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Critique de saigneurdeguerre


Paris. Été 1944.
Pauvre ! Pauvre ! Pauvre Sadorki !
Le voilà enfermé à la Santé. La sienne n'est vraiment pas terrible. Quinze kilos de perdus !
Enfermé avec les droits communs. Même pas avec les politiques ! Lui, accusé d'être un résistant ! Lui qui a donné le meilleur de lui-même pour chasser les juifs (et se faire un peu d'argent de poche par la même occasion). C'est vraiment trop injuste ! Il ne sait même pas où en sont les alliés ! Les droits communs n'en ont rien à cirer !
Il sait qu'il est papa ! La petite juive, Julie, qu'il a s… heu… b… heu… à qui il a fait un enfant a accouché. Son fils ! Son premier enfant ! Et il ne peut même pas le voir ! Sa femme refuse de l'amener au parloir. Elle trouve que ce n'est pas un endroit pour un bébé. Son épouse légitime ignore que c'est son cher mari qui est l'auteur de cette oeuvre et Sadorski préfère ne pas le lui révéler. Petit cachotier, va !
Tiens ! Il y a du nouveau… Il est convoqué chez le Directeur… Ouille ! C'est rarement bon signe, ça…

Critique :

Et voilà ce qui arrive quand on est impatient : on achète les premiers volumes des aventures de ce pourri de Sadorski, et comme on a beaucoup à lire, on lit autre chose… Et puis, on achète le dernier Sadorski. On se retrouve dans les transports en commun (mais non ! pas ceux-là ! c'est fou ce que certains peuvent être obsédés) … Bref ! On est dans le bus pour rentrer gentiment à la maison et on se dit : « Tiens, je lirais bien les premières pages pour me faire une idée… ». Et là, on est tellement pris par l'histoire que quand on pense à son arrêt, on se rend compte qu'on est déjà quatre arrêts trop loin… Bon, ben, on n'est pas chez les sauvages ! On n'a qu'à reprendre le bus dans l'autre sens ! Il s'en faut de peu que l'on rate à nouveau l'arrêt ! Ce Romain Slocombe quelle en… ! Il s'insinue en vous avec son histoire au point que vous en oubliez tout le reste, même le repas. C'est gênant d'être aussi pris par un bouquin quand vous êtes occupé à en lire des tas d'autres. Voilà qui ne va pas vous mettre en avance.
J'avoue tout ! J'ai vraiment été pris dans cette histoire. J'ai failli plaindre ce pauvre Sadorski ! Mais ce n'est pas de ma faute ! C'est ce Slocombe, là ! Il nous ferait presque prendre en pitié ce s… de Sadorski ! Pourtant, c'est pas bien ce qu'il a fait l'inspecteur Sadorski ! Il mériterait d'être fusillé ! Mais ce Romain, là, il finit par nous apitoyer sur le sort de cette en… de Sadorski : menu de la prison indigne de figurer au Michelin ; manque d'informations ; promiscuité dans cellule délabrée ; manque de tabac ; puanteur… Est-ce que le pauvre Sadorski a vraiment mérité tout ça ? Huit mois d'emprisonnement déjà ! Et les Allemands qui n'ont pas été gentils avec lui, ou alors, c'est qu'ils sont nuls en dentisterie puisqu'ils lui ont limé les dents ! Mais même sous la torture de la Gestapo, Sadorski n'a rien avoué sur les faits et gestes de la résistance ! Non, Madame ! Non, Monsieur ! Rien ! Pas un nom ! … Ce n'est pas qu'il n'aurait pas voulu… C'est tout bêtement qu'il n'en avait pas !
Beaucoup trouveront probablement ce roman trop long car Monsieur Slocombe décrit des tas d'événements qui touchent les Parisiens en cet été 1944 avec les alliés à deux cents kilomètres de la capitale, les Fritz qui pétouillent à mort, le ravitaillement qui manque plus que jamais… Et des collabos ou des pro-Allemands qui se découvrent tout d'un coup des sympathies pour ces salauds de Rosbifs ou d'Amerloques qui bombardent la France en général et Paris en particulier. Il y en a, dans la police en particulier, qui songent sérieusement à se créer un passé de résistants. A la libération, les cocos et les gaullistes risquent de ne pas être très compréhensifs avec ceux qui se sont montrés tellement zélés à appliquer les consignes des Nazis et du gouvernement de Vichy.
Il ne faut pas nécessairement être porté sur la Seconde Guerre mondiale pour apprécier ce polar qui a pour vedette une épouvantable raclure qui pousserait une brosse de cabinet au suicide plutôt que de se frotter à lui. Il suffit d'aimer les très bonnes histoires.
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