Très difficile à noter. le style est lourd, le propos souvent dilué et redondant...Mais j'ai aimé que l'on me raconte cette histoire, la saga des Deblois. On rit, on pleure, on tremble pour Charlotte, Émilie, Anne et Jason. C'est une saga efficace, romanesque, agréable, nettement inférieure à "Gabrielle" (on ne peut s'empêcher d'y penser) mais très plaisante.
NB: Il y a cependant une analyse intéressante et convaincante du mécanisme de la maltraitance infligée par Blanche à ses filles, particulièrement à Émilie, qu'elle justifie par un raisonnement perverti par sa propre enfance douloureuse, sous les yeux aveugles et coupables de son mari, personnage peu courageux.
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Je n'ai pas lu les séries écrites par Louise Tremblay D'Essaimbre dans l'ordre où elles ont initialement été publiées. En fait, j'ai commencé par les douze tomes de « Mémoires d'un quartier » avant d'entamer les quatre tomes de la série « Les soeurs Deblois ». J'y ai donc découvert l'enfance de certains personnages que je n'avais connus qu'à l'âge adulte. Et rien n'a pu amoindrir le plaisir que m'apporte la lecture d'un roman de l'une de mes auteures québécoises préférées.
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Une mère qui sombre de plus en plus dans la dépression éthylique.
Un père qui fuit dans le travail.
Les soeurs ne se comprennent pas et cherchent leur place.
Celle d'Emily serait-elle de vivre dans l'ombre inquiète de sa mère, de subir avec passivité ?
N'aurait elle pas elle aussi des ambitions, des passions ?
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Si Charlotte m' a marquée par sa vivacité d' esprit, son courage à entreprendre... Emilie m' a touchée par sa sensibilité et le regard très humain qu' elle pose sur son entourage. J' ai beaucoup aimé le personnage.
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Bien sûr, elle comprenait ce que sa mère disait et elle était d’accord avec le principe : l’école n’était pas un parc d’amusement. Mais était-ce une raison pour être obligée de revêtir une tenue aussi désagréable ? Elle avait donc tenté une entente à l’amiable.
Elle détestait les larmes versées publiquement, c’était pour elle une forme de faiblesse qu’elle trouvait déplacée. Aussi, quand son père lui demanda si elle était bien certaine de vouloir partir, Charlotte ferma les yeux un instant, incapable de répondre spontanément à cette question. Elle aurait voulu lui dire que ce qu’elle aurait souhaité plus que tout, c’était rentrer chez elle parce qu’elle attendait un bébé et qu’elle avait peur. Elle aurait aimé avoir une famille capable de la comprendre, capable de l’aimer malgré tout et capable surtout de la soutenir en faisant fi des conventions sociales. Laisser l’avenir décider pour et par lui-même, paisiblement, à son rythme.
Ennui, souvenirs, questions, regrets s’étaient partagé son cœur et ses pensées durant des heures. Mais la logique de cet homme pondéré avait eu le dernier mot. Qu’aurait-il pu changer à une vie que le destin avait tracée d’avance ? Sous quel prétexte aurait-il débarqué de nouveau dans l’existence d’Antoinette ? Pour dire à cette femme merveilleuse que finalement, à bien y penser, il était toujours amoureux d’elle ? Ou encore pour lui annoncer qu’il voulait vérifier les dires de Charlotte et voir de lui-même cet enfant qui peut-être… Ridicule !
Les histoires de sa mère se résumaient à des mots récités sans émotion qui n’avaient comme mérite que le pouvoir de meubler le silence. Les longues minutes que Blanche s’entêtait à vouloir partager avec sa fille n’étaient d’aucun agrément pour Anne qui préférait, et de loin, les jeux de garçon où Charlotte excellait. Jouer à la balle, grimper aux arbres ou faire la course répondaient tellement mieux à cette énergie débordante que la fillette sentait fourmiller jusqu’au bout de ses orteils parfois.
Jusqu’à ce jour, Émilie avait été plutôt silencieuse et n’avait, de toute façon, revendiqué que fort peu de choses. Ce qu’elle connaissait de la séduction et de la persuasion passait habituellement par quelques lamentations, un regard énamouré et ce sourire dont elle savait doser l’intensité. La technique avait fait ses preuves, puisque Blanche abandonnait alors ses activités sur-le-champ pour se consacrer uniquement à elle et que Raymond proposait de décrocher la lune pour lui être agréable. M
23-Émission Littéraire "Cause toujours" Auteurs Laurentides/TVCL- Louise Tremblay-D'Essiambre