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Critique humoristique du salariat. L'absurdité du temps de travail des consignes le manque d'humanisme dans le monde du travail est mis en exergue sous forme de petites réflexion qui apporte le sourire.
-" intérimaire n'a qu'un seul droit, celui de fermer sa gueule. Un genre d'esclavage moderne, en somme."
-" mais tout travail salarié n'est-il pas une forme d'esclavage moderne?"
-" c'est bien, mon ptit gars, tu as compris en cinq minutes ce que j'ai mis 20 ans à comprendre."
Si le sourire est au rendez-vous il y a aussi et surtout, en ce qui me concerne, des angoisses devant la conception du travail de notre monde capitaliste, qui nous aliene nous angoisse, nous bousille la santé physique et psychique.

Cette BD plein d'humour aborde un sujet sérieux et si les dessins mignons sont croquignolets, le message est critique, grinçant et amène à la réflexion.
Celle du sociologue Julien Bordier à la fin du livre est très intéressante .

" À notre échelle individuelle, il est assez facile de ressentir le poids du travail dans nos vies. Il s'exprime de manière éloquente quand, chaque matin, le réveil sonne pour nous signaler qu'on doit aller trimer. Mais il se manifeste aussi dans l'angoisse de ne pas avoir de travail et, par conséquent, de ne pas pouvoir subvenir à ses besoins, tout comme dans les multiples frustrations qu'il engendre : angoisse de ne pas être à la hauteur, humiliation des supérieurs hiérarchiques, fatigue, mal-être, dépression, etc."

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Jubilatoire critique de la valeur travail en bande dessinée.
(...)
La lecture de Travailler, moi ? Jamais ! de Bob Black, va changer sa vie : plus de radio-réveil, désormais il choisit de se contenter des minima-sociaux et de se consacrer à la BD, « même si ça ne rapporte pas grand chose », et pour notre plus grand plaisir ! Sous son air pince-sans-rire, cette autofiction démonte habillement les rouages et vous explique en cinq minutes ce que l'auteur a mis vingt ans à comprendre : tout travail salarié est une forme d'esclavage moderne. À offrir massivement !

Article complet sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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La couverture est éloquente, on connaît cette image. Et nul besoin de la référence complète pour y voir l'humain asservi à la machine, et plus globalement au travail, lui-même composante d'un capitalisme bien huilé.
« Huit heures par jour à visser des boulons. (...) Mais ce qu'on ne voit pas dans le film de Chaplin, c'est que, même la nuit, tu rêves que tu visses des boulons. »
.
David Snug relate ses années de salariat. Son Deug (équivalent d'une L2, aujourd'hui) d'Arts plastiques lui a permis d'envisager - le temps des études - un job de rêve autour du graphisme, sa passion. Au lieu de cela, il a enchaîné des postes d'intérimaire en usine, des contrats précaires d'insertion, et des missions à temps partiel dénuées de sens dans des MJC malgré sa bonne volonté et ses idées intéressantes.
Le Snug adulte prend à témoin son alter ego enfant/ado pour lui expliquer le déterminisme (cf. la page sur les fils/filles de people 😀) et sa vision des rapports sociaux dans le monde du travail.
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Malgré ses constats déprimants, son regard est toujours mignon et drôle ; j'adore ce "pessimisme enjoué", pour reprendre l'expression de Blandine Rinkel ('L'abandon des prétentions').
Dans 'En marche ou grève', Snug se réfère à Elisée Reclus ; ici, à Bob Black (anarchiste américain contemporain) et à Paul Lafargue (essayiste, auteur du 'Droit à la paresse', 1880).
La postface 'Critique du travail, mode d'emploi', rédigée par le sociologue Julien Bordier, est passionnante.
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David Snug a eu "la chance" d'oser franchir le pas, et a suffisamment de talent pour prendre son envol. Il n'est plus salarié mais auteur (génial) de BD, et membre d'un groupe, les Trotski Nautique. Cette création en particulier donne une bonne idée de l'esprit de l'album 'Dépôt de bilan' : https://www.youtube.com/watch?v=73DGPj-D1Jk ♪♫
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Même si les dessins sont très simples et le ton léger et humoristique, cette bd aborde le sujet bien sérieux, voire fondamental, de la valeur travail.
A travers un dialogue amusant qui se déroule entre Snug et lui même enfant,puisque ce dernier a réussi à se projeter dans le temps, l'auteur décrit son parcours et surtout son rapport au travail. Depuis ses études en art plastique en passant par de nombreux travails précaires,il rend compte des rapports hiérarchiques, et de l'absence de sens au travail . Il dénonce l'absurdité d'une société fondée sur le travail salarié et laisse entrevoir qu'un autre modèle est possible: "quand j'avais ton âge, je croyais que si On ne travaillait pas on pouvait mourir. Ben,en fait,non,ça va. "
A la fin de la BD Julien Bordier,sociologue,docteur en tourisme ,expose en quelques pages comment et pour qui et pourquoi,le travail salarié s'est imposé. Il se réfère à plusieurs théoriciens dont Marx mais aussi Lafargue et son fameux " le droit à la paresse". Cette partie est vraiment intéressante, s'y ajoute une belle bibliographie pour ceux et celles qui souhaiteraient creuser le sujet!
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J'ai emprunté cet album à la médiathèque parce qu'il m'a été recommandé par un collègue, et que j'ai rapidement eu envie de le lire en voyant de quoi ça parlait.

David Snug s'inspire de son parcours professionnel pour fournir une critique sur le travail salarié et tout ce que cela engendre. On suit cet homme depuis ses études d'arts appliqués jusqu'à ses emplois précaires dans le social, en passant par des boulots à l'usine.

Même si les illustrations sont assez simplistes et entièrement en noir et blanc, ça ne m'a pas dérangée. J'ai compris rapidement que c'était l'univers de David Snug (que je découvrais avec cette lecture). Pour moi, cela permet aux lecteur•rices de se concentrer davantage sur le propos. Et quel propos...

David Snug critique le travail salarié, l'absurdité de ce système capitaliste qui nous aliène tous•tes plus ou moins. Tout en dénonçant ce système, il laisse entrevoir d'autres possibilités de fonctionner.

Bien qu'il y ait beaucoup d'humour dans cette bande dessinée, le sujet reste sérieux et important. L'auteur dénonce le travail salarié et propose d'autres moyens de fonctionner. À la fin du livre, le sociologue Julien Bordier expose des théories sur le travail et une (belle) bibliographie est même proposée. Cet ouvrage amène à réfléchir sur notre propre rapport au travail et sur ce qu'on pourrait envisager collectivement pour changer ce système !
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De l'humour acide et Très Bien Placé et surtout, surtout, une réflexion fine sur le sens du travail et l'aliénation qu'il produit.
A travers la biographie en case de David Snug, ce dernier nous fait découvrir son parcours de jeune adulte puis d'adulte face au "monde du travail".
Le dessin n'est pas en reste, le format une page par récit est très très bien construit, les petits détails et références sont très bien senties.
La bibliographie finale et la postface sont très riches et de matière à allonger vos listes de lectures sur le sujet.

PS : Un grand bravo aussi à l'imprimerie Corlet pour le choix du papier qui est d'un toucher d'une douceur incroyable!

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Dans dépôt de bilan de compétencesDavid Snug aborde le thème du travail et sa critique.
Dans un style que je dirais "simple" (pas du tout péjoratif) mais bourré de détail qui appelle à sourire, l'auteur mêle avec légèreté et comique de répétition les ingrédients de la critique du salariat.
Les questions et idées mises en scène dans cette bédé, nous les avons presque tous ressentis.
L'infantilisation du salarié (l'intérimaire notamment), la disparition de l'entraide, les formations inutiles du pôle emploi, la précarisation du travail social, l'accusation du chômeur, la place prépondérante dans nos vies du triptyque temps travail argent qui lie notre existence à notre travail et au capitalisme.
L'auteur est arrivé à crocqué tout ça en étant drôle et léger, chapeau l'artiste.

En postface un petit mode d'emploi de la critique du travail, apportera plus d'informations sur l'historique de notre rapport au salariat. Et également quelques billes pour "travailler collectivement" à nous extraire de cette machine infernale qui par essence broie des hommes et des femmes partout sur la planète.
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Contre le travail.
Sous cette petite couverture couleur craft se tient un véritable pamphlet. Sur des prémices fantastiques, l'auteur d'une quarantaine d'année se retrouve en présence de son lui de 16 ans, il déroule et met en perspective sa carrière dans le salariat.
Chaque page est un gag mais le tout forme, ne serait-ce par son côté chronologique et des gags récurrents, une histoire avec un début, un milieu et une morale. On ne peut pas dire que les différentes expériences professionnelles de David Snug l'aient fait aimer le travail salarial. Entre les demandes absurdes et l'étroitesse d'esprit de ses divers supérieurs et ses visites au Pôle Emploi, le "vieux" David donne une vision cauchemardesque du futur à son jeune lui-même. Et c'est toujours très drôle. Et comme on n'explique pas pourquoi c'est drôle, je vous invite à vous procurer la BD.
Le dessin assez "simpliste" est en parfait accord avec l'apologie du moindre effort soutenue par Snug.
Une post-face d'un sociologue et une bibliographie conséquente viennent compléter et invitent à creuser la réflexion de l'auteur.
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David Snug nous propose ici de découvrir son passé de travailleur, peu glorieux comme la plupart d'entre nous. Chaque situation vécue, transcendée par l'humour et le cynisme, acquiert ainsi une dimension universelle. Qui n'a pas éprouvé ce sentiment de vertige face au choix de l'orientation scolaire... Entre l'incompétence des adultes sensés vous aiguiller et le profond sentiment de rébellion qui vous étreint - surtout quand comme David on écoute les Bérus en boucle - la sélection de la route qui risque d'être celle de votre vie entière est rarement faite sur des critères objectifs.

C'est ainsi que notre jeune David se retrouve sur les bancs d'un lycée en classe préparatoire, puis en fac d'arts appliqués, où il décroche la palme de l'inutile, un Deug. Quelques rendez-vous à Pole emploi ou à l'agence d'interim plus tard notre "jeune qui n'en veut plus vraiment" commence à entrevoir l'absurde réalité : pourquoi perdre sa vie à la gagner ? Un témoignage édifiant dans lequel l'auteur tente de nous mettre en garde contre ce mal qu'on croit nécessaire.
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