Dans mon sang, la grenade

Coup de coeur pour ce roman tellement important.
Une ambiance à la Wisteria Lane, des voisins qui cachent des sectets, des femmes en apparence fortes, des histoires anciennes qui resurgissent au grand jour.
Dans cette rue de l'école il y a Noémie qui attend son 1er enfant et qui semble avoir tout pour être heureuse.
Il y a Ania, la jolie divorcé qui semble profiter de sa vie.
Il y a Pélaguie, la mère parfaite à la plus grande maison, qui m'a beaucoup fait penser à Bree Vandecamp (de Desperate Housewifes).
Et puis il y a Maëlle, l'amie fidèle qui n'habite pas dans la rue mais vient souvent rejoindre son amie Noémie.
Ce roman c'est aussi un roman qui parle d'amitié, une amitié importante qui protège et sauve
Ce roman nous parle de cette colère cachée que ressentent toutes les femmes, ce cri profond qui nous anime comme une grenade prête à explorer.
Un roman choral qui nous incite à ne pas se limiter aux apparences, il faut se méfier de la femme épanouie, de la mère parfaite, de la divorcée comblée, de l'amie dévouée.
Derrière chaque sourire se cache parfois une bombe prête à réagir.
Ce roman important parlera à toutes les femmes, à toutes les mères.
C'est une histoire à mettre entre les mains de tous, d'utilité publique parce que pour protéger nos filles il faut avant tout éduquer nos garçons

Elle a le regard perdu, vous voyez, insiste le père impatient de retrouver sa fille. À mon avis, elle n'a plus personne à attendre. Il y a des occasions dans la vie qu'il ne faut pas louper au risque de passer le restant de ses jours à se wemander ce qu'il aurait pu arriver.

Pélaguie observe la pièce à la recherche d'une excuse pour exploser. Des baskets qui traînent dans l'entrée, très bien ! Elle va pouvoir hurler sur son ado.

« Regardez-moi ce ventre! On ne peut pas ne pas remarquer que tu es enceinte. »
Voilà ce que lui a dit sa collègue ce matin. Forcément, en trois semaines sans se croiser au collège, il s'en passe des choses. On peut entamer un programme révolutionnaire pour muscler son fessier, recevoir plusieurs paysagistes pour discuter des parterres devant la plus grande maison de la rue, prendre du ventre quand on est enceinte, ou devenir aimable et éviter les sujets qui blessent.

Elle avait été la petite copine sexy que tous ses copains lui enviaient, puis la fiancée épanouie que sa famille le félicitait d'avoir trouvée, et enfin la femme au foyer qui facilite son quotidien.

Demain, elle retrouvera son mari et peut-être gardera-t-elle un peu de cette légèreté pour illuminer les jours plus gris.

Mais quelle mère vais-je être si déjà, là, je n'aime rien de ce que je vis ?

Tu seras comme nous toutes, une mère qui fait ce qu'elle peut, et tu le feras bien mieux que tu ne le penses.

Elle ne regrette pas sa vie. Elle regrette simplement qu’à l’heure où la flamme lutte pour brûler, elle n’ait aucune activité à elle, hors de la maison, loin des associations de parents d’élèves. Une activité qui l’épanouirait et qui provoquerait un sentiment d’insécurité chez Pierre.

Elle a accepté tous leurs conseils pour une intégration réussie dans la société française : être souriante et polie, travailler à l’école, aller au centre aéré pour pratiquer son français même pendant les vacances scolaires, et gommer l’accent acquis en apprenant la langue avec ses parents qui la maîtrisaient mal. Être serviable avec les autres et s’excuser s’il le faut, ne pas répondre aux préjugés racistes de certains, ni à ceux qui se moquaient des phrases hasardeuses de sa mère, toujours parler en français, et garder le polonais pour la maison. Puis, sa sœur et son frère sont arrivés, explosant les bonnes intentions de leurs parents. Mais pas elle, jamais.

Les Morues, ce sont elles, depuis toujours. De prime abord, Noémie est l’amie douce, artiste, un peu dans son monde, jamais énervée. Mais avec Maëlle, Noémie est aussi celle qui peut crier quand elle est heureuse, pleurer devant un coucher de soleil. Elle est celle qui laisse ses émotions la dominer mais qui ne sait pas, pour autant, dire des mots d’amour. Alors, Maëlle est devenue Morue. C’est plus original que BFF, selon Noémie. C’était surtout plus barré, selon Maëlle. C’est tout Noémie pour ceux qui la connaissent vraiment.