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EAN : 9782367342481
182 pages
Au Vent des Iles (20/08/2020)
4.25/5   18 notes
Résumé :
Fin du dix-neuvième siècle en Australie : le pays neuf a besoin de main d’œuvre pour ses plantations de canne à sucre. L’appât du gain gonfle les voiles des grands navires qui font route vers les îles de Mélanésie en quête de « volontaires ». Vies brisées, existences bouleversées, le destin se met pourtant à écrire une aventure hors normes, celle du Néo-hébridais Umah et de la fille d’un capitaine, Anna. Une histoire dont les échos résonnent encore des années plus t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ce roman se déroule dans la Pacifique, en mer de Corail où se situe l'archipel Mélanésien des Nouvelles Hébrides, devenu le Vanuatu depuis 1980.
En déroulant les pages, nous naviguons dans l'immensité des océans, la découverte est dépaysante, nous partons de la « terra incognita », l'Australie, et voguons jusqu'au Nouvelles Hébrides, en passant par la Tasmanie.
le roman sans être historique se situe pendant la période du « black birding » vers 1864, elle sert de base au roman. le Black Birding c'est le recrutement forcé, brutal et meurtrier des Mélanésiens pour travailler dans les champs de canne à sucre en Australie, une autre période noire de l'Australie.
La construction du livre est originale, elle constitue une énigme, ou plutôt une enquête qui met en scène trois personnages qui content cette aventure : Anna 16ans la fille du capitaine du navire santalier australien, Matthew Oxley ; Umah jeune indigène des Nouvelles Hébrides vivant à Uripiv et Patrick archéologue australien.
Dix courts chapitres se succèdent et s'entrecroisent à des époques différentes 1864 pour Anna et Umah et 2014 pour l'archéologue, Patrick, qui fait des fouilles dans le Vanuatu. Ces récits convergent vers l'histoire de « blackbird » ; nous naviguons donc dans le temps et l'espace.
Pour Jacques-Olivier Trompas c'est l'occasion de nous faire découvrir les coutumes, les croyances et l'organisation de la vie sociale de ces peuples Mélanésiens et à ce titre le roman est exotique et passionnant.
Nous apprenons ce qui constitue l'essentiel pour l'homme chez ces illiens.
« le nasara est un lieu de magie. Un homme sans nasara de référence est un homme sans racines, du bois qui flotte sur la mer… Il constitue un lien invisible entre les êtres, mais aussi entre aujourd'hui et hier, entre ce que nous sommes et ce que nous avons été… Pour les Vanuatais il dessine l'histoire des hommes. »
Nous pénétrons dans les sites et les lieux symboles : « le Nakamal » ou maison des hommes où on discute en présence du chef du village, on rend des jugements, on pratique les circoncisions… Les hommes préparent boivent du kava la boisson sacrée, « le kava apaise et relie les êtres avec l'invisible. »
Nous parlons le bichelamar, sorte de créole anglais-français, ce n'est pas si fréquent ! « Bae mi kambak » je reviens tout de suite… Bon, ça ne va pas être évident de pratiquer !
Dans ces peuplades anciennes il paraît qu'ils pratiquaient le cannibalisme et les sacrifices humains.
Enfin « au Vanuatu, la magie blanche ou noire, bienfaisante ou nuisible, fait partie des coutumes ancestrales des iliens. » Notre archéologue, très cartésien, va se trouver sous l'emprise de la magie noire. On lui conseille d'avoir recourt à un « man blong magic » qui libère de l'emprise des boucans ou sorts et de la magie noire.
Jacques-Olivier Trompas aborde de nombreux thèmes : l'origine des ces peuplades, la colonisation, l'évangélisation et l'épisode très traumatisant du « black birding » à ce titre on peut regretter que le roman soit aussi court 179 pages, dommage.
Jacques-Olivier Trompas a vécu au Vanuatu il a été d'abord photographe puis a fait de nombreux films documentaires, et reportages, dans son roman on sent cette influence dans son écriture, ces descriptions détaillées ont style journalistique. Ça ne m'est pas gênant, l'écriture est fluide et l'enquête pique la curiosité jusqu'au bout.
Lu dans le cadre de la dernière Masse critique j'adresse de vifs mercis aux éditions « Au vent des îles » et à Babelio, sans oublier l'auteur Jacques –Olivier Trompas à qui j'adresse aussi toute mon admiration en attente de son prochain roman.

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Ce roman a été présenté par ma libraire lors d'une soirée "rentrée littéraire" en partenariat avec le caviste (au passage, j'adore mes commerçants!). Elle n'en avait pas dit grand chose, juste quelques mots, et cela avait suffit à me laisser tenter. Et j'ai bien fait !
Au départ, 3 périodes, 3 histoires alternent pour bien sûr n'en faire plus qu'une, on s'en doute.
Sur les îles Hébrides, actuel Vanuatu, Umah, autochtone du 19e siècle, vit parmi son peuple et nous fait découvrir ses coutumes, ses rites, sa magie. Anna, elle, est la fille d'un capitaine de marine anglais, qui commerce dans le santal. Embarquée clandestinement auprès de son père, nous allons découvrir la violence, l'horreur de la traite négrière dans cette partie du monde (que je ne connaissais absolument pas). Et nous avons Patrick, archéologue aujourd'hui, qui mène des fouilles et sera amener à creuser l'histoire de l'îlot et de ses habitants.
L'écriture est fine, intelligente, construite. L'univers est recréé avec des sensations, des paysages, des émotions très crédibles. J'ai été totalement transportée loin de chez moi, merci.
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Thème de lecture de notre bookclub pour septembre 2022 : les îles (n'importe lesquelles, de l'île Saint-Louis à Paris au Groënland, en passant par la Crète etc), avec une lecture commune sur Madagascar.
J'ai trouvé ce roman en faisant une recherche thématique sur le site de ma bibliothèque bayeusaine, alléchée par le résumé (ethnologie, archéologie...) et le caractère exotique du lieu : la Mélanésie.
Il y a des hasards heureux ! C'est le cas ici : une super bonne pioche, ce que j'appelle parfois "une lecture parfaite" : le bon livre, au bon moment, dans le bon état d'esprit !
Ayant lu le prologue avant la Rentrée, je me suis demandée dans quoi je partais et j'ai reposé le livre. Heureusement que je ne me suis pas arrêtée là !
J'ai été totalement happée par cette histoire, appréciant le style, la construction de l'histoire, la plongée dans L Histoire, et même le roman chorale (que d'habitude je déteste !). L'auteur a su donner un caractère authentique et réel à ce qu'il raconte. Certes, il y a des passages terribles, durs (sans être crus ni voyeuristes, ni pervers), mais ils ne sont pas "gratuits": ils ont des causes et des conséquences majeures sur l'histoire. le tout a un caractère authentique troublant, qui ne peut laisser le lecteur indifférent, un lecteur amené l'air de rien à réfléchir sur les hasard de la vie, la cupidité des hommes, le choc des cultures, l'amour et la mixité, le monde spirituel ...
J'ai vraiment apprécié -j'en suis la première étonnée- le roman chorale, car il est pleinement justifié ici : l'archéologue, le héros, l'héroïne, la façon dont leurs récits d'abord sans lien s'entremêlent et nourrissent l'enquête, la recherche scientifique et en archives (bien décrite, je confirme ! ayant longtemps pratiqué) ...
J'ai vraiment été touchée par cette histoire !
Le seul bémol (mais sans conséquence sur la notation) est que j'aurais aimé avoir en fin de volume un petit topo faisant la part du vrai et du romancé.
Je referme le livre ne me disant que l'auteur a trouvé un parfait équilibre : l'histoire n'est ni trop courte ni trop longue, les informations ethnologiques et historiques sont apportées en évitant l'écueil d'un cours magistral disséminé en longs paragraphes coupant l'avancée de la narration, en dosant avec justesse les sentiments, les mots, les dialogues etc.
en bref : un vrai coup-de-coeur pour cette année 2023 !
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Tout d'abord merci à Babelio pour l'envoi de ce livre.

Ce (court) roman nous fait voyager dans l'Océan Pacifique, du côté des îles Mélanésiennes, entre deux époques bien différentes, mais reliées entre elles par une histoire dramatique. Cette histoire représente le coeur du récit, et nous invite à découvrir la vie des habitants de ces îles, autochtones ou nouveaux habitants blancs.
Le récit est captivant, les chapitres alternant entre les différentes époques et les différents protagonistes. L'histoire est dure, mais nous apprend aussi sur les pratiques de certains "blancs" de l'époque dans cette région. C'est, à mon sens, ce qui fait la richesse et l'intérêt de ce roman.

J'ai apprécié ma lecture. Les côtés aventure, dépaysement, et historique se marient très bien, sous la plume de Jacques-Olivier Trompas, qui est très fluide et agréable à lire, ce qui ne gâche rien !
J'aurais par contre apprécié que l'histoire et les personnages soient plus fouillés, et donc le roman un peu plus long.
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Je tiens à remercier les éditions "au vent des îles" et Babelio pour cette belle lecture permise dans le cadre d'une masse critique.
L'histoire se déroule dans l'océan Pacifique, entre l'Australie et le Vanuatu, et à 2 époques (1864 et 2014). Les chapitres s'entremêlent entre l'histoire d'une jeune Australienne, d'un îlien et d'un archéologue au XXIe siècle qui est sur leurs traces sans le savoir. Petit à petit se dessine l'aventure de ces 3 personnages, reliés par un lien surnaturel parfois. Et se dessine aussi l'histoire de l'esclavage, de la colonisation parfois brutale des îles du Pacifique ...
Une histoire courte mais belle, prenante, dans des lieux que nous ne connaissons pas, ou si peu. Merci pour ce joli moment de lecture
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Depuis longtemps déjà les Blancs pillent nos forêts pour ce qu’ils appellent le santal mais aujourd’hui, ce sont nos jeunes hommes qu’ils capturent, qui disparaissent avec eux. Il en vient de plus en plus dans les terres de ce côté de l’île.
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Quelques tessons de poterie Lapita sont mis à jour, mais rien d’exceptionnel. Elles sont nombreuses dans la région, traces des premiers humains ayant habité ces îles, vestiges de vie des Austronésiens partis en pirogue de ce qui est devenu aujourd’hui Taïwan. Il y a 3000 ans, ces navigateurs chevronnés ont quittés les côtes asiatiques pour des raisons que nous ignorons encore, famine, surpopulation peut-être, à la conquête d’île dans le pacifique sud-ouest. Ils sont à l’origine du peuplement de ce que l’on nomme Mélanésie, mais aussi, dans une seconde vague, de la Polynésie. (p69)
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La chair vient se reconstruire, lambeau après lambeau, muscle après muscle. Les os blanchis disparaissent sous cette forme vague qui reprend possession du corps lentement. Tout se passe entre ombre et lumière, dans un songe éveillé.
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