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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Mathide professeur d'histoire géo, a tout pour être heureuse, un mari aimant et une fille.attachante. Elle devient insomniaque, perd le sens de toucher, elle trouve des feuillets énigmatiques à la suite du décès de son grand- père, rien ne va plus, elle découvre une vidéo de Léonard Cohen,. Elle décide de quitter la France, pour Israël, un besoin d'être seule, elle part sur les traces de Léonard Cohen , celui qui vient de décéder, Elle va se retrouver face à la réalité , ce monde en guerre, un conflit qui perdure, Elle va faire des rencontres de parfaits inconnus , des liens qui vont se créer, Un mode de vie nouveau, pour elle, un mode de vie loin de sa vie en France, trouvera t'elle en Israël à son questionnement, ce besoin de quiétude, qui l'avait abandonné, reprendre confiance , laissant derrière elle ce désespoir ce dessaroi , qui la poursuivent.
Un roman intense sur la quête de soi, une résilience entre ses pensées internes face à la réalité externe. Il y a toujours une pointe du vécu de l'auteure, elle qui navigue entre la France et Israël
Un récit bouleversant, poignant, sensible, vu les conjonctures actuelles, cette quête de sens qui la poursuit tout le long de la lecture, La plume de l'auteure est toujours aussi fluide, saupoudré d'un brin de sensibilité, une plume poétique , voir philosophique .Alire et à écouter avec un fond musical de Léonard Cohen pour mieux s'impregner de l'histoure de l'histoire et du personnage de Mathilde
Belle découverte qui me laisse dans mon propre questionnement.



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Auteur d'ouvrages remarqués, traductrice d'Aharon Appelfeld et scénariste occasionnelle, Valérie Zenatti tente, dans un nouveau roman interrogateur, de conjurer le vertige qui la saisit face au tumulte du monde contemporain.


Pandémie, guerre en Ukraine, élection de Donald Trump et… mort de Leonard Cohen : la narratrice Mathilde, professeur d'histoire-géographie habituée à « tâcher d'y voir clair dans ce capharnaüm qu'on nomme l'histoire de l'humanité », ne sait plus interpréter le sens de l'actualité. Désorientée, perturbée même puisqu'elle en a perdu le sommeil et le sens du toucher, elle décide sur une impulsion de se soustraire à son quotidien parisien, laissant un temps un mari compréhensif et une fille adolescente nettement moins compatissante, pour un voyage éclair en Israël. Sans se le formuler, sans doute a-t-elle ainsi le réflexe, sentant les vents du temps secouer en tous sens les branches de sa vie, de chercher une réassurance du côté de racines jusqu'ici reléguées très loin à l'arrière-plan de son existence. C'est aussi pour elle une plongée dans un véritable inconnu, là où elle pourra enfin se sentir « légitimement étrangère ».


Entre Tel-Aviv, Capharnaüm et Jérusalem, commence une errance sans véritable but, au hasard de rencontres et de lieux qu'elle découvre imprégnés des traces du conflit israélo-palestinien. Rédigé avant les attaques du Hamas d'octobre 2023, le récit entre en résonance troublante avec l'actualité récente, alors que, cherchant les traces du passé dans le présent, elle s'interroge sur ce que le présent peut contenir de germe de l'avenir. Mais, elle qui s'offre le temps d'une pause soustraite au rythme de son quotidien, en marge du monde tel qu'elle le perçoit de sa minuscule vie parisienne, se retrouve sans le savoir au bord d'une vraie accélération. Car on ne s'écarte jamais bien longtemps du temps qui vous rattrape sans qu'on le voie venir. Cueillant le lecteur lui aussi par surprise, le dénouement permettra à Mathilde de conclure qu'elle n'était « pas la seule à ne pas avoir vu la fin de l'Histoire ».


Invitation à réfléchir à notre place dans une époque que l'on dirait emportée dans une course folle, ce livre est une pétillante méditation sur le temps et le rapport au monde, en même temps qu'un vertigineux instantané d'un Israël coincé par un passé et un présent colonial qui rendent bien difficile toute projection d'avenir.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Dans son dernier ouvrage en forme de récit autobiographique, « Dans le faisceau des vivants », Valérie Zenatti se rendait en Ukraine à Czernowitz, la ville natale d'Aharon Appelfed, dont elle fut l'amie et la traductrice, sa manière de dire adieu au grand écrivain israélien.

Dans ce nouvel opus, la narratrice Mathilde apprend le 11 novembre 2016 la mort de Leonard Cohen, un chanteur qu'elle chérit depuis toujours et qu'elle regrette de n'avoir jamais vu en concert. Professeure d'histoire, en couple avec Julien et mère de Lola, une adolescente pétillante, Mathilde pense avoir surmonté le retour du tragique, qu'elle égrène en quelques dates devenues des symboles, 11 septembre, 7 janvier, 13 novembre, 14 juillet...

Au cours du confinement, elle perd le sommeil et se réfugie dans le visionnage compulsif d'une vidéo de Leonard Cohen. Quatre minutes et deux secondes, captées lors du début d'un concert à Jérusalem en 1972 où le chanteur canadien tente d'expliquer au public qu'il va devoir interrompre sa prestation.

« Si ça ne s'arrange pas, je vais arrêter et vous rembourser. Vous savez, il y a des nuits où l'on vole, et d'autres où l'on ne parvient pas à décoller. Il ne sert à rien de se mentir les uns aux autres. Ce soir, nous ne décollons pas. Dans la Kabbale il est écrit que celui qui n'arrive pas à s'élever doit rester à terre. »

Un moment hors du temps, où Cohen sent que l'inspiration est absente, choisit de ne pas mentir et de quitter la scène. Backstage, c'est la panique, on tente de convaincre le chanteur de revenir sur sa décision. Leonard s'entête, semble reprendre ses esprits en se rasant et en blaguant, puis remonte sur scène où la foule chante en choeur « evenou shalom alerhem ».

Les jours passent, Mathilde continue de perdre pied, perd le sens du toucher, tente en vain de percer le mystère que recèlent ces quelques feuillets retrouvés à la mort de son grand-père. le septième jour suivant l'invasion de l'Ukraine par la Russie, elle se rappelle ces mots prononcés par Cohen devant une foule impatiente. « Autant ne pas se mentir ».

Elle annonce à Julien et à Lola ébahis son départ pour une destination et une durée inconnues. « Comprenez, je ne peux plus tricher, faire comme si je savais alors que je ne sais plus rien. » Son compagnon et sa fille ne le savent pas, mais Mathilde part évidemment pour Jérusalem, sur les traces de Leonard Cohen.

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La force de percussion de « Qui-vive » tient, notamment, au fait que le roman a été écrit avant le 7 octobre 2023, cette nouvelle date maudite qui s'ajoute à la liste des dates symboliques égrenées par la narratrice au début du récit.

Après un voyage en Ukraine qui précédait de quelques années le début du conflit russo-ukrainien, Valérie Zenatti nous conte un voyage en Israël qui précède de quelques mois une nouvelle fissuration du monde. Une forme de prescience troublante, qui est aussi une manière de nous rappeler que la fin de l'Histoire, que certains envisageaient dans les années 90, n'était qu'une douce illusion.

« Qui-vive » évoque un tableau impressionniste, abordant par petites touches le surgissement du tragique dans un monde qui tangue, entre terrorisme islamiste, pandémie mondiale et retour de la guerre en Europe. Si Mathilde est fascinée par la vidéo d'un Leonard Cohen désorienté, abandonné par le feu intérieur qui hante une oeuvre aussi mystérieuse qu'habitée, c'est parce qu'elle se sent en « syntonie » avec le chanteur qui nous a quitté en 2016. Elle est devenue étrangère en ce monde, un monde dont le sens lui échappe, et préfère se réfugier dans une écoute assidue de chansons à la beauté languide, nimbées d'une poésie étrange.

De Tel-Aviv à Jérusalem, en passant par Capharnaüm, la narratrice, qui parle hébreu, découvre un pays dont elle ignore tout. Elle retrouve un cousin qu'elle a brièvement connu enfant, et découvre au cours d'un « road trip » guidé par le hasard, l'intensité des tensions internes à ce petit pays, où cohabitent des visions du monde totalement antagonistes.

Parsemé d'incises méditatives, « Qui-vive » évoque un roman d'Aharon Appelfeld. On y retrouve la douceur, la forme d'étonnement presque enfantin, et surtout la profondeur qui irrigue l'oeuvre de l'écrivain israélien. Si Mathilde nous narre ses nombreuses rencontres, le roman nous conte avant tout le voyage intérieur d'une femme qui s'est perdue et tente de se retrouver. Une femme qui, à l'instar de son chanteur préféré, refuse de se mentir, de faire semblant. Une femme qui n'hésite pas à se perdre encore davantage dans les dédales obscurs de la Terre sainte, car elle pressent que si ce chemin est escarpé, il est aussi l'unique moyen de se retrouver.

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« As for the fall, it began long ago
Can't stop the rain
Can't stop the snow »

The Goal - Leonard Cohen

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L'extrait du début du concert de 1972 qui hante Mathilde est disponible à l'adresse suivante :

https://www.youtube.com/watch?v=tixwvZbEpME


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Qui-vive, ou qui tente de mieux le faire par ici, vivre, c'est bien Mathilde la narratrice, mise en alerte par le fourbi de ses sens. La mode pandémique est à la perte du goût ou de l'odorat, et c'est la fugue du toucher chez Mathilde en plus de son ouïe et de son odorat qui s'exaltent, sans oublier sa perception chamboulée d'un monde insensé. « Percutée par les évènements », en conflit avec le kaléidoscope d'un monde fragmenté, la prof d'histoire est censée l'expliquer mais il lui échappe, quand l'insomnie la rattrape et l'invite dans son « bal secret ».
« Ouvrez la porte arrière, je voudrais descendre ». Pourquoi ne pas descendre en effet, surtout que son grand-père aussi a disparu, en « si bémol majeur » depuis sa retraite en sénilité poétique. Rien ne retient désormais Mathilde si ce n'est son doux mari Julien et sa pétulante Lola en pleine verve, et surtout en pleine adolescence. Est-on fou quand on ne va pas bien dans un monde qui ne tourne pas rond ? Partir oui, malgré « l'amicale des gens qui [la] pensent folle », aller en Israël à la rencontre erratique de l'histoire et de ce « temps qui passe et ne passe pas par [elle]», à la rencontre de gens qui rêvent « d'être du bon côté », à la rencontre aussi d'elle-même et de son inadéquation au monde. Mais partir aussi sur les pas de Léonard Cohen, en fil conducteur de ce roman depuis sa disparition, et la découverte par Mathilde d'une vidéo de Jérusalem en 1972 où il quitta la scène faute d'y arriver, en proposant de rembourser.
Plus qu'un roman initiatique, la trajectoire de Mathilde figure ici la quête de sens au moment si couru d'une crise de middle-life mais pas tout à fait comme l'une d'elles non plus, en mettant en relief le décalage entre les évènements extérieurs et la difficulté à les absorber pour Mathilde, ou les différences entre orient et occident. Mais ce court roman est surtout signé, nerveux et réceptif, un peu débridé aussi à l'image du monde en « boule à facettes », j'ai retrouvé lors de cette plongée dans un monde intérieur sensible l'empathie si séduisante de l'autrice de « Jacob, Jacob », sa verve et sa capacité à faire vibrer les liens de ses personnages, vivants ou en hommage. Après Aharon Appelfeld dans «  le faisceau des vivants », ici c'est Léonard Cohen qui pourra insuffler le tempo et la teneur des émotions, à l'image d'une de ses chansons et son « truc un peu acide quand tu es à la fois heureux et triste ».
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On ne saurait trop décrire ce qui pousse Mathilde (« conscience tourmentée », selon les mots de l'autrice interviewée sur France Culture) à partir chercher des réponses. Heureuse dans sa vie professionnelle et personnelle, c'est sans doute les troubles de l'époque, la fin ou le bouleversement d'un monde ? qui déclenchent en premier lieu la somatisation en elle, puis, dans la foulée, la quête qu'elle entame et son départ pour Israël. Ce dernier livre de Valérie Zenatti fut pour moi l'occasion de découvrir les talents littéraires de l'autrice. Et j'irai plus loin dans mes lectures, tant ce roman m'a plu.
Lien : https://bw.heraut.eu/user/Ba..
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Valérie Zenatti est la traductrice d'Aharon Appelfeld que j'apprécie beaucoup. Elle est aussi l'autrice de Une bouteille dans la mer de Gaza, et Dans le faisceau des vivants.

Depuis le 7 octobre, j'ai écouté sa voix sur l'appli Radio-France sur  Totemic de France Inter et sur France Culture dans La Nuit Rêvée, voix familière amicale d'une femme dont je partage la culture française, l'hébreu et le goût de la musique de Leonard Cohen.

Acheter Qui-vive dès sa sortie m'a paru une évidence.

J'ai donc suivi avec empathie le voyage de Mathilde, mariée, mère d'une adolescente, professeur d'histoire qui part sur un coup de tête en Israël.  le décès  de Leonard Cohen quelques jours après la victoire de Trump (2016), les confinements puis la perte de son grand père, autant d'évènements démoralisants se cumulant, l'ont déstabilisée. 

En Israël, elle retrouve son cousin Raphy, qui évoque deux concerts de Léonard Cohen, en 1972 et  1973 disponibles sur YouTube : à Jérusalem,le chanteur a quitté la scène, avouant sa faiblesse, pendant la Guerre de Kippour devant des soldats au Sinaï. Occasion pour moi de réécouter Like a bird on a wire et Who by fire, loin enfouis dans ma mémoire. J'ai recherché sur Youtube les vidéos et les ai visionnées avec attention. 50 ans ont passé l'émotion demeure.  Les images violentes me semblent prémonitoires . Les paroles de Who by fire renvoient à la prière de Kippour. Rien n'est explicité dans le livre, mais tout est sous-jacent. Merci à Valérie Zenatti pour ces révisions; 

Au volant d'une voiture de location, Mathilde entreprend une virée vers le nord, Tibériade, au pied du Golan...road trip un peu limite .  Même en temps calme, la guerre n'est pas loin.

Son voyage se termine à Jérusalem, dramatiquement...non je ne spoilerai pas à vous de le lire. Et cette fin dramatique me renvoie à la réalité actuelle. 

Même si ce n'est pas le meilleur livre de cette autrice, cet ouvrage me parle. Et cela me suffit! 
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Mathilde, professeur d'histoire géographie, est à un tournant de sa vie. Son grand-père vient de mourir, Léonard Cohen qu'elle adulait aussi, elle dort mal, elle perd le sens du toucher, elle fait un retour sur sa vie et celle de famille juive.
De but en blanc elle décide sur un coup de tête de partir en Israël, d'aller sur les chemins que Léonard Cohen a fait en 73.
Je n'ai pas bien saisi les derniers propos du livre mais me suis laissée prendre par la main dans ce périple improbable.
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Parce qu'il y a eu les attentats; le Covid, les confinements; le retour de la guerre en Europe; la découverte de feuillets énigmatiques après le décès de son grand-père, Mathilde est devenue insomniaque, a perdu le sens du toucher ,est obsédée par des vidéos de Leonard Cohen. Bref, Mathilde ne sait plus où elle en est. Et c'est fâcheux pour cette professeure d'histoire-géographie.
Laissant son mari et sa fille, elle part sur un coup de tête en Israël, entame un périple où elle se frotte à des réalités contrastées, bien éloignées de son quotidien. L'occasion de retours en arrière, de changements de perspectives dans ce pays où sa famille n'a pas choisi de vivre mais dont elle parle néanmoins la langue. Un récit où L'Histoire affleure tout le temps. Un récit sensible et poignant qui prend une dimension encore plus grande au vu de l'actualité.
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Le roman s'ouvre sur un bouleversement. Mathilde ne dort plus et a du mal à se retrouver dans sa vie, dans son monde et dans son époque. La mort de Leonard Cohen la chamboule et elle se plonge dans ses vidéos de concert, donnant une des plus belles pages du livre. Par ses mots, Valérie Zenatti apporte le réel. J'ai même eu l'impression de voir la vidéo juste en la lisant.
Mathilde part, fuit, se cherche. Elle quitte la France pour aller en Israël. le livre n'est pas un roman d'initiation mais une quête de sens, d'air et d'apaisement. Les rencontres faites sont étonnantes, mêlant tragédie intérieure et une certaine légèreté. La guerre, la chute du monde sont toujours en filigrane, posant le texte dans notre réalité complexe.
L'aventure déambulée de cette femme est avant tout motivée par la beauté. Mathilde tente d'en retrouver les traces, comme si le fil laissé par Leonard Cohen avait disparu. le livre est composée de nombreuses rencontres, autant de points de vue habités par le désespoir et la fatigue des temps présents. Pourtant, à la fin du roman, aucune amertume, aucune leçon de géopolitique mais la description des sources d'un espoir. Celui que tout n'est peut-être pas perdu.
Lien : https://piao.fr/2024/03/qui-..
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