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Le Livre de Poche (01/01/1967)
4.36/5   11 notes
Résumé :
Livre de 445 pages, publié en Livre de Poche n°2187 comprenant:
- Une préface de Louis Guilloux (1967, Editions Gallimard) pages 7 à 16.
- Maître et serviteur, publié en 1895, traduit du russe par Boris Schloezer pour les Editions Stock en 1956, pages 17 à 96.
- Le Père Serge, publié en 1898, traduit du russe par Boris Schloezer pour les Éditions Gallimard en 1960, pages 97 à 166.
- Le Cheval, publié en 1889, traduit du russe par Bori... >Voir plus
Que lire après Nouvelles : Maître et Serviteur - Le Père Serge - Le Cheval - Le Diable - PolikouchkaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Une facette moins connue de l'immense talent de Tolstoï.
Ces nouvelles sont un petit régal de poésie, de fraîcheur; Tolstoï porte un regard incisif sur la Russie éternelle et aborde le thème de la vie dans les campagnes.
On retrouve ici ses préoccupations quant à l'instruction des paysans.
Tolstoï a en effet ouvert une école modèle pour les enfants de ses paysans.
Ces nouvelles mettent en relief aussi les profondes disparités de la société russe; un sujet qui troublait profondément Tolstoï.
Ma nouvelle préférée est "Une âme simple" qui relate l'histoire pathétique de Aliocha, paysan pauvre et naïf, qui va se faire malmener par son entourage.
Il ne pourra réaliser aucun de ses désirs, même pas épouser la femme qui lui plaît et passera sa courte vie de labeur sans jamais se plaindre.
Aliocha n'a jamais le temps d'aller à l'école, il aide son père aux travaux agricoles dès l'âge de six ans.
Ensuite il va servir d'homme à tout faire chez un négociant et ne peut même pas disposer de son salaire, intégralement versé à son père..
Le même père qui lui interdit d'épouser la jeune cuisinière; Aliocha devra épouser une femme choisie par ses parents;
Le pauvre Aliocha est un archétype du serf exploité depuis des temps immémoriaux.
Un grave sujet traité avec beaucoup de sobriété et de compassion par Tolstoï.
Version bilingue disponible.
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Polikouchka

Nouvelle de 100 pages écrite en 1860. Drame social influencé par un fait divers que lui racontèrent des amis : un malencontreux hasard fait qu'un serf du village sera désigné aux autorités pour faire le service militaire qui durait à l'époque 25 ans, contre raison ..

Tolstoï en 1860 gamberge, il a trente deux ans, il a déclaré 2 ans plus tôt qu'il en avait fini avec ses fictions faites pour distraire les hommes presque impures en quelque sorte qui font appel à des sentiments égoïstes, vaniteux. Bon c'est ce qu'il dit, en tout cas, s'il a négligé son âme, il n'a nullement négligé son écriture qui reste égale de génie pour le plus grand bonheur du lecteur. Mais Il est quand même bon de savoir si l'artiste est satisfait, et ben il ne l'est pas car il lui semble donner fausseté au lecteur, voilà. Alors quand on ne le sait pas, ça ne change peut-être pas grand chose, mais qu'on ne vienne pas dire après que l'auteur est déroutant, ceci-cela !

Il est revenu de deux voyages en Europe, le dernier a été ponctué tragiquement par la mort de Nicolas son frère aîné qu'il aimait et qui était bon. Il était une référence pour lui. C'est peut-être lui qui l'a empêché de sombrer et qui lui a permis de devenir un homme. Dans ses examens de conscience qui sont constants, dont on retrouve toute l'essence dans son journal et sa correspondance, il y a bien sûr la marque de Nicolas. Il est presque honteux vis-à-vis de la mémoire de Nicolas, non pas qu'il lui ait menti, mais il avait tendance à le trahir objectivement à travers ses frasques répétées, en étant éloigné de lui. C'est en ce sens que je dis qu'il gamberge. Bon il semble désireux de donner un sens à sa vie. Il est revenu d'Europe avec des idées "plein le sac" sur l'éducation, la pédagogie, sur l'exploitation agraire et il va expérimenter tout cela ! Tant que ça l'occupe c'est bien, mais pour combien de temps. Il est encore happé par ses appétits sensuels, non pas qu'il faille y voir une tare, mais qui lui complexifie la vie, le rend instable, il a besoin de se fixer. Il l'éprouve, il le dit.

Alors cet équilibre il va le trouver 2 ans plus tard avec Sophie. Sophie est arrivé à un moment de sa vie comme la planche de salut ; on ne le dira jamais assez.

Et alors Polikouchka là dedans, ben Polikouchka échappe à la cible quand il exerce son courroux sur sa propre production littéraire, car il s'agit là d'un drame social qui va être une passerelle avec son grand dessein littéraire qui est de donner une dimension sociale à son oeuvre. Le Cheval qui va suivre est idem même si la dure vie de l'homme se voit à travers l'histoire d'un hongre.
Polikouchka et le Cheval ( Holostomere) sont des oeuvres de qualité qui sont devenues aujourd'hui des classiques.

Ce qui me permet de dire que cette série de nouvelles deux avant mariage, trois après mariage si je puis dire, sont plus une sélection anthologique que thématique. il fallait faire en collection poche un numéro dédié aux nouvelles de Tolstoï, on a voulu échantillonner ainsi ! Moi, je n'aurais pas procédé ainsi, mais c'est ainsi !..
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Tolstoï, 100% russe.
En lisant ces cinq nouvelles de Tolstoï, on comprend que l'auteur russe représente l'archétype de la "Russie éternelle", d'une sorte de "russitude" telle qu'on se l'imagine: généreuse, démesurée, superstitieuse, tragique, fataliste.
En fait, cette toile de fond des récits tolstoïens ne doit pas nous faire oublier l'apport personnel et subjectif de l'écrivain. Il faut d'abord différencier deux périodes dans l'oeuvre séparées par la violente crise morale et religieuse de l'auteur entre 1880 et 1882. Polikouchka est écrit antérieurement et délivre un récit à la fois tendre et tragique d'un héros du milieu populaire et rural. Les quatre autres nouvelles sont postérieures à 1882 et même si elles sont composées aussi à partir d'anecdotes de la vie quotidienne des moujiks et des maîtres, elles cherchent à transmettre en plus une sorte de message à visée moralisatrice et idéologique qui ne montre pas Tolstoï sous son meilleur jour. Heureusement, les fondements restent solides, la variété de l'inspiration ne se dément pas, la prose est d'une lecture toujours agréable et souvent poétique, la profondeur de l'analyse psychologique n'empêche jamais la tendresse envers l'ensemble des personnages et l'écrivain prend toujours le dessus sur l'instructeur.
Une excellente introduction à la lecture des chefs-d'oeuvre du maître russe.
Lien : http://bagnoud.blogg.org/tol..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
L'hiver il se levait avant l'aube, coupait du bois, balayait la cour, donnait à boire et à manger à la vache et au cheval. Puis il allumait les poêles, cirait les bottes, nettoyait les samovars. Ensuite c'était le commis qui l'appelait pour sortir les marchandises...
Вставал Алеша зимой до света, кокол дров, потом выметал двор, задавал корм корове, лошади, поил их.
Потом топил печи, чистил сапоги, ставил самовары, потом либо приказчик звал его вытаскивать товар..
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— Oui, c'est ainsi que l'on empoisonne, que l'on assassine sa femme, sa maîtresse. Prendre un revolver, la faire venir et au lieu de l'étreindre, une balle en pleine poitrine. Et ce serait fini. Car c'est le diable. Oui, le diable ! Elle s'est emparée de moi contre ma volonté.

LE DIABLE, XIX.
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Au début Aliocha ne plaisait à personne, car il était vraiment trop rustre, mal habillé, sans aucune bonne manière, tutoyait tout le monde.
Puis peu à peu, on s'était habitué à lui. Il accomplissait son service mieux que son frère, ne répondait jamais aux réprimandes.
On l'utilisait pour toutes tâches...
Сначала Алешка не понравился - очень уж он был мужиковат, и одет плохо, и обхожденья не было, всем говорил "ты", но скоро привикал к нему.
Служил он еще лучше брата. Точно был безответный, на все дела его посылали.
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Extrait de la préface de Louis Guilloux :

"J'aurai beau me forcer, je ne parviendrai jamais à me souvenir avec exactitude de l'année où pour la première fois j'ai lu un ouvrage de Tolstoï. Mais ce dont je suis sûr, c'est que cet évènement a dû se produire pour moi de très bonne heure, vers ma treizième ou quatorzième année, et je sais qu'il s'agissait des Cosaques. Je revois le livre, une édition à bon marché, le titre sur la couverture, le nom de Léon Tolstoï. Je ne sais pas comment je me l'étais procuré, le hasard sans aucun doute. Personne ne m'avait encore jamais parlé de Tolstoï.

(..) Il me semble quant à moi, avoir toujours connu Tolstoï, l'avoir toujours entendu, avoir toujours su qu'il existait. Après les Cosaques, j'ai dû lire Résurrection.

Le souvenir que j'en ai baigne tout entier dans la ferveur amoureuse de l'adolescence. Ferveur secrète, pudique. Un monde à soi. Je ne discernais pas les moyens par lesquels l'auteur m'entraînait, m'enchantait, au sens magique du mot, mais je me sentais transporté dans un autre monde, le monde même de l'âme, de l'amour, des grandes questions simples, de la nature, et de la vérité. Il me semble que c'était ainsi."

Louis Guilloux, breton né en 1899 à St-Brieux, humaniste, près des petites gens, auteur de la Maison du peuple, du Sang noir, ami de Camus, de Gide, de Malraux .. qui a raté la marche du Goncourt d'un poil pour le Sang noir en 1935..
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Vassili Andréitch suivit le vieillard dans l’isba ; Nikita avec le traîneau pénétra dans la cour, dont Pétrouchka venait de lui ouvrir la porte, et se dirigea vers le hangar, où on lui offrait d’abriter son cheval. Le sol de ce hangar était couvert, pour plus de chaleur, d’une épaisse couche de paille, aussi la douga[1], qui du reste était assez haute, heurta-t-elle une poutre de la charpente. Aussitôt le coq et les poules, qui perchaient sur la poutre, gloussèrent, indignés qu’on les secouât ainsi de leur sommeil. Les moutons, effarés, se pressèrent dans le coin le plus reculé. Un jeune chien hurla éperdu.
Nikita adressa à la société quelques mots aimables, s’excusant à l’égard des poules et promettant de ne plus les déranger, reprochant doucement aux moutons leur frayeur peu raisonnable, et s’expliquant avec le chien tout en attachant Moukhorty.
« Voyons, cesse donc, petit niais. Nous ne sommes pas des voleurs, et tu te fatigues pour rien.
— Ça me fait penser aux trois conseillers, dit Pétrouchka.
— Quels conseillers ? demanda Nikita, qui maintenant secouait la neige dont il était couvert.
— Mais c’est imprimé dans Paulson. Un voleur rôde autour de la maison. Le chien aboie, c’est pour dire au maître : « Prends garde. » Le coq chante, c’est pour dire : « Lève-toi. » Le chat se débarbouille, c’est pour dire : « Un hôte va venir, prépare-toi à le bien recevoir. »
Pétrouchka était un lettré. Il savait par cœur presque toute la chrestomathie de Paulson, le seul livre qu’il connût d’ailleurs, et il se plaisait, surtout quand il avait bu un tant soit peu, comme en ce jour de fête, à citer de ce manuel les passages qu’il jugeait appropriés aux circonstances…
La famille chez laquelle s’était arrêté Vassili Andréitch était une des plus aisées de l’endroit. Elle cultivait cinq lots de terrain et en louait plusieurs autres. Elle possédait dix chevaux, trois vaches, deux veaux et vingt moutons. Elle était composée, outre le père et la mère, de quatre fils mariés, dix petits-fils, dont Pétrouchka seul était marié, cinq arrière-petits-fils dont trois orphelins, et quatre brus veuves avec leurs enfants. C’était une des rares familles qui ne s’étaient pas encore partagé la terre.
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