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3,95

sur 510 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Jacob, Jacob, un prénom à réciter comme un poème pour que jamais il ne s'efface, pour que toujours, Jacob soit présent.

Jacob a dix-neuf ans quand il s'engage sur le front durant la seconde guerre mondiale. Et laisse un vide immense pour sa famille qui voit en lui le soleil de leurs nuits. Jacob c'est qu'il est lumineux le brave garçon, il est drôle, intelligent, beau, aimant, Jacob il a tout un monde qui bat en lui. Difficile pour les siens de le voir partir. Alors Rachel sa mère va suivre toutes les actualités sur son poste télévisé. Elle veut savoir où il est son fils, elle veut être là avec lui.

Entre la peur des siens, Jacob apprendra la peur de la guerre, des ennemis, des bombes, des jours qui ressemblent à la nuit. Il trouvera du réconfort dans les bras de Louise, il écoutera la petite voix qui viendra lui rappeler sa vie près des siens.

Une jolie plume où le sujet est traité avec sobriété, j'aurai aimé le connaître davantage Jacob, j'aurai aimé rire avec lui, qu'il m'apprenne à faire des ricochets au bord de l'eau...
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Un ouvrage court et lumineux lu d'une traite qui nous transporte de Constantine la blanche, resserrée autour de son rocher, fière de son pont suspendu et des quatre autres ponts tendus autour d'elle, ville forteresse amoureuse des gorges en Algérie, aux cieux funestes et opaques des terres d'Alsace en guerre, à l'hôpital de Colmar, oú le 20 janvier 1945, Jacob, jeune juif Algérien , amoureux des vers de Victor Hugo, issu d'une famille très modeste , ne participera pas à la bataille qui durera trois semaines......
Valérie Zenatti rend un hommage vibrant à son jeune oncle? ( roman familial?) disparu trés loin des siens pour libérer la France, un pays dont Rachel,sa mére , aimante,illettrée, dont le courage force l'admiration du lecteur, comprend si peu la langue.....
Malgré la longueur des phrases , ce roman sensible et puissant, poétique et vibrant , nous fait revivre Jacob, candide,sincère et doux, parti faire ses classes puis son régiment, envoyé en France combattre les allemands, titulaire de son bac à une époque où ses frères, pauvres et frustes et les autres membres de sa famille n'avaient pas eu accès aux études.....un trés beau personnage, malgré le désespoir, la tristesse de cette famille oú les hommes étaient durs, les femmes obéissaient et se taisaient, à la fois fortes et soumises....je n'en dirai pas plus.Jacob dit "Jacob Jacob" apportait la joie aux siens, chacun attendait le retour de ce fils prodige , qui faisait leur fierté .....
Un roman puissant et bouleversant pour lutter contre l' oubli où les questions se bousculent , souvent sans réponses....un ton juste et empathique pour les personnages, on va garder longtemps en soi le doux souvenir de Jacob! Une époque qui prélude à de plus forts tourments encore et des déracinements qui vont apporter la violence et chambouler tant de familles de l'autre côté de la Méditerranée ! Peu d'ouvrages explorent cette période, je vais aller à la recherche des autres récits de Valérie Zenatti que je ne connais pas ! Un livre où la grâce surprenante de l'écriture (qui peut ne pas plaire à tout le monde) donne à la force des sentiments une couleur et une saveur particulières!
A lire!


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Ce beau jeune homme intelligent qui chante merveilleusement bien et est le préféré de Rachel, sa mère, c’est Jacob. Un juif de Constantine qui va quitter son pays et sa famille, des mères aimantes, des femmes soumises à des hommes violents et frustres, la misère des siens dont il est le soleil, pour aller faire la guerre là-bas, dans un pays qu’il ne connait pas, de l’autre côté de la méditerranée. Après la chaleur et la violence des combats du débarquement en Provence, sur le chemin qu’il le mène en Alsace, il connaîtra l’amour, puis le froid et l’horreur de la mort des soldats.

Avec Jacob, Jacob, Valérie Zenatti raconte l’histoire de sa famille. Un récit forcément romancé puisqu’elle ignore ce qu’a vécu Jacob quand il a quitté l’Algérie pour aller se battre en France. Ce qu’elle sait c’est ce que sa grand-mère lui a dit et ce qu’elle a lu dans les livres. La douleur de Rachel à la recherche de son fils, le dénuement de leur vie algérienne, les enfants expulsés des écoles après les lois de Vichy contre les juifs, le départ forcé des pieds noirs vers la France, quelques années plus tard.

Jacob, Jacob ou le très bel hommage d’une jeune femme érudite, dont Jacob le grand-oncle bachelier serait le double, à sa famille pauvre qui ne maîtrisait pas la culture, des gens traversés par l’Histoire entre l’Algérie et la France qui a décidé ce qu’ils sont devenus.

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Rechercher ses racines, remonter le cours du temps pour faire revivre les êtres disparus, encore chéris dans la mémoire collective d'une famille, par les photos ou les derniers mots d'une grand-mère.

En 1944, les alliés viennent de débarquer en Normandie, la guerre va vers son dénouement et l'Algérie va contribuer à la libération de la métropole par l'envoi de troupes, des jeunes hommes, parfois à peine sortis de l'adolescence.

A Constantine, la ville des ponts, c'est l'heure de la mobilisation pour Jacob. Laissant dernière lui une famille juive algérienne dans l'attente des nouvelles, il va connaitre les combats du débarquement en Provence, la liesse des villes libérées, l'amour dans les bras d'une fille, l'hiver et la mort de compagnons en Alsace...

Un destin qui remet en mémoire les images du film Indigènes, aux combattants venus des colonies, sanglés dans leurs uniformes pour combattre le froid, sonnés par le fracas des combats, ballotés par la peur de la mort, la chance de survivre, le déracinement et la fascination d'un monde aux codes différents de leurs racines.

En marge de la guerre, c'est aussi le récit extrêmement touchant d'une vie de famille vécue de l'intérieur, un quotidien simple et modeste, meurtri par les aléas : attente du retour du combattant, difficulté de subsistance, règles de vie familiale où la femme est assujettie à un univers masculin, indigence pour exprimer des sentiments d'amour et de peine.

Une famille comme tant d'autres, pieds noirs enracinés dans la culture musulmane, qui devra faire dans un futur encore lointain, un choix de déracinement, emportant les souvenirs d'un pays qui fut le sien, et où restent des tombes oubliées.

Une écriture ample, aux phrases longues et denses, qui donne à la narration un rythme de doux ressac, de mer qui ondule lentement, charriant les faits, des brides de pensées, des bulles de réflexion. Puis le rythme s'accélère dans l'urgence des combats, les mots se bousculent. La plume est sans contexte le bijou de ce livre, récompensé par le Prix du Livre Inter 2015.

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« A quoi ça sert de faire sauter une pierre sur l'eau ? avait demandé Gabriel. A rien lui avait répondu Jacob, mais si tu tiens la pierre assez longtemps dans ta main, si tu la serres pour sentir ses deux faces lisses entrer dans ta chair, elle fait un peu partie de toi et quand elle bondit sur l'eau, c'est comme si toi, tu avais ce pouvoir, tu sais que les catholiques, ils disent que Jésus a marché sur l'eau, c'est drôle hein, et Gabriel avait aussitôt entrepris de choisir le meilleur des cailloux. »

Ce livre me tentait depuis longtemps et sans bien savoir pourquoi, je n'arrivais pas à m'en saisir vraiment. Il aura fallu que je rencontre son auteure aux Littérature Européennes Cognac 2015 pour que l'envie se fasse impérieuse.

Jeune juif de Constantine issu d'une famille modeste, Jacob est envoyé pour libérer la France en juin 1944. Sa famille, notamment sa mère, est partagée entre la fierté de le voir partir, pour une cause qui fera de lui un héros, peut-il en être autrement, et la peur de ne pas le voir revenir.

La situation est grave, l'urgence est palpable. Urgence qui se ressent dans le rythme du roman. Des flots de paroles et de pensées qui s'entremêlent et se bousculent. Et si le temps était compté ? Qui peut le savoir ?

« Adossé à un palmier, un adolescent au corps noueux avait fixé Jacob avec un désir plus franc que les filles de la place et Jacob était resté interdit quelques secondes avant de tourner la tête pour fredonner avec le chanteur, mais les yeux du garçon avaient continué à creuser leur empreinte sur sa nuque, dans ses reins, à quoi sent-on ce genre de chose, un regard sur soi, même de dos, il n'avait pas d'explication. »

Valérie Zenatti dit que Jacob, Jacob n'est pas seulement le récit de la vie d'un homme mais « l'écho de sa présence ». Une présence lumineuse qui fait de Jacob un personnage auquel on s'attache d'emblée. Et puis, il y a les couleurs, les odeurs, les saveurs, les images gorgées de soleil.

C'est beau, c'est fort, c'est Jacob,Jacob

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Lire Jacob Jacob, c'était prendre un gros risque : celui d'être déçue. Petite-fille et fille de pieds-noirs d'Algérie, l'histoire que raconte Valérie Zenatti, le destin de cet arrière grand-oncle mort à la guerre en tentant de libérer la France de l'Allemagne nazie, en faisant son devoir de citoyen français, c'est un pan du passé et de cette histoire que me contait ma grand-mère qui m'est si familier. C'est donc avec une certaine appréhension que j'ai abordé ce roman et le résultat est sans appel : ce roman m'a émue. Ce n'est pas mon coup de coeur de l'année 2014, non. Mais il restera quelque part dans un coin de ma mémoire, le destin de ce jeune Jacob, bon élève, fier d'être Français, maniant si bien la langue de Baudelaire, parti libérer la mère-patrie aux côtés des zouaves algériens, marocains, des tirailleurs sénégalais et de tant d'autres coloniaux. Valérie Zenatti a reconstitué avec beaucoup de justesse et de tendresse son histoire familiale. de ce prénom murmuré telle une incantation, de ces photos montrant un jeune homme au regard doux posant en uniforme, l'auteure a imaginé son histoire, lui a redonné vie l'espace d'une centaine de pages très émouvantes. Ce roman est aussi un vibrant hommage à la mère-courage de Jacob, Rachel, dont le fils adoré est mort pour un pays dont elle comprend si peu la langue, ce pays qui a fait des Juifs d'Algérie des citoyens français 70 ans plus tôt seulement. C'est aussi le portrait de son arrière grand-mère, Madeleine, femme dévouée à ses enfants et brimée par un mari peu aimant, de sa grand-mère Camille qui a perdu son oncle Jacob, celui qui la faisait tournoyer en l'air comme un avion. Et au milieu de cette famille, trône la figure de Jacob, le fils prodigue, doux et sincère, véritable source de joie pour ces femmes, jeune homme disparu tragiquement dans la tourbe glacée des plaines d'Alsace, loin de sa Constantine dorée, loin de son Algérie tant aimée. Vous l'aurez compris, tout simplement beau.

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Valérie Zenatti situe son récit dans une famille juive de Constantine, traditionnelle, frustre, laissant peu de place aux aspirations des femmes et aucune aux sentiments. Une vie étriquée où tous travaillent dur, et où le chef de famille est plus prompt à blâmer sa femme et à battre ses enfants à coups de ceinturon qu'à les encourager. le seul qui fasse exception est le petit dernier, Jacob. Brillant, gentil et attentionné, il est la fierté de sa famille. Enrôlé en 1944, il participe avec ses camarades de régiment et les troupes de soldats venant des colonies à la libération des villes méditerranéennes.
Le roman met en même temps en scène Rachel, la mère de Jacob. C'est le pivot du récit, son point d'équilibre. Elle relie Jacob à la vie et perpétue sa mémoire à travers les âges et les générations.
Dans un style fluide, Valérie Zenatti nous livre un récit émouvant et bien construit rendant l'atmosphère de l'Algérie de 1944 à 1961.
Un très agréable moment de lecture.

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A Constantine, dans la famille Melki, famille juive séfarade de condition modeste, les femmes tiennent la baraque. Les hommes, s'absentent, s'échinent à faire entrer l'argent, mais le ciment familial c'est elles. Jacob est le petit dernier des enfants, arrivé bien après les autres, et donc particulièrement choyé.
Mais la guerre est là. Jacob s'engage. "Jacob, ma vie, sors et rentre, tu nous reviendras en bonne santé, que Dieu te protège"... Il rejoint ces jeunes gens de toutes provenances, de races et de religions diverses, arrachés, contraints-forcés, à leur pays et à leur culture Ils seront débarqués sur les côtes de Provence, dans un combat pour la France, un pays qu'ils ne connaissent pas vraiment. Certains reviendront, d'autres non.
Ce petit roman de 160 pages est une magnifique plongée dans l'univers d'une famille juive séfarade qui verra sa vie bouleversée par la guerre. Les pages se tournent, servies par un style fluide et chatoyant qui entraîne le lecteur dans un courant d'images et d'émotions, où domine la figure des femmes faisant face comme elles peuvent au tragique de la vie.
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En 1944, le jeune Jacob, 19 ans, part délivrer la Provence avec son unité. Il quitte Constantine, l'Algérie et sa famille, ses parents, ses 3 frères, sa belle-soeur, ses 3 neveux, pour libérer les Français de France, cette France qui est son pays mais qu'il ne connait que par les livres et qui en 41-42 ne l'avait pas jugé suffisamment français pour fréquenter le lycée…
J'ai beaucoup aimé cette évocation très charnelle d'une famille juive en Algérie, de cette mère qui ne vit que par ses fils et en particulier son petit dernier, son Jacob, gamin lumineux pour lequel elle n'hésitera pas à faire le tour de toutes les garnisons afin de lui apporter un panier de victuailles. de cette famille de tradition juive dans un pays musulman, où les liens familiaux tiennent tant bien que mal malgré la promiscuité, l'inculture et la pauvreté.
Avec beaucoup de délicatesse, c'est de la guerre que Valérie Zenatti nous parle dans ce livre, la guerre qui fauche à tout va, et du trésor de l'enfance si précieuse et si fragile, qui peut basculer en un instant.
Un très beau roman tout en tendresse et nostalgie.
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Jacob est le dernier garçon de la fratrie, et il a tout d'un ange : il n'use pas de la force, de la violence de regards durs pour perpétuer les traditions familiales tout aussi injustes que barbares. Non, Jacob est l'avenir, il est instruit, il parle l'arabe, le français et l'anglais, il est doux, aime les enfants et son pays.
Mais comme tous les français d'Algérie et d'ailleurs, il s'engage dans la 2nde guerre mondiale. Il quitte les paysages somptueux de Constantine, la chaleur des femmes de la famille et rencontre un groupe multi-ethnique, multi-religieux . Ensemble, ils remonteront de la Provence à l'Alsace pour repousser, tuer l'ennemi et sauver la France. Ils découvriront l'horreur de la guerre, la joie de la libération, l'amour, ...

Une partie du roman se concentre sur ses femmes de la famille : la grand-mère qui attend son petit dernier, va affronter seule la ville pour lui apporter un panier de victuailles, le voit dans son petit-fils ; la belle-fille qui ne cesse d'enfanter des filles, qui vit ses tragédies dans une solitude infinie et les petites filles. On y découvre surtout Camille, la cadette qui représente la jeunesse des années 60, la révolte de la femme, ce que les anciennes auraient rêvé faire, vivre pour elle-même.

Et enfin, la dernière partie qui aborde la guerre d'Algérie mais très sommairement ... (qui est pour moi le petit moins de cette lecture; j'aurais préféré un arrêt avant et un autre livre sur ce thème)

Encore un livre court mais intense, l'écriture de Valérie Zénatti est sensitive dans la description des paysages, des rues, des repas de familles, ... et psychologique dans la compréhension des moeurs des juifs d'Algérie tout en pudeur, nostalgie et amour.
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