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Ces quelques jours en été dans la vie de Sadorski, de l'assassinat de Georges Mandel à l'entrée des chars de la 2ème DB, marquent un nouveau tournant dans la vie de l'Inspecteur La Crevure.

Malgré les nouvelles du front de l'Est, Vichy et les Allemands traquent les juifs et les résistants, et comptent bien remplir les convois, convois dont Jacqueline pourrait faire partie. Après son incarcération, Sadorski qui retombe toujours sur ses pattes retrouve l'air libre dans la forêt de Fontainebleau où il est lié au transfert de Georges Mandel et à son assassinat par Mansuy. Slocombe accrédite la thèse de l'implication du Sipo-SD puis déchaine la tempête au-dessus de Sado, qui, mû par sa curiosité malsaine, ses petits intérêts, et sa lubricité, va se prendre de plein fouet ce que la capitale offre de pire, les collabos, les truands, la Carlingue, la Milice, les services allemands et la fine fleur de la Gestapo française. le vent tourne, les anciens du Bureau des Affaires Juives commencent à se refaire une virginité en prenant un virage à 190 degrés et Sado n'est pas en reste pour faire la girouette.

Point de temps mort dans ce volume, à l'image de l'agitation et de la confusion qui règnent en France en ce bel été 44. Romain Slocombe restitue avec le talent et la maîtrise qui le caractérisent le chaos ambiant. La documentation est colossale, les personnages habilement construits, l'intrigue menée tambour battant et Slocombe tire à balles réelles. La série, comme toujours, sent la fosse à purin. La capitale est un vaste et immonde cloaque. L'Inspecteur Sadorski libère Paris se dévore pince à linge sur le nez, et on attend déjà avec impatience le prochain et dernier volume, J'étais le collabo Léon Sadorski. On espère que l'heure est enfin venue pour le ramassage des ordures.
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Cinquième roman consacré à l'occupation de la France par les nazis, ayant pour personnage principal l'odieux inspecteur principal adjoint, Sadorski.

Romain Slocombe à travers ses romans fait oeuvre d'historien, remarquable travail de recherche, la description du Paris de 1944 est fantastique!

J'ai mis un certain temps à lire ce livre, je m'en suis délecté en cherchant à approfondir des points d'histoire décrits. L'auteur a fait un travail méticuleux peut-être trop? Je m'attendais à un roman historique ce cinquième tome est un livre d'histoire avec un grand H, romancé d'où un petit «malaise» que j'ai eu au début.

Ce n'est pas un livre qui va me réconcilier avec l'âme humaine... Dans les périodes complexes et dramatiques comme le fut l'occupation, rare sont les êtres courageux et généreux. Bien plus nombreux sont les pleutres, les salops et les médiocres. Hélas rien n'a changé...

Mais franchement, quel bon livre, et quel plaisir j'ai pris à le lire!

Cette saga est d'ors et déjà rentré dans mon panthéon littéraire.

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C'est l'été 1944. L'Inspecteur Principal Adjoint Sadorski moisit dans la prison de la Santé où, habitué à son confort et à ses rapines chez les Juifs, il se sent très mal. Mais on lui propose de le libérer à condition qu'il convoie, avec d'autres, l'ancien ministre Georges Mandel, et établisse un rapport sur ce transfert. Bien entendu, il accepte, et c'est le début de ses nouvelles aventures, entre miliciens, gestapistes et résistants, dans l'atmosphère à la fois crépusculaire et pleine d'espoir de la fin de l'Occupation. ● J'aime beaucoup ce cycle romanesque et d'une façon plus générale les romans de Romain Slocombe. ● Cependant, cet auteur peut tomber dans le travers de la reconstitution historique un peu trop exhaustive et méticuleuse. Il ne me semble pas que c'était le cas dans les autres romans de la série, mais dans celui-ci il nous donne trop de détails, au détriment de l'intrigue et de l'action. ● C'est plus un livre d'historien que de romancier. On s'englue dans des éléments qui sont certes intéressants, mais qui empêchent l'action d'avancer. Toute la première partie du livre est trop complexe, trop foisonnante de personnages très secondaires. ● C'est donc pour moi une déception, mais cela ne m'empêchera pas de lire le sixième et dernier volume, prévu pour l'année prochaine.
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Ce roman de Slocombe est riche et dense.
Pour ceux qui connaissent l'écrivain, cette phrase d'introduction doit résonner.
Si j'ajoute qu'il s'inscrit dans son projet d'écrire " un grand roman national ", que le narratif se situe en juillet et août 44 à Paris, que ledit roman nous offre 700 pages mêlant Histoire et fiction, ça doit résonner davantage encore.

Aussi vais-je m'efforcer d'éviter le piège dans lequel une telle somme invite un bavard comme moi à tomber...et me limiter pour une fois à l'essentiel.

Ce projet d'écriture est à ce jour composé de huit romans dont - dans un ordre qui correspond à ma perception chronologique ou tout au moins à l'ordre dans lequel j'aurais aimé les lire... ordre que je vous recommande - - La débâcle - ( beaucoup aimé ), avant d'entamer la saga Sadorsky, je lirais - Monsieur le commandant - ( excellent ! ), puis j'irais vers la saga avec - L'affaire Léon Sadorsky - ( apprécié ) ), - L'étoile jaune de l'inspecteur Sadorsky - ( pas mal du tout ), - Sadorsky et l'ange du péché - ( bon aussi ), - La Gestapo Sadorsky - ( du bon également ), - L'inspecteur Sadorsky libère Paris - ( je vais vous donner mon avis ) et - J'étais le collabo Sadorsky - ( que j'ai chez moi mais que je n'ai pas encore lu ).
Romain Slocombe utilise dans six de ces huit romans un petit bonhomme tout ce qu'il y a de plus abject, de plus veule, pour se donner la possibilité de raconter cette France qui va de la débâcle de juin 40 à la libération puis à " l'épuration ".
Ce petit être infect, c'est Léon Sadorsky, IPA ( inspecteur principal adjoint ) à la PP ( préfecture de police ) de Paris où il a pour tâche de ramener des " crânes " et des " becs crochus " ( nulle explication n'est ici nécessaire...).
Ce pétainiste de la première heure, cet antisémite acharné, est une image mosaïque de quelques bas instincts qui ont pu sévir durant cette période sombre de notre histoire.

Comme je me suis promis d'être bref, je ne vais pas révéler aux prochains lecteurs de Slocombe ce qui les attend dans les romans précédemment mentionnés.
Au moment où débute ce volet de la saga Sadorsky, l'IPA vient de passer huit mois entre les mains brutales de la Gestapo et les geôles de la pénitentiaire parisienne.
Son affaire et son jugement traînent.
Sadorsky se lamente sur son sort, pleure, implore et propose les marchandages les plus infâmes pour s'attirer les bonnes grâces de ses bourreaux...
Une opportunité va s'offrir à lui.
Le deal pour retrouver liberté et " virginité " va consister à se faire passer pour un gestapiste ( d'ascendance alsacienne, il parle un allemand correct ) et intégrer l'escorte qui doit transférer " le juif Mandel " ( Georges Mandel, ex-ministre de l'Intérieur du gouvernement Paul Reynaud ) de sa prison parisienne à Vichy.
Ce transfert intervient peu après l'assassinat de Philippe Henriot, figure de la collaboration et propagandiste de Laval, par la Résistance française.
Sadorsky, grâce à son flair, craint le coup monté... mais entre croupir en prison et tenter de retrouver ses " deux amours " que sont Yvette, sa femme, Julie, la jeune juive qu'il cache depuis la Rafle du Vel' d'Hiv le 16 juillet 42 et le petit Bernard, le fils que lui a donné la pauvre gamine après des rapports qu'on qualifierait de nos jours " d'abusifs ", elle qui n'a en 44 que 17 ans..., il n'hésite pas.
Nous sommes le 7 juillet 1944, les Alliés sont aux portes de Caen...la libération approche...

Autant parmi tous les titres que j'ai cités comme faisant partie du " grand roman national " voulu par son auteur, tous à l'exception du dernier que je n'ai pas encore lu, donnaient la part belle à l'action, laquelle s'insérait parfaitement dans L Histoire, autant - L'inspecteur Sadorsky libère Paris - trébuche cette fois sur la volonté de Slocombe de tout raconter de cette libération de la capitale...allant piocher dans une documentation fournie une foultitude de détails qui oblige Slocombe-Sadorsky à être partout à la fois...
Sadorsky est, sans mauvais jeu de mots, sur tous les fronts... de l'embuscade tendue par la milice à Georges Mandel à Fontainebleau, à l'antenne gestapiste de la rue de la Pompe, dirigée par le sinistre Friedrich Berger, en passant par la bronzette et les baignades sur les quais de la Seine en ce mois d'août caniculaire, à ses pédalades effrénées dans Paris qui se libère...et où Slocombe le fait passer dans chaque quartier, chaque boulevard, chaque rue... s'il n'y passe pas, il voit tous les évènements marquants... de loin ou des témoins les lui racontent.
Cerise sur le carrot cake, le plum pudding ou le Strudel, il a le temps d'enfiler le brassard des FFI, de voir sa femme tondue et embarquée avant de se retrouver lui-même aux mains de ses ex-collègues pour péché de collaboration...
Bref, Slocombe a cédé à la tentation du trop-vouloir-bien-faire, privilégiant l'historique au romanesque.
Slocombe a trop exigé de Sadorsky qui devient homme à tout faire, à tout voir, à tout savoir ( normal pour un flic, me direz-vous )... à trop faire et à trop voir ; la crédibilité en prend un coup...

Cela étant, lorsqu'on est arrivé à ce moment de la saga, même si - L'inspecteur Sadorsky libère Paris - en est le volet faible de mon point de vue, sa lecture un peu " too much " ne dissuade pas de poursuivre l'aventure avec un romancier qui jusque-là a fait ses preuves dans le domaine du polar historique.
Une leçon d'Histoire... ce qui n'est jamais à dédaigner...Slocombe excelle dans l'art de nous restituer par le menu ce Paris des années 40.
Comme pour chacun de ses romans, il réussit à mettre le lecteur en immersion, devenant spectateur d'évènements qui ont marqué et dont les échos se répercutent aujourd'hui encore dans la France et dans l'Europe de 2023.
Mon bémol, je l'ai dit, c'est que trop d'Histoire nuit à l'histoire...
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Paris. Été 1944.
Pauvre ! Pauvre ! Pauvre Sadorki !
Le voilà enfermé à la Santé. La sienne n'est vraiment pas terrible. Quinze kilos de perdus !
Enfermé avec les droits communs. Même pas avec les politiques ! Lui, accusé d'être un résistant ! Lui qui a donné le meilleur de lui-même pour chasser les juifs (et se faire un peu d'argent de poche par la même occasion). C'est vraiment trop injuste ! Il ne sait même pas où en sont les alliés ! Les droits communs n'en ont rien à cirer !
Il sait qu'il est papa ! La petite juive, Julie, qu'il a s… heu… b… heu… à qui il a fait un enfant a accouché. Son fils ! Son premier enfant ! Et il ne peut même pas le voir ! Sa femme refuse de l'amener au parloir. Elle trouve que ce n'est pas un endroit pour un bébé. Son épouse légitime ignore que c'est son cher mari qui est l'auteur de cette oeuvre et Sadorski préfère ne pas le lui révéler. Petit cachotier, va !
Tiens ! Il y a du nouveau… Il est convoqué chez le Directeur… Ouille ! C'est rarement bon signe, ça…

Critique :

Et voilà ce qui arrive quand on est impatient : on achète les premiers volumes des aventures de ce pourri de Sadorski, et comme on a beaucoup à lire, on lit autre chose… Et puis, on achète le dernier Sadorski. On se retrouve dans les transports en commun (mais non ! pas ceux-là ! c'est fou ce que certains peuvent être obsédés) … Bref ! On est dans le bus pour rentrer gentiment à la maison et on se dit : « Tiens, je lirais bien les premières pages pour me faire une idée… ». Et là, on est tellement pris par l'histoire que quand on pense à son arrêt, on se rend compte qu'on est déjà quatre arrêts trop loin… Bon, ben, on n'est pas chez les sauvages ! On n'a qu'à reprendre le bus dans l'autre sens ! Il s'en faut de peu que l'on rate à nouveau l'arrêt ! Ce Romain Slocombe quelle en… ! Il s'insinue en vous avec son histoire au point que vous en oubliez tout le reste, même le repas. C'est gênant d'être aussi pris par un bouquin quand vous êtes occupé à en lire des tas d'autres. Voilà qui ne va pas vous mettre en avance.
J'avoue tout ! J'ai vraiment été pris dans cette histoire. J'ai failli plaindre ce pauvre Sadorski ! Mais ce n'est pas de ma faute ! C'est ce Slocombe, là ! Il nous ferait presque prendre en pitié ce s… de Sadorski ! Pourtant, c'est pas bien ce qu'il a fait l'inspecteur Sadorski ! Il mériterait d'être fusillé ! Mais ce Romain, là, il finit par nous apitoyer sur le sort de cette en… de Sadorski : menu de la prison indigne de figurer au Michelin ; manque d'informations ; promiscuité dans cellule délabrée ; manque de tabac ; puanteur… Est-ce que le pauvre Sadorski a vraiment mérité tout ça ? Huit mois d'emprisonnement déjà ! Et les Allemands qui n'ont pas été gentils avec lui, ou alors, c'est qu'ils sont nuls en dentisterie puisqu'ils lui ont limé les dents ! Mais même sous la torture de la Gestapo, Sadorski n'a rien avoué sur les faits et gestes de la résistance ! Non, Madame ! Non, Monsieur ! Rien ! Pas un nom ! … Ce n'est pas qu'il n'aurait pas voulu… C'est tout bêtement qu'il n'en avait pas !
Beaucoup trouveront probablement ce roman trop long car Monsieur Slocombe décrit des tas d'événements qui touchent les Parisiens en cet été 1944 avec les alliés à deux cents kilomètres de la capitale, les Fritz qui pétouillent à mort, le ravitaillement qui manque plus que jamais… Et des collabos ou des pro-Allemands qui se découvrent tout d'un coup des sympathies pour ces salauds de Rosbifs ou d'Amerloques qui bombardent la France en général et Paris en particulier. Il y en a, dans la police en particulier, qui songent sérieusement à se créer un passé de résistants. A la libération, les cocos et les gaullistes risquent de ne pas être très compréhensifs avec ceux qui se sont montrés tellement zélés à appliquer les consignes des Nazis et du gouvernement de Vichy.
Il ne faut pas nécessairement être porté sur la Seconde Guerre mondiale pour apprécier ce polar qui a pour vedette une épouvantable raclure qui pousserait une brosse de cabinet au suicide plutôt que de se frotter à lui. Il suffit d'aimer les très bonnes histoires.
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Sadorski opus 5...
Juillet 44, Léon Sadorski est en prison.
Le comble, c'est qu'il y est emprisonné par les siens, ceux de son bord, qui partagent ses convictions.
Il a joué avec le feu, il s'est brûlé...
Mais les choses vont s'arranger, du moins il l'espère.
Ce qu'il ignore, c'est que la fin est proche, la fin de la guerre, s'entend.
Le débarquement a eu lieu et les alliés sont aux portes de Paris.
L'heure est grave.
Pour tout le monde.
Il va falloir choisir son camp.
Slocombe nous entraîne dans les derniers jours de l'occupation de la Capitale.
Son personnage nous a habitués au pire, on en a vu des horreurs depuis le début de la saga.
Ce n'est pas fini, loin de là.
Ce volume est, pour moi, le plus violent de la série.
Violent comme la guerre, violent comme la vengeance, violent comme la trahison, violent comme la lâcheté...
Dans les deux camps.
Trois, même, pourrais-je dire.
Les Allemands, évidemment, envahisseurs déchus, qui massacrent dans un baroud d'honneur, d'horreur, plutôt.
Les miliciens, que dire d'eux, l'auteur vous confirme un portrait que l'histoire avait déjà dressé.
Les libérateurs, si d'aucuns ne visent que la reprise de Paname, les autres, parfois même, qui étaient dans le camp d'en face la veille, règlent leurs comptes.
Dénonciations, accusations, lynchages, tout est bon... tout est mal...
Vrais coupables.
Pauvres innocents au mauvais endroit, au mauvais moment.
On tond, on cogne, on viol, on tue... au nom d'une liberté retrouvée et d'une justice populaire assoiffée de vengeance.
Avec un souci permanent de retracer au mieux les jours sombres qui virent Paris libéré, Romain Slocombe nous offre là un roman magistral.
Mêlant, comme il a su le faire depuis le début du cycle Sadorski, réalité et fiction, (comme moi, vous pourrez consulter votre média préféré pour vérifier les événements décrit) avec talent, il tient son lecteur en haleine et si certaines scènes sont à la limite du supportable, c'est avant tout dans un souci de relater les faits dans toute leur gravité.
Non, elle n'est pas belle la guerre, ni le début, ni le milieu, ni la fin...
Son héros est un salaud.
De la pire espèce.
Un opportuniste.
Là encore, il va jouer, mais va-t-il gagner ?
Ce que j'aime, une fois de plus, dans ce livre, c'est l'image des Français de l'époque que le romancier sait si bien nous restituer.
Les bons, les méchants, les profiteurs, les traîtres, les indifférents aussi...
Il y a une scène qui m'a particulièrement interloquée, confirmant la volonté de l'écrivain de ne rien occulter, une scène dans laquelle on voit des Parisiens se prélasser pendant que les combats font rage à côté d'eux, c'était ça aussi Paris en ce temps-là.
Romain Slocombe n'écrit pas une histoire à l'eau de rose, celle de la belle française amoureuse du beau GI américain. Ses personnages sont des hommes et des femmes dans toute leur complexité au milieu d'une époque trouble. Même son flic collabo, l'IPA Sadorski est plus complexe qu'il n'y paraît.
Sûrement l'un des romans qui touche, au plus près, la réalité historique.
Je l'ai peut-être déjà dit à propos des autres volumes, mais Slocombe a réussi à me faire lire, là encore, un bouquin que je n'aurais sans doute pas terminé il y a quelques années...
Et puis, ce n'est pas négligeable, il nous fait aussi réfléchir sur notre époque et nos propres comportements.
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Si nous ne connaissez pas encore l'Inspecteur Principal Adjoint Sadorski voici en quelques mots ses principaux traits de caractère : un fond de perversité, un zeste de cruauté et un profil de champion de l'affabulation. En somme un salaud qui profite de cette période si particulière pour exercer ses talents aux Renseignements Généraux de la Préfecture de Police de Paris et débusquer le moindre juif qui se cache tentant d'échapper à la déportation vers les camps. C'est pourtant bien une jeune fille juive qu'il dissimule chez lui en toute illégalité, une jeune femme qu'il ne se contente pas d'héberger sous le même toit que sa femme Yvette mais qu'il a violé et engrossé. de cet acte forcé est né un petit Bernard, un fils dont il est parvenu à cacher la paternité à son épouse, le faisant passer pour celui d'un jeune résistant qu'il a lui-même tué d'une balle de revolver.
Dans ce nouvel épisode, qui sent la fin de règne pour les occupants allemands et leurs complices miliciens, l'IPA Sadorski n'a pas dit ses derniers mots ni commis ses derniers méfaits même si on le découvre au début de roman, emprisonné . Saura-t-il saisir à temps l 'opportunité de retourner sa veste au bon moment pour se transformer en résistant tout neuf, avec un beau brassard tricolore alors que résonne déjà les canons des alliés à l'ouest de Paris ? Saura-t-il rebondir une dernière fois pour tenter de sauver sa peau compte tenu du nombre de morts qu'il a sur la conscience? Vous le découvrirez dans ce roman saisissant et plein de rebondissements.


Une nouvelle fois, Romain Slocombe nous plonge dans notre histoire, cette période grise de l'occupation même si un vent de liberté et de renouveau flotte de plus en fortement au gré des pages.
On retrouve notre « cher Sadorski » aux griffes de l'administration pénitentiaire avant d'en sortir grâce une nouvelle funeste mission.
Mais Sado n'est plus l'ombre que lui-même, subissant plus les événements qu'ayant prise sur eux.
On découvre un Paris gagné par la chaleur et la moiteur de l'été mais qui semble aussi gagné par une nouvelle ferveur, alors que les occupants et leurs sympathisants font leurs valises et prennent la route de l'est .Une atmosphère de tension et à la fois de premiers relâchements, parfaitement décrite par l'auteur qui nous fait vivre ces moments comme « si on y était» grâce à force de petits détails scrupuleusement et minutieusement rassemblés. Sadorski est nos yeux et nos oreilles, notre témoin privilégié des changements qui sont dans l'air et dans les rues.
Comme toujours, l'auteur mêle habilement faits réels et romancés, faisant de l'IPA un acteur plus qu'un personnage de son récit .
C'est par moment dur, parfois révoltant mais aussi terriblement émouvant comme ces quelques jours qui ont fait basculer la France dans une nouvelle ère de liberté mais aussi de représailles contre les responsables supposés ou réels de leur oppression.
Une livre assurément à ne pas louper pour cette rentrée .
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Après une petite déception avec le tome 4, où les trop nombreux détails historiques nuisaient à la lecture, je retrouve le plaisir que j'ai eu à découvrir les trois premiers tomes de la série Sadorski. La grande Histoire s'intègre ici de nouveau parfaitement dans le récit. Plaisir de retrouver l'écriture de Slocombe en tout cas, oui, mais pas plaisir de retrouver cet inspecteur Sadorski, toujours aussi odieux et détestable... Ce 5e tome en vaut malgré tout vraiment la peine !
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Voici donc le 5e tome de la saga Sadorski, le flic collabo, le salaud qu'on adore détester. Et comme d'habitude Romain Slocombe fait très fort. Il brosse ici le tableau de l'été 1944, l'été orageux par excellence, l'été de la Libération...

Juillet 44, Sadorski est en prison accusé d'être un résistant. Lui, le chasseur de juifs, l'assassin de résistants, le dénonciateur sans scrupule, le menteur manipulateur obsédé sexuel, le voilà dénoncé par une vraie résistante. A trop vouloir mentir, manipuler les faits et les gens à son profit il a fini par tomber dans son propre piège. Mais les salauds sont résistants, si j'ose dire, et il résiste à la calomnie, à la prison, en attendant d'être libéré parce qu'on a besoin de lui. Et Romain Slocombe plonge son "héros" dans l'assassinat de Georges Mandel avant de le jeter dans les griffes de la Gestapo française les tortionnaires de la rue des Saussaies et de l'avenue Victor Hugo. Lecteur, lectrice, vous voilà prévenus, quelques dizaines de pages d'abominations et de douleurs pour le flic pourri entre délires, hallucinations, cauchemars, il en prend plein la g..... 
On a beau savoir et bien connaître le personnage et se dire que ça devait lui arriver,  que c'est bien fait pour lui... c'est hard (et hélas authentique) et ça n'est que le début !  Au milieu des changements d'opinion, des retournements de veste, des engagements de dernière minute dans la Résistance, en plein déménagement de l'armée allemande sous l'oeil goguenard des parisiens en vacances dans leur propre ville (oui, étrange atmosphère pendant ces deux mois estivaux), Sadorski perd tout. Métier, femme, maîtresses, domicile...
Entre vengeances des deux côtés, massacres de résistants et attentats "terroristes", Sadorski peine à sauver sa peau. Témoin de la déchéance de son Yvette adorée, de la disparition de ses jeunes conquêtes au milieu de la joie de ce 25 août et de l'arrivée des Libérateurs, notre immonde flic n'a pas fini son chemin de croix, lui le catholique croyant. Lui qui n'a plus à la fin de ce volume que la prière pour seul secours. A-t-il hésité trop longtemps ? Va-t-il fuir ou s'enfoncer avec volupté du côté obscur ? Et faire le mal consciemment ? 
On attend avec impatience le dernier tome de cette indispensable saga (sortie prévue en 2022). On admire l'incroyable travail de documentation (j'ai vérifié noms, lieux, destins et dates un bon nombre de fois), documentation qui ne surcharge pas le récit. Un tableau passionnant, foisonnant où l'on retrouve les moments historiques qu'on connaît tous et ceux moins connus, parfois atroces, qui ont fait cet été 44. On veut voir Sadorski au milieu de tout cela, entre les pourris ultimes (ah, les concierges !) et les jeunes héros. Ceux qui hélas sauvent leur peau, ceux qui sont victimes d'épouvantables erreurs... 
Haletant, passionnant, Romain Slocombe aura terminé dans quelques mois LA saga sur l'Occupation vue du côté des crapules, sans les glorifier mais sans non plus céder à la légende nationale. Et c'est pour cela que cette double trilogie restera un classique. J'en suis absolument certain.
A votre tour d'entamer, dès aujourd'hui, ce voyage dans la tête du flic collabo Léon Sadorski, largement inspiré du vrai Louis Sadosky.... crapule policière. Ne ratez pas ça... foncez chez votre fournisseur habituel. 
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Un conseil avant d'entamer ce cinquième épisode de la série Sadorski : commencer par lire le dossier des sources en fin de volume. Sinon, vous allez penser comme moi : l'auteur en fait trop, il exagère dans l'horreur de ces dernières semaines avant et pendant la Libération de Paris, en cet été étouffant de 1944.

Apocalypse d'une ville assiégée, affamée, inversion des valeurs, cruauté gratuite, perversion sexuelle, retournements de vestes … Tout y est. J'avais en mémoire les images tant de fois diffusées des combats autour de la Préfecture de Police, le cocktail Molotov lancé sur un camion rempli de jeunes soldats allemands, les tirs de snipers devant le parvis de Notre-Dame, les résistants rampant sur le pavé de la place de la Concorde …

Avec Romain Slocombe, c'est une plongée au milieu des balles et des tirs d'obus, mais surtout au coeur de la duplicité la plus noire. C'est encore plus réaliste qu'un film.

Léon Sadorski est un salaud ordinaire mais qui se considère comme un bon flic ; avec une éthique bien à lui, disons un peu spéciale. Son objectif est de faire régner l'ordre et la justice, ce qui inclut châtier, par initiative personnelle s'il le faut. Collaborateur, pétainiste et antisémite – comme nombre de ses collègues – il obéit – mais de bon coeur – aux consignes de sa hiérarchie. C'est un flic de métier et de vocation, un serviteur efficace de l'Etat français. Français d'Afrique du Nord, ancien combattant de la Somme et de Verdun, même s'il a dû leur lécher les pompes, s'il a livré sans états d'âme des Juifs, des communistes, des otages, des gaullistes, il n'a jamais pu sentir les Allemands et il vient de voir leur vrai visage dans ces derniers jours de l'Occupation. Pour sauver sa peau, il va donc changer de camp.

Le personnage principal s'inspire d'un IPA (Inspecteur Principal Adjoint) de la 3ème section de la direction des RG et des Jeux qui dirigeait le « rayon Juif ». Et à sa suite, nous assistons à la mutinerie de la prison de la Santé, à l'assassinat par la Milice de Georges Mandel, sommes avec lui accoudés au comptoir du bar le Pershing, et dans les appartements cossus de la rue de la Pompe, regardons le meurtre du Docteur Blanchet par le sinistre Friedrich Berger... et au tabassage en règle du « héros ».

Et surtout, nous sommes fascinés par la vitesse de transformation de vrais collabos en authentiques résistants. Tellement facile d'accrocher un brassard tricolore avec une croix de Lorraine à son bras gauche !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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