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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ces quelques jours en été dans la vie de Sadorski, de l'assassinat de Georges Mandel à l'entrée des chars de la 2ème DB, marquent un nouveau tournant dans la vie de l'Inspecteur La Crevure.

Malgré les nouvelles du front de l'Est, Vichy et les Allemands traquent les juifs et les résistants, et comptent bien remplir les convois, convois dont Jacqueline pourrait faire partie. Après son incarcération, Sadorski qui retombe toujours sur ses pattes retrouve l'air libre dans la forêt de Fontainebleau où il est lié au transfert de Georges Mandel et à son assassinat par Mansuy. Slocombe accrédite la thèse de l'implication du Sipo-SD puis déchaine la tempête au-dessus de Sado, qui, mû par sa curiosité malsaine, ses petits intérêts, et sa lubricité, va se prendre de plein fouet ce que la capitale offre de pire, les collabos, les truands, la Carlingue, la Milice, les services allemands et la fine fleur de la Gestapo française. le vent tourne, les anciens du Bureau des Affaires Juives commencent à se refaire une virginité en prenant un virage à 190 degrés et Sado n'est pas en reste pour faire la girouette.

Point de temps mort dans ce volume, à l'image de l'agitation et de la confusion qui règnent en France en ce bel été 44. Romain Slocombe restitue avec le talent et la maîtrise qui le caractérisent le chaos ambiant. La documentation est colossale, les personnages habilement construits, l'intrigue menée tambour battant et Slocombe tire à balles réelles. La série, comme toujours, sent la fosse à purin. La capitale est un vaste et immonde cloaque. L'Inspecteur Sadorski libère Paris se dévore pince à linge sur le nez, et on attend déjà avec impatience le prochain et dernier volume, J'étais le collabo Léon Sadorski. On espère que l'heure est enfin venue pour le ramassage des ordures.
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Ce roman de Slocombe est riche et dense.
Pour ceux qui connaissent l'écrivain, cette phrase d'introduction doit résonner.
Si j'ajoute qu'il s'inscrit dans son projet d'écrire " un grand roman national ", que le narratif se situe en juillet et août 44 à Paris, que ledit roman nous offre 700 pages mêlant Histoire et fiction, ça doit résonner davantage encore.

Aussi vais-je m'efforcer d'éviter le piège dans lequel une telle somme invite un bavard comme moi à tomber...et me limiter pour une fois à l'essentiel.

Ce projet d'écriture est à ce jour composé de huit romans dont - dans un ordre qui correspond à ma perception chronologique ou tout au moins à l'ordre dans lequel j'aurais aimé les lire... ordre que je vous recommande - - La débâcle - ( beaucoup aimé ), avant d'entamer la saga Sadorsky, je lirais - Monsieur le commandant - ( excellent ! ), puis j'irais vers la saga avec - L'affaire Léon Sadorsky - ( apprécié ) ), - L'étoile jaune de l'inspecteur Sadorsky - ( pas mal du tout ), - Sadorsky et l'ange du péché - ( bon aussi ), - La Gestapo Sadorsky - ( du bon également ), - L'inspecteur Sadorsky libère Paris - ( je vais vous donner mon avis ) et - J'étais le collabo Sadorsky - ( que j'ai chez moi mais que je n'ai pas encore lu ).
Romain Slocombe utilise dans six de ces huit romans un petit bonhomme tout ce qu'il y a de plus abject, de plus veule, pour se donner la possibilité de raconter cette France qui va de la débâcle de juin 40 à la libération puis à " l'épuration ".
Ce petit être infect, c'est Léon Sadorsky, IPA ( inspecteur principal adjoint ) à la PP ( préfecture de police ) de Paris où il a pour tâche de ramener des " crânes " et des " becs crochus " ( nulle explication n'est ici nécessaire...).
Ce pétainiste de la première heure, cet antisémite acharné, est une image mosaïque de quelques bas instincts qui ont pu sévir durant cette période sombre de notre histoire.

Comme je me suis promis d'être bref, je ne vais pas révéler aux prochains lecteurs de Slocombe ce qui les attend dans les romans précédemment mentionnés.
Au moment où débute ce volet de la saga Sadorsky, l'IPA vient de passer huit mois entre les mains brutales de la Gestapo et les geôles de la pénitentiaire parisienne.
Son affaire et son jugement traînent.
Sadorsky se lamente sur son sort, pleure, implore et propose les marchandages les plus infâmes pour s'attirer les bonnes grâces de ses bourreaux...
Une opportunité va s'offrir à lui.
Le deal pour retrouver liberté et " virginité " va consister à se faire passer pour un gestapiste ( d'ascendance alsacienne, il parle un allemand correct ) et intégrer l'escorte qui doit transférer " le juif Mandel " ( Georges Mandel, ex-ministre de l'Intérieur du gouvernement Paul Reynaud ) de sa prison parisienne à Vichy.
Ce transfert intervient peu après l'assassinat de Philippe Henriot, figure de la collaboration et propagandiste de Laval, par la Résistance française.
Sadorsky, grâce à son flair, craint le coup monté... mais entre croupir en prison et tenter de retrouver ses " deux amours " que sont Yvette, sa femme, Julie, la jeune juive qu'il cache depuis la Rafle du Vel' d'Hiv le 16 juillet 42 et le petit Bernard, le fils que lui a donné la pauvre gamine après des rapports qu'on qualifierait de nos jours " d'abusifs ", elle qui n'a en 44 que 17 ans..., il n'hésite pas.
Nous sommes le 7 juillet 1944, les Alliés sont aux portes de Caen...la libération approche...

Autant parmi tous les titres que j'ai cités comme faisant partie du " grand roman national " voulu par son auteur, tous à l'exception du dernier que je n'ai pas encore lu, donnaient la part belle à l'action, laquelle s'insérait parfaitement dans L Histoire, autant - L'inspecteur Sadorsky libère Paris - trébuche cette fois sur la volonté de Slocombe de tout raconter de cette libération de la capitale...allant piocher dans une documentation fournie une foultitude de détails qui oblige Slocombe-Sadorsky à être partout à la fois...
Sadorsky est, sans mauvais jeu de mots, sur tous les fronts... de l'embuscade tendue par la milice à Georges Mandel à Fontainebleau, à l'antenne gestapiste de la rue de la Pompe, dirigée par le sinistre Friedrich Berger, en passant par la bronzette et les baignades sur les quais de la Seine en ce mois d'août caniculaire, à ses pédalades effrénées dans Paris qui se libère...et où Slocombe le fait passer dans chaque quartier, chaque boulevard, chaque rue... s'il n'y passe pas, il voit tous les évènements marquants... de loin ou des témoins les lui racontent.
Cerise sur le carrot cake, le plum pudding ou le Strudel, il a le temps d'enfiler le brassard des FFI, de voir sa femme tondue et embarquée avant de se retrouver lui-même aux mains de ses ex-collègues pour péché de collaboration...
Bref, Slocombe a cédé à la tentation du trop-vouloir-bien-faire, privilégiant l'historique au romanesque.
Slocombe a trop exigé de Sadorsky qui devient homme à tout faire, à tout voir, à tout savoir ( normal pour un flic, me direz-vous )... à trop faire et à trop voir ; la crédibilité en prend un coup...

Cela étant, lorsqu'on est arrivé à ce moment de la saga, même si - L'inspecteur Sadorsky libère Paris - en est le volet faible de mon point de vue, sa lecture un peu " too much " ne dissuade pas de poursuivre l'aventure avec un romancier qui jusque-là a fait ses preuves dans le domaine du polar historique.
Une leçon d'Histoire... ce qui n'est jamais à dédaigner...Slocombe excelle dans l'art de nous restituer par le menu ce Paris des années 40.
Comme pour chacun de ses romans, il réussit à mettre le lecteur en immersion, devenant spectateur d'évènements qui ont marqué et dont les échos se répercutent aujourd'hui encore dans la France et dans l'Europe de 2023.
Mon bémol, je l'ai dit, c'est que trop d'Histoire nuit à l'histoire...
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Si nous ne connaissez pas encore l'Inspecteur Principal Adjoint Sadorski voici en quelques mots ses principaux traits de caractère : un fond de perversité, un zeste de cruauté et un profil de champion de l'affabulation. En somme un salaud qui profite de cette période si particulière pour exercer ses talents aux Renseignements Généraux de la Préfecture de Police de Paris et débusquer le moindre juif qui se cache tentant d'échapper à la déportation vers les camps. C'est pourtant bien une jeune fille juive qu'il dissimule chez lui en toute illégalité, une jeune femme qu'il ne se contente pas d'héberger sous le même toit que sa femme Yvette mais qu'il a violé et engrossé. de cet acte forcé est né un petit Bernard, un fils dont il est parvenu à cacher la paternité à son épouse, le faisant passer pour celui d'un jeune résistant qu'il a lui-même tué d'une balle de revolver.
Dans ce nouvel épisode, qui sent la fin de règne pour les occupants allemands et leurs complices miliciens, l'IPA Sadorski n'a pas dit ses derniers mots ni commis ses derniers méfaits même si on le découvre au début de roman, emprisonné . Saura-t-il saisir à temps l 'opportunité de retourner sa veste au bon moment pour se transformer en résistant tout neuf, avec un beau brassard tricolore alors que résonne déjà les canons des alliés à l'ouest de Paris ? Saura-t-il rebondir une dernière fois pour tenter de sauver sa peau compte tenu du nombre de morts qu'il a sur la conscience? Vous le découvrirez dans ce roman saisissant et plein de rebondissements.


Une nouvelle fois, Romain Slocombe nous plonge dans notre histoire, cette période grise de l'occupation même si un vent de liberté et de renouveau flotte de plus en fortement au gré des pages.
On retrouve notre « cher Sadorski » aux griffes de l'administration pénitentiaire avant d'en sortir grâce une nouvelle funeste mission.
Mais Sado n'est plus l'ombre que lui-même, subissant plus les événements qu'ayant prise sur eux.
On découvre un Paris gagné par la chaleur et la moiteur de l'été mais qui semble aussi gagné par une nouvelle ferveur, alors que les occupants et leurs sympathisants font leurs valises et prennent la route de l'est .Une atmosphère de tension et à la fois de premiers relâchements, parfaitement décrite par l'auteur qui nous fait vivre ces moments comme « si on y était» grâce à force de petits détails scrupuleusement et minutieusement rassemblés. Sadorski est nos yeux et nos oreilles, notre témoin privilégié des changements qui sont dans l'air et dans les rues.
Comme toujours, l'auteur mêle habilement faits réels et romancés, faisant de l'IPA un acteur plus qu'un personnage de son récit .
C'est par moment dur, parfois révoltant mais aussi terriblement émouvant comme ces quelques jours qui ont fait basculer la France dans une nouvelle ère de liberté mais aussi de représailles contre les responsables supposés ou réels de leur oppression.
Une livre assurément à ne pas louper pour cette rentrée .
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Ce cher Sadorski....
Nous n'avons pas droit aux gros mots mais si vous voulez du vrai bon grand méchant loup, il est là.
Ce 5ème opus confirme son caractère profondément vicieux.
A l'été 1944, il se retrouve emprisonné par les siens.
Enfin !!! Me direz-vous...
Mais non ! Il s'en sort comme d'habitude et tel l'anguille qu'il est...
Heureusement pour nous car l'histoire continue jusqu'à la libération de Paris.
Et Sadorski survit, change de camps, ment comme il respire, engloutit le peu de candeur qu'il reste à certains et surtout certaines.
Ce roman est encore une fois une réussite.
J'y apporterai un seul bémol : la partie historique parfois très chargée en informations dans certains passages et, même en étant passionnée d'Histoire, j'ai parfois été "noyée".
Sans rancune.... Je découvrirai avec envie et curiosité le dernier tome de cette double trilogie : fresque historique originale et clivante sur cette période si troublée.
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En cette période électorale, certains prétendants au trône s'emparent de l'Histoire pour la faire paraître autrement, pour lui donner un autre sens, bien loin de celui entendu par les historiens. C'est le cas par exemple du cas Zemmour et de ses propos sur l'action du gouvernement de Vichy pour sauver des juifs français. Au delà de l'ineptie formulée par le polémiste d'extrême droite, ce type de déclaration permet de nous pencher sur cette France de l'occupation, celle qui pendant plus de 4 ans a vécu en côtoyant les forces allemandes qui avaient prises sur l'administration française, à commencer par la police comme le montre Romain Slocombe dans son dernier livre intitulé sadorki libère Paris et paru chez Robert Laffont dans la collection la bête noire.

Sadorski est derrière les barreaux à la Santé depuis 8 mois. Il peut sortir mais il doit pour cela assurer le transfert de Georges Mandel, un ex ministre. Mais cela ne va pas se passer tranquillement puisqu'une embuscade va avoir la peau du ministre. Qui a commandité ce meurtre? SS ou milice? Pour investiguer, Sadorski mobilise son équipe et l'un de ses adjoints va perdre la vie en enquêtant sur un inconnu blessé et kidnappé par des flics allemands en civil. Dans cette période de l'Occupation où des bribes d'info pourraient laissaient entendre le changement, Sadorski poursuite sa vie d'anguille fourbe qui tire son épingle du jeu à son profit. Jusqu'à la libération?

Je ne peux pas dire être un grand adepte des romans historiques, encore moins des récits traitant des guerres mondiales. Mais il faut bien avouer qu'ici c'est bien autre chose. Romain Slocombe a le souci du détail historique pour nous plonger dans cette France occupée en proie aux plus vils actes : la dénonciation, la collusion avec l'ennemi qui est un ami et les patriotes résistants qui sont les cibles à neutraliser. Et dans ce marengo surnage Sadorski grâce à sa perfidie , son opportunisme et sa recherche de profit personnel. C'est un salaud dans toute sa splendeur que nous dépeint l'auteur, qui ici poursuit son cycle d'ouvrages le mettant en scène. Alors certes c'est un peu bavard, très descriptif, foisonnant de personnages à y perdre le fil mais il faut cela pour réussir parfaitement cette plongée du lecteur dans ce contexte historique. Bien évidemment chacune et chacun se questionnera sur ce qu'il aurait pu faire en pareille circonstance même s'il est difficile de s'imaginer aussi salaud et veule que Sadorski. Si vous voulez connaître le Paris de 44 juste avant l'arrivée des américains, ce livre est fait pour vous et votre curiosité intellectuelle.
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Si j'avais eu un coup de mou en lisant les précédentes ignominies de ce brave salopard de Sadorski, je l'ai retrouvé ici plus que jamais retors mais toujours aussi décidé à sauver sa peau quitte à marcher sur les cadavres même s'il exprime à de rares moments une légère humanité.
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Encore une fois, un très bon moment passé avec ce personnage des plus odieux.
La fin de la guerre se profile et l'inspecteur Léon Sadorski va encore chercher à tirer son épingle du jeu.
Un aspect haletant, des scènes difficiles (très violentes), mais jamais gratuites.
Quel plaisir de passer du temps avec ce méchant de papier !
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