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Bernard Cohen (Traducteur)Florianne Vidal (Préfacier, etc.)
EAN : 9782020262033
320 pages
Seuil (17/01/1996)
3.83/5   38 notes
Résumé :
Été 1974 : pendant que Franco agonise, un groupe de bourgeois barcelonais, avides de connaître la libération des mœurs avant qu'il ne soit trop tard pur eux, passe des vacances à Atzavara, non loin de la mer. Dix ans plus tard, quatre des protagonistes de cet été-là font le récit de ces jours anciens : quatre visions absolument différentes, peut-être aussi vraies les unes que les autres, si tout n'était qu'illusion.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce livre dégage une atmosphère très particulière, entre la fascination et le dégoût. Montalbán nous épargne les analyses psychologiques, mais il décrit avec beaucoup de subtilité les rapports humains dans de telles circonstances. C'est une expérience qui entre en résonance avec ce que chacun de nous a pu vivre : par l'intermédiaire d'un cousin, d'une amie, d'une connaissance, on se retrouve tout-à-coup dans un milieu social qui n'est pas le nôtre. Certains sont gentils, mais vous le font discrètement sentir, d'autres, plus directs, essayent d'expulser le corps étranger.
Comme disent les catalans, dans ce genre de circonstances, on se sent aussi à l'aise qu'un poulpe dans un garage ! Encore un très bon roman de Montalbán.
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Le roman de Vazquez Montalban se déroule durant l'été 1974 en Espagne dans le petit village imaginaire d'Atzavara. La dictature de Franco touche à son terme et un groupe d'amis composé de personnalités plus ou moins libérées se retrouve comme chaque été pour profiter de la plage et du village tout récemment sauvé de la ruine. Mais cet été 1974 va être riche en rebondissements qui vont marquer durablement plusieurs de ces protagonistes... L'originalité de "La joyeuse bande d'Atzava" réside dans la construction de ce roman puisque ce dernier relate une même histoire vécue par quatre personnes différentes. Leurs points de vue sont à la fois opposés et complémentaires.
J'ai vraiment aimé ce roman qui évoque le fameux "Quatuor d'Alexandrie" de Lawrence Durrell. Son seul défaut est d'être trop court, ce livre ayant pu devenir un quintuor voire même un sextuor d'Atzavara.
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Eté 74, la longue agonie de Franco commence et avec elle s'éveillent la démocratie et la libération des moeurs. Des bourgeois catalans, bobos avant l'heure, se retrouvent tous les ans dans le village fictif, sorti de l'imagination du père du Pepe Carvalho, d'Atzavara au bord de la mer pour profiter de la vie, bien boire, afficher une discrète homosexualité ou une liberté sexuelle de façade tout en craignant l'avenir inconnu et la vieillesse qui se profile à l'horizon.
Une décennie après cet été-là, quatre personnages du roman nous livrent, au travers de styles littéraires marqué par leur caractère, leur personnalité, leur éducation et leur milieu social leur propre vision des événements d'alors.
Un roman très intéressant d'un auteur aux multiples talents, romancier, essayiste, journaliste, poète, gastronome, capable en l'occurrence de nous proposer ici quatre approches littéraires différentes tant dans le style d'écriture que de l'angle d'attaque de l'histoire.
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Été 1974, en Catalogne. Comme d'habitude, des intellectuels, des artistes, des oisifs plus ou moins riches se retrouvent sur la plage ou dans les maisons rurales "retapées" avec goût. Autour de Rafa, créateur de bijoux, au bras de son nouveau fiancé, gravitent les "joyeux lurons" (homosexuels plus ou moins "libérés"), les joyeuses luronnes (la quarantaine désillusionnée et avides d'un dernier coup de jeunes), et les "voyeurs", (observateurs plus ou moins actifs et distanciés). L'été est beau, Franco va mourir, l'amour est partout. On se déteste cordialement. Les histoires se créent, se défont au gré des soirées alcoolisées.
Montalban, auteur de polars déjà apprécié en 1987, démontre à nouveau son talent, sa capacité à tenir en haleine, à nous balader sur de fausses pistes ; la "vérité" (ou l'illusion ?) d'un même événement (mais qui s'inscrit dans une temporalité propre à chacun des 4 témoins convoqués par Montalban) n'apparaîtra qu'à la fin de ce roman (encore que ...).
Ce livre a été écrit quelques années après la "transicion", période historique ayant vu le pouvoir franquiste céder la place à ses successeurs "démocrates" ; Montalban dresse ici un portrait acerbe d'une opposition à Franco bien molle .... Mais le catalan Montalban garde un peu de son venin pour la cause catalane, qui a l'avantage de ne pas déranger l'ordre établi ...
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Au milieu d'autres immenses réussites comme le Pianiste ou Moi, Franco, la joyeuse bande d'Atzavara ressort comme un des meilleurs ouvrages de Vazquez Montalban. Il dresse le portrait très fin et sans concession d'une bourgeoisie catalane qui se veut progressiste, mais qui vit dans les préjugés de classe et dans le conformisme. En toile de fond, les derniers jours de Franco, dont le fantôme hante les vacances sur la cote de ces couples venus s'encanailler à l'abri des murs de leurs villas. La structure du livre évoque le Quatuor d'Alexandrie, puisque quatre points de vue se succèdent pour décrire la venue au sein de ce petit groupe d'un corps étranger, en l'occurrence un garçon d'origine modeste, dont chacun se jouera avant de le rejeter. du grand art.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Rafa s'étendit à côté de lui, et renoua des conversations interrompues, sans plus se préoccuper de son partenaire ni des autres joyeux lurons, appariés comme suit : Sau, le vieil architecte embaumé dans un même sarcophage avec son cousin le musicien Gratacós, qui tentait de dissimuler sa calvitie en faisant désespérément rebiquer les cheveux de sa nuque.
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Dosrius était une banque de données vivante, et mortifiante tant ses interventions étaient fastidieuses ; la moindre cellule de son organisme regorgeait de savoir, et, de même que les grandes cantatrices vont chercher leur souffle jusque dans leurs ovaires, on pouvait imaginer qu'il cachait une encyclopédie illustrée en vingt volumes là où, vu son âge, on aurait attendu des hernies. Ses déballages culturels au moindre prétexte fourni par l'auditoire pouvait mettre en appétit, mais très vite, Dosrius vous plongeait dans l'accablement en démontrant par exemple que non seulement il connaissait sur le bout des doigts l'œuvre de Rubens, mais aussi les mensurations exactes des tableaux et jusqu'aux moindres secrets génétiques des termites qui, au moment même où il parlait, étaient en train de boulotter ce précieux legs artistique.
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La Sanglas m'a soudain tiré le bras, pour m'avertir qu'il se passait quelque chose dans le jardin et qu'il valait mieux l'observer de loin. Pruden était en train de pleurer et Rafa la consolait. Nous ne pouvions entendre ce qu'ils se disaient, mais à un moment Pruden a pris Rafa par les épaules et l'a embrassée délicatement sur la bouche. Elle a retenu les lèvres de Rafa dans les siennes et les a sucées. Il n'a pas retiré sa bouche, mais il a lâché la femme et a supporté le baiser avec les bras le long de son corps. Puis elle a quitté précipitamment le jardin, et Rafa s'est rapproché de la balustrade, comme s'il voulait apercevoir la mer à l'horizon bouché d'une nuit sans lune et sans étoiles, toute embrumée de chaleur et d'humidité. Je voulais m'éclipser mais Luisa m'a poussé vers Rafa.
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La vie va son chemin et la culture le sien, elles se rencontrent seulement quand tu assimiles ce qu'ont fait d'autres génies, ou quand tu te rends compte avec désespoir que tu n'en es pas un. Je préfère qu'elles ne se rencontrent jamais.
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Je ne sais pas s'il était de Barbastro ou de Chiclana de la Frontera, mais en tout cas, il était là, plus ébahi qu'un plongeur de la mer Rouge au moment où Moïse lui ferait le coup du miracle.
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