'est qu'un voile...
L'amour veut que Sa parole se manifeste.
Dès l'instant où j'ai entendu ma première histoire d'amour, je suis parti à ta recherche, sans comprendre à quel point j'étais aveugle. Les vrais amants ne finissent pas par se rencontrer quelque part, chacun abriter l'autre dans son cœur depuis le début.
Il y a une voix qui n’utilise pas les mots.
Écoute !
Ô soleil de Tabriz ! J'étais neige, à tes rayons je fondis, la terre me but.
Brouillard d'esprit, je remonte vers le soleil.
L'amour est la seule fleur qui n'a pas besoin de saison pour éclore
Si tu te sens vaincu par une multitude de déceptions, ne te désespère pas comme c'est le moment où ton sort va changer
L’être humain est une auberge
Chaque matin un nouvel arrivant
Une joie, une déprime, une bassesse
Une prise de conscience momentanée arrive
Tel un visiteur inattendu.
Accueille les et reçois les tous
Même s’il s’agit d’une foule de regrets
Qui d’un seul coup balaye ta maison
Et la vide de ses biens.
Chaque hôte, traite le avec respect
Peut-être te prépare t’il
A quelque nouveau ravissement.
Les sombres pensées, la honte, la malveillance
Ouvre leur la porte en riant
Et invite les à entrer
Aie de la gratitude
Pour tous ceux qui arrivent
Car chacun a été envoyé
D’en haut comme guide.
Un amoureux était en train de décrire à sa bien-aimée tout ce qu’il avait fait pour elle :
« J’ai fait beaucoup de choses pour toi. Par ta faute, j’ai été la cible de beaucoup de flèches. Mes biens se sont envolés et ma dignité en même temps. Ah ! combien j’ai souffert par amour pour toi ! Il n’y a plus ni soir ni matin pour m’apporter le sourire. »
Ainsi faisait la liste des breuvages amers qu’il lui avait fallu absorber. Il ne faisait pas cela dans le but de culpabiliser sa bien-aimée, mais plutôt pour lui prouver sa sincérité. Car la soif des amoureux ne comble aucun instinct. Sans se lasser, il décrivait ses peines. Comment un poisson pourrait-il se lasser de l’eau ?
Quand il avait fini de parler de ses déboires, il ajoutait :
« Et je ne t’ai encore rien dit ! »
Il était comme la chandelle qui ignore sa flamme et fond en larmes.
Sa bien-aimée lui répondit :
« C’est vrai, tu as fait tout cela pour moi. Mais maintenant, prête-moi l’oreille et écoute ceci : Tu n’es pas allé jusqu’à l’origine de l’origine de l’amour et tout ce que tu as fait n’est que peu de chose !
– Dis-moi quelle est donc cette origine ?
– C’est la mort, la disparition, l’inexistence. Tu as tout fait pour prouver ton amour, sauf mourir ! »
A cet instant même, l’amoureux rendit l’âme dans la joie et cette joie lui resta, éternelle. (p. 123)
Interroge sur les états de mon coeur, à chaque aube, le vent
Pour être heureux, interroge-moi, qui suis triste
Dans le meurtre de l'innocent, il y aura un risque pour toi
Interroge tes yeux, ces magiciens.
Je choisis de t’aimer en silence …
Car en silence je ne trouve aucun rejet,
Je choisis de t’aimer dans la solitude …
Car dans la solitude, personne ne t’appartient, sauf moi,
Je choisis de t’adorer de loin …
Car la distance me protège de la douleur,
Je choisis de t’embrasser dans le vent …
Car le vent est plus doux que mes lèvres,
Je choisis de te retenir dans mes rêves …
Car dans mes rêves, tu n’as pas de fin.
Deux roseaux se nourrissent de la même eau, mais l'un d'eux est canne à sucre et l'autre est vide.
Deux insectes se nourrissent de la même fleur, mais l'un d'eux produit le miel et l'autre le poison.
Ceux qui ne reconnaissent pas les hommes de Dieu disent, " Ce sont des hommes comme nous : ils mangent et dorment tout comme nous."
Mais l'eau douce et l'eau amère, bien qu'ayant même apparence, sont bien différentes pour qui les à goûtées.
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Toutes ces recherches des amoureux ne viennent pas d’eux-mêmes :
Ici-bas, il n’est point d’autre chercheur que Lui.
Ce monde-ci et l’autre monde sont de même essence ;
Dans la vérité n’existent ni l’impiété, ni la religion, ni la foi.
Ô toi dont le souffle est celui de Jésus ! Ne souffle pas mot
de l’éloignement.
Si tu dis : « Je m’en retourne », non, ne t’en retourne pas.
Si tu dis : « Je vais en avant », non, il n’est pas de chemin
pour avancer.
Ne cherche pas de secours auprès d’un autre que toi-même.
Le remède de ta blessure est cette blessure elle-même.
Tout bien et tout mal se trouvent chez les derviches ;
Celui qui n’est pas ainsi, ce n’est pas un derviche.
Celui-ci erre loin de sa demeure ; sa demeure est dans le
cœur :
Il n’est point, dans tout l’univers, d’autre demeure que le
cœur. (p. 237)
The wound is the place where the Light enters you.
La blessure est le lieu par où la Lumière entre en vous./ La blessure est l'endroit où la Lumière entre en vous.(c'est à dire entre=siège)