Un roman qui commence à cent à l'heure : un énorme tremblement de terre, de ceux que tout chilien redoutent suivi d'un tsunami.
Gabriel Martinez, journaliste correspondant à l'étranger, parti couvrir une compétition de surf non loin de la capitale, survit à cette première vague de catastrophe pour découvrir que Santiago est sous embargo militaire suite à l'apparition d'une épidémie d'origine inconnue au sein de la ville. Et c'est parti pour un périple aux accents post-apo avec des objectifs ma foi assez simple : rentrer dans la ville avec un commando de militaire américain, sauver un VIP et Sabine, la compagne de Gabriel au passage, puis ressortir de la vile, le tout sans se faire contaminer au passage. Easy !
Alors que la population de Santiago est transformée au fur et à mesure en suceurs de sang photophobes et qu'un ennemi légendaire fait son apparition, Gilberto Villaroel nous propose une expédition haletante et passionnante au sein de sa ville de naissance. Un récit à la fois touristique par tous les petits aspects du quotidien que l'auteur nous partage (plats, boissons, habitudes des habitants, etc…) et historique, qui se lit agrippé aux pages. Pour avoir fait un de mes stages à Santiago il y a une vingtaine d'année, j'ai redécouvert avec plaisir cette ville que j'avais moi-même parcouru en long et en large avec une amie.
On ne va pas se mentir, j'ai apprécié le coté post-apo mâtiné d'urban fantasy classique mais efficace, cependant, j'ai surtout adoré le fond que l'auteur ajoute à ce roman : une critique de la société capitaliste, de ce que celle-ci a amené au Chili, et un regard acéré sur l'histoire récente du Chili, de la dictature de Pinochet au retour de la démocratie. Appréhender les privilèges de l'oligarchie au pouvoir, entrapercevoir le racisme rampant envers les populations autochtones, découvrir les sales petits secrets de l'église catholiques et comprendre le déséquilibre d'une société qui bien que démocratique vit encore sur les reliquat d'une dictature,
Zona Cero est un livre qui se lit à plusieurs niveaux.
L'équilibre entre un récit plein d'actions qui veut tenir le lecteur en haleine et l'ajout d'un fond riche sur l'histoire des lieux et des personnes est assez ardu. Cette combinaison apporte parfois un peu de lenteur au récit mais c'est assez léger et personnellement, j'ai été tenue en haleine de bout en bout. Surtout que pour moi, l'auteur a très bien construit ses personnages, chacun avec ses convictions et ses objectifs et, pour une fois dans ce genre de récit, tout le monde ne meurt pas : surprenant et bien venu !
Au final, je vais être claire : j'ai beaucoup beaucoup aimé ce roman. Un one-shot vampirique décapant, qui navigue très bien entre scènes d'action et critiques sociétales. Diablement efficace dans son récit,
Gilberto Villarroel propose un roman dans la droite ligne de Je suis une légende de Matheson et Feed de
Mira Grant. Une belle réussite.
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