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EAN : 9782264003386
10-18 (18/09/1997)
4.12/5   118 notes
Résumé :
« Ces textes qu’on va lire, ce sont textes à voir rouge, à rire jaune, à rêver bleu. Un beau drapeau pour couronner l’édifice si Boris Vian n’avait abhorré tous ces emblèmes, et celui-là doit bien recouvrir quelque part de sinistres marchandises. Alors, pas de drapeau, mais le grand ciel de tous les jours, de toute la vie de Boris Vian : une heure d’orage le traverse et il fait noir ; une heure et il s’éclaire et l’on prend des mots, des idées bêtes à faire peur et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Je pensais bien connaître Boris Vian, pour avoir lu plusieurs de ses romans quand j'étais beaucoup plus jeune, et écouter régulièrement une compilation de ses chansons... Les textes regroupés dans ce petit livre, dont la première édition date de 1966, donnent un nouvel éclairage de son oeuvre.
Je ne vais pas essayer d'en faire une chronique classique, mais plutôt tenter de partager quelques impressions de lecture.

Le livre s'ouvre avec un texte dont le titre est "Conversation avec un adjudant (d'opérette, cela va de soi)". Un petit extrait :
"- Ah! vous faites dans la littérature... J'aurais du m'en douter.
- Oh! je fais dans pas mal de choses, n'adjudant, ingénieur, auteur, traducteur, musicien, journaliste, interprète, jazzologue, et maintenant directeur artistique d'une maison de disques.
- Ouais... je vois... bon à tout, bon à rien... Qui trop embrasse mal étreint, comme on dit.
- Ça dépend des bras qu'on a, n'adjudant... Regardez les miens... Je suis bâti comme un singe... Fait pour la culture qui vous courbe sur la glèbe glabre."
Cela en dit déjà beaucoup : l'éclectisme du personnage, son sens de la dérision, sa vision des militaires, etc.

Ensuite "La java des bombes atomiques", une chanson rendue célèbre par Serge Reggiani et un de mes textes préférés de Vian. Trois couplets et deux variantes. J'apprécie tout particulièrement la variante du dernier couplet :
"Alors on l'condamna
Et puis on l'amnistia
Et l'pays reconnaissant
L'élut immédiat'ment
Chef du gouvernement"
Une conclusion qui en dit l'on sur son respect de l'autorité et son sens de la dérision.

Un peu plus loin, un texte sur les parlementaires et la corruption "Le prix d'un parlementaire". Arrêtons-nous sur le renvoi associé à ce titre : "Le vocable « parlementaire » dérive, on le sait, du vieux français «parler menteur », et sa signification va donc de soi...". Sans commentaire !

Plus loin encore, un autre texte que j'aime beaucoup, "Les joyeux bouchers". Deux couplets de 4 vers et deux refrains beaucoup plus longs, et ce sont les bouchers, les mangeurs de viande et les militaires, encore, qui en prennent pour leur grade. Je pense que si Vian vivait encore, il ajouterait un couplet et un refrain sur les terroristes...

On passe sur "Faut rigoler (Mambo des gaulois)", rendu célèbre par Henri Salvador, qui a le mérite de montrer que Vian savait aussi s'amuser, sans autre prétention...

Enfin, le livre se termine sur 'Le déserteur", chanson si souvent reprise qu'il est inutile de citer le texte (ceux qui ne connaissent pas pourront aller l'écouter sur Youtube - voir par exemple le lien ci-dessous).
En revanche, un petit extrait la "Lettre ouverte à Monsieur Paul Faber conseiller municipal", ce Monsieur ayant demandé la censure de la chanson à la radio : "De deux choses l'une : ancien combattant, vous battiez-vous pour la paix ou pour le plaisir ? Si vous vous battiez pour la paix, ce que j'ose espérer, ne tombez pas sur quelqu'un qui est du même bord que vous et répondez à la question suivante : si l'on n'attaque pas la guerre pendant la paix, quand aura-t-on le droit de l'attaquer ? Ou alors vous aimiez la guerre - et vous vous battiez pour le plaisir ?" Encore une fois tout est dit, rien à ajouter !

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=N5_vcVq_vSE[/youtube]
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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Insolence vive et angoisse de mort, ironie grinçante et tendresse fleur bleue, trompette jazz et rythme de java, âme slave et salves d'âme, fantaisie débridée et engagement à toutes brides, tout Vian est dans ses chansons!

On les connaît, on les fredonne-pas toujours faciles, les airs: Vian est un musicien accompli.

Elles passent les époques et se décalent , elles gagnent une espèce d'intemporalité. On oublie que le Déserteur parle de la guerre d'Algérie: c'est l'hymne de l'objection de conscience, du refus de tuer sur ordre.

"J'suis snob " n'a pas vieilli non plus: tout au plus pourrait -on lui ajouter quelques couplets bien sentis sur les manies et modes de pensée d'aujourd'hui..

Ses chansons font sourire et rire, souvent. Avec leur petit air de ne pas se prendre au sérieux, d'être juste des plaisanteries de potache, des canulars de grand gamin farceur,avec leur air de ne pas y toucher, elles touchent, justement. Elles font penser, elles font pleurer.

Elles font peur, aussi. Et la mélodie vianesque , comme du de Falla, du Saint Saëns, fait soudain déferler une sarabande de squelettes grimaçants agités par une danse macabre:

Quand j'aurai du vent dans mon crâne
Quand j'aurai du vert sur mes osses
P'tet qu'on croira que je ricane
Mais ça sera une impression fosse
Car il me manquera
Mon élément plastique
Plastique tique tique
Qu'auront bouffé les rats

Tout Vian est dans ses chansons, Vian, enlevé trop tôt par la camarde, Vian éternellement jeune et insolent, Vian si joyeusement triste et si mélancoliquement gai..
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Une cinquantaine de chansons et une dizaine de chroniques sont réunies dans ce livre indispensable pour tous les amateurs de Boris Vian. Vous connaissez la majorité de ces textes car ils ont été chantés par Vian lui-même et surtout par d'autres dont Serge Reggiani, Mouloudji, Juliette Greco, Joan Baez et même Johnny Hallyday.
J'aim' pas, La Java des Bombes atomiques, Valse jaune, J'suis snob, le Déserteur, Faut rigoler, On n'est pas là pour ce faire engueuler... Toutes ces chansons et ces textes sont drôles, impertinents, doux, tendres et parfois bouleversants ; écrits dans ce style inimitable qui fait qu'on adore (ou qu'on abhorre) Boris Vian.
Je l'adore et je ne me lasse pas de ce livre qui est toujours à portée de ma main !

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On célèbre les 100 ans de la naissance de Boris Vian. Que c'est étrange, il nous parait toujours jeune lui qui est mort d'une crise cardiaque à 39 ans.
Ca m'a donné envie, c'est pas très original, de relire les nombreux livres de lui que j'ai dans ma bibliothèque, que j'avais à peu près tous adoré, mais pour certains, que je n'ai pas relu depuis plus de 50 ans comme l'Ecume des jours, qui fut, je pense, un de nos romans culte des années 60.
Me voilà replongé dans ces Textes et Chansons. Que c'est drôle, "trash" comme on dit maintenant, féroce souvent, tendre aussi. On y trouve le Déserteur que nous savions par coeur dans ma jeunesse, et qui faisait tant hurler les militaires, et les bien-pensants, Tout ça n'a pas pris une ride, par exemple Je suis snob, les Joyeux Bouchers, La complainte du Progrès etc..., Pire, on ne sait plus maintenant rire de tout avec autant d'irrévérence, les attentats, le politiquement correct (puis-je parler encore dans le noir?) la tyrannie des médias et des réseaux sociaux nous accablent. Ils nous manquent les Vian, Desproges, Coluche, Bedos...
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Découvrant par hasard le décès d'une ancienne camarade de classe, me vient à l'esprit le texte de
"L'évadé":
Il a dévalé la colline
Ses pas faisaient rouler les pierres
Là-haut entre les quatre murs
La sirène chantait sans joie

Il respirait l'odeur des arbres
Avec son corps comme une forge
La lumière l'accompagnait
Et lui faisait danser son ombre

Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il sautait à travers les herbes
Il a cueilli deux feuilles jaunes
Gorgées de sève et de soleil

Les canons d'acier bleu crachaient
De courtes flammes de feu sec
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il est arrivé près de l'eau

Il y a plongé son visage
Il riait de joie il a bu
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il s'est relevé pour sauter

Pourvu qu'ils me laissent le temps
Une abeille de cuivre chaud
L'a foudroyé sur l'autre rive
Le sang et l'eau se sont mêlés

Il avait eu le temps de voir
Le temps de boire à ce ruisseau
Le temps de porter à sa bouche
Deux feuilles gorgées de soleil

Le temps d'atteindre l'autre rive
Le temps de rire aux assassins
Le temps de courir vers la femme

Il avait eu le temps de vivre.
************************
Je me dis que ce surdoué qui savait qu'il ne vivrait pas vieux s'était donné le temps de vivre plusieurs vies, qu'il nous avait fait le cadeau de la musique de ses mots qui revivront encore et toujours à chaque relecture, à chaque réécoute des chansons.
Je ne sais pas si la mort existe vraiment.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Les joyeux bouchers
C'est le tango des bouchers de la Villette
C'est le tango des tueurs des abattoirs
Venez cueillir la fraise et l'amourette
Et boire du sang avant qu'il soit tout noir
Faut qu' ça saigne
Faut qu' les gens ayent à bouffer
Faut qu' les gros puissent se goinfrer
Faut qu' les petits puissent engraisser
Faut qu' ça saigne
Faut qu' les mandataires aux Halles
Puissent s'en fourer plein la dalle
Du filet à huit cent balles
Faut qu' ça saigne
Faut qu' les peaux se fassent tanner
Faut qu' les pieds se fassent paner
Que les têtes aillent mariner
Faut qu' ça saigne
Faut avaler d' la barbaque
Pour êt'e bien gras quand on claque
Et nourrir des vers comaques
Faut qu' ça saigne
Bien fort
C'est le tango des joyeux militaires
Des gais vainqueurs de partout et d'ailleurs
C'est le tango des fameux va-t-en-guerre
C'est le tango de tous les fossoyeurs
Faut qu' ça saigne
Appuie sur la baïonnette
Faut qu' ça rentre ou bien qu' ça pète
Sinon t'auras une grosse tête
Faut qu' ça saigne
Démolis-en quelques-uns
Tant pis si c'est des cousins
Fais-leur sortir le raisin
Faut qu' ça saigne
Si c'est pas toi qui les crèves
Les copains prendront la r'lève
Et tu joueras la Vie brève
Faut qu' ça saigne
Demain ça sera ton tour
Demain ça sera ton jour
Pus d' bonhomme et pus d'amour
Tiens ! Voilà du boudin ! Voilà du boudin ! Voilà du boudin !
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Quand j'aurai du vent dans mon crâne

Quand j'aurai du vent dans mon crâne
Quand j'aurai du vert sur mes osses
P'tet qu'on croira que je ricane
Mais ça sera une impression fosse
Car il me manquera
Mon élément plastique
Plastique tique tique
Qu'auront bouffé les rats
Ma paire de bidules
Mes mollets mes rotules
Mes cuisses et mon cule
Sur quoi je m'asseyois
Mes cheveux mes fistules
Mes jolis yeux cérules
Mes couvre-mandibules
Dont je vous pourléchois
Mon nez considérable
Mon coeur mon foie mon râble
Tous ces riens admirables
Qui m'ont fait apprécier
Des ducs et des duchesses
Des papes des papesses
Des abbés des ânesses
Et des gens du métier
Et puis je n'aurai plus
Ce phosphore un peu mou
Cerveau qui me servit
A me prévoir sans vie
Les osses tout verts, le crâne venteux
Ah comme j'ai mal de devenir vieux.
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Le cochon est un produit cultivé tandis que le sanglier pousse tout seul. Le cochon ne s'écarte guère de sa mangeoire, où il est assuré de trouver force bonnes épluchures, et le sanglier quête à travers les bois illuminés de couleurs automnales, car il est lyrique, les glands savoureux, les racines fraîches et les amanites sanglières qui sont, comme leur nom l'indique, un champignon réservé à son usage. Le cochon a de la graisse, le sanglier du muscle. La peau du cochon est épaisse mais sensible ; celle du sanglier, hérissée de crins poussiéreux, certes mais fort nobles, résiste à des horions extrêmement sévères, voire acérés si l'on ose dire. Naturellement, le cochon mène une vie plus tranquille, dort sous un toit qui fuit le moins possible - car c'est un animal qui se vend régulièrement et une des nécessité du commerce est de présenter un produit de qualité constante, quasi normalisée - se lave parfois - il est moins sale qu'on veut le dire - et préside, lorsqu'il est vraiment devenu un très gros cochon, à des cérémonies païennes dénommées concours agricoles à l'issue desquelles après l'avoir embrassé, cajolé, décoré de la Légion d'honneur et proclamé très gros et très grand, on l'immole d'un tranche-lard perfide et on te vous le débite au cours du jour. Le sanglier finit parfois aussi misérablement sur un étal, mais jusqu'à son heure ultime, il résiste ; et il a souvent la joie posthume de se voir exposé intact avec tous ses poils, chez Chatriot ou en quelque autre lieu de luxe ; car le sanglier ne quitte guère l'empyrée. Jusqu'à son dernier jour, il lui reste la possibilité de se suicider en se lançant contre une automobile sur quelque autostrade et, si le cœur lui dit, il peut même choisir pour lieu de cette expérience un pont qui corsera son action sublime d'une belle noyade. Enfin le sanglier a une bonne réputation d'ours, c'est étrange mais c'est ainsi, et figure avantageusement au blason d'illustres familles, quand son reflet rose, le cochon n'a guère le loisir que de décorer de son effigie la vitrine d'un charcutier aussi gras que lui même.
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Chanter [1956]

L'autobus vous passe sous le nez
Une grosse dame vous marche sur les pieds
Votre petite amie s'envole
Avec ce salaud de Paul
En laissant des cheveux plein l'évier
Au bistro, le café n'est pas bon
Au bureau, ça ne tourne par rond
Et votre meilleur copain
Au lieu d'avoir du chagrin
Il se marre et vous traite de... tsoin... tsoin... tsoin...

Ah, comme la vie serait triste
Triste, triste, triste
Ah, comme la vie serait triste
Si l'on ne pouvait pas chanter

Chantez des javas canailles
Que de gros durailles
Dansent à Robinson
Dansez des javas célestes
En tombant la veste
A Mimi Pinson

Les journaux sont pleins de cauchemars
On se tue du matin jusqu'au soir
La police est sur les dents
Celles des autres évidemment
L'honnêteté se vend au marché noir
On annonce la hausse des rognons
On dénonce la peau sur les oignons
Soyons fermes mes amis
Je ferai baisser les prix
Mais d'abord, donnez votre pognon...

Ah, comme la vie serait triste
Triste, triste, triste
Ah, comme la vie serait triste
Si l'on ne pouvait pas chanter

Chantez sur la mer calme
Sur le Père Lachaise
Et la fille Angot
Magali, viens sous la ramée
Tradition française
Chanson à gogo

On vous dit: la guerre est terminée
Célébrons le règne de la Paix
Embrassons nos agresseurs
C'est des frères et c'est des soeurs
C'est fini! On se battra plus jamais
Le lendemain, sur le coup de midi
L'oeil féroce, de gros barbus s'écrient
Mourir quand on a vingt ans
C'est un destin épatant
Tous aux armes, et sus à l'ennemi

Ah, comme la vie serait triste
Triste, triste, triste
Ah, comme la vie serait triste
Si l'on ne pouvait pas chanter

Chantez les joyeux compères
Qui déclarent la guerre
Et qui n'y vont pas
Chantez la prochaine dernière
Et les réverbères
Où on les pendra...

862 - [10/18 n° 452, p. 23]
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****** JE N'PEUX PAS M'EMPÊCHER ******

J'ai beau m'analyser
Pas le plus petit complexe
C'est pas tell'ment que ça me vexe
Mais j'suis un peu perplexe
Côté crâne , côté sexe ... j'ai rien à signaler ....

Mais j'peux pas m'empêcher quand j'vois un flic passer
De penser qu'il f'rait bien à la morgue
Je n'peux pas m'empêcher d'avoir envie d'l'aider
A passer d'l'aut' côté du fossé .
Et j'peux pas m'empêcher quand j'vois une fille marcher
D'me d'mander quel effet j'vais lui faire
Je n'peux pas m'empêcher de penser qu'il suffit
De si peu pour qu'elle tombe dans mon lit .
J'suis pas un mauvais gars ... Mais c'est plus fort que moi
Les poulets et les poules , ça m'rend dingue
A la maison poulemane j'y réserve mon lingue
A la fille mon p'tit cœur oppressé .

Et je passe mes journées à m'en aller traîner
A Pigalle où la volaille abonde
De la brune à la blonde et du flic bien roulé
C'est ma vie .. J'peux pas m'en empêcher ...........
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Vidéo de Boris Vian
Lecture par Judith ChemlaDans le cadre du cycle de lectures « À voix haute », la comédienne Judith Chemla lit des textes de jeunesse de Boris Vian, dont la nouvelle Les Fourmis qui met en scène de manière grinçante le débarquement en Normandie. C'est l'occasion aussi de découvrir un Boris Vian moins connu à travers ses « ballades » et les lettres à sa mère.Lecture enregistrée le 4 mars 2024 à la BnF I Richelieu.
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